M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION DU DÉBATSUR LE DISCOURS DU TRÔNE - OTTAWA (ONTARIO)
97/35 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DU DÉBAT
SUR LE DISCOURS DU TRÔNE
OTTAWA (Ontario)
Le 25 septembre 1997
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca
Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que je participe au présent débat
sur le discours du Trône.
Notre gouvernement a présenté un programme d'action complet, un programme qui fait
écho aux valeurs fondamentales de nos compatriotes : veiller à offrir des
possibilités à tous les membres de la société et à toutes les régions du pays;
créer des emplois, particulièrement au bénéfice de nos jeunes; assurer la qualité
des soins de santé pour tous; donner à chaque enfant une bonne chance de
s'épanouir; enfin, préserver l'unité d'un pays qui se montre à la hauteur de ces
valeurs.
Comme cela a été évoqué dans le discours du Trône, la capacité du Canada de
commercer avec toutes les régions du monde et d'y trouver des sources
d'investissement est d'une importance capitale pour la réalisation de ce programme
d'action.
En ce qui concerne le commerce international, le discours du Trône a abordé quatre
éléments clés.
Le premier donne un aperçu de l'importance du commerce dans l'économie canadienne.
Fait important entre tous, il est déterminant sur le front de l'emploi. Un emploi
sur trois au Canada est directement lié au commerce et les exportations assurent
40 p. 100 de notre produit intérieur brut. Les ventes de notre pays à l'étranger
s'élèvent à plus de 250 milliards de dollars. En outre, chaque progression
de 1 milliard de dollars de nos échanges commerciaux crée ou préserve
11 000 emplois.
Les avantages du commerce s'étendent à tous les domaines de notre économie et
touchent chaque Canadien, que ce soit le fermier qui cultive du blé ou l'ingénieur
qui conçoit des tracteurs, l'ouvrier d'usine qui construit des avions ou le
fournisseur qui produit des pièces d'avion.
Le commerce touche chacune et chacun d'entre nous, et nous profitons tous de ses
retombées. À travers le monde, les barrières s'écroulent, les marchés s'ouvrent et
il se crée des possibilités qui étaient inimaginables il y a tout juste quelques
années.
Deuxièmement, le discours du Trône souligne que pour tirer pleinement parti des
occasions qui se présentent à nous, il nous faut élargir les assises de nos
échanges commerciaux.
Pour ce faire, les gouvernements doivent rehausser l'efficacité et la perspicacité
de leur action, et resserrer leurs partenariats avec le monde des affaires.
Cela étant, l'expansion passe par un renforcement du rôle des petites entreprises
dans le commerce mondial. Elles doivent, davantage, faire partie intégrante de
notre stratégie en matière de commerce mondial. En ce moment, seulement 10 p. 100
des petites et moyennes entreprises canadiennes exportent. S'il est vrai que le
Canada est un pays exportateur, nous ne sommes pas encore un pays d'exportateurs.
Cinquante sociétés réalisent 50 p. 100 de nos exportations. Nous avons pour
objectif de doubler le nombre des entreprises exportatrices d'ici l'an 2000.
Pour atteindre cet objectif, il nous faudra mobiliser l'énergie et les talents des
femmes entrepreneures. Le tiers des entreprises canadiennes appartiennent
maintenant à des femmes ou sont exploitées par elles, assurant des emplois à près
de 2 millions de Canadiennes et de Canadiens. De plus, les présidentes-directrices
générales créent des emplois à un rythme près de quatre fois supérieur à la
moyenne nationale. Ce sont là des réalisations que nous ne saurions ignorer, car
elles ont des retombées auxquelles nous ne pouvons pas nous permettre de renoncer.
C'est pourquoi, en novembre, je dirigerai la première mission commerciale
internationale de femmes d'affaires canadiennes à Washington. Nous nous attendons
à ce que plus de 100 femmes entrepreneures et cadres supérieurs se joignent à nous
pour étudier le lucratif marché du centre du littoral de l'Atlantique, dont la
valeur atteint les 11 milliards de dollars. Cette mission comprendra de nouvelles
intervenantes sur les marchés de l'exportation, de même que des exportatrices
expérimentées qui joueront un rôle de mentorat.
Les milieux de la culture et de l'éducation doivent faire partie de l'équipe qui
commercialise des produits générateurs de richesse et d'emploi, rehaussant l'image
de marque du Canada dans le monde, et notre fierté.
Monsieur le Président, il importe qu'en mettant à contribution les capacités de
notre économie moderne, de même que la diversité et les compétences de nos
citoyens, nous fassions du monde entier notre marché. Nous prenons appui sur nos
liens historiques, par-delà l'Atlantique, avec l'Europe, et sur nos rapports
étroits avec les États-Unis. Nous sommes aussi un pays du Pacifique et notre
conception des Amériques ne s'arrête pas au Rio Grande.
Nos compatriotes entretiennent des liens avec toutes les régions du monde. Les
gens s'adonnent au commerce avec les pays avec lesquels ils sont le plus à l'aise,
dans les langues qu'ils parlent, et dans un contexte culturel qu'ils comprennent.
C'est là un des avantages les plus déterminants du Canada : aucune région du monde
ne nous est étrangère.
Monsieur le Président, plus que toute autre intervention, les missions d'Équipe
Canada ont donné la preuve de ces atouts et élargissent l'éventail des Canadiens
participant au commerce mondial. Grandes sociétés et PME [petites et moyennes
entreprises], femmes, Canadiens de toutes les origines, provinces, municipalités
et établissements d'enseignement font tous partie de l'équipe. Ainsi, toutes les
régions du monde deviennent un enjeu pour nos compatriotes et, inversement, le
Canada devient un enjeu pour toutes ces régions. J'ai bon espoir que le prochain
voyage d'Équipe Canada en Amérique latine, en janvier, prolongera cette tradition
de succès et fera valoir l'idée que notre pays obtient ses plus grandes réussites
lorsque nous savons unir nos efforts.
