M. KILGOUR - ALLOCUTION SUR LE CANADA AUX NATIONS UNIES ET À L'OTANÀ L'OCCASION DE LA JOURNÉE PÉDAGOGIQUE COLLABORATIVE SUR LES ÉTUDES SOCIALES DES ÉCOLES PUBLIQUES D'EDMONTON
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE DAVID KILGOUR,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (AMÉRIQUE LATINE ET AFRIQUE),
SUR LE CANADA AUX NATIONS UNIES ET À L'OTAN
À L'OCCASION DE LA JOURNÉE PÉDAGOGIQUE
COLLABORATIVE SUR LES ÉTUDES SOCIALES
DES ÉCOLES PUBLIQUES D'EDMONTON
EDMONTON (Alberta)
Le 19 novembre 1999
C'est pour moi un grand plaisir de m'adresser à un groupe aussi important que le vôtre.
Ayant moi-même élevé des adolescents, je pense que vous méritez tous des médailles.
Bien sûr, mes adolescents sont des anges, mais je sais que, parfois, il faut déployer des
efforts herculéens pour intéresser des jeunes gens aux études sociales, quand tant d'autres
choses rivalisent pour attirer leur attention.
Votre travail est extrêmement important, car vous forgez l'avenir des relations
internationales dans vos classes. Je suis souvent frappé par le niveau élevé de savoir sur le
monde que l'on trouve chez les Canadiens, par rapport à nos amis du Sud de la frontière.
Cette sensibilisation est due, en grande partie, à nos enseignants de premier ordre dans le
domaine des études sociales et à notre vigoureux système d'enseignement public.
On m'a demandé d'étudier avec vous le rôle du Canada aux Nations Unies, et également
de commenter notre rôle au sein de l'OTAN. La politique étrangère du Canada a longtemps
été orientée vers la participation plutôt que vers l'isolationnisme. Nous sommes ouverts au
monde et préférons agir multilatéralement sur la scène mondiale, en tant qu'élément d'un
groupe et en étroite coopération avec des pays d'optique commune.
Rejeter l'isolationnisme
Cette notion d'ouverture a, jusqu'à ces derniers temps, joui du soutien de tous les
principaux partis politiques du Canada depuis la fondation des Nations Unies, il y a 54 ans.
L'isolationnisme a longtemps été un fort sous-courant dans la politique américaine, mais il
n'a pas pris racine ici. C'est la raison pour laquelle certains éléments du récent dialogue sur
la politique étrangère du Canada ont été particulièrement troublants. Je ne souhaite pas
m'engager dans une polémique partisane, si ce n'est pour dire que le Canada a acquis de
l'influence sur la scène mondiale par sa participation active -- et non en s'en retirant. Les
institutions internationales ne sont pas parfaites, mais le Canada a été en tête de la
recherche de réformes au sein des Nations Unies et d'autres organismes. De tels
changements ne peuvent se produire que grâce à une participation active -- et non en
menaçant
de partir lorsque les règles ne nous conviennent pas.
Je note, à ce propos, que le président Clinton et le Congrès sont apparemment parvenus à
une entente qui permettrait aux Américains de payer leur part des arriérés aux Nations
Unies. Il se peut que les détails de cette entente suscitent des préoccupations, mais c'est
un signe évident que les États-Unis reconnaissent la valeur d'une participation active aux
Nations Unies. C'est un rejet de l'isolationnisme.
Si le Canada est en fait « le plus grand rassembleur du monde », ce n'est pas une
mauvaise chose, mais plutôt une source de fierté. Notre participation active aux Nations
Unies, à l'OTAN, à l'OSCE, au Commonwealth, à la Francophonie, à l'Organisation des
États américains, à l'Organisation mondiale du commerce, entre autres, nous a conféré une
importante influence internationale dont témoigne notre campagne fructueuse pour un
siège de deux ans au Conseil de sécurité des Nations Unies. Pendant cette campagne,
alors que je visitais des capitales étrangères en tant que secrétaire d'État pour l'Amérique
latine et l'Afrique, j'ai été très impressionné par les éloges vraiment enthousiastes à l'égard
du rôle international du Canada.
