Le 28 janvier 2005
DAVOS, Suisse
2005/6
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JIM PETERSON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L’OCCASION DU FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL
« LES TAUX DE CHANGE :
LE CANADA, LE MEILLEUR ENDROIT OÙ INVESTIR »
Je vous remercie infiniment de m'avoir invité ici aujourd'hui.
Comme vous le savez, le Canada entretient des relations étroites avec ses voisins du
sud, les États-Unis. Ces relations sont profondément imbriquées aux échanges
commerciaux existant entre les deux pays, dans le cadre du plus important bloc
commercial du monde, l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain]. En effet,
plus de 85 p. 100 des exportations de marchandises du Canada sont destinées à ses
partenaires de l'ALENA.
Le Canada et les États-Unis, ainsi que le Mexique, ont tiré grandement profit de ces
relations. Il y a eu certes des défis à relever, notamment la dépréciation du dollar
américain. Depuis janvier 2002, le dollar canadien a connu une hausse de
30 p. 100 par rapport au dollar américain, passant de 0,62 dollar américain à
0,82 dollar américain.
Mais, si vous me le permettez, j'aimerais vous brosser un tableau de l'histoire
économique récente du Canada et vous expliquer comment nous avons réussi à aller
de l'avant, malgré les défis mondiaux auxquels nous avons été confrontés. Je crois
fermement que certaines des leçons que nous avons apprises au cours des dernières
années peuvent être d'un certain intérêt pour d'autres gouvernements.
Au cours de la dernière décennie, le Canada a donné la priorité à la création d'un
environnement d'affaires stable et prévisible en consolidant les bases économiques et
en pratiquant une gestion responsable sur le plan financier.
En 1995-1996, le ratio de la dette fédérale au PIB [produit intérieur brut] avait atteint un
sommet de 68 p. 100. Vers la fin de la dernière année financière, ce ratio avait été
ramené à 41 p. 100. De l'avis du FMI [Fonds monétaire international], le Canada est en
bonne voie d’atteindre le ratio le plus bas de la dette gouvernementale au PIB, parmi
tous les pays du G7.
Le gouvernement a enregistré à ce jour sept excédents budgétaires consécutifs, ce qui
lui a permis d'investir dans certaines priorités comme les soins de santé, l'éducation et
l'environnement tout en continuant d'atteindre ses objectifs budgétaires. Il vient
d'annoncer un investissement de 41 milliards de dollars dans le cadre d'un nouveau
plan décennal pour consolider et renouveler les soins de santé — la priorité numéro un
des Canadiens.
Nous avons également accompli d'importants progrès en matière de politique fiscale.
Depuis 2000, 1 million de Canadiens ont été rayés du rôle d'imposition et nous avons
maintenant un avantage fiscal par rapport aux États-Unis en ce qui a trait à l'impôt des
sociétés. D'ici 2008, nous aurons éliminé entièrement l'impôt sur le capital social.
L'inflation aussi reste bien maîtrisée grâce au ciblage d'inflation pratiquée par la
Banque du Canada.
Enfin, en nous tournant vers l’avenir, nous avons apporté des réformes importantes au
Régime de pensions du Canada — maintenant considéré comme étant fondé sur une
analyse actuarielle fiable pour les 50 prochaines années.
Ces mesures n'ont pas été sans sacrifice de la part des Canadiens. Afin de réduire le
déficit, nous avons dû procéder à d'importantes compressions des dépenses publiques
durant les premières années. Mais, il le fallait, et l'expérience canadienne montre que
cela peut être fait.
Où en sommes-nous aujourd'hui? Le Canada est le seul pays du G7 dont on prévoit
qu'il enregistrera un excédent pour l'ensemble du secteur public en 2004 et en 2005.
Nous avons eu la plus forte croissance du niveau de vie du G7 entre 1997 et 2003.
Le FMI qualifie d'« enviable » notre performance économique et considère nos résultats
financiers comme étant parmi les meilleurs des pays du G7. Et ce, en dépit des défis
auxquels nous avons été confrontés en 2003, par exemple les crises du SRAS
[syndrome respiratoire aigu sévère] et de l'ESB [encéphalopathie spongiforme bovine].
Malgré ces défis, le Canada a réussi à afficher un taux de croissance de 1,7 p. 100, à
profiter de la création de 237 000 nouveaux emplois et à continuer de réduire sa dette.
Le Canada a même subi une appréciation de 30 p. 100 de sa monnaie par rapport au
dollar américain, ce qui a d'énormes répercussions, compte tenu du fait que 74 p. 100
de notre commerce se fait avec les États-Unis.
Selon les conclusions de l'étude de la KPMG, Choix concurrentiels (février 2004), qui
compare les coûts des entreprises dans les pays du G7, le Canada maintient un
avantage de 9 p. 100 sur les États-Unis au niveau des coûts globaux des entreprises,
calculés sur la base d'un taux de change de 75 cents canadiens pour un dollar
américain. D'après cette étude, le dollar canadien devrait s'apprécier jusqu'à un niveau
de 98 cents pour que le point d'équilibre soit atteint au chapitre des coûts comparatifs.
Les gouvernements peuvent et doivent aider les entreprises à absorber les fluctuations
des marchés, y compris la volatilité des monnaies, en mettant l'accent sur les principes
fondamentaux de la saine gestion.
À mon avis, c'est la meilleure façon de se préparer à toute autre turbulence
économique qui pourrait survenir, comme il en arrive toujours.
Selon moi, la leçon à tirer des expériences et des succès du Canada est la suivante :
de saines finances nationales permettent de s'ajuster et de prospérer en présence de
crises internationales.
Je vous remercie.