M. AXWORTHY - ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA CONFÉRENCE CANADIENNESUR LE DÉMINAGE HUMANITAIRE ET L'ASSISTANCEAUX VICTIMES DES MINES TERRESTRES - WINNIPEG (MANITOBA)
97/6 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE L'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À L'OCCASION DE LA CONFÉRENCE CANADIENNE
SUR LE DÉMINAGE HUMANITAIRE ET L'ASSISTANCE
AUX VICTIMES DES MINES TERRESTRES
WINNIPEG (Manitoba)
Le 31 janvier 1997
Ce document est également disponible au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Introduction
J'ai fait de la campagne contre les mines terrestres antipersonnel l'une de mes
priorités absolues en tant que ministre des Affaires étrangères. Je suis donc
particulièrement heureux d'être ici aujourd'hui pour ouvrir cette importante
conférence sur les capacités canadiennes dans deux domaines qui touchent au
problème des mines terrestres : développer et fournir des produits et des services
aux fins du programme humanitaire de déminage, et aider à la réadaptation des
victimes des mines terrestres.
Je suis aussi heureux de voir réunis ici tant de représentants d'organisations non
gouvernementales [ONG], du secteur privé et du milieu universitaire. J'aimerais en
particulier souhaiter la bienvenue aux délégués du Secrétariat de l'Organisation
de l'unité africaine [OUA] et d'Afrique du Sud, qui ont bravé l'hiver winnipegois
pour prendre part à nos discussions. Cette conférence est pour nous tous une
excellente occasion de nous rencontrer, d'échanger des points de vue et de
discuter de nouvelles approches.
Votre présence ici aujourd'hui revêt de l'importance parce que c'est
essentiellement vous qui êtes le moteur de la campagne pour l'interdiction
complète des mines terrestres. C'est vous qui sensibilisez les Canadiens aux
terribles souffrances dont sont responsables les mines antipersonnel, ainsi qu'aux
difficultés et au danger extrêmes que représente la tâche de les localiser et de
les enlever. Ce n'est qu'en conjuguant nos efforts que nous pourrons mettre un
terme aux horreurs infligées par les mines terrestres à des populations civiles.
Un mouvement qui prend de l'ampleur
Toute l'horreur d'une présence même hypothétique de mines terrestres m'est apparue
pleinement l'an dernier alors que j'effectuais une visite à Coralici, en Bosnie.
Je me proposais d'aller, aux premières heures du jour, faire du jogging dans cette
petite ville ravagée par la guerre, mais en apparence paisible. Au moment où
j'allais partir, les gardes de sécurité m'en ont empêché. On croyait que la rue
que j'allais emprunter était minée. Personne n'en avait la certitude, mais le
soupçon seul a suffit pour en faire une zone interdite.
Nous, les Canadiens, ne savons pas ce que c'est que de contempler une rue
familière de sa ville natale et de songer aux engins de mort qu'elle dissimule en
attendant qu'ils tuent ou estropient quelque personne inconsciente du danger.
L'expérience que j'ai vécue en Bosnie m'a fait voir ce que c'est que de vivre au
milieu des mines. Elle m'a fait voir le besoin urgent de prévenir leur
déploiement, et d'aider les hommes, les femmes et les enfants qui n'ont pas eu la
chance d'être avertis, comme je l'ai été, du danger terrible qui les guettait
alors qu'ils marchaient dans leur propre champ ou village.
Heureusement, le monde se réveille. Il existe dans la communauté internationale
une volonté politique nouvelle de prendre des mesures concertées pour mettre un
terme au fléau des mines antipersonnel. Depuis que la question a été discutée pour
la première fois aux Nations unies [ONU] en 1993, le mouvement en vue de mettre un
terme à la production et au déploiement de telles mines, de s'occuper des mines
déjà enfouies et d'aider leurs victimes a pris énormément d'ampleur.
Ce mouvement, on le doit en grande partie à des citoyens préoccupés, entre autres
bon nombre d'entre vous. L'industrie canadienne a aussi répondu à l'appel en
cherchant à développer de meilleures méthodes de déminage et en concevant de
nouveaux équipements. Naturellement, les gouvernements ont aussi un rôle à jouer.
Mais d'après mon expérience de la réunion que nous avons convoquée à Ottawa
l'automne dernier, il est clair pour moi que la véritable source des pressions
exercées à cet égard se situe à l'extérieur des cercles gouvernementaux. On ne
saurait trouver ces dernières années meilleur exemple de la démocratisation de la
politique étrangère, c'est-à-dire du pouvoir sans précédent que les gens
ordinaires ont sur les questions internationales.
