M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION DUDÉJEUNER DE LA FÉDÉRATION INDUSTRIELLE - BELO HORIZONTE, BRÉSIL
97/31 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DU
DÉJEUNER DE LA FÉDÉRATION INDUSTRIELLE
Belo Horizonte, Brésil
Le 9 septembre 1997
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
M. Sales, Monsieur l'ambassadeur Stiles, distingués invités, Mesdames, Messieurs,
querido amigos.
D'abord, si vous me le permettez, j'aimerais remercier la Fédération industrielle
de Minas Gerais d'avoir organisé ce très agréable déjeuner.
E um grande prazer estar aqui com voces em Belo Horizonte, que lugar maravilho.
Je me réjouis d'être de retour au Brésil et d'avoir l'occasion de visiter Belo
Horizonte -- ville qui est rapidement en voie de devenir l'un des plus importants
centres économiques de la région. Il est facile de comprendre pourquoi, dans la
revue Business Week, Minas Gerais a été qualifiée de la « nouvelle Mecque des
affaires ».
Je suis donc très heureux de me trouver parmi vous pour souligner la très étroite
relation qu'entretiennent le Brésil et le Canada. Comme dans toute amitié,
toutefois, il nous faut cultiver notre relation et lui redonner périodiquement de
la vigueur, et j'apprécie l'occasion qui m'est donnée de me trouver en votre
compagnie aujourd'hui.
Je suis très heureux aussi de la présence de nos collègues d'Industrie Canada,
dans le cadre de cette mission sur l'environnement. La boucle est bouclée, en ce
qui me concerne, puisque lors de ma dernière visite à Belo Horizonte, en qualité
de ministre de l'Environnement, j'ai eu l'occasion de rencontrer le gouverneur
Eduardo Azeredo et d'assister à la signature d'un protocole d'entente entre la
Fédération et l'Association canadienne des industries de l'environnement.
Cet après-midi, nous assisterons à la signature d'un autre important accord, entre
la Fédération et la Wintec Energy Management Corporation de Toronto.
Il est très encourageant de constater combien la collaboration entre le Brésil et
le Canada a progressé depuis notre dernière visite et je n'ai aucun doute qu'il ne
s'agit que de la première d'une série de nombreuses initiatives importantes qui
seront entreprises dans le domaine de l'environnement.
Aujourd'hui, nous célébrons également le festival Canada nas Gerais qui a débuté
la semaine dernière. Ce magnifique festival met en valeur non seulement les
entreprises et la technologie canadiennes, mais aussi la riche diversité
culturelle du Canada.
Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de visiter l'exposition, j'espère que vous
n'y manquerez pas. Un certain nombre d'événements très intéressants sont prévus --
depuis une vente aux enchères de bovins de boucherie jusqu'à un atelier sur le
tourisme au Canada.
La présence à ce festival de plus de 200 entreprises canadiennes témoigne de
l'engagement du Canada envers la région et de la reconnaissance de son énorme
potentiel économique.
Une des tendances les plus stimulantes que nous puissions observer aujourd'hui est
la libéralisation grandissante des échanges commerciaux. À l'échelle mondiale,
nous assistons à la suppression des barrières, à l'ouverture des marchés et à la
création de possibilités qui étaient simplement impensables encore tout récemment.
L'accroissement des échanges commerciaux est assorti de nombreux avantages. Bien
sûr, il en résulte des emplois -- de bons emplois. L'accroissement du commerce fait
également naître de plus grandes possibilités économiques pour les visionnaires et
les audacieux. Mais l'accroissement du commerce a aussi d'autres répercussions.
Le commerce fait tomber les murs qui nous séparent et il crée des intérêts communs
qui nous unissent. Il nous incite à nous considérer non pas comme des étrangers,
mais comme des partenaires, qui sont éloignés peut-être sur le plan géographique,
mais qui sont néanmoins unis par des objectifs et un avenir communs.
C'est pourquoi je me trouve aujourd'hui au Brésil pour stimuler les échanges
commerciaux et l'investissement dans un esprit de coopération, en vue de bâtir cet
avenir commun.
Comme vous le savez, le Canada est une nation commerçante. Notre vaste territoire
et notre marché intérieur relativement petit nous ont obligés à nous tourner vers
l'étranger afin d'y trouver des débouchés pour nos biens et nos services. À
l'heure actuelle, près de 40 p. 100 de notre PIB [produit intérieur brut] provient
des exportations et un emploi sur trois au Canada est directement attribuable au
commerce.
Il n'est donc pas surprenant que le Canada joue un rôle de premier plan dans la
libéralisation du commerce à l'échelle mondiale. La conclusion d'accords de
libre-échange avec les États-Unis, Israël et le Chili et de l'Accord de
libre-échange nord-américain avec les États-Unis et le Mexique nous a permis de
connaître directement les avantages que procure une libéralisation accrue du
commerce.
L'expérience nous a également montré qu'il n'est pas facile de s'adapter au
libre-échange, mais, dans l'ensemble, les avantages en dépassent largement les
coûts.