Le Canada au Conseil de sécurité
Le Canada a utilisé son siège au Conseil de sécurité pour faire progresser trois politiques
clés :
1. Élargir l'interprétation du mandat du Conseil de sécurité pour inclure les
questions de sécurité humaine, de même que les questions de sécurité
traditionnelles. J'en dirai davantage à ce sujet dans un moment.
2. Réaffirmer la primauté du Conseil de sécurité dans les questions relatives à la
paix et à la sécurité.
3. Accroître la transparence des travaux du Conseil.
Par l'intermédiaire du Conseil de sécurité, nous avons fait progresser notre programme de
sécurité humaine sur un certain nombre de questions importantes touchant les populations
du monde. Au mois de février dernier, nous avons occupé le siège de président du Conseil
de sécurité, fonctions exercées sur une base rotative d'un mois. Nous avons utilisé cette
présidence pour faire en sorte que l'on attache -- entre autres initiatives -- davantage
d'attention à la protection des civils touchés par les conflits armés. La résolution du Canada
sur ce sujet a obtenu un soutien unanime et a mené à un rapport accompagné de
recommandations du Secrétaire général Kofi Annan.
Les récents conflits au Kosovo et en Sierra Leone ont montré que la menace faite aux civils
dans les conflits armés est devenue l'un des aspects les plus communs et les plus
lamentables de la guerre moderne. Plus que jamais, les non-combattants, spécialement les
plus vulnérables, ne sont pas simplement pris dans les feux croisés, mais sont eux-mêmes
les principales cibles. Au cours de la dernière décennie, le nombre des victimes civiles des
conflits armés a doublé pour atteindre environ 1 million par an. Dans la Première Guerre
mondiale, ils comptaient pour 5 p. 100 des victimes. Aujourd'hui, dans les conflits
modernes, ils représentent près de 80 p. 100.
La nature de la guerre a changé sous d'autres aspects. De nos jours, la plupart des conflits
se produisent à l'intérieur des États plutôt qu'entre les États. Les guerres internes peuvent
être tout aussi brutales et affreuses que les conflits entre pays. Nous avons tristement été
témoins du génocide au Rwanda, de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie et d'autres
événements ailleurs dans le monde. Dans les États en déroute, les seigneurs de la guerre
et les justiciers ont rempli le vide, aidés par les trafiquants internationaux d'armes. La
brutalité à l'égard des civils et leur exploitation, incluant des violations flagrantes du droit
humanitaire, ont conduit à des mouvements massifs de réfugiés. De telles situations ne
peuvent pas simplement être considérées comme des questions internes. Elles nous
touchent tous.
Nouvelles menaces à la sécurité humaine
La sécurité humaine est donc maintenant un aspect fondamental de la politique étrangère
du Canada aux Nations Unies et ailleurs. Comprendre le concept de sécurité humaine
suppose de voir le monde sous un angle différent de celui sous lequel on l'a regardé au
cours des décennies de guerre froide. Le monde a changé et, maintenant, certaines des
plus grandes menaces à l'égard des civils viennent d'acteurs non étatiques et vont au-delà
de la conception traditionnelle de la sécurité. Au nombre de ces dernières figurent le
terrorisme, le crime organisé international, le trafic de drogues et le blanchiment d'argent, la
prolifération des armes légères, l'exploitation des enfants, la maladie, la famine et la
dégradation de l'environnement.
L'Organisation des Nations Unies a été conçue comme un organe international faisant
participer, comme le suggère son nom, les nations du monde. Dans le sillage de la
Deuxième Guerre mondiale, l'État-nation était un acteur dominant dans la politique
mondiale. Pendant la période de décolonisation qui a suivi, et au cours de la guerre froide,
le rôle de l'État-nation s'est intensifié. La fin de la guerre froide n'a pas apporté au monde la
paix que beaucoup espéraient, mais seulement l'évidence que les défis posés à la sécurité
humaine auxquels nous sommes confrontés maintenant se produisent à de nombreux
niveaux, tant locaux que mondiaux, et ont de multiples facettes. Ils concernent de plus en
plus des acteurs non étatiques tels que des multinationales, des organisations non
gouvernementales, la société civile, et finalement des individus.
