M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION D'UN DÉJEUNER D'AFFAIRES OFFERT PAR L'AMBASSADE DU CANADA
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NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION D'UN DÉJEUNER D'AFFAIRES OFFERT PAR
L'AMBASSADE DU CANADA
TEL-AVIV, Israël
Le 28 février 1999
(13 h HNE)
Au nom de la délégation canadienne, permettez-moi d'abord de vous dire combien nous sommes heureux d'être
ici, en Israël. Nous les Canadiens savons que, dans ce pays, nous sommes chez des amis. Et, ce soir, votre
accueil chaleureux a certainement renforcé cette impression! Il est bon d'être ici ce soir et de terminer notre
mission commerciale dans cette région où ont débuté nos efforts de promotion du libre-échange.
En venant à cette soirée, je pensais aux ressemblances qui existent entre nos deux pays -- et il y en a plus que
vous pourriez l'imaginer. Ils donnent tous deux sur la mer et leurs populations, relativement réduites, sont
constituées en grande partie d'immigrants des quatre coins du monde et vivant principalement dans de grands
centres urbains.
Nos systèmes politiques reposent tous deux sur une démocratie parlementaire et nous épousons les mêmes
opinions à l'égard de nombreuses questions internationales. Et nos pays sont, l'un comme l'autre, tournés vers les
exportations et extrêmement forts dans le domaine de la haute technologie.
Bien sûr, il existe aussi d'importantes différences entre nos deux pays. Au Canada, le hockey règne en maître,
alors qu'en Israël, le soccer et le basketball exercent un ascendant irrésistible sur la plupart des gens.
Malgré ces différences entre nous, je veux, ce soir, célébrer ce que nous avons en commun, c'est-à-dire un avenir
toujours plus prospère, fondé sur le resserrement de nos liens en matière de commerce et d'investissement.
Il y a à peine plus de deux ans qu'est entré en vigueur l'Accord de libre-échange Canada-Israël (ALECI). L'élan en
vue de cet accord, le premier que le Canada ait conclu hors de son hémisphère, résultait de la prise de
conscience commune que l'avenir réside dans la libéralisation du commerce.
De fait, Israël et le Canada sont fermement résolus à libéraliser le commerce. Le Canada a également signé des
accords de libre-échange avec les États-Unis, le Mexique et le Chili et il participe très activement aux négociations
en vue de la création d'une Zone de libre-échange des Amériques. Il cherche aussi à conclure un accord de même
nature avec l'Association européenne de libre-échange.
Et pas plus tard qu'hier, j'ai signé un accord-cadre de coopération économique et commerciale avec les
Palestiniens, les faisant ainsi bénéficier des avantages du libre-échange.
De son côté, Israël a marqué son appui au libre-échange en concluant des accords avec l'Union européenne, la
Turquie, la Slovaquie et la République tchèque, et, bientôt, avec le Mexique.
L'Accord de libre-échange que nous avons conclu est issu des liens solides que l'histoire a tissés entre nos deux
pays. Nos relations sont enracinées dans les valeurs et croyances que nous partageons. Nous avons des attaches
communes d'ordre historique, commercial, culturel, familial et religieux.
L'engagement actuel du Canada envers le processus de paix ici, au Moyen-Orient, suscite un intérêt constant à
l'égard d'Israël et de sa sécurité.
Mais si l'intérêt que nous portons à Israël trouve son origine dans l'histoire, nous venons ici ce soir les yeux
résolument tournés vers l'avenir.
Et nous croyons que l'ALECI jouera un rôle important dans la détermination de cet avenir.
Lors de la signature de l'Accord, certains ont parlé d'un saut dans l'inconnu. Pour nous, l'Accord représentait une
déclaration de confiance -- confiance en Israël et dans sa région, confiance en notre propre aptitude à vendre nos
produits dans un marché riche et raffiné, et confiance dans les vertus du commerce et dans sa capacité d'accroître
la prospérité et de créer des emplois pour nos populations.
