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<html> <head> <meta name="Generator" content="Corel WordPerfect 8"> <meta name="DATE" content="1/24/1997"> <meta name="Author" content="Pierre Danis"> <title>M. EGGLETON - ALLOCUTION &Agrave; L'OCCASION DE LA DISCUSSION DE GROUPE« LE CANADA PEUT-IL MAINTENIR SONIDENTIT&Eacute; CULTURELLE FACE &Agrave; LA MONDIALISATION? »OSGOODE HALL LAW SCHOOL,UNIVERSIT&Eacute; YORK - NORTH YORK (ONTARIO)</title> </head> <body text="#000000" link="#0000ff" vlink="#551a8b" alink="#ff0000" bgcolor="#c0c0c0"> <p><font face="Univers" size="+1"></font><font face="Univers" size="+1">97/3 <u>SOUS R&Eacute;SERVE DE MODIFICATIONS</u></font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">NOTES POUR UNE ALLOCUTION DE</font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">L'HONORABLE ART EGGLETON,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">&Agrave; L'OCCASION DE </font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">LA DISCUSSION DE GROUPE</font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">«&nbsp;LE CANADA PEUT-IL MAINTENIR SON</font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">IDENTIT&Eacute; CULTURELLE FACE &Agrave; LA MONDIALISATION?&nbsp;»</font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">OSGOODE HALL LAW SCHOOL,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Univers" size="+1">UNIVERSIT&Eacute; YORK</font></p> <p><font face="Univers" size="+1">NORTH YORK (Ontario)</font></p> <p><font face="Univers" size="+1">Le 27 janvier 1997</font></p> <p><font face="Univers">Ce document est &eacute;galement disponible au site Internet du Minist&egrave;re&nbsp;: http://www.dfait-maeci.gc.ca</font><font face="Courier"></font></p> <p><font face="Courier">&Agrave; titre de ministre du Commerce international, j'ai le plaisir de diriger un minist&egrave;re o&ugrave; la plupart de mes «&nbsp;probl&egrave;mes&nbsp;» viennent de l'expansion et de la croissance. Depuis une d&eacute;cennie, les Canadiens ont doubl&eacute; leurs exportations, vendant &agrave; l'&eacute;tranger plus de services et de produits &agrave; valeur ajout&eacute;e que jamais auparavant. Des initiatives comme les missions d'&Eacute;quipe Canada et des accords commerciaux comme l'Accord de libre-&eacute;change nord-am&eacute;ricain (ALENA) et celui de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) nous aident &agrave; ouvrir des march&eacute;s internationaux pour nos exportateurs. Mais ce sont les membres du secteur priv&eacute; et du monde des affaires et les consommateurs qui font tomber les barri&egrave;res, qui jettent des ponts entre les pays et qui b&acirc;tissent une &eacute;conomie mondiale &agrave; partir de la base.</font></p> <p><font face="Courier">Comme l'information est le moteur de cette nouvelle &eacute;conomie, il n'est pas surprenant que cette &eacute;volution des exportations ne soit nulle part aussi rapide que dans le secteur culturel.</font></p> <p><font face="Courier">On assiste, parall&egrave;lement au d&eacute;veloppement d'un march&eacute; mondial, &agrave; la mise en place d'une sc&egrave;ne mondiale. Le film, la t&eacute;l&eacute;vision, la musique et le livre sont devenus des entreprises internationales avec des auditoires internationaux. La croissance d'Internet et de la publication multim&eacute;dia a acc&eacute;l&eacute;r&eacute; cette &eacute;volution et amplifi&eacute; son impact.