MR. MARCHI - ALLOCUTION AU QUATRIÈME CONGRÈS MONDIAL DES ENTREPRENEURS CHINOIS - VANCOUVER (COLOMBIE-BRITANNIQUE)
97/28 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
AU QUATRIÈME CONGRÈS MONDIAL DES ENTREPRENEURS CHINOIS
VANCOUVER (Colombie-Britannique)
Le 26 août 1997
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Merci Raymond. Je sais qu'en tant que secrétaire d'État pour l'Asie et le
Pacifique et leader dans cette communauté, vous devez trouver très gratifiant que
Vancouver accueille le quatrième Congrès mondial des entrepreneurs chinois.
Je regrette de ne pouvoir, faute de temps, féliciter chacune des personnes qui ont
fait de cet événement un si grand succès, mais je tiens à remercier Milton Wong,
le président du Congrès, ainsi que David C. Lam.
Ancien lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique, M. Lam est très respecté
dans sa province. Sa vie est un témoignage éloquent de ce que peuvent accomplir
les Canadiens d'origine chinoise dans notre société.
Je voudrais aussi remercier l'organisme Diversification de l'économie de l'Ouest
canadien pour avoir parrainé le déjeuner d'aujourd'hui et m'avoir invité à prendre
la parole.
Je suis très heureux de vous accueillir ici aujourd'hui. J'espère que votre
horaire vous permettra de découvrir la beauté de cette ville spectaculaire et de
notre grand pays, ainsi que la cordialité de nos gens -- des qualités qui font que
nous sommes fiers d'être des Canadiens et des Canadiennes.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, notre Premier ministre, Jean Chrétien,
s'adressera lui aussi au Congrès dans quelques jours. Cela vous donne une assez
bonne idée de l'importance que le Canada attache à l'événement.
Je suis particulièrement fier de l'accueil que vous a réservé l'ensemble de la
communauté chinoise de la Colombie-Britannique. Le quartier historique du
Chinatown de Vancouver a certainement déroulé le tapis rouge hier soir, lors du
premier festival du Chinatown. Le marché bourdonnant d'activité, les spectacles
culturels et les défilés étaient tous un reflet coloré de la dimension asiatique
de cette ville.
Né de parents italiens, je comprends très bien l'importante contribution que les
immigrants apportent à notre société.
Toute ma vie, j'ai pu voir comment les rapports personnels et familiaux de la
communauté de 1,5 million de Canadiens italiens ont tissé et entretenu des liens
politiques, commerciaux et culturels à la fois solides et durables entre le Canada
et l'Italie.
Nous sommes tout spécialement conscients de nos liens avec l'Italie cette année,
alors que le Canada célèbre le 500e anniversaire de l'arrivée du premier
explorateur européen sur ses côtes, Giovanni Caboto.
Mais, comme me le rappellerait sûrement Raymond, nos deux cultures ont aidé le
Canada à faire ses premiers pas. Caboto est venu au Canada par accident, en quête
d'une nouvelle route commerciale vers ce qu'on appelait alors « l'Orient ». En
fait, la première fois qu'il a mis le pied en sol terre-neuvien, il se croyait
dans le nord-est de l'Asie.
Ses défenseurs diront que, plutôt que de commettre une légère erreur de
navigation, Giovanni Caboto a, en fait, brillamment prédit une tendance future.
Les nouveaux arrivés d'Asie ont eu un grand impact sur la société canadienne. Les
statistiques d'immigration sont éloquentes. Dans les années 1950, 80 p. 100 des
immigrants venaient d'Europe. Aujourd'hui, plus de 60 p. 100 des immigrants sont
asiatiques. Le chinois est la troisième langue la plus fréquemment parlée au
Canada, après le français et l'anglais -- soit dit en passant, l'italien suit de
près.
Cette tendance a non seulement enrichi la société canadienne, mais elle a créé de
solides liens transatlantiques comme transpacifiques. Cette année, Année
canadienne de l'Asie-Pacifique, nous célébrons notre identité en tant que pays du
Pacifique et nous attachons une importance spéciale au renforcement de nos
relations avec la région.
Nous reconnaissons que les compétences linguistiques, les liens familiaux et les
connaissances culturelles de nos 2 millions de Canadiens asiatiques sont de
précieux atouts économiques. En fait, nous devrions mettre beaucoup plus en valeur
que nous l'avons fait jusqu'à présent cet énorme avantage concurrentiel, et c'est
ce que nous ferons.
Je crois savoir que les visites des sites plus tard cette semaine amèneront les
délégués à Surrey et à Richmond. Vous verrez dans ces collectivités un exemple
remarquable de la façon dont les Canadiens asiatiques ont fait profiter l'économie
canadienne de leur esprit d'entreprise.
En fait, pour un grand nombre, le Canada reste un pays à découvrir. Mais je sais
que si vous parcourez ce pays et que vous vous arrêtez à ses avantages, vous ne
manquerez pas d'être impressionnés.
