M. AXWORTHY - À L'OCCASION DE SON ACCEPTATION DU PRIX ENDICOTT PEABODY - BOSTON, MASSACHUSETTS
99/54 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À L'OCCASION DE SON ACCEPTATION
DU PRIX ENDICOTT PEABODY
BOSTON, Massachusetts
Le 22 octobre 1999
(13 h 45 HAE)
Il y a -- hélas -- fort longtemps, j'étais un étudiant canadien de troisième cycle à une université proche d'ici. À
cette époque, c'était Endicott Peabody qui occupait les fonctions de gouverneur du Massachusetts. Je me
rappelle avoir été frappé par son dévouement au service public -- c'est-à-dire au service des habitants de son
État et d'ailleurs.
Le gouverneur Peabody incarnait les plus hautes valeurs américaines : l'ouverture d'esprit, la tradition
démocratique et, par-dessus tout, le souci du bien-être d'autrui.
Lorsqu'il appliquait ces qualités sur la scène mondiale, ce qu'il faisait souvent, le gouverneur Peabody
témoignait de l'internationalisme américain sous son meilleur jour, c'est-à-dire de la volonté de façonner un
monde pacifique et prospère pour tous les peuples.
Chez lui aussi bien qu'à l'étranger, le bien-être et l'avancement de ses semblables étaient au coeur de son
oeuvre.
Ainsi, sa vie et son travail étaient-ils emblématiques d'une génération -- « les meilleurs et les plus brillants » --
qui a fait des États-Unis, non seulement une puissance mondiale, mais un leader moral que les étrangers
admirent et qui les s'inspire.
Il était de ces États-Unis qui ont incité beaucoup de membres de ma génération, y compris moi-même, à
employer leur énergie et leur temps à bâtir des sociétés justes et pacifiques.
En tant que Canadien, je suis donc très honoré d'être le premier récipiendaire de ce prix. C'est un hommage à
la mémoire de Peabody, à ce que la tradition américaine renferme de meilleur, et aux valeurs communes qui
unissent nos deux pays.
Il est tout à fait approprié que ce prix, qui porte le nom d'un homme dévoué à la cause de l'humanité, signale
les efforts déployés à travers le monde pour interdire les mines antipersonnel. Mme Peabody, en s'attachant à
sensibiliser l'opinion à cette cause, ici aux États-Unis et ailleurs sur la planète, votre mari, selon son habitude, a
apporté une contribution inestimable à ces efforts.
La campagne pour l'interdiction de cette arme est, fondamentalement, une cause humanitaire. Elle a été
motivée par le désir de protéger les gens ordinaires, et son objectif demeure de débarrasser le monde d'un
instrument conçu principalement pour terroriser, blesser ou tuer des innocents.
La Convention d'Ottawa est l'expression concrète et universelle du souci d'autrui qui fait tout le succès de
l'action au niveau communautaire. Dans un monde en pleine mutation, cette approche des problèmes
mondiaux qui privilégie l'aspect humain s'avère de plus en plus pertinente.
Les perspectives de la sécurité mondiale s'articulent de plus en plus sur les aspects de la sécurité des
personnes. Les menaces de l'après-guerre froide -- conflits armés civils, criminalité internationale, drogues
illicites, dégradation de l'environnement, maladies infectieuses -- tout cela porte directement atteinte à la
sécurité et au bien-être de la personne.
C'est pourquoi notre humanité commune fait de la protection de la sécurité humaine une priorité dans les
affaires mondiales.
Dans un monde interdépendant, notre bien-être est de plus en plus indissociable de celui de nos voisins.
Comme commerçants, comme investisseurs, comme donateurs qui exercent leur action à travers le monde, et
comme sociétés ouvertes aux immigrants et aux réfugiés, nous sommes aussi touchés dans nos propres vies
par l'instabilité et la souffrance humaine.
Notre intérêt commun fait donc de la promotion de la sécurité humaine une nécessité qui doit s'exercer à
l'échelle planétaire.
