M. MARCHI - ALLOCUTION DEVANT LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE DUBAÏ - DUBAÏ, ÉMIRATS ARABES UNIS
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SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT
LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE DUBAÏ
DUBAÏ, Émirats arabes unis
Le 25 février 1999
(11 h HNE)
Je tiens à remercier la Chambre de commerce et d'industrie de Dubaï pour avoir offert ce magnifique dîner.
Je suis personnellement très heureux de me retrouver ici. En novembre dernier, j'ai fait une brève escale à Dubaï
alors que j'accompagnais le Premier ministre à Singapour. J'avais alors espéré que j'aurais la chance de revenir,
et je suis ravi que mon voeu ait été exaucé si rapidement!
Donc, merci de m'avoir invité et merci de me donner ainsi l'occasion de partager avec vous notre enthousiasme
quant à l'avenir des relations commerciales et des liens d'investissement entre les Émirats arabes unis et le
Canada.
Les liens entre Dubaï et le Canada ne cessent de croître. L'été dernier, l'équipe de soccer du collège pour
hommes de Dubaï est venue en tournée au Canada, où elle a triomphé de la plupart des équipes collégiales
auxquelles elle s'est mesurée! L'an prochain, nous pourrions peut-être vous envoyer une équipe de hockey pour
tenter d'égaler le score!
Une des choses que vous avez adoptées du Canada est la course Terry Fox, et je tiens à vous dire que nous nous
en réjouissons tout spécialement. On me dit même que la course qui se déroule à Dubaï est la deuxième activité
de bienfaisance en importance pour la Fondation Terry Fox à l'extérieur du Canada.
La course de Terry a inspiré notre pays, comme elle inspire aujourd'hui le vôtre; elle montre que, si le cancer ne se
laisse pas arrêter par les frontières nationales, le courage transcende lui aussi les nationalités. Je remercie Son
Altesse le cheikh Ahmed ibn Saïd el-Maktoum d'avoir accordé son appui à cet événement annuel, ainsi que Leana
Lutsch, qui en a été la présidente ici à Dubaï ces quatre dernières années et qui a fait un remarquable travail de
promotion.
Nous avons aussi été heureux d'accueillir des membres de la Chambre de commerce et d'industrie de Dubaï, et
leurs collègues d'Abou Dhabi et de Chardjah, qui ont pris part à la première session de la Commission
économique mixte; celle-ci a débuté à Ottawa en juillet avant de poursuivre ses travaux dans d'autres régions du
Canada. Nous espérons que vous avez aimé ce que vous avez vu et que vous reviendrez chez nous, pour nouer
des contacts commerciaux, pour visiter notre pays comme touristes et pour explorer de nouvelles occasions
d'investissement!
Il est clair que le Canada et Dubaï se découvrent l'un l'autre comme jamais auparavant, et le mérite en est
largement dû à l'excellent travail accompli par le Conseil commercial canado-arabe au Canada et par le Conseil
canadien des gens d'affaires à Dubaï.
Je tiens à vous dire à quel point nous apprécions tous vos efforts; je suis ici aujourd'hui pour vous remercier et pour
que vous m'indiquiez comment je peux appuyer le travail que vous faites.
Je veux savoir quels défis vous devez relever, quels obstacles vous souhaitez éliminer. J'ai confiance que nous
arriverons ensemble à supprimer ces entraves au progrès et à donner un coup de fouet à nos rapports
commerciaux!
Plus de 35 leaders du secteur canadien des entreprises m'accompagnent dans cette mission commerciale; tous
reconnaissent l'énorme potentiel qu'offrent les Émirats arabes unis.
Je note aussi avec plaisir que 25 entreprises canadiennes participent à la Vitrine sur la technologie canadienne,
qui se déroule au Centre des expositions de Chardjah, et profitent de l'occasion pour tenir des discussions avec
des gens d'affaires de Chardjah et de Dubaï.