Le premier ciment de la nation canadienne a été le chemin de fer transcontinental
construit, d'un bout à l'autre de cet immense pays accidenté, au XIXe siècle.
Pour rester concurrentiels, les Canadiens ont dû continuellement trouver de
nouveaux moyens, de meilleurs moyens, d'acheminer les produits rapidement,
sûrement et à peu de frais, quelles que soient les conditions météorologiques.
Aujourd'hui, nous produisons les rails légers et les wagons de métro les plus
automatisés sur le marché. Les Canadiens se spécialisent dans les simulateurs de
vols, le contrôle de la circulation aérienne, les diagnostics et la formation de
pilotes.
En 1857, le premier puits de pétrole au monde a été foré à Oil Springs, en
Ontario. Les Canadiens ont conçu et construit -- et ils exploitent aujourd'hui -- un
très vaste réseau de pipelines, y compris l'oléoduc le plus long au monde et un
gazoduc qui répond à 45 p. 100 des besoins de gaz naturel en Amérique du Nord.
La capacité de transmission et de traitement de l'information de nos réseaux de
communications est inégalée. Il suffit de consulter une carte pour voir comment
nous avons dû venir à bout d'une géographie difficile et d'extrêmes climatiques.
Nos systèmes fournissent aujourd'hui un éventail plus grand de services à une
clientèle plus diversifiée que dans n'importe quel autre pays au monde. Presque
chaque foyer au Canada est branché.
Il n'y a pas lieu de s'en étonner quand on songe que les Canadiens donnent le ton
dans ce secteur depuis plus d'un siècle. Le tout premier appel téléphonique a été
fait au Canada par un Canadien, Alexander Graham Bell, l'inventeur du téléphone.
Les percées canadiennes dans le domaine des télécommunications ont coïncidé avec
les progrès des technologies de l'information, allant du logiciel à l'animation
numérisée.
Je sais que le développement économique rapide et l'urbanisation croissante en
Asie ont eu un impact majeur sur l'utilisation de la terre, de l'eau et de l'air.
Bon nombre de compagnies canadiennes participent déjà à des coentreprises avec des
firmes asiatiques en vue de transférer des technologies environnementales.
En ce qui concerne la production et la transformation des aliments, on retrouve
des entreprises canadiennes dans tous les segments du marché, depuis les géniteurs
jusqu'au saumon fumé en passant par les huiles de cuisson. Une compagnie de
Chilliwack, Pacific Western Brewing, produit la troisième bière la plus populaire
au Japon après la Budweiser et la Heineken. Et, si vous ne l'avez pas déjà fait,
je vous encourage à essayer notre vin de glace, qui a rendu le Canada célèbre en
Asie tout autant qu'il l'a fait à Paris.
Notre gouvernement n'a pas ménagé ses efforts pour créer les conditions dans
lesquelles le secteur privé puisse prospérer et créer des emplois. Il y a à peine
quatre ans, le pays luttait contre le déclin économique, ses finances publiques
étaient sérieusement mal en point. Une part de plus en plus grande de notre
richesse allait au service de notre dette. Notre déficit de 42 milliards de
dollars faisait grimper les taux d'intérêt et tuait les emplois.
Notre gouvernement a toujours réussi à atteindre ou à dépasser ses objectifs en
matière de réduction du déficit. Nous avons rétabli la confiance à l'égard du
Canada et restauré notre souveraineté économique. En 1998-1999, notre déficit sera
inférieur à 9 milliards de dollars, un résultat remarquable que nous aurons
atteint en réduisant les dépenses -- et non en augmentant les impôts.
La maîtrise des déficits gouvernementaux a contribué à la lutte contre l'inflation
et cela a amélioré notre compétitivité. Le coût unitaire de la main-d'oeuvre a
augmenté de moins de 4 p. 100 depuis 1990, alors qu'il s'est accru de 16 p. 100
aux États-Unis. Notre plus grande compétitivité favorise aussi notre commerce. En
1996, nous avons enregistré un surplus record de 34 milliards de dollars au titre
du commerce des marchandises.
Le Forum économique mondial place le Canada au quatrième rang au chapitre de la
compétitivité internationale -- nous étions au huitième rang l'an dernier -- et
l'Intelligence Unit du magazine The Economist l'a classé en cinquième place parmi
les endroits « favorables aux affaires ».
Pour sa part, le Fonds monétaire international prévoit que l'économie canadienne
surclassera celles de tous les pays du G-7 en 1997 et en 1998.
Et, source de grande fierté pour nous, les Nations unies ont choisi depuis quatre
ans le Canada comme le pays où la qualité de vie est la meilleure au monde.
Comme investisseurs internationaux, vous apprécierez aussi le fait que le Canada
offre un accès au plus riche marché du monde -- celui des États-Unis. Les
entreprises basées au Canada jouissent d'un accès en franchise des droits de
douane aux marchés américain et mexicain grâce à l'Accord de libre-échange nord-américain. Cela veut dire un accès inégalé à un marché de 386 millions de
personnes.
