notre excédent commercial a atteint un niveau record de 41 milliards de
dollars, l'an dernier, alors qu'il était de 6 milliards de dollars en 1992.
Les Canadiens reconnaissent que la mondialisation doit davantage susciter
l'enthousiasme qu'inspirer la crainte. En effet, nous adhérons pleinement à la
mondialisation et démontrons que nous sommes des concurrents redoutables sur la
scène internationale. À telle enseigne qu'un article de fond du Time Magazine
qualifiait récemment le Canada de « super-héros de l'exportation ».
Par le passé, notre volonté de libéraliser les échanges a été la clé de notre
réussite, et c'est là que résident nos perspectives d'avenir.
Le renouveau économique du Canada s'accompagne d'un épanouissement et d'une
transformation de l'identité nationale. Nos liens solides outre-Atlantique, la
reconnaissance, plus récente, de nos liens avec le Pacifique, et nos relations
indéfectibles avec les Amériques procurent au Canada une voie d'accès privilégiée
à ces trois régions économiques, appelées à jouer un rôle important dans le futur.
En plus d'adhérer à l'ALENA et à des accords de libre-échange avec le Chili et
Israël, nous sommes des partisans inconditionnels de la libération des échanges
par le biais de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), par la création de la
Zone de libre-échange des Amériques et par le renforcement de l'APEC.
Notre engagement en faveur de l'APEC répond à des causes profondes et logiques :
l'Asie est notre voisine; elle représente un marché immense et en plein essor pour
nos produits, et plusieurs liens naturels nous unissent à cette région, qu'il
s'agisse de l'investissement, des liens de parenté et des associations
commerciales.
L'APEC se révèle également un défenseur très efficace de la libéralisation des
échanges. Au cours des deux dernières années, c'est l'APEC qui a animé les efforts
pour accélérer le rythme de la libéralisation, incitant ainsi les autres à
emboîter le pas. Je pense notamment au dynamisme insufflé au dossier de la
technologie de l'information, qui a conduit, plus tôt cette année, à la conclusion
d'un accord important dans ce domaine au sein de l'OMC.
Je pense également aux mesures que, je l'espère, nous prendrons plus tard
aujourd'hui et demain, en s'entendant sur certains secteurs où nous pouvons
commencer à travailler ensemble à éliminer les barrières tarifaires et non
tarifaires.
Nous devons en outre aller de l'avant afin de faciliter les échanges dans la
pratique, en simplifiant les procédures douanières et en harmonisant nos normes.
Nous devons accomplir un progrès substantiel si nous voulons que l'APEC continue
d'être perçue comme une organisation crédible et clairvoyante.
Ce n'est pas l'idée d'avoir à franchir des montagnes qui me fatigue, c'est le fait
que j'ai un grain de sable dans ma chaussure. Or, comme vous le dira tout homme
d'affaires averti, ce sont ces barrières informelles, ces grains de sables qui
causent souvent le plus de problèmes et constituent les plus grands obstacles.
Par conséquent, nous mettons les bouchées doubles pour aplanir ces difficultés,
domaine où nous enregistrons des progrès réels.
Le partenariat avec le secteur privé est l'un des points forts de l'APEC. Aucun
autre organisme important qui s'occupe de commerce ne possède l'équivalent du
Conseil consultatif des gens d'affaires de l'APEC, et aucun autre organisme
n'accorde autant d'importance aux consultations avec le secteur privé.
Depuis le début, l'APEC a compris que nul ne connaît mieux les obstacles au
commerce ou à la libre circulation des marchandises et des services que les
personnes qui travaillent sur le terrain. Ce sont elles qui doivent faire face à
la bureaucratie. Ce sont elles qui doivent lutter pour obtenir l'information et
l'accès aux capitaux. Ce sont elles qui font les cent pas, en attendant de pouvoir
établir un premier contact.
Ainsi, cela a du sens de faire appel à leur expérience et à leur expertise pour
étayer nos efforts en vue de faire profiter des avantages du libre-échange les
pays de l'Asie-Pacifique et du monde.
Le gouvernement collabore également avec les petites et moyennes entreprises (PME)
pour les aider à répondre à leurs besoins particuliers et les pousser à se lancer
sur les marchés d'exportation.
Par exemple, la société Northstar Trade Finance, un partenariat qui regroupe la
Société pour l'expansion des exportations, la Banque de Montréal et la Banque
Royale, aide les PME a répondre à leurs besoins en matière de financement et
d'assurances.
Nous encourageons aussi la participation des petites entreprises aux missions
commerciales de l'Équipe Canada à l'étranger. Plus de la moitié des participants à
la mission commerciale de l'Équipe Canada en Asie du Sud-Est en janvier dernier
était en des PME -- alors que celle-ci ne comptaient que pour un tiers dans le
cadre des missions précédentes.
Essentiellement, il faut que les PME libèrent leur énergie et leur dynamisme sur
la scène mondiale. Et nous ferons tout en notre possible pour les aider à faire le
saut, des marchés intérieurs aux marchés internationaux.
Au moment où nous célébrons cette semaine notre participation à l'APEC, nous
devons aussi être conscients des avantages, des plus concrets, que nous a
rapportés notre association. En particulier, nous soulignons aujourd'hui deux
importantes réalisations.
La première est l'accord sur l'échange d'information et la coopération financière
que signeront nos organismes de crédit à l'exportation. Je suis heureux de pouvoir
affirmer que la Société canadienne pour l'expansion des exportations a contribué à
la réalisation de cet accord. En finançant davantage les exportations dans la
région, nous pourrons décupler les échanges que nous tentons d'accroître par le
processus de l'APEC.
La seconde réalisation met en cause notre distingué invité, M. Lee Yock Suan, et
le gouvernement de Singapour. Après le petit déjeuner, nous signerons ensemble un
accord sur les technologies de l'information et de la communication, qui servira
d'accord-cadre à toute une foule d'activités, y compris l'établissement d'un lien
à large bande entre le Canada et Singapour pour la recherche et le développement.
Cet accord unique devrait générer de nouveaux échanges valant plus de 150 millions
de dollars.
L'accord stimulera le flux de l'information et des échanges partout dans la
région, et j'ai bon espoir que des accords semblables avec d'autres pays seront
conclus dans un proche avenir.
En terminant, permettez-moi de vous raconter l'histoire du petit garçon qui
s'acharnait à déplacer une grosse pierre. Tous ses efforts étaient en vain. Son
père, qui l'observait, lui demanda s'il y mettait toutes ses forces. Le garçonnet
répliqua que si. Et son père de lui répondre : « Tu te trompes, mon garçon,
puisque tu ne m'as pas encore demandé de te donner un coup de main ».
Voilà assurément une leçon pour nous tous. En conjuguant nos efforts nous pouvons
venir à bout de tous les obstacles, même ceux qui semblent insurmontables. L'APEC
nous offre justement un tel forum d'action et de coopération, et je crois qu'à
l'avenir nous nous surprendrons à déplacer des montagnes.
Merci.