Dans un vibrant discours devant les deux chambres du Parlement, au mois d'avril dernier,
le président de la République tchèque, M. Vaclav Havel, a fait remarquer le rôle déclinant
de l'État et la notion que ce qui se passe à l'intérieur des frontières d'un pays ne regarde
personne d'autre.
« Je crois, a-t-il déclaré, que dans le prochain siècle, la plupart des États commenceront à
se transformer d'objets de culte chargés de contenus émotionnels en unités administratives
beaucoup plus simples et plus civiles, qui seront moins puissantes et en particulier plus
rationnelles, et qui constitueront simplement l'un des niveaux dans une auto-organisation
sociétale planétaire complexe et stratifiée. Ces changements, entre autres, devraient
progressivement rendre désuète l'idée de non-intervention, c'est-à-dire le concept
consistant à dire que ce qui arrive dans un autre État, ou la mesure dans laquelle les droits
humains y sont respectés ne nous regardent pas. »
M. Havel a fait observer que les responsabilités de l'État ne peuvent aller que dans deux
directions : vers le bas ou vers le haut. De haut en bas, vers les organes et structures de la
société civile, ou de bas en haut, vers divers organismes ou communautés régionaux ou
internationaux. Ce transfert, a-t-il expliqué, a déjà commencé.
M. Havel a poursuivi et constaté cette évidence : les Nations Unies doivent subir
d'importantes réformes si elles veulent accomplir les tâches auxquelles elles seront
confrontées au cours du prochain siècle. Elles ne peuvent plus maintenir les mêmes
conditions que celles qui prévalaient au moment de leur création. Elles doivent devenir
moins bureaucratiques et plus efficaces, et appartenir à tous les habitants du globe.
Autrement dit, elles ne doivent pas simplement constituer un club de gouvernements au
sein duquel un État, par l'intermédiaire du veto du Conseil de sécurité, peut mettre en
minorité le reste du monde.
Réformer les Nations Unies
Le gouvernement canadien partage en grande partie la vision de M. Havel, en particulier en
ce qui concerne la nécessité de réformer les Nations Unies pour les mettre davantage en
accord avec un environnement mondial changeant. Nous aussi avons pris une position
ferme contre les abus de veto que les cinq membres permanents ont faits. J'ai mentionné
les objectifs de notre politique, à savoir rendre les travaux du Conseil de sécurité plus
transparents et réaffirmer la primauté du Conseil dans les questions touchant la paix et la
sécurité.
Au cours des dernières années, aux Nations Unies et dans d'autres forums tels que les
réunions du G-8, nous avons joué un rôle prépondérant en demandant d'autres réformes :
celles des finances et de la gestion, de la prévention et de la résolution des conflits, du
maintien de la paix et de la consolidation de la paix, ainsi que des réformes des activités de
développement économique et social des Nations Unies. Nous appuyons fermement
l'ensemble des réformes introduites en 1997 par le Secrétaire général Annan en vue de
rationaliser et de moderniser les Nations Unies. Sous sa gouverne, les Nations Unies ont
été simplifiées et 1 000 postes ont été coupés. Les économies réalisées dans
l'administration sont acheminées vers des projets de développement. Les changements
sont appliqués, et une Canadienne, la
vice-secrétaire générale, Mme Louise Fréchette, supervise leur mise en oeuvre.
Le Canada a défendu diverses mesures visant à améliorer le financement et la gestion des
Nations Unies, et à résoudre des problèmes d'encaisse. Nous sommes en faveur d'une
plus grande rentabilité de l'ensemble du système, d'une meilleure gestion des ressources
humaines, d'une déstratification de la bureaucratie, et d'une gestion mieux coordonnée du
système onusien. Le Canada appuie une croissance nominale de zéro pour les budgets
des Nations Unies et une réforme de l'échelle des évaluations basée sur l'équité et reflétant
mieux les capacités des pays de payer.
Dans le domaine de la prévention et de la résolution de conflits, le Canada a fait un certain
nombre de recommandations en vue d'accroître la capacité de déploiement rapide des
Nations Unies.