Surtout, nous croyons qu'un système commercial transparent et fondé sur des règles
profite à tous puisqu'il permet à la fois de stimuler les échanges commerciaux et
de les rendre plus sûrs. En outre, il favorise l'investissement et facilite le
transfert de la technologie.
C'est pourquoi nous demeurons décidés à atteindre les objectifs définis au Sommet
de Miami.
Le moment est venu de faire une réalité de la Zone de libre échange des Amériques
(ZLEA). En 1994, à Miami, ce concept paraissait un rêve lointain tandis que
maintenant les pays de l'hémisphère se préparent à entreprendre des négociations
qui rapprocheront le rêve de la réalité.
À cet égard, le Canada espère sincèrement que le Congrès des États-Unis autorisera
le président Clinton à adopter une procédure accélérée qui garantira la pleine
participation des États-Unis. La négociation d'une ZLEA se sera pas facile.
Cependant, nous devons poursuivre nos efforts pour maintenir l'impulsion donnée à
ce jour.
Le Canada souhaite vivement aussi resserrer les liens avec les pays du Mercosur,
lequel est considéré comme un important complément de la Zone de libre-échange des
Amériques. À cette fin, le président Cardoso et le premier ministre Chrétien ont
discuté de la création d'un cadre pour l'expansion des échanges commerciaux, au
cours de la visite au Canada du président, le printemps dernier.
En juillet, avant la réunion des sous-ministres sur la ZLEA, le Canada a déposé un
document définissant des domaines précis dans lesquels il propose une plus étroite
coopération. Nous attendons la réponse des pays du Mercosur à ce document.
L'engagement du Canada envers le Mercosur et la ZLEA s'insère dans une
transformation plus grande qui s'opère actuellement au pays. Originaires en grande
partie d'Europe, les Canadiens s'identifient de plus en plus aux Amériques. Nous
constatons de plus en plus que notre avenir est lié à cette région.
Bien sûr, le Brésil est l'un des moteurs du Mercosur et le Canada est décidé à
accroître les échanges commerciaux avec votre pays.
Nos liens économiques, déjà forts, se renforcent. En 1995, le premier ministre
Chrétien s'est rendu au Brésil et, comme je l'ai mentionné, le Canada a eu
l'honneur de recevoir le président Cardoso en mai dernier. Le président et le
premier ministre étaient, dans le cadre de leur visite respective, accompagnés par
un important contingent de gens d'affaires, ce qui témoigne clairement de
l'importance du potentiel qu'offre à leurs yeux des partenariats entre nos deux
pays.
Beaucoup des entreprises représentées étaient des PME, lesquelles, on le sait,
jouent un rôle vital en matière de création d'emplois et de croissance économique.
Au Brésil, ces entreprises contribuent au développement d'un solide esprit
d'entreprise, d'un esprit qui soutiendra, qui portera une économie dynamique,
fondée sur les échanges commerciaux.
Le Brésil et le Canada sont déjà d'importants partenaires commerciaux. En fait, le
Brésil est notre premier partenaire commercial en Amérique du Sud et notre dixième
partenaire en importance dans le monde. L'an dernier, les échanges commerciaux
entre nos deux pays représentaient plus de deux milliards et demie de dollars,
soit une somme supérieure de plus de un demi-milliard de dollars à ce qu'elle
était il y a deux ans seulement.
Aussi impressionnants ces chiffres soient-ils et aussi importante que soit devenue
notre relation commerciale, nous savons qu'il y a bien plus encore : il reste un
énorme potentiel à exploiter.
Et je tiens à vous assurer que le Canada est décidé à voir ce potentiel se
réaliser. En plus des liens d'amitié très étroits qui unissent nos deux pays, nous
voulons tisser de solides liens commerciaux.
La Fédération et la Chambre font de l'excellent travail à cet égard. Je voudrais
maintenant entendre vos suggestions sur ce que nous pouvons faire, comme
gouvernement, pour qu'il devienne plus facile pour les entreprises de nos deux
pays de faire des affaires. Par exemple, comment nos délégués commerciaux
peuvent-ils mieux travailler avec vos organisations pour favoriser les échanges
commerciaux?
J'ai très à coeur de connaître vos vues sur ces questions.
Ces dernières années, le Brésil a entrepris de nombreuses et difficiles réformes
économiques. Cela n'a pas été facile, mais voyez les résultats! La privatisation a
ouvert de nombreux secteurs clés, ce qui a permis d'abaisser les coûts et
d'augmenter l'efficacité. Les possibilités d'affaires se multiplient, l'inflation
diminue et le Brésil figure en tête des nouveaux marchés les plus intéressants.
Et les Canadiens s'en sont rendu compte. Je suis fier de pouvoir dire que le
Canada est maintenant pour le Brésil le septième investisseur international en
importance, ses investissements totaux approchant les 4 milliards de dollars.
Certaines de nos entreprises les plus importantes ont montré qu'elles avaient
pleine confiance dans ce marché et ont prouvé leur engagement vis-à-vis de
celui-ci. Je pense notamment à des entreprises comme Alcan, Nortel, Moore Business
Forms, Newbridge et Seagram.