Vers une interdiction complète
Il y a à peine plus de deux ans, on considérait comme utopique l'objectif d'une
interdiction des mines antipersonnel. Aujourd'hui, nous sommes sur le point de
l'atteindre. Grâce surtout au travail extraordinaire de la Campagne internationale
pour l'interdiction des mines terrestres et du Comité international de la
Croix-Rouge [CICR], aucune autre question n'a récemment suscité un partenariat
aussi vaste et aussi divers entre pays et organisations, tant gouvernementales que
non gouvernementales. De l'Afrique, de l'Asie, de l'Europe et des Amériques, un
véritable partenariat mondial s'est instauré, car on a entendu l'appel au secours
lancé par les populations des pays affectés par les mines, ainsi que par les
organismes et les ONG internationaux déterminés à reléguer ces engins de mort aux
oubliettes de l'histoire, comme on l'a fait autrefois avec les gaz toxiques.
Cette conférence illustre la synergie que peuvent générer des gens résolus et
renseignés travaillant ensemble, avec enthousiasme, à la réalisation de leurs
objectifs communs. Le Plan d'action issu de la Conférence d'Ottawa encadre cette
synergie.
Bon nombre d'entre vous ont participé à la Conférence d'octobre à Ottawa, qui
réunissait, pour la première fois, 50 pays favorables à une interdiction des mines
antipersonnel. J'avais, à cette occasion, pressé la communauté internationale de
collaborer avec le Canada pour rédiger d'urgence un traité d'interdiction et de le
signer au Canada en décembre 1997. Nous voulons un instrument qui établira une
nouvelle norme internationale contre ces armes.
Notre tâche a été rendue plus facile lorsque, en décembre 1996, une résolution
présentée par les États-Unis à l'Assemblée générale des Nations unies et demandant
la conclusion d'un tel traité dans les meilleurs délais a été approuvée par le
nombre remarquable de 156 pays.
Depuis, nous travaillons avec des ONG et une douzaine de pays à travers le monde
pour faire de ce traité une réalité. Le processus d'élaboration a été mis en
place, un processus crédible, transparent et ouvert à tous les pays favorables à
l'interdiction. Les travaux pratiques commenceront dans deux semaines à l'occasion
d'une réunion qui se tiendra à Vienne les 12, 13 et 14 février. Ce programme
intensif se poursuivra par une autre réunion à Vienne en mai, par une rencontre
internationale majeure en Belgique en juin, et, à l'automne en Norvège, par des
discussions sur le traité même, en vue de la signature à Ottawa en décembre 1997.
Parallèlement à cela, d'autres rencontres, dont celle d'aujourd'hui, feront
avancer le dossier dans les domaines du déminage et de l'assistance aux victimes.
Des conférences au Danemark et en Allemagne sur la technologie du déminage ont
déjà pavé la voie à la tenue de deux autres activités, à savoir une conférence des
ONG sur la campagne en vue d'une interdiction complète, qui aura lieu à Maputo, en
février, et une autre conférence, celle-là à Tokyo en mars, sur les programmes de
déminage de l'ONU, la technologie du déminage et l'assistance aux victimes des
mines.
Une des forces du processus enclenché à Ottawa a été sa capacité à amener les
régions du monde affectées par les mines à participer à nos efforts. L'Afrique,
par exemple, continue à subir les terribles conséquences d'une utilisation
prolongée des mines terrestres. Je suis heureux que l'Organisation de l'unité
africaine ait décidé d'organiser une conférence sur cette question à Johannesburg
en mai prochain. On y examinera le problème des mines terrestres de manière
globale, c'est-à-dire que l'attention portera, à degré égal, sur l'interdiction
des mines, les opérations de déminage et l'assistance aux victimes. J'espère que
cette conférence sera le prélude à une action continue de l'OUA en ce domaine.
Le Canada a aussi mis la question des mines terrestres à l'ordre du jour du Sommet
du G-7, qui se tiendra à Denver en juin. En outre, l'Agence canadienne de
développement international [ACDI] discute actuellement avec le Comité
international de la Croix-Rouge de la façon dont le Canada pourrait seconder
davantage les efforts de promotion constants que le Comité déploie en faveur de la
campagne contre les mines terrestres. Comme vous le voyez, notre rencontre
d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre d'une vaste offensive nationale et
internationale pour trouver des moyens de se débarrasser une fois pour toutes de
ces abominables engins.
Le processus de négociation
Il a été dit récemment dans les médias que certains pays estiment préférable de
négocier le traité sous les auspices de la Conférence sur le désarmement, à
Genève. Vous êtes sans doute déjà au courant de cela. Les modalités nous importent
peu, car ce qui compte pour le Canada, c'est d'atteindre le plus rapidement
possible son objectif d'une interdiction complète des mines. S'il s'avère qu'un
jumelage entre la Conférence sur le désarmement et ce qu'il est convenu maintenant
d'appeler le « processus d'Ottawa » constitue le meilleur moyen d'arriver à nos
fins, nous sommes tout à fait disposés à y consentir. Nous devons toutefois
veiller à ce que les étapes menant à notre objectif - par exemple l'interdiction
des transferts - ne soient pas confondues avec cet objectif même ni qu'elles le
remplacent. L'objectif demeure la conclusion d'un traité exhaustif qui interdira
l'utilisation des mines terrestres antipersonnel, car c'est cette utilisation qui
tue et estropie les gens.