Leur intérêt n'a rien d'étonnant. Après tout, les progrès accomplis dans les Émirats ces dernières années ont été
remarquables. Vous avez mis à contribution vos immenses ressources en hydrocarbures pour bâtir une économie
dynamique et diversifiée. Votre secteur privé est prospère, vous avez des zones de libre-échange vigoureuses et
vous vous êtes établis comme une plaque tournante du transport pour le sous-continent indien, l'Afrique et les pays
d'Asie centrale qui appartiennent à la Communauté des États indépendants.
Tout comme vous avez su diversifier votre économie, nous vous invitons maintenant à diversifier vos partenaires
économiques. Nous souhaitons vivement que vous considériez le Canada à la fois comme une source de biens et
de services et comme un endroit idéal pour investir vos dirhams.
Je voudrais aujourd'hui mentionner deux domaines où nous pouvons concentrer nos efforts pour accroître les liens
économiques entre les Émirats arabes unis et le Canada.
Premièrement, l'amélioration de nos relations commerciales.
Le commerce entre le Canada et les Émirats arabes unis se chiffre à 270 millions de dollars, et il est en hausse
rapide. En fait, les exportations canadiennes ont triplé en cinq ans.
La présence canadienne à Dubaï est déjà importante, car il n'y a pas moins de 1 600 Canadiens qui vivent ici et
vous n'avez qu'à regarder autour de vous pour constater les manifestations de leur présence.
Je dirai même que les Canadiens aident à façonner le paysage urbain de votre région.
Non seulement les plans de la Banque nationale de Dubaï, du Musée des sciences de Chardjah, de la
Bibliothèque de Chardjah, des Tours d'Etisalat, des deux collèges d'enseignement supérieur en technologie de
Chardjah et des tours jumelles de Dubaï ont-ils tous été mis au point par des Canadiens, mais ce sont également
des Canadiens qui ont surveillé les travaux d'ingénierie et de construction.
En fait, plus de 30 compagnies canadiennes ont des bureaux ici; elles oeuvrent dans toute une gamme de
secteurs, depuis celui du bâtiment et de la construction jusqu'à ceux de l'aérospatiale et de l'agroalimentaire. Je
suis fier de dire que, dans chacun de ces domaines, nos produits et services sont réputés pour leur qualité et leur
compétitivité.
Nous, au Canada, apprécions beaucoup la confiance que les lignes aériennes des Émirats ont marquée à la
technologie canadienne, et en particulier à CAE, en achetant trois simulateurs de vol et deux simulateurs
d'instruction d'équipage pour le centre de formation des Émirats.
Les Émirats arabes unis sont reconnus pour leurs installations scolaires et des Canadiens ont eu le privilège de
participer à votre remarquable succès. Le vice-chancelier des collèges d'enseignement supérieur et le directeur
du collège masculin sont deux Canadiens. Le campus de l'Université Zayed à Dubaï compte pour sa part 19
professeurs et administrateurs canadiens.
Les Émirats sont aussi un marché très important pour les produits agricoles et agroalimentaires canadiens. Le blé
et l'huile de canola, la farine Robin Hood, les boissons Clearly Canadian et les frites McCain's ne sont que
quelques-uns des produits canadiens disponibles ici.
Donc, comme vous pouvez le constater, nous nous présentons devant vous aujourd'hui non pas comme des
étrangers dans un pays lointain, mais comme des partenaires et des amis. Vous avez jeté de solides assises et le
moment est maintenant venu de faire fond sur elles et de travailler ensemble comme jamais auparavant pour faire
prospérer le commerce entre nous.
L'investissement des Émirats au Canada est le deuxième volet qui recèle un potentiel énorme.
Pour le moment, le Canada reste un marché largement inexploré pour bon nombre d'entre vous. Lorsque vous
pensez à l'Amérique du Nord, vous avez tendance à vous limiter aux États-Unis. Mais nous pensons que vous
serez impressionnés par les avantages que le Canada a à offrir.
Selon moi, une des entraves à l'accroissement de l'investissement arabe au Canada tient à une perception
dépassée de ce que nous sommes. On a encore l'impression que le Canada est un pays fait de neige, de lacs et
d'arbres, et dont l'économie repose sur ses richesses naturelles.