Je tiens également à souligner que notre Société pour l'expansion des
exportations, qui est l'organisme de crédit officiel du Canada, a identifié le
Brésil comme l'un de nos cinq marchés prioritaires dans le monde.
Bon nombre des réformes entreprises par le Brésil créent des possibilités précises
pour les sociétés canadiennes. Par exemple, il y a eu la déréglementation des
télécommunications et du secteur de l'informatique, soit deux secteurs dans
lesquels le Canada possède des technologies parmi les plus avancées dans le monde.
Les secteurs de l'énergie et de l'exploitation minière offrent eux aussi un
excellent potentiel.
Chaque jour, les entreprises canadiennes prennent conscience du potentiel que
représente le Brésil et choisissent d'investir temps et argent dans l'avenir de ce
pays. Il y a quelques instants, j'ai parlé d'Alcan. Cette entreprise est
maintenant le plus gros investisseur canadien au Brésil et ses revenus annuels s'y
élèvent à plus de 750 millions de dollars. Le printemps dernier, la société a
annoncé un projet d'expansion de ses installations à Sao Paulo, ce qui viendra
ajouter d'autres emplois aux 4 500 qu'Alcan a déjà créés au Brésil. De plus, Alcan
investit actuellement 100 millions de dollars dans ses installations de l'État de
Minas Gerais.
Il y a aussi SHL Systemhouse, qui a investi 15 millions de dollars américains dans
Proceda Tecnologia e Informatica S.A. et dans Andrade Gutierrez. La nouvelle
entreprise, Proceda Systemhouse, sera l'un des principaux fournisseurs de services
de technologies de l'information dans des domaines comme le réseautage, les
communications par satellite et les solutions clients-serveurs.
Un autre exemple qui me vient à l'esprit est celui de Newbridge Networks, l'une
des plus importantes sociétés de haute technologie au Canada. La société travaille
actuellement à étendre le réseau numérique à grande vitesse d'Embratel et elle
joue un rôle clé dans le développement du secteur brésilien des
télécommunications.
Le commerce, cela va dans les deux sens! Bien sûr, nous voulons vous vendre nos
produits et nos services, mais nous voulons également acheter les vôtres.
Les exemples dont je vous ai fait part ne sont pas les seuls, j'aurais pu vous en
donner bien d'autres. De plus en plus, les entreprises brésiliennes et canadiennes
sont conscientes des avantages et des débouchés que leur offre leur marché
respectif et elles forment des partenariats pour en tirer parti.
Les qualités que possède le Brésil et qui attirent les Canadiens sont évidentes :
une population de 160 millions d'habitants, un emplacement stratégique dans un
région dynamique et un des 10 PIB les plus élevés au monde.
Pour ce qui est des qualités du Canada susceptibles d'attirer les Brésiliens, et
je pense qu'elles sont tout aussi évidentes, je mentionnerai de solides fondements
économiques, des taux d'intérêt peu élevés, une faible inflation, une économie
dynamique et diversifiée, des technologies de pointe, une main-d'oeuvre instruite,
de magnifiques infrastructures, une excellente qualité de vie et, bien entendu, un
accès privilégié aux États-Unis et au Mexique.
J'ajouterai par ailleurs que le Fonds monétaire international s'attend que parmi
le G-7, le Canada soit le pays qui enregistrera la plus forte croissance
économique cette année, et à nouveau l'an prochain. Faut-il alors s'étonner que la
revue The Economist classe le Canada au cinquième rang dans le monde pour la
qualité de son environnement commercial.
Et nous, les Canadiens, sommes très fiers que chaque année depuis quatre ans, les
Nations unies aient classé le Canada comme le pays ayant la meilleure qualité de
vie dans le monde entier.
Pour les Brésiliens qui sont à la recherche de partenariats commerciaux et de
possibilités économiques intéressantes, nous voulons que la feuille d'érable rouge
soit la première image qui leur vienne à l'esprit!
Je suis certain qu'ensemble, le Brésil et le Canada peuvent former des
partenariats qui permettront de créer des emplois pour nos populations respectives
et qui contribueront à la croissance de nos économies. Je suis sûr que nous
pouvons exploiter l'énorme potentiel que nous avons devant nous.
Quand je réfléchis à cette tâche, cela me rappelle une anecdote au sujet du grand
maréchal français, Louis Hubert Lyautey. Le Maréchal avait demandé à son jardinier
de planter un arbre. Mais le jardinier s'y opposait, insistant que l'arbre en
question avait une croissance lente et qu'il faudrait bien des années avant qu'il
ne vienne à maturité.
Et au Maréchal de répondre : Mais nous n'avons pas une minute à perdre, plantez-le
cet après-midi!
Il se peut que la relation qui s'est établie entre le Canada et le Brésil n'arrive
à pleine maturité que dans de nombreuses années. Aussi n'avons-nous pas de temps à
perdre. Empressons-nous de planter nos arbres dès aujourd'hui.
Muito obrigado. Merci.