M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION D'UN DÎNER EN L'HONNEUR DES CHEFSDES MISSIONS CANADIENNES EN ASIEÀ LA CHAMBRE DE COMMERCE DU CANADA - OTTAWA (ONTARIO)
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NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION D'UN DÎNER EN L'HONNEUR DES CHEFS
DES MISSIONS CANADIENNES EN ASIE
À LA CHAMBRE DE COMMERCE DU CANADA
OTTAWA (Ontario)
Le 12 mars 1998
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
C'est un plaisir pour moi de joindre ma voix à celle des membres de la Chambre de
commerce du Canada pour rendre hommage aux chefs des missions canadiennes en Asie.
Ces personnes de talent méritent nos remerciements et notre respect pour le
travail remarquable qu'elles accomplissent en nous représentant auprès des
économies de la région du Pacifique.
Depuis la Confédération, nous nous sommes concentrés surtout sur l'Europe, et sur
notre grand voisin au sud. En fait, dans les années 1950, environ 80 p. 100 des
immigrants au Canada venaient d'outre-Atlantique.
Mais aujourd'hui, plus de 60 p. 100 d'entre eux viennent d'Asie. Après le français
et l'anglais, le chinois est la troisième langue parlée au Canada.
Les développements qui surviennent dans ces nations ont un impact de plus en plus
grand sur la vie quotidienne des Canadiens. Et, chaque jour, nous découvrons un
peu plus la dimension « Pacifique » de notre identité.
Comme vous le savez, le premier ministre Chrétien a désigné 1997 comme l'Année
canadienne de l'Asie-Pacifique pour coïncider avec notre présidence de l'APEC
[Coopération économique Asie-Pacifique].
L'an dernier, plus de 600 événements à travers le Canada ont célébré notre
héritage asiatique et stimulé un engagement encore plus grand dans la région --
spécialement des PME et des jeunes.
Jusque-là, la Colombie-Britannique était notre fenêtre sur l'Asie. Mais, partout
au Canada, ces activités ont ouvert des fenêtres sur l'Asie et jeté des ponts vers
les pays de cette région.
Au fil des ans, notre société s'est enrichie au contact des cultures asiatiques,
et notre économie a été transformée par l'investissement et le commerce
asiatiques.
Aujourd'hui, 4 de nos 10 principaux partenaires commerciaux sont asiatiques et,
après les États-Unis, c'est avec l'Asie que nous entretenons nos plus importantes
relations commerciales.
Un des fondateurs de l'APEC, le Canada a toujours été un promoteur et un partisan
actif de ce forum comme instrument d'une amélioration des relations et d'une
libéralisation plus grande du commerce entre les nations du Pacifique.
Nous avons été très heureux que 1997 ait été une année de progrès spectaculaires
pour cette organisation relativement jeune.
Le Canada a été l'hôte de plusieurs rencontres ministérielles auxquelles ont pris
part des Canadiens à travers le pays et qu'est venue couronner la réunion des
chefs de gouvernement de l'APEC à Vancouver en novembre dernier.
Une de nos priorités était de faire avancer la mise en oeuvre du programme de
commerce et d'investissement de l'APEC. Il a été très rassurant de constater que
les mesures prises à Vancouver sont allées plus loin et à un rythme plus rapide
que toute autre réunion de l'APEC jusque-là.
Plus particulièrement, il a été convenu d'un plan équilibré de libéralisation
volontaire et rapide des échanges dans 15 secteurs -- et il a été décidé d'amorcer
le processus dans les meilleurs délais pour 9 d'entre eux.
De ces neuf, les trois en tête de liste avaient été proposés par le Canada, à
savoir les biens et services environnementaux, l'énergie, ainsi que le poisson et
les produits du poisson.
Tous ces secteurs sont très importants pour nous. Ils importent tout spécialement
pour les petites et moyennes entreprises qui profiteront le plus de nos efforts de
libéralisation et de facilitation des échanges entre les économies membres de
l'APEC.
