M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA 15E RENCONTRE CONJOINTE DU CONSEILD'AFFAIRES CANADA-CORÉE/CORÉE-CANADA - MISSISSAUGA (ONTARIO)
97/37 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DE LA 15e RENCONTRE CONJOINTE DU CONSEIL
D'AFFAIRES CANADA-CORÉE/CORÉE-CANADA
MISSISSAUGA (Ontario)
Le 30 septembre 1997
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Je vous remercie tous de m'avoir invité ici aujourd'hui. Permettez-moi de
commencer par saluer le travail efficace que fait votre Conseil pour développer
les liens personnels qui seront le gage d'échanges plus grands entre nous.
Il a été dit que la politique est toujours une affaire locale. La même chose vaut
pour le commerce. Et, lorsque nous parlons des chiffres énormes du commerce
international, je crois qu'il est utile de se rappeler qu'il y a derrière des
hommes et des femmes -- vos voisins et les miens -- qui produisent les biens,
offrent les services et prennent les risques générateurs d'emplois pour eux et
pour d'autres.
Je félicite votre Conseil de maintenir l'accent sur les relations personnelles.
J'aimerais aujourd'hui vous livrer quelques réflexions sur un resserrement encore
plus grand des liens commerciaux entre la Corée et le Canada, réflexions que je
voudrais articuler autour de trois thèmes : la libéralisation du commerce au sein
de l'APEC [mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique], la promotion de
l'investissement coréen au Canada et le renforcement des associations commerciales
bilatérales.
D'abord, nos efforts conjoints pour libéraliser le commerce par l'entremise de
l'APEC.
Nous avons diverses priorités cette année.
Les ministres du Commerce ont convenu à Montréal d'identifier les secteurs
propices à une libéralisation rapide dans des délais permettant aux leaders de les
examiner lors de leur rencontre en novembre. Ce faisant, nous avons effectivement
pris de l'avance sur le calendrier arrêté à Manille l'an dernier.
J'espère que l'APEC pourra convenir d'une liste courte de ces secteurs, de sorte
qu'on puisse joindre le geste à la parole. Il nous faut aussi maintenir
l'impulsion derrière cette initiative, qui fait partie de notre objectif à long
terme.
Les membres de l'APEC mettront aussi de l'avant, en novembre, leurs plans révisés
pour l'application de nouvelles mesures internes de libéralisation du commerce
dans la région.
De plus, les membres de l'APEC peuvent aider la cause de la libéralisation en
appuyant les travaux de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans certains
domaines, comme celui des négociations sur les services financiers, il faudra
peut-être leur donner un petit coup de pouce pour qu'elles franchissent le fil
d'arrivée.
Une des grandes forces de l'APEC est sa capacité de dégager un consensus sur un
sujet qui peut alors générer une dynamique à l'OMC. Regardez les progrès que nous
avons pu accomplir dans le secteur de la technologie de l'information, des progrès
qui ont débouché sur un important accord à l'OMC. L'APEC doit continuer à faire
tomber les obstacles au commerce.
Toutes ces initiatives constituent des étapes marquantes de la libéralisation du
commerce et nous nous en félicitons.
Mais il nous faut à titre complémentaire promouvoir la facilitation des échanges
commerciaux, soit simplifier le commerce transfrontière.
Par exemple, dans le domaine des douanes, la technologie permet déjà de relier
entre elles les autorités douanières et de ramener de semaines à des minutes les
délais de dédouanement dans certains secteurs. Cela sauve non seulement du temps
mais aussi de l'argent, des considérations cruciales pour les petites et moyennes
entreprises.
Pour améliorer encore plus le commerce transfrontière, nous devons rendre les
normes plus comparables et les systèmes de marchés publics, plus transparents. De
la sorte, des entreprises de toutes les économies de l'APEC auront accès à des
occasions dans toutes les économies de l'APEC.
En novembre, nous présenterons aux leaders un plan directeur assorti d'un
programme de travail clair en 12 points pour la rationalisation des procédures
douanières. Et je compte bien avoir le plaisir de travailler avec mes homologues
de l'APEC pour réaliser des progrès concrets au cours des mois à venir.
Tous ces efforts contribueront à bâtir des relations commerciales plus vigoureuses
entre la Corée et le Canada.
Ce qui m'amène à mon deuxième thème, parce qu'une autre façon d'atteindre cet
objectif est d'encourager plus de Coréens à investir au Canada.
Nous voulons que s'impose à l'esprit des compagnies coréennes à la recherche de
nouvelles occasions à l'étranger l'image de la feuille d'érable rouge.
Le Canada a beaucoup à offrir à la Corée, y compris d'abondantes ressources
naturelles qui peuvent aider à alimenter la croissance économique de la Corée. Et
nos entreprises de pointe dans le secteur de la haute technologie offrent des
possibilités très intéressantes aux chapitres des alliances stratégiques et des
transferts technologiques.
Le Canada a aussi un climat économique inégalé. Avec de faibles taux d'intérêt et
d'inflation, une économie dynamique et diversifiée, des technologies à la fine
pointe au niveau mondial, une main-d'oeuvre qualifiée, de superbes infrastructures
et, bien entendu, l'accès en franchise des droits aux États-Unis et au Mexique, il
n'est pas surprenant que le Fonds monétaire international prédise que le Canada
mènera les pays du G-7 en termes de croissance économique et de création d'emplois
cette année et l'an prochain.
Il n'est pas non plus surprenant que de récentes études montrent qu'il en coûte
environ 5,5 p. 100 de moins qu'aux États-Unis pour établir et exploiter une
entreprise au Canada. Prenez l'exemple des soins de santé -- les grands fabricants
automobiles américains dépensent plus en assurance-maladie pour les travailleurs
que pour l'acier qui entre dans leurs véhicules!