Aussi le Canada a-t-il adopté une approche des affaires mondiales qui est centrée sur les personnes. Ce rôle
important que joue la sécurité humaine dans notre politique étrangère, mon gouvernement l'a mis en lumière
lorsqu'il a exposé ses priorités pour l'avenir à l'occasion de l'inauguration du Parlement canadien, la semaine
dernière.
La Convention d'Ottawa est un exemple de l'application concrète du caractère prioritaire que revêt la sécurité
humaine, et de la réussite de cet effort. Près d'un an après son entrée en vigueur, la Convention a un effet réel,
sauvant des vies et épargnant des blessures aux personnes exposées :
- le nombre des victimes des mines diminue;
- le commerce jadis florissant des mines antipersonnel a à peu près disparu;
- le nombre de pays producteurs de mines a diminué;
- plus de 14 millions de mines stockées ont été détruites;
- des ressources, s'élevant à plus de 500 millions de dollars, sont consacrées à l'action antimine, c'est-à-dire
au déminage et à la réadaptation;
- et même lorsque l'usage des mines persiste, comme au Kosovo ou en Angola, la condamnation est rapide,
et on accorde tout de suite la priorité au déminage lorsque le conflit a pris fin.
Il faut continuer sur cette lancée. Nous exhortons votre administration à ratifier la convention le plus tôt possible
et à joindre la force morale des États-Unis à celle des pays qui l'ont déjà fait.
Par ailleurs, nous nous félicitons du rôle actif joué par les États-Unis dans la lutte antimine et des fonds qu'ils y
consacrent -- et aussi, bien sûr, du dévouement indéfectible de nombreuses personnes et de nombreux
groupes d'Américains et d'Américaines ordinaires qui appuient le Processus d'Ottawa.
En mai dernier, des gouvernements, des organisations internationales et des représentants de la société civile
se sont réunis au Mozambique pour établir les prochaines étapes à franchir en vue d'atteindre notre but, c'est-à-dire de débarrasser la planète des mines terrestres. Des progrès importants ont été accomplis en ce sens, et
ma conviction que nous atteindrons ce but n'a d'égale que ma détermination à l'atteindre.
Et pourtant, je crois que l'impact global du Processus d'Ottawa va beaucoup plus loin que celui de la seule
campagne pour l'interdiction des mines. L'accueil largement positif qu'a reçu le Processus d'Ottawa -- lequel
est entièrement axé sur la sécurité humaine -- montre qu'une approche des problèmes mondiaux qui repose
sur le souci de la personne jouit d'un retentissement considérable dans la communauté internationale.
L'accueil qui a été réservé au Processus d'Ottawa montre que le souci du bien-être et de la sécurité d'autrui est
un lien qui nous unit tous et qui peut inciter la conscience universelle à l'action.
Il a dynamisé et amplifié le régime juridique international axé sur la promotion des droits de la personne, qui
affirme que les individus doivent assumer la responsabilité de leurs actions. Ce n'est pas par coïncidence que,
peu après avoir convenu d'interdire les mines antipersonnel, la communauté mondiale a créé la Cour pénale
internationale.
Le Processus d'Ottawa a fait ressortir le fait que, dans un monde internationalisé, les gouvernements ne sont
plus les seuls acteurs sur la scène internationale. La société civile et le secteur privé ont, de plus en plus, un
rôle positif à jouer. Le succès du Processus d'Ottawa est dû à des coalitions fructueuses auxquelles
participaient à part égale des organisations non gouvernementales et des personnes engagées.
Le Processus d'Ottawa a aussi mis en évidence le rôle sinistre que jouent certains acteurs non étatiques -- les
milices, les « seigneurs de guerre », divers commerçants sans scrupule --, qui perpétuent l'insécurité humaine
dans les zones de conflits et au-delà, et il a montré qu'il faut trouver des solutions à ce problème.
C'est de cette façon que le Processus d'Ottawa a contribué à la nouvelle dynamique qui se fait jour dans le
monde et qui place la personne -- ses droits, sa dignité et son bien-être -- au centre des priorités mondiales.
Et le Canada est déterminé à aider à conférer un caractère prioritaire à la sécurité humaine. Nous en faisons
un élément central de notre politique étrangère.