La composition du Conseil de sécurité a été controversée et il y a eu des propositions pour
élargir son adhésion afin de tenir compte du rôle international croissant de pays qui ne
faisaient pas partie des principaux Alliés de la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que des
pays en développement. Le Canada souhaite voir un Conseil de sécurité qui soit plus
efficace, plus transparent, et largement représentatif. Il devrait surtout être moins élitiste et
plus démocratique. Nous croyons, cependant, que tout élargissement du Conseil de
sécurité devrait viser les membres non permanents.
Le Canada, gardien de la paix
Le Canada a été un ardent tenant des opérations de maintien de la paix depuis leur début,
en 1956, avec la Crise de Suez. C'est pour son rôle dans cette crise que Lester B. Pearson
a reçu le prix Nobel de la paix. Depuis lors, le Canada a participé à la grande majorité des
opérations de maintien de la paix créées par le Conseil de sécurité -- dont tout récemment
au Timor-Oriental. Nous sommes le sixième plus important fournisseur de contingent des
Nations Unies, avec un effectif de plus de 1 000 personnes déployées dans les opérations
des Nations Unies dans le monde entier. Des dizaines de milliers de Canadiens ont servi
dans 30 missions différentes des Nations Unies, et plus de 100 d'entre eux y ont perdu la
vie. Il n'est donc pas étonnant que le Canada ait intérêt à améliorer l'efficacité des
opérations de maintien de la paix.
Malheureusement, les Nations Unies n'ont pas répondu à certaines des plus graves crises
internationales au cours du dernier demi-siècle. Ceci est dû, d'une part à leur structure trop
compliquée, d'autre part à un manque de ressources, et également aux difficultés de
parvenir à un consensus mondial avec 188 pays membres. Le pouvoir de veto des cinq
membres permanents, en particulier, a effectivement paralysé le Conseil de sécurité
pendant la guerre froide. La menace de veto est l'une des raisons pour lesquelles les
Nations Unies n'ont pas pu agir de manière décisive au Kosovo.
Le Canada au sein de l'OTAN
On m'a également demandé de commenter le rôle du Canada au sein de l'OTAN, et c'est
un excellent endroit pour ce faire. Comme vous le savez, c'est finalement l'OTAN qui a dû
recourir à la force pour faire plier le régime de Slobodan Milosevic, qui menait ce que l'on
appelle une campagne d'« épuration ethnique » contre les Kosovars albanais. Il est devenu
évident que les Nations Unies n'avaient ni la volonté ni les moyens d'agir, et la
communauté internationale ne pouvait rester passive plus longtemps. Le Canada aurait de
beaucoup préféré que le Conseil de sécurité des Nations Unies autorise expressément la
mission de l'OTAN. Malheureusement, certains membres du Conseil restaient accrochés
aux vieilles idées de souveraineté nationale et de non-ingérence auxquelles faisait allusion
M. Havel.
L'OTAN n'a pas provoqué cette tragédie -- elle y a répondu. Même si le territoire de
l'Alliance n'était pas lui-même menacé, l'OTAN ne pouvait pas ignorer la crise humanitaire
qui se produisait sur son seuil européen. L'action de l'OTAN était une échappée du rôle
traditionnel de l'Alliance consistant à défendre le territoire de ses membres, mais constituait
une réponse qui reconnaissait la nécessité de s'adapter à la nouvelle réalité mondiale. Des
conflits tels que celui du Kosovo ont de graves incidences sur les pays voisins, produisant
des mouvements massifs de réfugiés et menaçant la stabilité de la région. En ce sens, la
sécurité humaine et la sécurité nationale ne sont pas mutuellement exclusives. Elles
représentent plutôt les faces cachées de la sécurité mondiale.
Cette année, l'OTAN a célébré son cinquantième anniversaire. Elle n'est plus confrontée à
la menace conventionnelle du Pacte de Varsovie, de l'Union soviétique et de ses
350 000 soldats en République démocratique allemande. Aujourd'hui, les pays de l'ancien
Pacte de Varsovie se joignent eux-mêmes à l'OTAN. Les changements qui se produisent
en Europe sont autant de témoignages du succès de l'OTAN que de l'échec du
communisme. Beaucoup croient que, précisément grâce à la force de l'OTAN au cours des
50 dernières années, le risque de guerre nucléaire a été beaucoup moins probable et la
paix a été maintenue en Europe. C'est un succès sans égal dans l'histoire. M. Jack
Granatstein, un historien, a fait remarquer que l'OTAN était l'une des rares alliances à avoir
continué son action, une fois son ennemi nominal hors du champ.
