M. MARCHI - ALLOCUTION À UN SÉMINAIRE DE GENS D'AFFAIRES DE L'EAST ASIAN FESTIVAL AU COLLÈGE RENISON, UNIVERSITÉ DE WATERLOO - WATERLOO (ONTARIO)
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NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À UN SÉMINAIRE DE GENS D'AFFAIRES DE L'EAST ASIAN FESTIVAL
AU COLLÈGE RENISON, UNIVERSITÉ DE WATERLOO
WATERLOO (Ontario)
Le 2 octobre 1998
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Je voudrais saluer mes collègues parlementaires, Andrew Telegdi, Lynn Myers et
Karen Redman, qui m'accompagnent aujourd'hui.
Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour participer à l'East Asian
Festival de cette année. Je tiens à féliciter les organisateurs pour leur travail
extraordinaire. Le festival est promis à devenir une grande tradition, et il vient
nous rappeler l'importance croissante de l'Asie de l'Est pour le Canada et pour
notre avenir.
J'ai aussi remarqué que Trimark commandite notre lunch. Comme vous le savez, leur
slogan en anglais est « Managing to Outperform », qu'on peut traduire, entre
autres, par « Réussir à se surpasser »; il décrit très bien la performance des
exportateurs canadiens ces dernières années. Malgré une vive concurrence
internationale, les Canadiens ont effectivement réussi à se surpasser, établissant
chaque année de nouveaux records en termes d'exportations.
Mais le Canada est bel et bien une locomotive commerciale sur la scène
internationale -- comme notre population est relativement petite, nous devons
regarder par delà nos frontières pour créer le genre d'activité économique et
d'occasions de commerce auxquelles s'attendent les Canadiens, et qu'ils méritent.
Et certainement aucune région n'est plus importante ou n'a un potentiel plus grand
que l'Asie.
Nous savons tous que l'Asie traverse une période difficile. Et je n'ai aucunement
l'intention de minimiser de quelque façon la gravité de ces difficultés. Les
problèmes sont sérieux et leur solution prendra du temps.
Mais je veux commencer par un énoncé clair de l'engagement du Canada à l'endroit
de l'Asie -- aujourd'hui, demain et pour le long terme. Nous ne sommes pas un ami
des beaux jours!
Cette région est déjà le deuxième partenaire commercial du Canada en importance :
durant les six premiers mois de l'année, malgré les mesures d'austérité en Asie,
la chute des taux de change et des prix moins élevés pour les produits de base,
notre commerce a quand même atteint près de 30 milliards de dollars.
L'avenir de l'Asie est trop prometteur et son potentiel, trop grand, pour
abandonner la région. S'il était manifestement impossible de maintenir les taux
élevés de croissance enregistrés -- plus de 10 p. 100 par année dans certains
cas --, les bases de l'économie, elles, sont toujours en place.
Il en va de même de la solide éthique du travail et des taux d'épargne élevés chez
les Asiatiques. Cette région demeure suprêmement motivée, très instruite et il
continue d'y régner un vigoureux esprit d'entreprise.
Et n'oublions pas que, d'ici à l'an 2000, l'Asie-Pacifique comptera 60 p. 100 des
habitants de la planète, produira 45 p. 100 du PIB mondial et générera 40 p. 100
de la consommation globale. D'ici 2010, la Chine aura à elle seule une classe
moyenne de plus de 500 millions de consommateurs.
Si on en juge par certains signes, le pire est peut-être passé. La Corée du Sud
semble sur la voie de la reprise. Et le Fonds monétaire international a reconnu
les mesures prises par la Thaïlande pour satisfaire aux conditions d'aide qu'il
lui avait fixées. Ces deux pays ont vu leur monnaie s'apprécier de plus de 18 p.
100 depuis le début de l'année.
La Chine a elle aussi pris des mesures audacieuses -- pour restructurer son système
bancaire, réorganiser certaines entreprises publiques et en privatiser d'autres.
Donc, ne nous laissons pas distraire : l'Asie va se rétablir et nous devons être
là.
C'est bien ce que nous entendons faire. Nos liens avec les pays de la bordure du
Pacifique sont solides -- du fait non seulement de la géographie, mais aussi des
contacts personnels qu'entretiennent les nombreux Canadiens de souche asiatique.
J'en veux pour exemple la dynamique communauté est-asiatique ici même à Kitchener-Waterloo -- une région mieux connue pour son héritage germanique. Dans les années à
venir, je ne serais pas étonné de voir des dragons danser fièrement dans les rues
de Kitchener-Waterloo aux côtés des participants aux célébrations de
l'Oktoberfest!
Il n'y a pas que Vancouver et la Colombie-Britannique qui puissent se vanter de
grandes communautés asiatiques! D'un océan à l'autre, les Canadiens de souche
asiatique contribuent à la vitalité culturelle et économique de notre pays.
Et, grâce à des cours comme le programme d'études est-asiatiques offert au Collège
Renison, des Canadiens de tous milieux s'initient aux langues, cultures et
traditions de l'Asie -- des atouts dont ils auront besoin dans le marché du travail
de demain.
En fait, nous devrions multiplier les programmes du genre au Canada. Dans une
économie mondialisée, nos étudiants doivent avoir une perspective vraiment
internationale. Ils doivent pouvoir être à l'aise dans d'autres pays et d'autres
cultures. Ils doivent pouvoir fonctionner aussi efficacement à Taiwan qu'à
Toronto, à Séoul qu'à Sacramento.
C'est ce qu'exige l'économie mondialisée d'aujourd'hui, et c'est ce qu'offrent des
programmes du genre.
Nous avons aussi besoin de la perspective que ce type d'études peut donner.
