Le 14 décembre 2005
HONG KONG, Chine
2005/44
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JIM PETERSON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À LA VIe CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE
L'ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE :
DÉCLARATION LORS DE L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE
Le Canada félicite le président, M. John Tsang, et Hong Kong (Chine) d'avoir préparé
cette conférence ministérielle de main de maître, et les en remercie vivement. Nous
désirons aussi souhaiter la bienvenue aux membres qui ont adhéré à l'OMC
[Organisation mondiale du commerce] depuis la Conférence ministérielle de Cancun, à
savoir le Népal, le Cambodge, l'Arabie saoudite et les Tonga.
Si nous voulons atteindre l'objectif ambitieux que nous nous sommes fixé à Doha, c'est
ici, à Hong Kong, que nous devons montrer notre détermination à le faire. C'est à nous,
les ministres, qu'il incombe de surmonter nos divergences, d'accomplir des progrès
réels et de donner l'orientation à suivre.
En tant que pays commerçant, le Canada comprend parfaitement les enjeux. Le
commerce représente environ 70 p. 100 de son produit intérieur brut, et un emploi sur
cinq y est lié. Le Canada sait l'utilité d'avoir des règles commerciales claires, prévisibles
et applicables, et il sait l'importance de l'OMC, qui voit à ce que les règles soient
appliquées de façon égale à tous les membres, indépendamment de leur taille ou de
leur poids économique.
Les buts visés par le Canada à ces négociations sont clairs. En ce qui concerne
l'agriculture, le Canada cherche à maîtriser les subventions et à améliorer
considérablement l'accès aux marchés. Cet objectif très ambitieux ne peut être atteint
que si les pays disposent d'une certaine latitude pour prendre en considération leurs
propres politiques intérieures et leurs propres produits sensibles. Le Canada défend
par ailleurs vigoureusement ses secteurs soumis à la gestion de l'offre et l'ensemble de
ses exportateurs agricoles, y compris la Commission canadienne du blé.
Si nous voulons atteindre nos objectifs en ce qui concerne l'agriculture, il faut que la
Conférence de Hong Kong mette l'accent sur l'importance cruciale que l'agriculture
revêt pour la réalisation des objectifs de développement du Cycle [de Doha], et elle doit
faire avancer les discussions sur les trois piliers visés par les négociations.
En ce qui concerne l'accès aux marchés des produits non agricoles, nous voulons des
améliorations réelles. La Conférence de Hong Kong devrait permettre de tracer les
grandes lignes d'une entente, notamment une formule de réductions tarifaires, un
accord sur le traitement des droits tarifaires non consolidés, et des assouplissements
pour les pays en développement, en fonction de leurs besoins. Nous croyons aussi que
l'adoption de démarches sectorielles sur la base d'une masse critique contribuera à la
réalisation du mandat de Doha.
En ce qui concerne les services, nos représentants officiels ont besoin d'une orientation
stratégique afin de déterminer le meilleur moyen de rehausser la qualité des
engagements et le niveau d'ambition. Le Canada est aussi d'avis qu'un processus de
négociations multilatéral peut améliorer la qualité des offres dans ce domaine, et nous
exhortons les membres à appuyer une démarche en ce sens ici, à Hong Kong.
S'agissant des règles commerciales, nous ne réussirons pas tant qu'il n'y aura pas un
accord qui apportera des éclaircissements importants et qui améliorera la prévisibilité et
la conformité.
Un accord sur la facilitation du commerce favorisera la bonne gouvernance mondiale et
réduira considérablement le coût des opérations. Les ministres doivent orienter
suffisamment cette question pour permettre aux agents de passer aux négociations
fondées sur des textes peu de temps après la Conférence ministérielle de Hong Kong.
Surtout, il doit s'agir d'un cycle de développement. Près de trois milliards de personnes
vivent avec moins de deux dollars par jour. Pour réussir, il faut répondre aux
préoccupations des pays en développement, notamment l'érosion des traitements
préférentiels, la perte de revenu, les produits spéciaux et les mesures de sauvegarde
spéciales. Nous comprenons qu'ils ont besoin du traitement spécial et différencié, y
compris d'une réciprocité qui ne soit pas totale. Nous devons appuyer le
développement au moyen de l'assistance technique et du renforcement des capacités
liés au commerce. Le Canada est heureux de présider le groupe de travail sur un cadre
intégré amélioré afin de trouver les moyens d'assurer la mise en œuvre de mécanismes
efficaces par l'intermédiaire de l'aide au commerce.
Les pays doivent aussi agir en dehors de l'OMC pour appuyer le développement. Le
Canada a récemment délié une part importante de son aide alimentaire et a figuré
parmi les premiers pays à adopter des mesures législatives sur l'accès aux
médicaments. Depuis le 1er janvier 2003, nous accordons aux pays les moins avancés
un accès en franchise et hors contingent pour presque tous leurs produits, de même
que de généreuses règles d'origine. Ainsi, les importations en provenance des pays les
moins avancés ont doublé en deux ans. Jusqu'à présent, le Canada a versé plus de
2,3 milliards de dollars pour alléger la dette des pays pauvres et s'est engagé à
octroyer 1,3 milliard de plus. Le Fonds d'investissement du Canada pour l'Afrique
fournit 200 millions de dollars en capitaux propres. Tous autant que nous sommes, y
compris le Canada, devons en faire plus pour le développement.
En début de matinée le 1er août 2004, nous avons achevé le texte qui devait nous
conduire à des modalités ici, à Hong Kong. Depuis, il y a eu des progrès dans certains
domaines. Mais en dépit de la volonté politique exceptionnelle de notre nouveau
directeur général, M. Pascal Lamy, plus d'un traitent encore Hong Kong comme une
répétition générale, espérant que nous pourrons compenser plus tard notre manque de
convergence.
Que les choses soient bien claires. Nous ne sommes pas ici pour la générale, car elle a
déjà eu lieu. Nous sommes sur scène. C'est la grande première. Et il vaut mieux être
bons. Le monde nous observe.
Nous tous ici présents avons chacun une occasion exceptionnelle et une responsabilité
toute particulière de créer un monde meilleur — un monde où l'on pourra abolir les
obstacles au commerce et ouvrir de nouvelles perspectives aussi bien aux pays en
développement qu'aux pays développés. L'occasion nous est donnée de tenir la
promesse du Programme de Doha pour le développement, et de faire de l'OMC un
moteur de progrès plus appréciable et plus utile.
Il nous reste du temps. C'est de nous que dépend la réussite de la Conférence de
Hong Kong. En redoublant d'efforts, en nous montrant ambitieux et en faisant preuve
de souplesse, nous réussirons, j'en suis certain. Je sais que chaque membre fera sa
part. Le monde n'en attend pas moins de nous.
Je vous remercie.