</font></p> <p><font face="Courier">Ces changements ont &eacute;t&eacute; rapides, mais les Canadiens ont r&eacute;agi tout aussi rapidement. Par exemple, pr&egrave;s du tiers des revenus que les producteurs canadiens du film et du vid&eacute;o tirent des produits de divertissement &agrave; domicile proviennent maintenant des march&eacute;s &eacute;trangers. Apr&egrave;s les Am&eacute;ricains, ce sont les Canadiens qui vendent le plus d'&eacute;missions de t&eacute;l&eacute;vision &agrave; l'&eacute;tranger. Les paroliers et les compositeurs canadiens gagnent plus de redevances sur les march&eacute;s ext&eacute;rieurs qu'au Canada.</font></p> <p><font face="Courier">La culture canadienne conna&icirc;t une expansion sans pr&eacute;c&eacute;dent de ses exportations. Entre 1990 et 1995, la demande de biens et de services culturels &eacute;trangers &agrave; l'&eacute;tranger a progress&eacute; de 83&nbsp;p.&nbsp;100 et g&eacute;n&eacute;r&eacute; des ventes de 3 milliards de dollars. Le secteur culturel tire pr&egrave;s de 10&nbsp;p.&nbsp;100 de ses revenus des exportations et les ventes &agrave; l'&eacute;tranger sont associ&eacute;es &agrave; plus de 50&nbsp;000 emplois. Les exportations culturelles offrent aussi beaucoup plus de possibilit&eacute;s de cr&eacute;ation d'emplois, particuli&egrave;rement dans la petite et moyenne entreprise.</font></p> <p><font face="Courier">Les artistes, les &eacute;crivains et les interpr&egrave;tes canadiens ont toujours su que leur march&eacute; int&eacute;rieur &eacute;tait petit et c'est une des raisons pour lesquelles ils se sont battus pour m&eacute;riter leur juste part de ce march&eacute;. Toutefois, leur survie &agrave; long terme d&eacute;pendra de leur capacit&eacute; de se trouver des auditoires internationaux.</font></p> <p><font face="Courier">Pourtant, bon nombre des politiques et des programmes culturels du gouvernement f&eacute;d&eacute;ral ont &eacute;t&eacute; con&ccedil;us il y a trois d&eacute;cennies. &Agrave; l'&eacute;poque, il s'agissait non pas de l'acc&egrave;s aux march&eacute;s mondiaux mais de l'acc&egrave;s canadien au march&eacute; canadien.</font></p> <p><font face="Courier">Les temps ont chang&eacute;. Le monde actuel de la technologie et du commerce ne ressemble en rien &agrave; celui d'il y a une d&eacute;cennie, mais les instruments que nous utilisons pour promouvoir la culture canadienne n'ont pas chang&eacute;. &Agrave; mon avis, cette situation soul&egrave;ve deux questions importantes.</font></p> <p><font face="Courier">La premi&egrave;re est li&eacute;e &agrave; la technologie. Les communications num&eacute;ris&eacute;es nous ont donn&eacute; des fa&ccedil;ons d'exporter notre culture qu'on n'aurait pu imaginer auparavant. D'autre part, cette m&ecirc;me technologie a eu un profond impact sur la gestion des r&egrave;gles relatives au contenu canadien.</font></p> <p><font face="Courier">La lib&eacute;ralisation des &eacute;changes commerciaux a pour sa part ouvert les portes des march&eacute;s internationaux &agrave; nos exportations culturelles. Nos propres limites &agrave; la propri&eacute;t&eacute; &eacute;trang&egrave;re dans les industries de la culture ont cependant eu pour effet de couper nos cr&eacute;ateurs de l'acc&egrave;s &agrave; certains capitaux.</font></p> <p><font face="Courier">J'aimerais donc profiter de cette discussion pour soulever certains points au sujet de la culture et du commerce. Je n'ai pas la r&eacute;ponse &agrave; toutes ces questions, mais je crois que le moment est venu d'en discuter.</font></p> <p><font face="Courier">Les instruments con&ccedil;us pour promouvoir la culture canadienne au pays nuisent-ils en fait &agrave; son succ&egrave;s &agrave; l'&eacute;tranger?</font></p> <p><font face="Courier">Les restrictions sur l'investissement &eacute;tranger et le contenu canadien sont-elles toujours n&eacute;cessaires ou sont-elles devenues des obstacles &agrave; l'expansion culturelle?