Ces facteurs se conjuguent pour faire du Canada un excellent endroit où faire des
affaires. Prenez l'exemple de Glenayre Technologies, un fournisseur mondial de
matériels et de logiciels de télécommunications. La compagnie a été fondée à
Vancouver mais a vendu ses installations de fabrication et sa raison sociale à une
firme américaine basée aux États-Unis.
La production canadienne de Glenayre est exportée dans une proportion de
95 p. 100; près du tiers est vendu dans la seule région de l'Asie-Pacifique. Les
ventes de la compagnie sont passées de 93 millions de dollars en 1991 à
390 millions en 1996. Plus de la moitié des téléavertisseurs dans le monde
aujourd'hui utilisent ses produits.
La main-d'oeuvre hautement qualifiée du Canada lui a été utile dans la gestion de
cette croissance phénoménale : depuis 1994, Glenayre a embauché plus de 400
nouveaux employés à ses bureaux de Vancouver, portant le total de ses effectifs à
900.
Pour continuer à opérer avec succès à partir du Canada, Glenayre entreprendra en
septembre la construction d'un nouveau complexe de 25 millions de dollars qui
abritera le principal centre de recherche-développement de la compagnie.
Je vous encourage à vous arrêter au stand d'information des représentants de mon
ministère ici, au Congrès, afin d'obtenir plus de renseignements sur les occasions
d'investir et de faire des affaires au Canada. Je vous invite aussi à assister à
une démonstration de « multimédia interactif en direct par satellite » que
présente le Centre de recherches sur les communications du Canada.
Comme nous sommes peu nombreux à vivre sur un vaste territoire, nous sommes
devenus des leaders mondiaux dans les infrastructures sophistiquées et efficaces.
Les compagnies canadiennes à la grandeur du pays sont reliées par rail, camion,
bateau et avion à des marchés partout dans le monde.
Mais, encore une fois, vous n'avez pas à me croire sur parole. Participez aux
visites des sites et constatez par vous-mêmes. Vous ferez la tournée du nouveau
terminal ultra-moderne dont vient de se doter l'aéroport international de
Vancouver au coût de 456 millions de dollars ainsi que de BC Ferries -- l'un des
systèmes de ferries parmi les plus grands, les plus sûrs et les plus rapides au
monde. Vous visiterez aussi le Deltaport, le nouveau port à conteneurs qui a
ouvert en juin.
Si vous visitez l'Université de la Colombie-Britannique ou l'Université Simon
Fraser, vous verrez pourquoi le Canada a aussi la réputation bien méritée d'être
un endroit attrayant où étudier.
Pour ceux d'entre vous qui songez à envoyer vos enfants étudier ici, je peux vous
assurer que les étudiants étrangers ne tarissent pas d'éloges pour la sécurité et
la propreté du Canada, la grande qualité de l'enseignement et l'accueil chaleureux
des Canadiens.
Le Canada cherche à faire la promotion la plus vigoureuse possible de ses
établissements d'enseignement. C'est pourquoi nous avons créé un réseau de centres
canadiens d'éducation dans l'Asie-Pacifique.
Vous serez peut-être intéressés de savoir qu'en date de 1995, Hong Kong et la
Chine avaient ensemble envoyé 5 000 étudiants dans des universités canadiennes.
Nous reconnaissons que nos étudiants étrangers formeront la prochaine génération
de leaders du monde politique et des milieux d'affaires. Les études qu'ils font au
Canada permettent une meilleure compréhension entre les gens et les pays -- sur les
plans culturel, politique et économique. Les étudiants étrangers aident à créer
des liens importants et modernes entre nos pays.
Enfin, j'aimerais encourager tout le monde à participer au volet Toronto du
programme du Congrès mondial des entrepreneurs chinois, qui aura lieu plus tard
cette semaine.
Je tiens d'ailleurs à vous prévenir que nos communautés sino-canadiennes sont
devenues un objet de fierté civique au Canada. Abordez donc le sujet avec
prudence.
L'an dernier, durant une réunion d'un comité du Sénat sur l'Année canadienne de
l'Asie-Pacifique, un débat assez vif s'est engagé entre un sénateur de la
Colombie-Britannique et un sénateur de l'Ontario sur la question de savoir quelle
ville -- Vancouver ou Toronto -- comptait la plus importante population chinoise.
John Bell, l'ambassadeur pour l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique, a dû
arbitrer le différend et vérifier les chiffres.
Il s'avère que Toronto a la plus importante population chinoise en chiffres
absolus. Par contre, Vancouver compte peut-être moins d'habitants chinois mais
ceux-ci représentent une proportion plus grande de la population totale de la
ville. Vous serez soulagés d'apprendre que cette réponse a satisfait tout le monde
et que la paix a pu rapidement être restaurée.
Je vous souhaite un très bon congrès. Merci.