Les nations de l'APEC se sont aussi engagées à partager leurs compétences
techniques et économiques pour éliminer les obstacles tarifaires et non
tarifaires. Ce qui s'inscrit dans l'esprit de coopération qui caractérise l'APEC
depuis ses débuts en 1989.
Il a également été convenu de réduire les coûts pour les entreprises et les
consommateurs grâce à un plan d'action visant à simplifier les procédures
douanières d'ici à l'an 2000.
On a cherché à donner un caractère plus durable au développement, et on s'est
arrêté en particulier à la nécessité de créer des villes durables pour améliorer
la qualité de vie des centaines de millions de personnes qui, pour l'essentiel,
vivent en milieu urbain.
Ces initiatives importantes montrent aussi au reste du monde que l'APEC entend
oeuvrer en faveur d'un commerce plus libre et plus ouvert à l'échelle mondiale.
À Vancouver, les dirigeants de l'APEC ont également décidé qu'il fallait maintenir
l'impulsion en faveur de la libéralisation des échanges.
Compte tenu des difficultés économiques que connaît actuellement la région,
certains ont fait valoir que nous devrions nous retirer, que nous devrions
maintenant commencer à ériger de nouveau les murs que nous avions abattus à grand
peine.
Mais nous demeurons très confiants que le Canada a un avenir dans la région -- et
nous sommes résolus à maintenir le cap.
Je pense en fait que nous devrions tirer des leçons de notre propre reprise
économique. Il y a quelques années seulement, rappelez-vous, on avait dit du
Canada qu'il était « un membre honoraire du tiers-monde » à cause de son problème
de déficit.
Maintenant que nous sommes venus à bout de certaines de nos difficultés
économiques les plus sérieuses par un effort délibéré et constant, on nous
qualifie de « miracle canadien » parce que nous avons réussi à équilibrer le
budget pour la première fois en près de 30 ans!
Nos partenaires de l'APEC n'ont jamais perdu confiance en nous. Ils étaient
conscients du potentiel de notre économie. Nous ne devrions pas perdre confiance
dans l'Asie. Nous ne sommes pas seulement des amis « quand tout va bien ». Le
potentiel de croissance et d'expansion est toujours là.
En fait, le Premier ministre a dirigé trois grandes missions d'Équipe Canada en
Asie en 1994, 1996 et 1997. Ces voyages ont aidé plus de 1 000 compagnies
canadiennes à faire des affaires en Asie. Plus de 400 ententes d'une valeur de
quelque 19 milliards de dollars ont été signées comme suite à ces visites.
Beaucoup d'occasions continueront de s'offrir à nous en Asie. Cela ne fait aucun
doute!
Nos milieux d'affaires restent, malgré les problèmes actuels, très optimistes
quant aux perspectives en Asie. La grande majorité de nos entreprises ne croient
pas que ce soit le moment de se retirer des marchés asiatiques -- et je suis
d'accord avec elles.
C'est plutôt le moment de penser à long terme.
Il ne s'ensuit certes pas que nous préconisions une attitude « attentiste ». Pas
du tout.
Aucune compagnie, et certainement aucun pays, ayant des intérêts dans la région ne
peut se permettre de rester sur la touche et de regarder défiler le film des
événements.
Et certainement pas un pays comme le Canada dont le PIB dépend, à hauteur de
40 p. 100, du commerce international.
L'une des plus grandes nations commerçantes du monde, le Canada est constamment à
la recherche de solutions constructives à des développements qui risquent de
perturber les marchés internationaux.
Par exemple, nous avons participé activement aux efforts déployés pour surmonter
la crise au Mexique. Vous vous souviendrez qu'après l'intervention de la
communauté internationale, la panique initiale s'est rapidement dissipée et
aujourd'hui l'économie mexicaine est plus forte que jamais.
