Le 10 octobre 2005
PARIS, France
2005/36
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L’HONORABLE JACQUES SAADA,
MINISTRE DE L’AGENCE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU CANADA
POUR LES RÉGIONS DU QUÉBEC
ET MINISTRE RESPONSABLE DE LA FRANCOPHONIE
À LA
33e SESSION DE LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L'UNESCO
« INTERVENTION DU CANADA EN PLÉNIÈRE
DANS LE CADRE DU DÉBAT DE POLITIQUE GÉNÉRALE »
Je suis très heureux d'être parmi vous pour cette conférence importante. D’abord en
tant que représentant de mon collègue le ministre des Affaires étrangères du Canada,
M. Pierre Pettigrew, mais aussi en tant que ministre de la Francophonie.
Permettez-moi de signaler que la délégation canadienne à la Conférence générale
réunit de nombreux partenaires qui partagent un profond attachement au mandat et au
travail de l’Organisation [des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture,
UNESCO]. Par exemple, ma collègue, Mme Liza Frulla, ministre du Patrimoine canadien
et du statut de la femme, participera aux travaux de la Commission culturelle.
Comme vous le savez, le Canada est une fédération florissante. Nos gouvernements
provinciaux et territoriaux ont des compétences cruciales dans plusieurs domaines,
notamment l’éducation et la culture.
À preuve, la présence très importante des ministres Line Beauchamp, du Québec,
Madeleine Meilleur, de l’Ontario et Mildred Dover, de l’île-du-Prince-Édouard.
Parmi les autres personnalités canadiennes de marque présentes, nous avons le plaisir
de compter les membres de notre très dynamique Commission nationale pour
l’UNESCO ainsi que des représentants actifs de la société civile et de la jeunesse.
Un autre parlementaire canadien, M. Jean-Claude d’Amours, nous accompagne et
participera à la Table ronde parlementaire.
Notre époque est marquée par le plus grand désenclavement culturel de l’histoire.
Jamais les être humains n’ont été autant en contact les uns avec les autres; jamais ils
n’ont eu autant accès aux connaissances et aux savoirs des uns et des autres. Jamais
le concept de diversité culturelle n’a eu autant de sens qu’il n’en a aujourd’hui.
C’est pourquoi nous espérons que cette 33e Conférence générale, qui marque le
60e anniversaire de l’UNESCO, verra l’adoption de la Convention sur la protection de la
diversité des contenus culturels et des expressions artistiques.
Comme vous le savez, le Canada a été un ardent promoteur de la Convention. Notre
gouvernement croit que cet instrument va confirmer le droit des pays de protéger et de
promouvoir la diversité des expressions culturelles, et donc d’appuyer le travail de nos
artistes de la scène et du cinéma ainsi que de nos écrivains notamment. À cet égard, je
souligne que le Canada est honoré que Montréal ait été choisie par l’UNESCO comme
Capitale mondiale du livre pour l’année 2005.
La diversité culturelle est une réalité quotidienne, un élément vital de notre identité
canadienne. La mobilisation en faveur de la diversité culturelle a fait l’objet d’un très
large consensus au sein de notre société. Je dois rendre hommage en toute justice au
rôle important joué par le gouvernement du Québec à cet égard.
Parmi les nombreux appuis actifs à la protection de la diversité culturelle venant de tous
les espaces linguistiques de notre planète, signalons la position prise par le Sommet de
la Francophonie à Ouagadougou en 2004.
Le respect de la diversité culturelle est fondamental en démocratie. Les sociétés sont
de moins en moins monolithiques. Par exemple, plus de 15 p. 100 des parlementaires
canadiens ne sont pas nés au Canada.
Je crois fermement que nous avons tous l’obligation morale de surmonter les obstacles
inévitables et de réussir à protéger la diversité culturelle de notre planète. Il faut donner
à nos gouvernements les outils nécessaires pour y arriver.
Je me trouvais à New York il y a quelques semaines, à l’Assemblée générale de l’ONU.
Le Canada est très fier que l’un des concepts centraux de sa politique étrangère, la
responsabilité de protéger, ait été entérinée clairement et sans ambiguïté. Le Canada a
aussi l’intention de promouvoir son programme international pour la sécurité humaine à
d’autres tribunes multilatérales. Par exemple, la prévention des conflits et la sécurité
humaines seront les thèmes centraux d’une conférence ministérielle de la
Francophonie dont le Canada sera l’hôte à Saint-Boniface, dans la province du
Manitoba, au printemps 2006.
La déclaration du Sommet de l’ONU nous a également donné une base solide sur
laquelle poursuivre la réforme des Nations Unies. Cette rénovation de l’édifice onusien
doit se faire non seulement à New York, mais également dans les agences
spécialisées. C’est pourquoi le Canada tient à vous féliciter chaleureusement, Monsieur
le Directeur général, pour les réformes que vous avez entreprises à l’UNESCO au
cours de votre premier mandat. Nous vous encourageons à « garder le cap », et vous
assurons de notre appui le plus entier.
L’UNESCO et ses États membres ont fait de « L’éducation pour tous » une priorité
absolue. Vous avez eu raison de dire que c’est « « une base nécessaire à la réalisation
des Objectifs du Millénaire »; ce que l’Assemblée générale de l’ONU vient d’ailleurs de
réaffirmer.
Répondant à l’appel que vous lanciez aux chefs d’États du G8 au Sommet de
Gleneagles, notre premier ministre, M. Paul Martin, vous réitérait leur soutien collectif
au mouvement L’Éducation pour tous.
D’ailleurs, dans son énoncé de politique internationale, au chapitre de l’aide
internationale, le Canada a retenu l’éducation comme l’un des cinq secteurs à prioriser
pour la poursuite des objectifs du Millénaire pour le développement.
En ce qui concerne les présentes assises de l’UNESCO, elles sont en outre saisies de
deux enjeux majeurs : la Convention internationale contre le dopage dans le sport et la
Déclaration sur la Bioéthique. Je suis très heureux que ces initiatives aient été
couronnées de succès en commissions.
Mais au-delà de l’adoption des textes, l’UNESCO et les États parties héritent de
responsabilités importantes quant à la suite des choses. Dans le domaine du
patrimoine mondial, culturel et naturel, nous souhaitons que s’approfondisse le débat
sur le concept central de « valeur universelle exceptionnelle »; il devrait s’agir, selon
nous, du seul véritable déclencheur de l’inscription d’un site sur la Liste. Tout comme
nous souhaitons que « la gestion et la conservation active » des sites inscrits
accaparent autant l’attention du Comité et des États que la procédure d’inscription
elle-même.
À propos du changement climatique, nous avons observé avec tristesse récemment
plusieurs catastrophes naturelles. Ces tragédies nous rappellent à tous et à toutes
l’importance de lutter efficacement contre le changement climatique.
Dans le cadre de ses efforts pour atteindre ces objectifs mondiaux, le Canada
accueillera à Montréal, du 28 novembre au 9 décembre prochains, la 11e Conférence
annuelle des États-Unis sur le changement climatique.
Vous le savez bien, le Canada est une terre d’accueil, un havre de tolérance et un
symbole d’unité dans la diversité. Notre attachement à l’action de l’UNESCO est donc
dans la nature des choses pour nous, Canadiens, et notre engagement en son sein est
le reflet fidèle et inspirant de notre identité et de nos aspirations.
Je vous remercie.