Depuis, il s'est avéré avec certitude que notre confiance était fondée. L'activité commerciale a connu une
croissance spectaculaire -- elle a augmenté de 17 p. 100 rien que pendant ces deux années. Le commerce
bilatéral s'établit maintenant à 640 millions de dollars, et notre investissement direct en Israël a doublé depuis
1997.
À vrai dire, les entreprises israéliennes se sont montrées plus promptes que les sociétés canadiennes à saisir les
occasions qu'offre l'Accord de libre-échange. En fait, les exportations israéliennes au Canada ont presque doublé
depuis l'entrée en vigueur de l'Accord en 1997. Nous espérons rétablir quelque peu l'équilibre grâce à cette
mission commerciale!
Le fait est que nous voyons un grand potentiel pour les produits et les services canadiens en Israël. Nous savons
que déjà beaucoup y sont très prisés ici.
Par exemple, les produits alimentaires de la gamme Le Choix du Président, qui sont maintenant vendus dans les
magasins d'alimentation Greenberg. Et des produits tels que les avions Challenger de la société Bombardier, qui
constituent à présent une partie importante de votre service aérien intérieur.
Nous avons aussi vu se former des coentreprises très intéressantes, notamment l'association entre Northern
Telecom et TelRad, pour fournir aux Forces aériennes israéliennes l'infrastructure des communications dont elles
ont besoin.
Et dans le domaine des services, nous pouvons donner l'exemple d'Air Canada qui vient d'obtenir le premier prix
décerné à une compagnie aérienne internationale, et qui exploite avec beaucoup de succès une ligne directe entre
Tel-Aviv et Montréal et Toronto.
Nous avons aussi été très heureux qu'une entreprise canadienne d'ingénierie et de construction -- Canadian
Highways International Corporation (CHIC) -- ait obtenu le contrat pour construire la route transisraélienne.
Mais, pour toutes les réussites racontées jusqu'à présent, nous savons qu'il en reste beaucoup plus à écrire.
L'ALECI a ouvert des portes et nous espérons que cette mission commerciale contribuera à ouvrir les yeux des
Israéliens et des Canadiens sur les débouchés commerciaux qui s'offrent à eux.
J'ai été ravi d'apprendre qu'une mission de commerce et d'investissement de l'Association des manufacturiers
d'Israël viendra au Canada le mois prochain. Nous y voyons un autre signe de la prise de conscience croissante
des possibilités que recèle nos relations et sommes impatients de vous accueillir chez nous.
L'un des avantages que présente l'ALECI est d'être un accord dynamique -- et non statique. Et pour réaliser
pleinement le potentiel de nos relations commerciales, nous devons l'améliorer et l'élargir.
C'est pourquoi, ayant rencontré jeudi le ministre du Commerce Charansky, j'ai été enchanté des progrès que la
Commission du commerce a accomplis sur plusieurs questions en suspens. Ces progrès devraient nous
permettre d'élargir l'Accord.
Nous nous réjouissons aussi de l'accroissement du nombre de projets de recherche et développement qui ont été
réalisés dans le cadre de la Fondation pour la recherche et le développement industriels Canada-Israël (FRDICI).
Comme vous le savez, la Fondation a été établie en 1993 pour promouvoir la coopération industrielle et elle a joué
un rôle capital dans l'association d'entreprises israéliennes et canadiennes. Jusqu'à présent, la Fondation a
approuvé 28 projets concertés en recherche et développement, d'une valeur de plus de 10 millions de dollars.
La Fondation offre un merveilleux exemple d'Israéliens et de Canadiens qui travaillent côte à côte, apprennent les
uns des autres et vont de l'avant pour explorer de nouveaux domaines passionnants de recherche, en vue de la
commercialisation.
