NOTES POUR UNE ALLOCUTION DE L'HONORABLE SERGIO MARCHI, MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL, AU DÉJEUNER SOULIGNANT LE CINQUIÈME ANNIVERSAIRE DE L'ALENA - OTTAWA (ONTARIO)
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NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
AU DÉJEUNER SOULIGNANT LE CINQUIÈME ANNIVERSAIRE
DE L'ALENA
OTTAWA (Ontario)
Le 23 avril 1999
(13 h 45 HAE)
Madame l'ambassadrice Barshefsky, Monsieur le secrétaire Blanco, chers collègues, distingués
invités, Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de souhaiter la bienvenue à Ottawa à chacun d'entre vous, et tout spécialement à
nos amis des États-Unis et du Mexique.
Je veux aussi remercier le Conseil canadien des chefs d'entreprises, la Chambre de commerce du
Canada et l'Alliance des manufacturiers et exportateurs du Canada pour avoir collaboré avec nous
à l'organisation de ce déjeuner.
Aujourd'hui, nous célébrons les cinq années de l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA],
cinq années de progrès, de partenariats et de réalisations.
Depuis sa création, l'ALENA a dépassé les attentes, contribuant à accroître considérablement les
flux de commerce et d'investissement étranger direct [IED] partout sur le continent.
Le commerce global entre les trois partenaires s'est accru de 75 p. 100 et il dépasse maintenant
les 700 milliards de dollars canadiens par année.
Cette augmentation a, à son tour, stimulé une forte croissance économique, et elle a contribué à
hausser le taux d'emploi à des niveaux records dans chacun des trois pays de l'ALENA.
Les avantages, pour les travailleurs et leurs familles, sont clairs. La hausse de l'emploi a été de
20 p. 100 au Mexique, de 7 p. 100 aux États-Unis et de 10 p. 100 au Canada.
En ce qui a trait à l'investissement, le total des capitaux investis par les trois pays dans les
économies de leurs partenaires s'élève à 532 milliards de dollars canadiens, et l'IED a grimpé pour
sa part à 1,1 billion de dollars canadiens.
Le message est donc clair : l'ALENA fonctionne.
De plus, l'ALENA a aidé les partenaires à réduire les barrières tarifaires et non tarifaires entre eux
et il a préparé la voie à une activité commerciale encore plus intense.
L'an dernier, par exemple, le Canada et les États-Unis ont éliminé tous les tarifs visés aux termes
de l'Accord, et la plupart des tarifs entre le Canada et le Mexique disparaîtront d'ici à 2003.
Nous nous sommes fixé pour objectif de faire en sorte qu'il soit aussi facile pour une entreprise
canadienne de faire des affaires à Tulsa ou à Tijuana qu'à Vancouver.
De plus, les accords additionnels de l'ALENA concernant le travail et l'environnement ont stimulé la
coopération dans ces domaines importants et garanti la pleine application des lois nationales
pertinentes.
Au bout du compte, le cadre commercial fondé sur des règles établi par l'ALENA a donné une
prévisibilité et une transparence plus grandes aux affaires en Amérique du Nord, ce qui, à son tour,
a aidé à réduire les différends au minimum.
Pour le Canada, l'ALENA a aussi fait autre chose : il a stimulé notre intérêt pour le commerce à
l'échelle de l'hémisphère.
Ces dernières années, nous avons cherché à étendre les bienfaits du libre-échange au- delà des
frontières nord-américaines. Comme vous le savez, nous avons conclu un accord de libre-échange
avec le Chili, que nous avons modelé sur l'ALENA, et nous avons signé des accords de coopération
en matière de commerce et d'investissement avec le Mercosur et l'Amérique centrale; nous ferons
bientôt de même avec la Communauté andine.
Et, l'an dernier, plus de 500 compagnies ont participé à la mission d'Équipe Canada en Amérique
latine que le premier ministre Chrétien a dirigée -- c'était la mission la plus importante et la plus
complète du genre.
Le Canada est aussi un grand partisan de l'initiative visant à instaurer une zone de libre-échange
des Amériques. Nous présidons actuellement ces négociations, qui déboucheront à terme sur la
création de la plus grande zone du genre au monde, avec une population de 800 millions d'habitants
et un PIB [produit intérieur brut] combiné de plus de 10 billions de dollars.
L'importance de l'ALENA tient donc non seulement aux avantages qu'il a apportés mais aussi au
précédent qu'il a établi et au désir qu'il a suscité de regarder au-delà des frontières de ses
membres.
Bien sûr, dresser la liste des succès attribuables à l'ALENA ne signifie pas que notre tâche est
achevée.
Du point de vue du Canada, il faudra relever un certain nombre de défis durant la prochaine étape
de notre marche.
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D'abord, nous devons veiller à ce que les dispositions de l'Accord continuent d'être
appliquées, notamment en ce qui a trait à la certification professionnelle, à l'emploi des
conjoints et au transport par voie terrestre.
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Deuxièmement, nous devons assurer une ouverture et une transparence plus grandes de nos
institutions liées à l'ALENA. Les gouvernements ont besoin de mieux sensibiliser les
entreprises et les autres intervenants et d'en faire des parties prenantes au processus.
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Troisièmement, nous devons clarifier notre compréhension mutuelle des dispositions
relatives aux rapports entre l'investisseur et l'État de façon à pouvoir protéger la capacité des
gouvernements d'adopter des lois et des règlements dans l'intérêt public.
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Quatrièmement, nous devons nous assurer que l'ALENA évolue de pair avec les
changements technologiques rapides qui se produisent sur les marchés, comme le
commerce électronique. Nous ne devons pas entrer dans le prochain millénaire avec de
vieilles règles qui ne reflètent pas les nouvelles réalités.
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Cinquièmement, nous devrions procéder à une réévaluation des questions qui n'ont pas été
pleinement traitées dans l'ALENA ou à l'égard desquelles il serait possible de faire des
progrès -- voire d'adopter une approche différente. Il faudrait notamment coopérer
davantage sur le plan de l'utilisation que nous faisons respectivement des recours
commerciaux et nous efforcer de rendre les normes techniques plus compatibles et de
réduire leur effet de distorsion sur les échanges.
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Enfin, puisque le commerce comme la politique est une affaire locale, nous devons travailler
à faire en sorte que les objectifs de la libéralisation du commerce, du développement durable
et du respect des droits des travailleurs soient compatibles et qu'ils se renforcent les uns les
autres.
Bien entendu, nos amis américains et mexicains peuvent avoir des priorités additionnelles.
Toutefois, l'objectif global reste le même, soit continuer de travailler ensemble pour avoir une vision
commune de la politique commerciale nord-américaine.
Ce matin, le secrétaire Blanco, l'ambassadrice Barshefsky et moi-même avons rencontré un groupe
d'étudiants universitaires de nos pays respectifs. Jeunes et brillants, ils sont porteurs des idéaux et
des espoirs de la génération de l'ALENA. Et nous nous devons de persévérer dans l'effort, en
grande partie, pour eux.
Notre décision de nous associer au sein de l'ALENA a marqué un début. Nous avons progressé en
restant unis. Et nous continuons d'assurer notre succès en travaillant ensemble.
En poursuivant ce cheminement remarquable, intégrons notre amitié et notre esprit de coopération
au sein d'une véritable communauté nord-américaine, où les valeurs et les intérêts que nous
partageons peuvent évoluer aussi vite et aussi globalement que s'échangent nos biens et services,
et où l'approche de l'ALENA peut servir d'exemple au reste de l'hémisphère et au reste du monde.
Merci.