Le 25 avril 2005
TORONTO (Ontario)
2005/21
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L’HONORABLE JIM PETERSON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À LA CONFÉRENCE DU CONSEIL CANADIEN POUR L’AFRIQUE,
SUR LE FONDS D’INVESTISSEMENT DU CANADA POUR L’AFRIQUE
Je me réjouis de me trouver ici en compagnie de ma collègue [la ministre de la
Coopération internationale], Mme Aileen Carroll, pour lancer ce qui constitue, à mon
avis, un nouvel outil novateur qui pourrait contribuer à changer les choses dans le
monde entier. Cet outil est le fruit de la collaboration au sein de notre gouvernement.
Je suis très heureux du leadership dont font preuve les deux administrateurs du Fonds,
qui ont été retenus à l’issue d’un processus de recherche très rigoureux. Ils impriment à
cette initiative l’impulsion voulue pour qu’elle atteigne son but.
Cette initiative s’inscrit dans le droit fil du Fonds canadien pour l’Afrique, un
engagement de 500 millions de dollars que nous avons pris en 2002 afin d’appuyer ce
vaste continent. Le plus important investissement effectué à partir de cette somme de
500 millions de dollars est d’ailleurs destiné à cette initiative, qui, comme Aileen l’a si
bien dit, donne suite aux enseignements du rapport Martin-Zedillo; cadre avec la
Commission Blair pour l’Afrique; et, bien entendu, figure en bonne place dans l’EPI
[Énoncé de politique internationale du Canada] que nous venons de rendre public.
Ce que l’Afrique veut, ce sont des échanges commerciaux et des investissements, pas
de l’aide. L’an dernier, j’ai été heureux qu’EDC [Exportation et développement Canada]
apporte son appui à 245 exportateurs canadiens en Afrique, leur permettant de faire
des affaires d’une valeur dépassant 1 milliard de dollars dans plus de 34 pays. Nous
espérons faire encore mieux cette année. Le Canada compte actuellement des
délégués commerciaux dans 21 des 53 pays d’Afrique. J’aimerais voir ce chiffre grossir.
Comme vous le savez, le Canada a été le premier à ouvrir son marché aux pays les
moins avancés du monde, dont un grand nombre de pays d’Afrique et, en particulier,
d’Afrique subsaharienne. La réalité africaine ne se résume pas à l’extrême pauvreté et
à la guerre : on y trouve 21 bourses différentes, dont certaines figurent parmi les plus
performantes du monde; une classe moyenne naissante; et des secteurs de la
téléphonie cellulaire, de l’infrastructure et de l’investissement en pleine effervescence.
Voilà qui ouvre d’énormes possibilités pour ces pays d’attirer et d’accroître le
commerce et l’investissement.
L’une des meilleures façons, à mon avis, d’aider l’Afrique est de faire en sorte que le
Cycle de Doha soit couronné de succès. Pour que ce cycle de négociations soit
fructueux, il nous faut arriver à un résultat à la hauteur de son nom, le Programme de
Doha pour le développement. D’importants défis nous attendent, cependant. En
premier lieu, il nous faut ouvrir le monde du commerce aux pays africains, en particulier
dans le secteur de l’agriculture. Il est absolument essentiel que les énormes
subventions accordées en Europe et aux États-Unis soient éliminées afin d’offrir des
chances égales aux producteurs canadiens, mais tout spécialement aux producteurs
des pays en développement.
Aujourd’hui, 70 p. 100 des droits de douane que perçoivent les pays en développement
sont prélevés sur des produits originaires d’autres pays en développement, ce qui
montre bien l’énorme avantage que procurerait la réduction de ces obstacles au
commerce. Toutefois, une telle réduction entraînerait évidemment une perte de
revenus pour plusieurs pays en développement. Nous devons donc faire preuve de
prudence et être en mesure de les aider à compenser ces pertes. Nous devrons
également aider ces pays à trouver des moyens de compenser l’élimination des
préférences tarifaires dont ils bénéficient actuellement dans un certain nombre de pays
industrialisés. Le défi que ces derniers auront à relever aura trait en partie à
l’assistance technique liée au commerce, qui consiste à donner aux pays en
développement les capacités nécessaires pour bien négocier et savoir ce qui répond à
leurs intérêts. C’est pourquoi nous travaillons activement sur l’assistance technique liée
au commerce avec plusieurs pays. Nous venons de participer au deuxième cours sur la
politique commerciale régionale des Caraïbes et nous avons pris des engagements
continus envers le Fonds global d’affectation spéciale pour le Programme de Doha
pour le développement afin de contribuer à ce type d’assistance technique liée au
commerce.
Je suis ici pour vous dire à quel point votre appui est important. Je compte sur les
entreprises canadiennes pour participer activement à ce partenariat entre les secteurs
public et privé et pour donner un nouvel élan à l’économie africaine et, par le fait même,
à la nôtre. Comme nous savons tous que des bénéfices potentiels plus élevés rendront
le fonds plus attrayant aux yeux des entreprises, le gouvernement du Canada s’engage
à verser une contribution équivalente à celle du secteur privé, jusqu’à concurrence de
100 millions de dollars.
Je veux que l’Afrique fasse partie de vos activités. Je veux que les investisseurs
examinent à nouveau les occasions incroyables qui nous attendent là-bas et je veux
que vous portiez attention à ce fonds. Il est unique. Tout d’abord, il s’agit d’un
partenariat entre les secteurs public et privé qui se fonde sur une plateforme déjà
existante. Il s’agit d’un fonds indépendant et nous n’avons pas insisté pour que nos
100 millions de dollars soient liés à un quelconque investissement au Canada. Nous
sommes cependant convaincus que nous allons être en mesure d’y assurer une très
grande présence canadienne puisque l’un de ses administrateurs, soit Cordiant, est
Canadien. Nous ne voulons pas que le fonds soit lié parce qu’il doit être administré
dans l’intérêt véritable des investisseurs. Le gouvernement du Canada y contribue donc
dans le cadre de son engagement envers l’Afrique et il fait maintenant appel au secteur
privé.
À mon avis, nous avons la possibilité de faire en sorte que cette initiative soit un franc
succès et qu’elle serve d’exemple, non seulement pour montrer l’engagement du
Canada envers d’autres régions du monde sur le plan du développement, mais aussi
pour que d’autres pays s’en inspirent pour stimuler l’investissement, promouvoir le
développement, favoriser la croissance économique et rapporter d’excellents bénéfices
aux investisseurs.
Je vous remercie.