M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION DU FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL - SAO PAULO, BRÉSIL
97/33 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DU
FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL
SAO PAULO, Brésil
Le 10 septembre 1997
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Mesdames et Messieurs, queridos amigos, boa noite, buenas noches.
Le thème choisi pour le forum de cette année « De Miami, à Belo Horizonte, à
Santiago », évoque pour le Canada une entreprise chargée de sens. Par dessus tout,
il s'agit d'une entreprise collective, dans laquelle nous nous engageons ensemble.
Pendant les quelques minutes dont je dispose, j'aimerais vous faire part de quatre
observations canadiennes à ce sujet.
D'abord, comme dans toute entreprise de la sorte, ce sont souvent les premières
étapes qui sont les plus difficiles.
Si nous devons éviter de nous illusionner quant aux défis qu'il faudra relever,
nous ne devons pas non plus nous laisser intimider par eux. Nous devons croire en
notre objectif ultime et garder le cap dans la bonne direction.
Notre expérience du libre-échange - d'abord avec les États-Unis, puis avec le
Mexique, le Chili et Israël - nous a montré que, s'il se pose inévitablement des
difficultés en début de parcours, les avantages que l'on retire en bout de ligne
sont indéniables.
La libéralisation accrue des échanges a créé des milliers d'emplois pour les
Canadiens, a permis à notre économie de prendre de l'expansion et a rendu nos
industries plus concurrentielles. C'est un processus dans lequel nous sommes
heureux de nous être engagés et que nous sommes décidés à poursuivre.
Tout au long de ce processus, le Canada a changé non seulement dans la façon dont
il effectue ses échanges commerciaux avec les autres pays, mais aussi dans la
façon dont il se perçoit dans le monde.
Nos racines européennes sont profondes, de sorte que nous nous sommes toujours
considérés comme un pays transatlantique. Ces dernières années cependant, grâce
aux solides liens que nous avons tissés avec l'Asie-Pacifique et, de plus en plus,
avec les Amériques, nous avons évolué.
Le Canada est indéniablement une nation des Amériques, et ensemble, nous voulons
bâtir un avenir commun. Nos investissements dans votre région ont monté en flèche.
La même chose peut être dite de nos échanges commerciaux. Nos gens d'affaires sont
de plus en plus enthousiastes. Ainsi, à l'heure actuelle, le Canada exporte
davantage vers l'Amérique latine que vers la France et l'Allemagne réunies.
Nous avons aussi la chance d'avoir au Canada une communauté sud-américaine
dynamique, qui non seulement contribue à façonner notre pays, mais aide aussi à
renforcer les liens particuliers qui nous unissent à votre région.
Aussi l'engagement du Canada envers cette entreprise est-il ferme - les Amériques
représentent l'une de nos plus grandes priorités.
Nous entrevoyons un avenir prospère et prometteur pour notre hémisphère - un
avenir dans lequel nous serons unis par les échanges, renforcés par le commerce et
dynamisés par la liberté.
En deuxième lieu, pour que l'entreprise réussisse, il faudra des règles
transparentes, claires et équitables. Nous ne devons pas retomber dans nos
vieilles façons de faire, où la raison du plus fort était toujours la meilleure et
où personne ne connaissait les règles du jeu. De plus, il faut obligatoirement
une participation très nombreuse de tous les segments de notre société. Si nos
populations ne peuvent bénéficier des retombées de la libéralisation des échanges,
elles ne la soutiendront pas.
Parce que nous soutenons la mise en place dans les Amériques d'un système
d'échanges commerciaux fondé sur des règles, nous appuyons l'ouverture, en avril
prochain à Santiago, de négociations approfondies en vue de la création d'une zone
de libre-échange des Amériques [ZLEA].
À cette fin, je continue à croire que le Congrès des États-Unis jugera opportun
d'adopter la procédure d'autorisation accélérée. J'ai bon espoir que les
États-Unis manifesteront leur engagement vis-à-vis de la libéralisation des
échanges dans cet hémisphère, et ailleurs, car nous avons besoin de leur appui et
nous voulons les compter parmi nos partenaires.
C'est dans le même esprit que le Canada cherche à établir une relation dynamique
et solide avec les pays du Mercosur. Nous avons déjà commencé à nous pencher sur
diverses possibilités de coopération, et nous entendons poursuivre énergiquement
ce travail dans les mois qui viennent.
Troisièmement, l'entreprise dans laquelle nous nous lançons doit générer un esprit
de corps - nous devons forger un sens communautaire.
La libéralisation des échanges dans cet hémisphère est une opération à la fois
ambitieuse et historique. La Zone de libre-échange des Amériques constituera la
plus vaste région commerciale du monde. Les avantages qui en résulteront iront
bien au-delà du domaine économique. L'histoire nous enseigne en effet que le
commerce mène à une plus grande ouverture, fait tomber les murs qui nous séparent,
et crée des intérêts communs qui nous unissent.
Le commerce doit surtout profiter aux jeunes gens, qui cherchent et demandent à
jouer un rôle productif dans nos économies. Pour eux, la ZLEA doit être
l'instrument qui les rapprochera d'un monde plein de possibilités.
Enfin, le moment est venu de nous lancer dans cette entreprise. L'heure de la ZLEA
est arrivée.
Nous ne pouvons attendre le « moment idéal », car cela n'arrivera jamais. Nous
devons plutôt saisir le moment - là, tout de suite - et jeter les fondations de
l'avenir.
En terminant, quand je réfléchis à cette tâche qui nous attend, cela me rappelle
une anecdote au sujet du grand maréchal français Louis Hubert Lyautey. Le maréchal
avait demandé à son jardinier de planter un arbre d'une essence particulière. Mais
le jardinier s'y opposait, objectant que l'arbre en question avait une croissance
lente et qu'il faudrait bien des années avant qu'il ne vienne à maturité.
Et le maréchal de répondre : « Alors nous n'avons pas une minute à perdre,
plantez-le cet après-midi! »
Amis, amigos, nous avons là un message qui ne saurait être plus clair.
Muito obrigado. Muchas gracias.
Merci.