Pour que ces efforts soient couronnés de succès, il faut une Organisation des Nations Unies capable
d'entreprendre une action vigoureuse. L'ONU a été créée pour promouvoir la paix mondiale et la sécurité de
tous. Elle doit être au centre des démarches déployées à travers le monde pour protéger et renforcer la
sécurité des personnes.
Du reste, cela fait déjà partie de son mandat, comme le montre clairement la Charte des Nations Unies, qui
déclare : « nous, peuples » nous disons résolus à préserver les générations futures de la guerre, à maintenir la
justice, à favoriser le progrès social dans la liberté. Ce dont nous avons besoin, aujourd'hui, c'est de façonner
avec une énergie renouvelée une Organisation des Nations Unies forte, dont l'action soit à la hauteur du credo
de ses fondateurs.
C'est ce qui incite le Canada à se concentrer sur la protection des civils durant son mandat au Conseil de
sécurité. À notre demande, le Conseil a tenu un débat à ce sujet cette année, et ce débat a mené à la
rédaction d'un rapport du secrétaire général, d'un plan d'action qui définit de nombreux défis et formule
quarante recommandations concrètes.
Sur la base de ce rapport, le Canada est résolu à mettre la protection des personnes au centre des travaux du
Conseil. La sécurité humaine doit devenir le fil conducteur de l'action du Conseil et le mobile des efforts qu'il
accomplit pour prévenir les conflits, maintenir la paix, appliquer des sanctions et soutenir la volonté collective
des Nations Unies.
Depuis dix ans, le Conseil de sécurité a montré sa volonté d'user de son autorité -- y compris par des actions
coercitives -- pour défendre les causes humanitaires. Mais, dans l'ensemble, il s'est aussi montré inégal,
inconséquent et, pis encore, simplement inerte lorsque des situations de cette nature se sont présentées.
Aujourd'hui, le Conseil de sécurité fait un pas dans la bonne direction. Il autorisera une opération substantielle
de maintien de la paix des Nations Unies en Sierra Leone, afin d'instaurer la paix là où, depuis trop longtemps,
les gens ordinaires sont brutalisés, terrorisés, mutilés et assassinés.
La décision du Conseil est assortie d'un mandat musclé qui inclut explicitement la protection des civils.
Il s'agit d'une opération de l'ONU, autorisée, gérée et financée par l'ONU. Cela signifie qu'elle n'est pas sujette
aux caprices du financement volontaire et qu'elle aidera à remettre la première responsabilité du maintien de la
paix à l'organisme à qui elle incombe, c'est-à-dire à l'ONU.
Enfin, c'est une mission de l'ONU en Afrique. Elle fera donc beaucoup pour dissiper l'impression que le Conseil
répugne à intervenir sur ce continent.
Bref, il s'agit d'un exemple de l'application concrète du caractère prioritaire que revêt la sécurité humaine, du
rôle positif que peut jouer le Conseil de sécurité. Cette opération des Nations Unies est aussi tout à fait
conforme aux efforts qu'accomplit le Canada lui-même pour aider le peuple de la Sierra Leone.
Depuis un an, nous avons chargé un émissaire spécial de contribuer aux efforts de paix, et nous fournissons
plus de 9 millions de dollars pour l'aide humanitaire, pour la paix par le désarmement, la démobilisation et la
réintégration, et pour l'assistance aux enfants touchés par la guerre.
En effet, le sort des enfants touchés par la guerre, et en particulier des enfants soldats, dont certains ont à
peine 8 ans, est une question de sécurité humaine qui intéresse spécialement le Canada, au Conseil de
sécurité et ailleurs. Les enfants sont parmi les victimes les plus durement frappées et les plus traumatisées par
les conflits armés.
Je sais que la condition des enfants est une préoccupation que les Américains partagent avec nous : une
Américaine, Carol Bellamy, dirige l'UNICEF. Nos deux pays collaborent étroitement, autant à l'UNICEF
qu'ailleurs. Je suis persuadé que même s'il nous arrive d'avoir des divergences de vues -- au sujet de l'appui à
accorder à un éventuel protocole à la Convention sur les droits de l'enfant portant à 18 ans l'âge du
recrutement et du déploiement en conflit armé, par exemple --, nous pouvons les résoudre dans l'intérêt bien
compris des enfants du monde, dans le souci de leur avenir.