Nous sommes tout aussi déterminés à collaborer avec la communauté internationale
pour régler les problèmes actuels en Asie.
Nous croyons que les difficultés actuelles finiront par entraîner les ajustements
qui renforceront les économies asiatiques à moyen et long termes.
Je ne pense pas qu'on puisse douter que nous allons continuer d'augmenter notre
commerce en Asie.
On y retrouve des économies qui représentent plus de la moitié du produit
intérieur brut mondial et les deux cinquièmes de la population de la planète.
En 1995, les PIB des pays de la région totalisaient plus de 16 billions de
dollars.
En 1996, nos échanges avec l'APEC (à l'exclusion des États-Unis) se sont chiffrés
à 58,6 milliards de dollars -- une augmentation de 20 milliards depuis les débuts
de l'APEC en 1989.
Beaucoup d'occasions continuent de s'offrir à nous, particulièrement dans les
secteurs des télécommunications, des technologies de l'information, du
développement des ressources humaines, de l'énergie et des transports et dans le
secteur en expansion des industries environnementales.
Dans bon nombre de cas, ce sont des occasions qui s'offrent tant aux PME qu'aux
entreprises plus grandes. Des occasions que nous devons inciter toutes nos
entreprises à saisir.
Au moment où les ministres et les leaders tournent leur attention vers la
Malaisie, hôte de l'APEC cette année, nous devons tous aider à entretenir l'élan
imprimé à la réunion de l'APEC à Vancouver en novembre. Le Canada sera à l'avant-garde du mouvement en ce sens.
Nous devons continuer à réduire les obstacles commerciaux et à ouvrir de nouveaux
marchés.
Nous devons continuer d'encourager les économies asiatiques sur la voie d'échanges
plus libres et plus ouverts parce que c'est la bonne voie à suivre pour assurer
une croissance économique soutenue à long terme.
Et nous devons aussi continuer sur une base bilatérale à aider nos compagnies,
grandes et petites, à repérer des occasions.
De fait, je dirigerai une mission commerciale en Chine plus tard dans le mois. Le
« géant endormi » de l'Asie est sorti de son sommeil!
Depuis une décennie, la Chine a connu des taux de croissance de l'ordre de
10 p. 100 et sa classe moyenne devrait compter plus de 500 millions de
consommateurs d'ici l'an 2010 -- ce qui en ferait le plus gros marché de
consommation au monde. Un marché où nous voulons être présents! D'autant que la
Chine a entamé des négociations afin de joindre les rangs de l'Organisation
mondiale du commerce.
Je serai accompagné à Beijing, Shanghai et Hong Kong par une délégation d'environ
80 hommes et femmes d'affaires canadiens. Le but de la mission est de resserrer
les liens aussi bien commerciaux que politiques et nous mettrons l'accent sur la
construction, les services financiers, l'électricité, le pétrole et le gaz,
l'agroalimentaire, les télécommunications et les transports.
Je crois que ces visites contribuent beaucoup à ouvrir des portes et à étoffer les
carnets de commande de nos compagnies et aussi à faire avancer notre dialogue et
nos relations bilatérales avec la Chine ainsi qu'avec d'autres membres de la
communauté mondiale.
Le Canada continuera de faire partie du groupe des nations de l'Asie-Pacifique. Il
continuera d'être un acteur dans la région et nos entreprises continueront d'y
trouver des débouchés.
Je sais que les chefs de mission que nous honorons ce soir sont déterminés à aider
toutes les entreprises canadiennes à atteindre ce but.
Je félicite nos représentants ici ce soir qui mettent tout en oeuvre pour engager
les Canadiens dans un dialogue sur cette région dynamique. Nous nous devons de
continuer sur notre lancée de l'année dernière, à la faveur de l'Année canadienne
de l'Asie-Pacifique, et de cultiver davantage ces relations qui sont fort
prometteuses tant pour les Canadiens que pour les exportateurs éventuels.
Je vous remercie.