</font></p> <p><font face="Courier">Je dois pr&eacute;ciser qu'il ne fait pas de doute que nous avons besoin d'une culture canadienne forte. Mon gouvernement comprend qu'il est n&eacute;cessaire que les Canadiens lisent leur propre litt&eacute;rature, &eacute;coutent leur propre musique et assistent &agrave; leurs propres spectacles.</font></p> <p><font face="Courier">La survie d'une voix canadienne forte et distincte est intimement li&eacute;e &agrave; la survie d'un Canada fort et distinct, La culture peut prendre la forme de biens ou de services mais elle ne r&eacute;sume ni &agrave; l'un ni &agrave; l'autre. C'est l'expression de tout ce qui fait de nous, collectivement, des Canadiens et non pas quelqu'un d'autre.</font></p> <p><font face="Courier">La question n'est pas de savoir si nous devrions appuyer la culture canadienne mais comment le mieux l'appuyer, de fa&ccedil;on r&eacute;aliste.</font></p> <p><font face="Courier">Par exemple, nos politiques ont toujours vis&eacute; &agrave; soutenir des biens culturels «&nbsp;durs&nbsp;», comme des magazines, des livres, des enregistrements sonores et des films. Mais de plus en plus les produits culturels sont offerts sur support &eacute;lectronique. Les magazines, y compris des publications canadiennes comme <em>Maclean's</em> et <em>Saturday Night</em> sont publi&eacute;es en ligne. Les journaux, les livres, les enregistrements sonores et les films peuvent &ecirc;tre diffus&eacute;s &eacute;lectroniquement ou mis sur c&eacute;d&eacute;rom.</font></p> <p><font face="Courier">Quelle doit &ecirc;tre notre attitude face &agrave; ces produits &eacute;lectroniques en ligne? S'agit-il de biens ou de services? Cela fait une diff&eacute;rence au niveau des accords commerciaux. Comment r&eacute;glementer ces produits? Comment surveiller, et &agrave; plus forte raison contr&ocirc;ler, le contenu du cyber-espace?</font></p> <p><font face="Courier">Ce n'est pas seulement le changement technologique qui nous interpelle en ce qui concerne la culture canadienne. Nos politiques culturelles sont scrut&eacute;es de plus pr&egrave;s dans la mesure o&ugrave; le Canada doit observer les r&egrave;gles du commerce international s'il veut avoir sa place dans le march&eacute; mondial.</font></p> <p><font face="Courier">Faisons-nous tout ce que nous pouvons pour assurer &agrave; la culture canadienne la place qui lui revient dans le march&eacute; mondial en soustrayant la culture aux r&egrave;gles commerciales? Nous avons jusqu'ici choisi d'exempter les industries culturelles de l'application de nos accords commerciaux. Mais est-il opportun d'agir ainsi quand les enjeux sont si grands? Ne devrions-nous pas n&eacute;gocier des r&egrave;gles commerciales qui refl&egrave;tent les int&eacute;r&ecirc;ts culturels canadiens?</font></p> <p><font face="Courier">Je ne cherche pas &agrave; favoriser, subrepticement, le commerce aux d&eacute;pens de la culture. Mais je sais que nous devons r&eacute;agir face aux changements dans le commerce et les communications qui transforment le monde, sinon notre culture perdra du terrain. L'&eacute;conomie mondiale aura sur les cultures nationales un impact au moins aussi grand que sur les &eacute;conomies nationales. Je veux que le Canada soit pr&ecirc;t pour ces changements en ayant des politiques qui conviennent au temps pr&eacute;sent.