La plus lourde menace qui pèse sur nos enfants -- et sur toute l'humanité -- est de loin le spectre de
l'annihilation nucléaire et les dangers que posent les autres armes de destruction massive.
Ce n'est pas un danger imaginaire. Les menaces qui ont incité des gens comme le gouverneur Peabody à
préconiser un régime universel de non-prolifération, il y a près de quarante ans, restent d'une terrible actualité.
Les essais et les arsenaux d'armes nucléaires en Asie du Sud -- où l'instabilité politique et la tension sont
dangereusement évidentes -- en sont un exemple récent et frappant.
Il importe donc que soit instauré un régime universel et vigoureux de non-prolifération et que des progrès soient
accomplis en faveur du désarmement nucléaire et du contrôle des armes nucléaires. Or, le système que nous
avons péniblement édifié depuis cinquante ans est fragile, et il est de nouveau menacé.
Depuis un demi-siècle, les États-Unis apportent au monde le leadership et l'autorité morale qui nous aident à
bouger dans la bonne direction. Or, juste au moment où nous avons le plus besoin de cet engagement envers
les affaires mondiales, les Canadiens sont en bon droit de craindre une poussée en sens contraire.
Le rejet, par le Sénat des États-Unis la semaine dernière, du Traité d'interdiction complète des essais
nucléaires [CTBT] est un grand pas en arrière. Ce geste revient à répudier cinquante ans de leadership des
États-Unis dans le domaine de la non-prolifération et porte un coup terrible aux efforts de la communauté
internationale en vue de contrôler les armes nucléaires.
Ces développements sont très inquiétants, y compris pour la sécurité des Américains, qui serait renforcée et
non diminuée par le Traité. Il ne faut pas se laisser tromper par l'argument des détracteurs du Traité, qui
affirment qu'il continuerait de favoriser la prolifération parmi les États parias tout en paralysant la force de
dissuasion nucléaire américaine, ce qui laisserait les États-Unis vulnérables à une éventuelle agression.
En effet, le Traité met en place un système complet, sans précédent, de surveillance internationale qui
comprend 321 établissements et des procédures de vérification additionnelles, y compris des inspections sur
place. Le CTBT aurait facilement dépisté les « proliférateurs débutants » qu'il avait pour but de dissuader.
En même temps, il ne menacerait ni la sécurité ni la fiabilité de la dissuasion nucléaire américaine. Ce n'est pas
là un voeu pieux, mais une déclaration assermentée faite par des gens qui sont bien payés pour le savoir. Les
chefs d'état-major des quatre forces armées et les directeurs des laboratoires nucléaires américains ont tous
témoigné en ce sens.
Ce mois-ci, des représentants de près de 100 pays se sont rencontrés à Vienne, à l'instigation du Canada,
pour faire le point sur l'entrée en vigueur du Traité. Le résultat a été une réaffirmation non équivoque de l'appui
universel au CTBT. Les Canadiens espèrent donc que le Traité sera présenté au Sénat de nouveau, à un
moment opportun, et qu'il sera ratifié le plus tôt possible par les États-Unis.
Il convient de souligner que la décision du Sénat ne compromet pas seulement le CTBT mais qu'elle risque
aussi de faire dérailler tout le programme de non-prolifération nucléaire, ce qui serait dangereux pour nous
tous. Il est donc essentiel que les États-Unis reprennent leur rôle de leadership et s'engagent de nouveau à
réaliser des progrès réels dans la cause du désarmement. Nous croyons qu'il est possible d'agir à la fois au
niveau bilatéral et sur le plan multilatéral.
Les États-Unis pourraient commercer par le START [Traité sur les armements stratégiques offensifs]. Plus de
six ans après sa signature, il est peut-être temps d'intégrer le traité START II, que la Douma russe n'a toujours
pas ratifié, dans un nouveau processus plus ample et plus profond de réduction des armes stratégiques qui
pourrait être reçu plus favorablement dans les deux pays. Les États-Unis et la Russie pourraient aussi
commencer à s'occuper de leurs arsenaux d'armes nucléaires qu'ils ont déclassées.