Le troisième élément soulevé dans le discours du Trône, c'est que nous devons
consacrer autant d'efforts pour attirer des investissements chez nous que nous en
déployons pour stimuler le commerce.
L'investissement étranger direct au Canada a progressé de 8 p. 100 l'an dernier,
atteignant le plateau des 180 milliards de dollars.
L'investissement apporte aux Canadiens des capitaux et de la
recherche-développement, et les alliances stratégiques financières peuvent aider
les petites et moyennes entreprises à se transformer de producteurs régionaux en
exportateurs mondiaux.
En dernière analyse, l'investissement est créateur d'emplois. Chaque milliard de
dollars investi crée ou préserve 45 000 emplois pendant une période de cinq ans.
Parallèlement, grâce à l'Accord multilatéral sur l'investissement que nous sommes
en train de négocier, les Canadiens qui investissent à l'étranger bénéficieront
d'un cadre réglementaire sûr et stable.
Afin de promouvoir l'accroissement de l'investissement dans notre pays, nous
devons faire preuve d'un plus grand dynamisme dans notre action de promotion du
Canada aux yeux du monde. La compétitivité ne cesse de se renforcer dans le monde.
Au fur et à mesure qu'un plus grand nombre de pays s'industrialisent, nous ne
pouvons tenir pour acquis que notre part de l'investissement mondial demeurera
constante. Voilà pourquoi il est pour moi d'une importance prioritaire de plaider
la cause du Canada et de rappeler aux gens que le pays qui, selon les Nations
unies, offre la meilleure qualité de vie constitue également un pays où il est
très intéressant de travailler et d'investir.
Enfin, le discours du Trône met en relief le rôle directeur que le Canada joue et
doit continuer de jouer en faveur de la libéralisation des échanges commerciaux
dans le monde entier.
La libéralisation du commerce a été bénéfique pour le Canada. Ces dernières
années, la valeur de nos exportations a connu une progression exponentielle. Ce
n'est pas par un effet du hasard qu'on s'attend à ce que notre pays enregistre le
taux de croissance et de création d'emplois le plus élevé parmi tous les pays
membres du G-7, tant en 1997 qu'en 1998.
Nous pouvons attirer des investissements et promouvoir le commerce tant que nous
agissons dans le cadre d'un système juridique transparent et fondé sur des règles,
qui assure à des pays comme le nôtre la possibilité d'un traitement égal à celui
qui est réservé à ses partenaires commerciaux plus imposants. Les règles assurent
l'égalité, et c'est pourquoi le Canada doit contribuer à leur définition. Qu'il
s'agisse des fructueux rapports canado-américains, les plus importants du monde,
ou qu'il s'agisse de contribuer à la définition de l'ordre du jour de
l'Organisation mondiale du commerce, ce système fondé sur des règles nous a permis
d'abaisser les obstacles au commerce tout en préservant nos intérêts d'une
importance décisive.
Nous contribuons au rapprochement des pays de l'Asie-Pacifique, région qui
comprend les économies les plus dynamiques du monde. L'an dernier, le premier
ministre a signé avec l'Union européenne un Plan d'action qui est axé sur un
avenir vigoureux et dynamique, et ne repose pas simplement sur les vieux lauriers
du passé. Le Canada prône également l'établissement de la Zone de libre-échange
des Amériques et il cherche à resserrer ses relations avec le Mercosur.
Il y a trois ans à Miami, le concept de Zone de libre-échange des Amériques
semblait un rêve lointain. Il y a trois semaines au Brésil, j'ai acquis plus que
jamais la conviction que le projet d'un accord commercial à l'échelle de
l'hémisphère est sur le point de se réaliser.
Il est d'une importance absolument cruciale que le Canada continue de s'ouvrir au
monde. Si le monde avance sans vous - et, ne vous leurrez pas, cette marche du
monde est amorcée -, quel est celui qui reste en chemin?
Le monde a fait l'expérience du protectionnisme et il en a subi les conséquences.
La flambée du protectionnisme, qui a mis fin à un âge d'or du commerce aux
États-Unis pendant les années 1930, a transformé une grave récession en Grande
Crise.
Le monde a tiré des leçons de cette sombre période, ce qui a conduit aux accords
de Bretton Woods et à la création d'un système commercial international fondé sur
des règles. Les Canadiens savent que nous ne pouvons pas édifier une forteresse et
nous y enfermer. Nous n'avons pas non plus pour but la libéralisation des échanges
à n'importe quel prix. Il nous faut toujours préserver et promouvoir les valeurs
et les traditions auxquelles nos concitoyens sont attachés.
Monsieur le Président, le commerce et l'investissement ne se résument certainement
pas à des chiffres et à des statistiques. La finalité ultime du commerce, ce sont
les gens. Pour eux, ce qui compte, c'est l'emploi, ce sont les revenus dont nous
avons besoin pour préserver un système de santé de qualité et accessible à tous.
C'est la richesse nationale que nous devons posséder afin d'assurer un bon départ
à tous les enfants canadiens et d'offrir des possibilités à nos compatriotes de
toutes les régions du pays.
Le Canada possède de rares atouts et un potentiel énorme. Nous avons confiance en
nous-mêmes et nous sommes compétitifs. Dans un monde caractérisé par la dimension
planétaire du commerce et de l'investissement, notre pays est parvenu à l'âge
adulte.
Merci.