</font></p> <p><font face="Courier">Le Canada a jusqu'&agrave; maintenant utilis&eacute; trois instruments pour soutenir la culture : les subventions, les restrictions en mati&egrave;re de propri&eacute;t&eacute; et les contr&ocirc;les sur le contenu. &Agrave; mon point de vue, les subventions soul&egrave;vent le moins de probl&egrave;mes. &Eacute;videmment, je verrais peut-&ecirc;tre les choses diff&eacute;remment si j'&eacute;tais ministre des Finances, car les subventions sont l'instrument le plus on&eacute;reux pour le tr&eacute;sor public.</font></p> <p><font face="Courier">Mais dans une optique commerciale, je dois me demander si nos int&eacute;r&ecirc;ts culturels sont le mieux servis par les instruments g&eacute;n&eacute;raux des limites sur l'investissement &eacute;tranger et du contr&ocirc;le de la culture canadienne.</font></p> <p><font face="Courier">Les exigences en mati&egrave;re de contenu canadien sont une source d'irritation dans les hautes sph&egrave;res politiques am&eacute;ricaines depuis un certain temps et les restrictions en mati&egrave;re d'investissement &eacute;tranger dans les industries culturelles vont &agrave; l'encontre de la tendance internationale en faveur de la libre circulation des capitaux. L'un et l'autre de ces instruments pr&eacute;occupent nos partenaires commerciaux. Ce n'est pas en soi une raison suffisante de les changer, mais cela justifie de se demander si ces instruments continuent d'&ecirc;tre utiles, particuli&egrave;rement s'ils ont des effets secondaires ind&eacute;sirables.</font></p> <p><font face="Courier">Par exemple, les limites impos&eacute;es &agrave; l'investissement &eacute;tranger ont &eacute;t&eacute; con&ccedil;ues de fa&ccedil;on &agrave; permettre aux Canadiens de d&eacute;finir et de contr&ocirc;ler leurs industries culturelles. Mais y parviennent-elles? Ces limites sont fond&eacute;es sur l'id&eacute;e que, pour avoir le contr&ocirc;le effectif d'une compagnie, il faut d&eacute;tenir plus de la moiti&eacute; de ses actions. Pourtant, il est tout &agrave; fait possible pour des d&eacute;tenteurs de blocs d'actions minoritaires, m&ecirc;me &eacute;trangers, de contr&ocirc;ler une compagnie.</font></p> <p><font face="Courier">Et l'investissement international n'est pas facilit&eacute; par une conjoncture o&ugrave; les instruments f&eacute;d&eacute;raux de soutien de la culture sont appliqu&eacute;s de fa&ccedil;on disparate, in&eacute;galement d'un secteur &agrave; l'autre et sans ob&eacute;ir &agrave; des objectifs clairs.</font></p> <p><font face="Courier">Christopher Maule, un professeur de recherches en &eacute;conomie &agrave; l'Universit&eacute; Carleton qui s'int&eacute;resse tout particuli&egrave;rement &agrave; la relation entre le commerce international et les industries culturelles, a r&eacute;sum&eacute; comme suit le pot-pourri de r&egrave;gles applicables au contenu canadien&nbsp;:</font></p> <p><font face="Courier">Les journaux et les livres ne sont pas assujettis aux contr&ocirc;les sur le contenu; pas davantage que les p&eacute;riodiques &agrave; moins qu'ils ne soient consid&eacute;r&eacute;s comme des p&eacute;riodiques &agrave; tirage d&eacute;doubl&eacute;.</font></p> <p><font face="Courier">Les cin&eacute;mas peuvent pr&eacute;senter ce qu'ils veulent, sauf au Qu&eacute;bec o&ugrave; les r&egrave;gles de doublage en fran&ccedil;ais s'appliquent.</font></p> <p><font face="Courier">Les diffuseurs et les c&acirc;blodistributeurs sont assujettis aux r&egrave;gles, mais les boutiques vid&eacute;os, les librairies et les magasins de musique peuvent vendre ce qu'ils veulent.</font></p> <p><font face="Courier">Ainsi, [...] un film n&eacute;o-z&eacute;landais sur Pierre Trudeau ne serait pas consid&eacute;r&eacute; comme ayant un contenu canadien, [mais] un film canadien sur Nelson Mandela le serait.