Respectez le traité ABM [sur l'élimination des systèmes antimissiles balistiques]. Auss bien la Russie que les
États-Unis disent qu'il constitue la pierre angulaire de la stabilité stratégique. Il ne faut donc pas qu'il soit miné
par des changements qui seraient incompatibles avec l'esprit qui a présidé à sa naissance. Lorsqu'on cherche
à ménager la possibilité d'un éventuel système de défense antimissile nationale, il faut prendre garde de ne
pas porter atteinte à un système qui, depuis près de trente ans, incite à la modération nucléaire et favorise la
réduction des armements.
Sur le front multilatéral, les États-Unis pourraient aider à forcer l'impasse à la Conférence sur le désarmement,
qui est la principale tribune pour les négociations sur les mesures multilatérales de contrôle des armes et de
désarmement. Cependant, depuis la négociation du CTBT, la Conférence est dans l'impasse en ce qui
concerne la suite de son action.
Une solution globale se présente. Elle comprendrait l'amorce de négociations sur un Traité d'arrêt de la
production de matières fissiles -- les matières qui servent à produire des armes nucléaires -- , l'examen de
mesures visant à empêcher une course aux armements dans l'espace extraterrestre, et des discussions sur le
désarmement nucléaire. L'impasse tient en partie au refus des États-Unis de discuter de ces deux dernières
questions. Une plus grande souplesse contribuerait pour beaucoup à revitaliser les négociations multilatérales
sur le contrôle des armes nucléaires.
Les États-Unis devraient aussi appuyer le projet de l'OTAN visant à revoir sa politique en matière de contrôle
des armes et de désarmement. En avril, les dirigeants de l'OTAN ont chargé les ministres des affaires
étrangères d'étudier diverses options en matière de non-prolifération et de contrôle des armements et de
désarmement, « à la lumière de la réduction du rôle des armes nucléaires ».
Le Canada appuie vigoureusement un tel examen. Nous estimons qu'il est essentiel que l'OTAN ait une
politique de contrôle des armements et de désarmement qui soit adaptée à la décennie qui vient et non à la
dernière décennie. L'OTAN devrait aussi revoir ses politiques relatives aux armes de destruction massive afin
de les rendre conformes aux objectifs de contrôle des armements et de désarmement que nous voulons
promouvoir. Un résultat possible de cet examen serait une version révisée du Concept de contrôle des
armements et de désarmement de l'Alliance, qui date de 1989.
Le soutien des États-Unis en faveur d'un examen en profondeur est très important pour assurer le succès de
cet effort des Alliés. Il permettra aux ministres de l'OTAN, en décembre, de lancer un message rassurant à la
communauté mondiale, en lui faisant savoir que l'Alliance participe à la résolution des problèmes de non-prolifération et de désarmement qui se posent à l'échelle mondiale.
Depuis les années 1950, le Canada et les États-Unis collaborent étroitement pour relever ces défis. Ce dossier
doit demeurer un point de convergence des efforts de nos deux pays; il doit rester imprégné de l'esprit de
coopération qui était celui du gouverneur Peabody.
En fait, l'attachement du gouverneur Peabody au bien-être des personnes a contribué à inspirer le programme
de sécurité humaine, à faire de la sécurité des personnes une question prioritaire à l'échelle mondiale.
Grâce à son apport à la campagne pour l'interdiction des mines antipersonnel, il a contribué puissamment à
l'ampleur qu'elle a prise à travers le monde, et son action se perpétue dans nos efforts en vue de faire de la
protection des personnes le point de mire de l'action des Nations Unies.
Je suis persuadé que l'héritage d'internationalisme qu'il nous a laissé continuera à nourrir ce qui fait la force de
nos deux sociétés, ce qui fait de nos deux pays les meilleurs alliés, et ce qui fait de nos peuples les meilleurs
amis.
Merci.