Ainsi, donc, nos relations reposent sur un fondement solide. Des initiatives telles que l'ALECI et la Fondation nous
ont permis de jeter les bases en vue d'une expansion du commerce et de l'investissement entre nous.
Il nous faut maintenant passer à l'étape suivante et faire passer nos relations commerciales à la vitesse
supérieure. J'aimerais connaître vos idées sur la meilleure façon d'y parvenir.
Faut-il pousser la libéralisation dans tel ou tel secteur? Comment sensibiliser davantage nos gens d'affaires aux
possibilités qu'offre l'ALECI? Par quel moyen encourager les contacts entre sociétés? Comment inciter nos
petites et moyennes entreprises à exporter? Faut-il promouvoir l'échange d'un plus grand nombre de missions
sectorielles entre les deux pays?
Bref, comment faire pour réaliser pleinement les avantages et le potentiel de l'ALECI?
Du point de vue du Canada, je crois que nous devons mieux expliquer les avantages que nous offrons aux
investisseurs israéliens. Des avantages tels qu'un environnement d'affaires à coûts peu élevés, une économie à
technologie avancée, une main-d'oeuvre très instruite et une situation qui fait de nous la porte d'accès non
seulement au vaste marché nord-américain, mais aussi aux économies en pleine expansion de la bordure du
Pacifique et des Amériques.
Voilà certains des enjeux et des possibilités. Je serais toutefois heureux de recevoir vos commentaires et vos
suggestions à mesure que nous avancerons.
L'engagement du Canada à l'égard de la libéralisation du commerce avec Israël -- et avec d'autres pays du
monde entier -- repose non seulement sur des considérations d'ordre commercial, mais aussi sur notre
inébranlable conviction que la prospérité et la paix vont de pair.
L'ancien premier ministre Itzhak Rabin a déclaré autrefois que « la paix requiert un monde de nouveaux
concepts », et l'un des principaux nouveaux concepts qui façonnent notre monde aujourd'hui est la libéralisation du
commerce.
Les relations commerciales incitent davantage les peuples à travailler pour la paix, parce que lorsque les nations
commencent à faire des affaires ensemble et à établir entre elles des relations mutuellement avantageuses, elles
ont davantage tendance à se considérer non pas comme des adversaires, mais comme des partenaires qui
partagent des intérêts communs.
Et, tout comme la prospérité et la stabilité peuvent contribuer à la paix, la paix peut contribuer à la prospérité.
Il suffit de considérer les avantages que le processus de paix a déjà apportés à cette région : Israël et ses voisins
envisagent de réaliser un grand nombre de projets d'investissement dans le domaine des transports, de l'énergie
et des communications, ce qui aurait été inimaginable il y a à peine quelques années.
C'est pourquoi, tout au long de notre voyage au Moyen-Orient, nous avons pris l'engagement de contribuer à
l'instauration d'un développement économique durable. C'est pourquoi nous avons parlé des avantages d'établir
une prospérité dans laquelle tous les peuples de la région ont une part. Et c'est pourquoi nous avons vanté les
avantages de la libéralisation du commerce.
La signature de l'ALECI a marqué une nouvelle étape importante dans les relations entre Israël et le Canada. Elle
a fait de nous des partenaires non seulement pour la paix, mais aussi pour le progrès; non seulement pour la
sécurité, mais aussi pour la prospérité et non seulement pour la survie, mais aussi pour l'enrichissement.
Grâce aux accords d'Oslo et de Wye, cette région a également été aiguillée vers une nouvelle voie. Et, bien que
nous ne sous-estimions pas les défis qui restent à relever, nous ne devrions pas non plus ignorer les progrès que
vous avez réalisés.
Continuons donc à travailler à la libéralisation du commerce et à l'accroissement de la prospérité dans cette
région, en sachant que, ce faisant, nous contribuerons à établir les fondements de la paix. Vous trouverez dans le
Canada un ami constant et un partenaire fidèle qui appuiera vos efforts.
Merci.