Eh bien, nous avons effectivement d'abondantes ressources naturelles, mais notre économie ne repose pas
exclusivement sur elles. En fait, quand vous pensez au Canada aujourd'hui, vous devez aussi penser à la haute
technologie. Vous devez penser à une économie du savoir, animée en bonne partie par les technologies de
l'information, dynamisée par son industrie des télécommunications et fortifiée par la cinquième industrie de
l'aérospatiale en importance au monde.
Le Canada se classe premier parmi les pays du G-7 pour la pénétration des ordinateurs, du câble et du téléphone
dans les foyers; et premier, également, pour son potentiel technologique. Et il a mis en ligne toutes ses écoles et
ses bibliothèques.
De plus, nos indicateurs économiques fondamentaux sont solides : l'inflation et les taux d'intérêt sont faibles, la
croissance est vigoureuse et notre budget est équilibré.
En fait, le Financial Times de Londres a qualifié le Canada de leader au sein du G-7 et le groupe Economist
Intelligence Unit abonde dans le même sens, désignant le Canada comme l'un des cinq endroits offrant le meilleur
environnement pour la conduite des affaires au cours des cinq prochaines années.
Les très nombreuses sociétés internationales qui ont des investissements au Canada seront très certainement
d'accord. Leurs profits ont augmenté de 50 % en moyenne depuis deux ans. Et bon nombre d'entre elles ont été
attirées par les crédits d'impôt les plus généreux au monde en ce qui concerne les activités de recherche et de
développement.
Du reste, le Canada n'est pas qu'un marché de 30 millions de consommateurs : il est une porte d'accès qui ouvre
sur un marché de plusieurs centaines de millions de personnes, non seulement aux États-Unis et au Mexique mais
aussi dans la Zone de libre-échange des Amériques, présentement en voie de création, et dans les économies
très dynamiques de la périphérie du Pacifique.
Lorsqu'elles chercheront un tremplin vers ces vastes marchés, nous espérons que les firmes des Émirats
songeront spontanément à une immense feuille d'érable rouge!
Je voudrais aussi mentionner une étude de KPMG, une firme internationale de consultation, qui a comparé ce qu'il
en coûte de faire des affaires en Allemagne, en France, en Italie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède et au
Canada. Or, il s'avère que c'est au Canada que ces coûts sont les moins élevés.
L'étude a aussi conclu que le Canada a, avec la Suède, les plus faibles taux d'imposition sur les entreprises,
dissipant ainsi le mythe selon lequel nous sommes un pays qui taxe beaucoup.
Dans un monde où la technologie permet aux entreprises de s'installer presque partout, les considérations
relatives à la qualité de vie jouent un rôle très important dans le choix de l'endroit où s'établir. Sachez donc que,
durant quatre années consécutives, l'ONU a classé le Canada au premier rang mondial pour la qualité de la vie.
Donc, jetez un coup d'oeil du côté du Canada. Parlez aux représentants des compagnies qui sont ici aujourd'hui.
Et envisagez de faire votre prochain investissement international dans un pays idéalement positionné pour profiter
de la nouvelle économie : le Canada!
Je suis convaincu que Dubaï et le Canada peuvent collaborer en formant des partenariats qui engendreront des
emplois et stimuleront la croissance. Je suis aussi certain que nous pourrons réaliser cet énorme potentiel qui
s'offre à nous.
Quand je pense à la tâche qui nous attend, je me rappelle l'histoire qu'on raconte au sujet de Louis Hubert Lyautey,
l'illustre maréchal français. Celui-ci demanda un jour à son jardinier de planter un arbre. Ce dernier lui objecta que
l'arbre croîtrait lentement et n'arriverait pas à maturité avant de nombreuses années. À quoi le maréchal répliqua :
« Il n'y a donc pas de temps à perdre. Plantez-le dès cet après-midi. »
La relation entre Dubaï et le Canada n'arrivera peut-être vraiment à maturité que dans plusieurs années. Mais il n'y
a pas de temps à perdre. Plantons nos arbres dès aujourd'hui.
Merci.