</font></p> <p><font face="Courier">Avec des r&egrave;gles du jeu aussi in&eacute;gales, j'ai beaucoup de difficult&eacute; &agrave; comprendre clairement quels imp&eacute;ratifs culturels sont servis et par quels instruments ils le sont.</font></p> <p><font face="Courier">Je sais que M.&nbsp;Ondaatje est un excellent &eacute;crivain et que <em>Le patient anglais</em> est un excellent film, mais j'ignore franchement si cette production cin&eacute;matographique r&eacute;pondrait aux crit&egrave;res de contenu canadien.</font></p> <p><font face="Courier">Ce type d'entreprise cr&eacute;atrice internationale deviendra la norme, plut&ocirc;t que l'exception, dans toutes les sph&egrave;res de l'activit&eacute; culturelle. Cela s'observe d&eacute;j&agrave; dans la r&eacute;alisation de films, l'&eacute;dition et la production d'enregistrements, mais l'&eacute;change transnational de cr&eacute;ations gr&acirc;ce &agrave; Internet ne fera qu'acc&eacute;l&eacute;rer cette tendance.</font></p> <p><font face="Courier">Devrions-nous avoir une politique ouverte en ce qui a trait &agrave; la culture et au commerce? Permettez-moi de citer &agrave; nouveau Christopher Maule, cette fois &agrave; partir d'un document de travail pr&eacute;par&eacute;, en collaboration avec son coll&egrave;gue Keith Acheson, pour le Carleton Industrial Organization Research Unit&nbsp;:</font></p> <p><font face="Courier">En incluant la culture dans les arrangements plus formels avec d'autres pays, le Canada r&eacute;duira les risques de d&eacute;clencher une guerre commerciale qui d&eacute;boucherait sur l'escalade. La structure informelle sera renforc&eacute;e par des r&egrave;gles de propri&eacute;t&eacute; &eacute;trang&egrave;re plus lib&eacute;rales; il lui reviendra encore de r&eacute;soudre les diff&eacute;rends, mais elle sera plus pr&eacute;visible du fait qu'elle pourra faire appel &agrave; des m&eacute;canismes de r&eacute;solution des diff&eacute;rends.</font></p> <p><font face="Courier">Pour certains, le soutien d'une politique ouverte &eacute;quivaut &agrave; privil&eacute;gier le mercantilisme aux d&eacute;pens de la culture. Nous ne sommes pas d'accord. Les politiques actuelles sont devenues des symboles d'int&eacute;r&ecirc;t pour la culture, alors qu'en r&eacute;alit&eacute; elles faussent l'industrie de la culture tout en encourageant fort peu l'inclusion d'un contenu qui puisse &ecirc;tre identifi&eacute; comme canadien, quelle que soit la d&eacute;finition qu'on en donne.</font></p> <p><font face="Courier">La tendance en faveur des communications et des march&eacute;s ouverts est mondiale et irr&eacute;versible. Le monde de l'avenir -- sans doute m&ecirc;me de demain -- sera caract&eacute;ris&eacute; par l'&eacute;change libre et instantan&eacute; d'informations &agrave; une &eacute;chelle internationale. Et dans ce flot d'informations, on retrouvera des &eacute;l&eacute;ments de culture canadienne. </font></p> <p><font face="Courier">Dans un tel contexte, la question fondamentale n'est peut-&ecirc;tre pas de savoir si la culture canadienne devrait &ecirc;tre expos&eacute;e aux r&egrave;gles commerciales, mais plut&ocirc;t comment harmoniser les r&egrave;gles du commerce international et les attitudes canadiennes &agrave; l'&eacute;gard de la culture.</font></p> <p><font face="Courier">La question est pertinente quand on tient compte du fait que nos instruments n'ont pas chang&eacute; depuis 30 ans, alors que les mondes de la culture et du commerce semblent changer toutes les 30&nbsp;minutes.