Je crois que la valeur du processus d'Ottawa s'impose d'elle-même. Il s'agit en
effet d'un processus souple, ouvert et efficace, qui produit des résultats
concrets et rapides, et qui permet véritablement d'espérer l'interdiction des
mines terrestres dans les mois, et non les années ou les décennies, à venir. C'est
aussi un processus qui répond à l'impératif humanitaire d'une intervention.
J'espère par ailleurs fermement qu'aucun pays ne voudra user de négociations au
sein de la Conférence sur le désarmement à des fins dilatoires. Vous, en tant que
citoyens et membres d'ONG, devez indiquer clairement à vos gouvernements que
l'heure n'est pas aux jeux politiques. Vous devez poursuivre l'excellent travail
effectué jusqu'ici pour que le traité sur l'interdiction complète des mines soit
au sommet de l'ordre du jour international, et y demeure.
Mais ce traité ne sera qu'un début. L'interdiction mettra un terme à l'utilisation
des mines, et nous donnera la possibilité réelle de nous débarrasser de celles
déjà enfouies et d'aider les victimes. Mais nous devrons aussi veiller à ce que
chaque pays adhère à cette interdiction, tout en maximisant nos efforts de
déminage et d'aide aux victimes. Cela ne signifie pas seulement localiser et
neutraliser les mines existantes, mais également trouver des moyens meilleurs,
plus rapides et plus sûrs de le faire.
Les efforts canadiens de déminage
Depuis 1993, le Canada a versé, par l'entremise de l'ACDI, près de 10 millions de
dollars pour appuyer les programmes de déminage de l'ONU et d'autres organisations
dans cinq pays du monde parmi les plus pollués par les mines, soit l'Afghanistan,
la Bosnie-Herzégovine, le Cambodge, le Laos et l'Angola. L'approche onusienne pour
chacun de ces pays consiste à développer la capacité locale de déminage.
Je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que l'ACDI vient tout juste d'approuver
deux nouveaux projets importants à l'appui du déminage en Angola et au Cambodge.
En ce qui concerne l'Angola, l'Agence versera 605 000 $ à Mission Aviation
Fellowship of Canada pour l'évacuation sanitaire des démineurs blessés et pour
l'appui d'autres activités de déminage. En ce qui concerne le Cambodge, l'ACDI
fournira 650 000 $ à un projet du Programme des Nations unies pour le
développement visant à sensibiliser les femmes, les enfants et les agriculteurs
aux dangers des mines terrestres afin de réduire le nombre des victimes. Ces
projets sont d'excellents exemples de l'approche intégrée du gouvernement face au
problème des mines terrestres, approche qui combine le déminage, l'aide aux
victimes et la recherche d'une interdiction complète.
L'ACDI envisage actuellement d'appuyer l'élimination des mines terrestres au
Mozambique. Elle prévoit aussi appuyer bientôt financièrement les programmes de
déminage de l'Organisation des États américains en Amérique centrale. Le
représentant de l'ACDI vous expliquera sans doute comment l'élimination des mines
terrestres et l'aide aux victimes cadrent avec le mandat de l'Agence, qui est de
promouvoir le développement durable.
Des membres des Forces canadiennes jouent un rôle clé pour ce qui est d'aider
l'ONU à établir des centres d'action antimine au Cambodge, en Angola et en Bosnie,
d'entreprendre des relevés de champs de mines et de former du personnel local au
déminage. Nous avons récemment envoyé deux scientifiques de la Défense aux centres
d'action antimine du Cambodge et de la Bosnie afin de tester les détecteurs de
métal sur le terrain. Six autres militaires passeront six mois au Centre d'action
antimine de la Bosnie pour former des démineurs locaux. Des membres de la Défense
nationale ont été détachés au Centre d'action antimine du Cambodge. Et nous
préparons l'envoi en Angola d'un expert des bases de données cartographiques sur
les champs de mines.
Le ministère de la Défense nationale a aussi fourni une assistance technique au
Justice Institute of British Columbia. Cette organisation a, avec un groupe d'ONG
canadiennes et américaines, établi au Viêt-nam un projet intégré englobant le
déminage et le reboisement. Elle prévoit offrir éventuellement des programmes de
sensibilisation aux mines et une aide aux victimes des mines terrestres.