Lorsque les difficultés financières en Asie en amènent certains à remettre en
question notre engagement envers cette région ou à suggérer de réorienter nos
intérêts et nos efforts, nous devons pouvoir compter sur cette connaissance
approfondie et cette perspective à long terme pour nous rappeler les occasions qui
nous attendent et les forces qui les sous-tendent.
C'est pourquoi je félicite le Collège Renison et l'Université de Waterloo -- et
tous les autres établissements d'enseignement -- qui préparent les étudiants
d'aujourd'hui à relever les défis de demain.
Vous savez, comme ministre du Commerce international, une chose me semble très
claire : si notre passé est enraciné à l'Ouest, notre avenir sera certainement lié
à l'Est.
L'an dernier, comme vous le savez, a été l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique.
C'était la première fois que nous consacrions une année entière à une région -- une
indication manifeste de l'importance qu'a cette région et de l'engagement que nous
avons pris.
Tout au cours de 1997, il y a eu des centaines d'activités de nature commerciale,
culturelle et sportive et je crois que les Canadiens, de St. John's à Victoria,
ont pris conscience du vaste potentiel et des énormes possibilités de la région.
Le gouvernement a aussi reconnu qu'une bonne partie de notre avenir économique
dépend de ce vaste marché et il a agi résolument pour s'y assurer un accès.
Au cours des dernières années, le premier ministre Jean Chrétien a dirigé trois
missions commerciales en Asie. Un millier de compagnies ont participé à ces
missions qui ont généré des millions de dollars en nouveaux contrats pour des
Canadiens.
Le partenariat avec les provinces et le secteur privé a connu beaucoup de succès;
les dirigeants politiques ont ouvert les portes et les dirigeants du monde des
affaires ont conclu les marchés.
Nous avons aussi fait preuve de leadership au sein de l'APEC [Coopération
économique Asie-Pacifique], cherchant à y lever les obstacles au commerce et à
l'investissement. À la réunion de l'an dernier, à Vancouver, nous avons progressé
plus loin et plus vite que jamais auparavant sur la voie de la libéralisation du
commerce. Et il est vital de ne pas reculer en novembre, quand l'APEC se réunira
en Malaisie.
Durant l'actuelle période d'instabilité, nous aidons financièrement l'Asie par nos
contributions aux institutions financières internationales. Nous fournissons aussi
aux pays de la région des facilités de crédit commercial, de l'assistance
technique et de l'aide humanitaire.
Dans nos rencontres avec les leaders asiatiques, nous avons souligné la nécessité
de systèmes bancaires transparents, de cadres juridiques solides et de réformes
politiques. Et nous avons assorti nos déclarations d'un engagement d'aider à
faciliter ces changements dans toute la mesure de nos moyens.
Par tous ces efforts, le Canada a montré qu'il était prêt à aider dans les
circonstances actuelles et qu'il était déterminé à exploiter les occasions à
venir.
Et ne vous y méprenez pas : des occasions incroyables s'offriront aux compagnies
canadiennes au fur et à mesure que l'Asie se rebâtira. Il faudra des
investissements importants dans des domaines comme les réseaux de données à haute
vitesse, les télécommunications, la production d'énergie et les transports -- tous
des domaines dans lesquels le Canada possède des technologies et des compétences
de pointe.
Prenons l'exemple de la Corée du Sud. Le marché coréen de matériel de
communication sans fil a augmenté de plus de 17 p. 100 par année entre 1991 et
1995. On prévoit que son marché des services de télécommunications atteindra à lui
seul 21 milliards de dollars américains d'ici seulement trois ans. Comme d'autres
mesures de libéralisation et de déréglementation sont attendues dans ce secteur,
les perspectives d'exportation pour le Canada sont vraiment époustouflantes.
Bon nombre de nos grandes entreprises sont déjà présentes sur ces marchés. Nortel,
par exemple, a décroché un contrat qui ajoutera un million de nouvelles lignes
téléphoniques au marché cellulaire de Taiwan. Mais il y a aussi des occasions
incroyables pour les compagnies de moindre envergure et, si vous avez une petite
ou moyenne entreprise, vous ne pouvez vous permettre de négliger l'Asie.
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a tout un
éventail de programmes conçus pour aider les entreprises plus petites à se lancer
sur les marchés d'exportation. Nous avons aussi dans toutes nos missions en Asie
de l'Est des délégués commerciaux qui sont prêts à apparier vos capacités et les
occasions qui se présentent dans ces pays.
Si vous n'êtes pas courant de ces ressources, venez me voir après, communiquez
avec le Centre du commerce international à Toronto ou visitez notre site Web
(http://www.dfait-maeci.gc.ca). Une foule de renseignements et d'appuis sont à
votre disposition et je vous encourage à les utiliser.
Avant de conclure, permettez-moi de vous raconter une histoire au sujet d'Abraham
Lincoln.
Un soir, une pluie de météores commença à tomber alors que le jeune Lincoln et un
ami déambulaient. Lorsque son ami s'alarma, Lincoln lui dit de regarder, par delà
les météores, les étoiles fixes qui scintillaient au-dessus.
Aujourd'hui, nous devons nous aussi regarder par delà les difficultés actuelles
les brillantes occasions et possibilités. Nous devons prendre la juste mesure des
difficultés actuelles -- troublantes mais temporaires. Nous percevrons alors les
forces de l'Asie qui brillent encore derrière les nuages, encore pleines de
promesses et encore assez vives pour assurer un bel avenir aux peuples de la
région.
C'est ce que le Canada voit comme avenir pour l'Asie. Et c'est le genre d'avenir
que le Canada aidera à construire.
Merci.
(13 h - H.A.E.)