</font></p> <p><font face="Courier">Les chiffres suivants, qui s'appliquent au Canada anglais, montrent clairement que notre march&eacute; culturel est expos&eacute; &agrave; la concurrence &eacute;trang&egrave;re. Je trouve ironique que ces m&ecirc;mes chiffres me portent &agrave; me demander si nous faisons tout ce que nous pouvons pour promouvoir la culture canadienne:</font></p> <p><font face="Courier"> Les trois quarts des &eacute;missions que les Canadiens regardent chaque soir viennent d'ailleurs, habituellement les &Eacute;tats-Unis.</font></p> <p><font face="Courier"> Quatre magazines sur cinq vendus en kiosque sont d'origine &eacute;trang&egrave;re, habituellement am&eacute;ricaine.</font></p> <p><font face="Courier"> Les films projet&eacute;s dans les salles canadiennes sont &agrave; 96&nbsp;p.&nbsp;100 des films &eacute;trangers, principalement produits aux &Eacute;tats-Unis.</font></p> <p><font face="Courier"> Le contenu des &eacute;missions diffus&eacute;es par les stations de radio canadiennes est &agrave; 70&nbsp;p.&nbsp;100 d'origine &eacute;trang&egrave;re, habituellement am&eacute;ricaine.</font></p> <p><font face="Courier">Qu'on me comprenne bien. Nous ne cherchons pas &agrave; fermer notre march&eacute; aux &Eacute;tats-Unis, ou &agrave; tout autre pays&nbsp;: nous voulons plut&ocirc;t faire en sorte que les Canadiens continuent de jouir de leur culture tout en ayant acc&egrave;s au reste du monde.</font></p> <p><font face="Courier">Mais nous pouvons nous attendre &agrave; ce que la tendance &agrave; la libre circulation des capitaux se maintienne. Comme nous pouvons nous attendre &agrave; ce que nos voisins am&eacute;ricains continuent de ne pas manifester de sympathie particuli&egrave;re &agrave; l'&eacute;gard de nos politiques culturelles.</font></p> <p><font face="Courier">Les contr&ocirc;les sur l'investissement et le contenu sont tout simplement soumis aux pressions de la lib&eacute;ralisation du commerce. M&ecirc;me s'ils ne l'&eacute;taient pas, leur efficacit&eacute; serait compromise par la r&eacute;volution des communications, qui fait fi des fronti&egrave;res et des r&egrave;glements.</font></p> <p><font face="Courier">Rester ouvert au reste du monde tout en se faisant le champion de la culture canadienne est depuis longtemps un difficile tour d'adresse pour le Canada. Je pose aujourd'hui la question&nbsp;: nos obligations &agrave; l'&eacute;gard de la culture et nos obligations &agrave; l'&eacute;gard du commerce sont-elles forc&eacute;ment incompatibles?</font></p> <p><font face="Courier">Le Canada peut-il, avec l'appui d'alli&eacute;s strat&eacute;giques, prot&eacute;ger son expression culturelle dans le contexte des accords commerciaux internationaux? Je l'esp&egrave;re sinc&egrave;rement pour nous, parce que la culture canadienne est elle-m&ecirc;me devenue internationaliste et mise sur les march&eacute;s internationaux pour sa croissance.</font></p> <p><font face="Courier">Quand je compare la demande de plus en plus forte d'oeuvres culturelles canadiennes dans le monde et nos propres habitudes de lecture et d'&eacute;coute, je ne peux m'emp&ecirc;cher de me demander si la culture canadienne est un secret dont nous seuls ne serions pas au courant.</font></p> <p><font face="Courier">Je vous laisse sur la r&eacute;flexion suivante&nbsp;: la maturation de la culture canadienne peut d&eacute;pendre de notre capacit&eacute; de la prot&eacute;ger non pas au pays, mais sur la sc&egrave;ne mondiale.</font></p> <p><font face="Courier">Merci.</font></p> </body> </html>

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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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