L'OTAN est toujours pertinente
L'OTAN continue d'être pertinente, même après la guerre froide, mais, comme pour les
Nations Unies, son rôle doit évoluer pour s'adapter aux conditions changeantes et aux
nouvelles menaces faites à la sécurité humaine. Aujourd'hui, l'idée de « pouvoir discret »
constitue un élément important de la politique étrangère du Canada. Cela signifie le recours
à la persuasion et au pouvoir des idées pour accomplir ce que la force ne peut obtenir. Il ne
faudrait pas, toutefois, le confondre avec de la faiblesse. Le terme « pouvoir discret » a été
inventé par Joseph Nye fils, professeur à Harvard, qui reconnaissait que le « pouvoir de
commandement musclé » continue de jouer un rôle. On pourrait faire valoir que le « pouvoir
discret » ne peut pas être efficace s'il n'est pas étayé de la possibilité de recourir au
« pouvoir musclé ». C'était le cas en Yougoslavie où le pouvoir de persuasion et les autres
formes de pression non violentes n'ont donné aucun résultat. C'est la raison pour laquelle il
est important de garder l'OTAN forte, avec la participation active du Canada. Plus de 70
p. 100 des Canadiens continuent de soutenir l'OTAN et l'adhésion du Canada à l'Alliance.
En tant que vaste territoire ayant une petite population, le Canada ne peut agir seul pour se
défendre -- nous devons agir collectivement. Notre adhésion à l'OTAN est totalement
compatible avec l'optique multilatérale de notre politique étrangère. En participant
activement à l'OTAN, nous gagnons un siège à la table de l'alliance de défense la plus
puissante du monde. L'OTAN continue d'être essentielle pour la stabilisation de l'Europe et
comme rempart contre la « renationalisation » des politiques de défense. L'Alliance est une
assise importante des relations du Canada avec l'Europe.
Conclusion
Pour conclure, permettez-moi de revenir aux Nations Unies. En tant que seule organisation
mondiale multilatérale dont l'adhésion est presque universelle et dont le programme couvre
tous les secteurs de l'activité humaine, la participation aux Nations Unies est vitale. C'est la
pierre angulaire d'un système international basé sur des règles, et c'est là qu'est menée la
plus grande partie de la diplomatie multilatérale mondiale. Le Canada, en tant que
moyenne puissance, doit travailler multilatéralement. Il ne peut tout simplement pas le faire
seul.
Le Canada participe activement à l'Organisation des Nations Unies depuis sa création à
San Francisco en 1945, où il a joué un rôle essentiel en faisant l'ébauche de sa charte. Un
Canadien, M. John Humphrey, a été le principal auteur de la Déclaration universelle des
droits de l'homme. Des Canadiens ont occupé des postes importants au sein du système
onusien, notamment la présidence de l'Assemblée générale (Lester Pearson, en 1952-1953), et le Canada a servi six fois au Conseil de sécurité. Au mois de janvier 1998, une
Canadienne, Louise Fréchette, a été nommée la toute première vice-secrétaire générale
des Nations Unies.
Nous sommes le septième plus important cotisant au budget des Nations Unies, après les
États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie. Nous avons
toujours versé nos contributions annuelles -- qui s'élèvent maintenant à près de 30 millions
de dollars américains -- en totalité, à temps, et sans condition.
On peut s'attendre à ce que toute organisation de cette taille et de cette importance ait des
failles et des échecs, dont certains graves. Des modifications sont nécessaires et le
Canada est en tête des travaux visant à les apporter. Le Secrétaire général Annan a
déclaré à maintes reprises que la réforme est un processus permanent, et non un simple
événement. Beaucoup des réformes déjà réalisées étaient, à l'origine, défendues par le
Canada. Ces progrès ont été réalisés grâce à une adhésion active -- et non pas en se
retirant ou en refusant de payer ses cotisations. Les Nations Unies sont et doivent rester au
cœur de la politique étrangère du Canada.
Merci de votre attention.