Aujourd'hui, des membres des Forces armées vous parleront de leurs besoins en
termes de matériel et de savoir-faire. Des scientifiques du Centre de recherches
pour la défense de Suffield, en Alberta, vous feront part des derniers résultats
de leurs recherches, surtout dans le domaine de la détection des mines terrestres.
Ils vous présenteront brièvement leur recherches conjointes avec des sociétés
canadiennes, dont plusieurs sont représentées ici, et vous parleront des domaines
qui leur semblent se prêter à d'autres efforts conjoints.
Réadaptation des victimes
Le plus pénible legs des mines terrestres est peut-être le nombre des handicapés
ou, devrais-je dire, des « survivants ». Nombre de ces personnes, blessées dans
leur enfance, ont encore la plus grande partie de leur vie devant elles. Et
plusieurs de ces victimes ont la possibilité de devenir, ou de redevenir, des
membres productifs de leur société. On peut faire beaucoup de choses, sans devoir
nécessairement disposer de vastes ressources, pour améliorer énormément la qualité
de leur vie. Cet aspect du problème des mines terrestres commence à peine à
recevoir l'attention qu'il mérite de la part de la communauté internationale.
Aujourd'hui, nous innovons avec cette première conférence nationale tenue au
Canada pour examiner la question.
Les ONG et les universités représentées ici aujourd'hui font depuis un certain
temps du travail utile dans ce domaine, à titre individuel et en coopération avec
des organismes gouvernementaux. Le Centre international de l'Université Queen's
pour l'avancement de la réadaptation communautaire a des programmes pour aider les
victimes de mines terrestres en Bosnie et dans d'autres pays; le Centre est appuyé
par l'ACDI à titre de centre canadien d'excellence.
Je me rappelle avoir visité une fabrique de prothèses au Nicaragua dans les
années 80, où des victimes de mines terrestres travaillaient à la production de
prothèses. Depuis, l'ACDI s'est aussi engagée dans l'aide aux victimes de mines
terrestres en Amérique centrale. Elle a appuyé financièrement un projet de
réadaptation professionnelle au Salvador visant la réintégration de plus de
100 personnes handicapées, des victimes de la guerre pour la plupart, au marché du
travail. Et elle recherche présentement des moyens d'appuyer plus efficacement la
réadaptation en Amérique centrale et ailleurs, notamment en coopérant avec des ONG
et des universités canadiennes. Certaines ONG canadiennes ont lancé leurs propres
programmes de réadaptation. La Cambodian War Amputees Rehabilitation Society de
Calgary administre par exemple une école professionnelle au Cambodge qui aide les
victimes de mines terrestres et les autres amputés de guerre à exercer un emploi
rémunéré.
Pour les survivants de mines terrestres, la récupération après le traumatisme et
les blessures, et l'apprentissage de l'utilisation d'une prothèse ne sont qu'un
début. Leur vie sera certes difficile si leur société et leur gouvernement ne les
appuient pas et ne reconnaissent pas leur plein droit à une vie productive. La
défense de leurs droits est donc cruciale. Des ONG comme le Conseil des Canadiens
avec Déficiences et le Canadian Centre for Disability Studies (qui ont tous deux
leur siège ici à Winnipeg), et l'Organisation mondiale des personnes handicapées
(qui a été fondée à Winnipeg), mènent un travail important dans ce domaine. Ces
organisations assurent un contact avec des organisations de personnes handicapées
d'autres pays pour les aider à mieux défendre leurs intérêts. Avec les compétences
ainsi acquises, ces groupes peuvent réclamer à leurs gouvernements et à leurs
collectivités l'appui dont ils ont besoin, comme citoyens, pour mener une vie
pleine et productive.
Conclusion
Je suis fier que les Canadiens soient à l'avant-plan des efforts déployés pour
aider les victimes de mines terrestres et les populations innocentes des régions
minées. Je suis tout aussi fier du leadership assuré par le gouvernement canadien
dans la campagne internationale pour interdire complètement les mines terrestres.
Et je suis heureux que le nombre des personnes œuvrant aux mêmes fins dans
d'autres régions du monde s'accroisse chaque jour. Nous devons travailler
ensemble, en contribuant chacun selon son propre domaine d'expertise. Nous, en
tant que gouvernement national, pouvons poursuivre nos efforts dans les instances
internationales. Vous, en tant que sociétés et qu'organisations non
gouvernementales, pouvez développer et fournir les produits et services. Vous
pouvez établir les contacts à la base, et vous pouvez lancer les projets
communautaires. Les besoins sont grands. Nous devons être audacieux, et nous
attaquer aux problèmes avec énergie et enthousiasme. Nous pouvons faire une
différence. Et nous la faisons. Nous devons continuer à travailler ensemble, en
tirant pleinement avantage de l'élan que nous avons généré au Canada en vue
d'aider le monde à se débarrasser de ces armes intolérables.
Merci.