Notre avantage concurrentiel est donc significatif et je vous invite à bien
comparer tous les facteurs qui entrent en ligne de compte au moment de décider où
investir.
La réalité, c'est que vous ne trouverez pas un pays plus adapté au commerce que le
Canada. Notre économie dépend largement du commerce, qui génère plus de 40 p. 100
de notre PIB. C'est ce qui explique que le commerce ait été l'une des
considérations primordiales dans l'élaboration de nos politiques économiques.
Les compagnies qui investissent ici bénéficieront de ces politiques et profiteront
du leadership du Canada dans l'ouverture de nouveaux débouchés à travers le monde.
Grâce à vos efforts, et à ceux d'autres acteurs, la Corée et le Canada
entretiennent déjà une importante relation commerciale. La Corée est le sixième
marché du Canada dans le monde et son troisième client en Asie.
Nous avons déjà établi une solide relation bilatérale dans le cadre du «
Partenariat spécial » auquel le Président Kim et le Premier ministre Chrétien ont
donné le coup d'envoi en 1993.
Grâce au Groupe de travail du Partenariat spécial, nous avons trouvé des façons
d'abattre d'anciennes barrières et de susciter de nouvelles occasions. Nous avons
amélioré l'accès au marché l'un de l'autre et identifié de nouvelles alliances
stratégiques et de nouveaux partenariats commerciaux possibles.
Ce Partenariat spécial porte déjà des fruits : en 1995, le ministre de l'Industrie
John Manley et le ministre coréen Park ont signé un accord de coopération
industrielle et technologique. Et, comme suite à la mission commerciale d'Équipe
Canada en Corée en janvier, nous travaillons actuellement à un accord gouvernant
l'acquisition de matériel de télécommunications.
Notre relation spéciale crée des liens d'autres façons aussi. Avec l'ouverture
d'un centre d'éducation canadien à Séoul, le nombre d'étudiants coréens au Canada
est passé d'environ 640 en 1993 à plus de 8 000 aujourd'hui. Les Coréens
représentent maintenant le plus grand groupe d'étudiants étrangers chez nous.
Mais, pour solides que soient ces liens, nous sommes également conscients que la
Corée et le Canada devraient commercer et investir davantage.
Enfin, pour accroître les échanges entre nous, il est vital que nous accordions
une importance plus grande à des organisations comme la vôtre.
Et, à cet égard, je vous dirai que le renforcement et la diversification du rôle
joué par les associations commerciales et d'affaires de nos deux pays est une de
mes priorités.
Cela me semble tout à fait logique : vous êtes sur le terrain, c'est vous qui
connaissez le mieux les marchés, vous avez des contacts au sein des communautés,
vous voyez les obstacles et vous savez où se trouvent les occasions. Et les
petites entreprises se tournent souvent vers vous -- non vers les gouvernements --
pour obtenir de l'information sur les débouchés à l'étranger.
Donc, nous devons mieux coordonner. Puisque les gouvernements continuent à faire
des compressions et à redéfinir leurs rôles, les associations commerciales devront
plus que jamais collaborer plus étroitement avec nos délégués commerciaux et nos
ambassadeurs à l'étranger.
Nous devons aussi reconnaître l'avantage concurrentiel que des associations comme
la vôtre confèrent au Canada. La réalité multiculturelle, multilingue,
multi-ethnique du Canada est pour lui un énorme atout commercial. Les gens
commercent avec les pays avec lesquels ils se sentent le plus à l'aise, dans des
langues qu'ils parlent et dans des cultures qu'ils comprennent. Voilà un des plus
grands avantages du Canada -- aucune partie du monde ne nous est étrangère.
Donc, en nous en remettant davantage à nos associations, nous pourrons mieux
mettre à profit cette grande diversité et consolider les ponts qui unissent nos
deux nations.
J'écouterai avec plaisir vos réflexions sur les façons par lesquelles nous pouvons
aider les petites et moyennes entreprises à explorer les possibilités qui les
attendent en Corée.
Voilà donc quelques-unes des composantes d'une relation commerciale plus solide
entre la Corée et le Canada : une libéralisation des échanges au sein de l'APEC
qui facilite le commerce transfrontière, un accroissement de l'investissement
coréen au Canada et un renforcement des associations commerciales comme la vôtre.
Je suis convaincu qu'en travaillant ensemble et en combinant nos ressources, nous
pouvons relever sensiblement le niveau des échanges commerciaux entre nos deux
pays.
En réfléchissant aux avantages d'une action coopérative, je me suis rappelé d'un
voyage que j'ai fait il y a quelques années en Californie.
Nous nous étions arrêtés pour admirer les séquoias géants qui croissent dans cette
région. Un garde-forestier nous a fait remarquer que les racines de cet arbre sont
très peu profondes et qu'elles affleurent presque le sol.
Un des membres de notre groupe a fait valoir que c'était impossible, que si les
racines ne plongeaient pas dans le sol, des vents forts suffiraient à abattre ces
géants. Le garde-forestier a répondu que les séquoias étaient différents, qu'ils
ne poussaient qu'en groupes et que leurs racines s'entrecroisaient sous la
surface. Lorsque de forts vents venaient à souffler, les séquoias s'épaulaient les
uns les autres.
Il y a une leçon à tirer des séquoias. En travaillant ensemble et en combinant nos
efforts, nous pouvons nous épauler les uns les autres et passer au travers des
pires tempêtes.
Dans les années à venir, nous pouvons être sûrs que des vents violents secoueront
périodiquement notre relation commerciale. Mais en nous épaulant les uns les
autres, nous pourrons traverser ensemble les tourmentes.
Merci.