M. AXWORTHY - ALLOCUTION AU HARBOURFRONT CENTRESUR LE LANCEMENT DUPROGRAMME CULTUREL POURL'ANNÉE CANADIENNE DE L'ASIE-PACIFIQUE - TORONTO (ONTARIO)
97/8 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
AU HARBOURFRONT CENTRE
SUR LE LANCEMENT DU
PROGRAMME CULTUREL POUR
L'ANNÉE CANADIENNE DE L'ASIE-PACIFIQUE
TORONTO (Ontario)
Le 8 février 1997
Ce document est également disponible au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca
Introduction
Je suis très heureux de célébrer avec vous le Festival des arts du Nouvel an
lunaire chinois. Cet événement marque le lancement d'un programme d'activités
culturelles qui se tiendront à travers le pays dans le cadre de l'Année canadienne
de l'Asie-Pacifique. Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce
international appuiera ce programme avec un financement de 1,9 million de dollars.
Et le Harbourfront Centre, qui accueille ces festivités du Nouvel an, gérera et
coordonnera cette entreprise ambitieuse.
Pendant toute l'année 1997, Harbourfront supervisera un calendrier chargé de
spectacles, d'expositions, de colloques et d'activités similaires qui devraient
attirer plus de 2 millions de Canadiens. Les médias devraient en atteindre des
millions d'autres.
Le Canada accueille l'APEC
Le gouvernement a fait de 1997 l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique pour donner
le plus de visibilité possible à notre rôle d'hôte du mécanisme de Coopération
économique Asie-Pacifique [APEC]. Notre année à la présidence de l'APEC sera
couronnée par la réunion des dirigeants de l'APEC, à Vancouver en novembre. Elle
sera également marquée de cinq réunions des ministres de l'APEC ainsi que de
foires commerciales, de colloques sur les affaires, d'un forum des jeunes et de
nombreuses autres activités.
Les réunions ministérielles se tiendront dans diverses villes du Canada et seront
réparties sur toute l'année. Elles se concentreront sur les transports, l'énergie,
l'environnement, les petites et moyennes entreprises, les affaires étrangères et
le commerce. Nous avons choisi de mettre l'accent sur la petite et moyenne
entreprise et sur la jeunesse dans toutes les activités de l'APEC.
La culture et l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique
La composante culturelle de l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique englobera cinq
types de projets rattachés à la région Asie-Pacifique et à ses liens avec le
Canada :
les projets réalisés par des organismes communautaires canadiens puisque nous
voulons que les activités atteignent autant que possible le niveau local;
les projets réalisés par des artistes ou des organisations artistiques canadiens;
les projets concertés dans le cadre desquels des artistes canadiens et asiatiques
collaborent à la création d'une oeuvre originale;
les prestations et les présentations visuelles traditionnelles et contemporaines
parrainées par nos partenaires de la région; et
les projets collectifs qui rassemblent des artistes ou les oeuvres d'artistes
d'au moins trois économies de la région Asie-Pacifique.
Afin d'aider le Harbourfront Centre à développer ce programme, nous avons établi,
dans chaque province, des conseils consultatifs régionaux composés de bénévoles
actifs au sein d'organisations culturelles et ethnoculturelles de leur
collectivité. Ces conseils garantiront un processus de sélection de projets
transparent et décentralisé appelant la participation des intervenants locaux.
Pris ensemble, ces projets composent une initiative culturelle spéciale et ciblée
qui sensibilisera davantage les Canadiens aux liens qui nous unissent à l'Asie-Pacifique. Mon collègue Raymond Chan, secrétaire d'État (Asie-Pacifique), se
trouve d'ailleurs à Vancouver aujourd'hui pour célébrer le Nouvel an lunaire et
pour lancer la composante culturelle de l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique.
Notre but est d'exposer largement les Canadiens à la diversité de la région Asie-Pacifique, et d'encourager la multiplication des échanges interculturels. Il sera
particulièrement important de retenir l'imagination des jeunes Canadiens si nous
voulons bâtir et maintenir de nouveaux partenariats dans la région.
L'Année canadienne de l'Asie-Pacifique vise aussi la recherche de possibilités
d'emploi et de croissance. Les activités sont planifiées de façon à aider les
entreprises canadiennes à ouvrir de nouveaux marchés dans cette région qui connaît
la plus forte croissance au monde.
Toutes ces activités mettront en valeur l'importante contribution que plus de
2 millions de Canadiens d'ascendance asiatique ont apportée à notre pays. En
faisant profiter nos relations avec les économies de la région de leur empathie et
de leur expérience, ces nouveaux Canadiens peuvent explorer nombre de débouchés
prometteurs dans leurs pays d'origine. De par leurs aptitudes linguistiques et
culturelles et leur connaissance des marchés, les Canadiens d'ascendance asiatique
sont un atout précieux pour le Canada.
En fait, nombre des activités communautaires que j'ai mentionnées sont organisées
par des groupes de Canadiens d'origine asiatique. Ici à Toronto, par exemple, nous
financerons deux activités communautaires qui se tiendront en février :
une exposition d'arts visuels organisée par la Toronto Vietnamese Association; et
une série de spectacles de danse indienne exécutés par Menakka Thakkar, un expert
de la danse contemporaine et traditionnelle.
Le mécanisme de l'APEC et l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique souligneront la
dimension internationale globale du Canada à titre de grand intervenant dans cette
région immensément importante. Ils aideront les Canadiens à réfléchir aux
dimensions Asie-Pacifique de leur pays. Et ils montreront les capacités, les
valeurs et la diversité canadiennes aux dirigeants asiatiques.
J'ai confiance que le legs de 1997 favorisera à long terme :
le maintien et le renforcement de la participation canadienne aux affaires de la
région Asie-Pacifique; et
l'émergence d'une véritable conscientisation aux affaires du Pacifique dans
toutes les régions du Canada.
Les dimensions internationales de la culture
Pourquoi mettre tant d'insistance sur la culture dans les activités de cette
année? Parce que les activités culturelles ne sont pas qu'un accessoire ou qu'un
ajout après coup; elles sont essentielles pour rehausser l'image du Canada dans la
région Asie-Pacifique et ailleurs. Comme l'affirme l'auteur John Ralston, l'image
que le Canada projette à l'étranger est essentiellement liée à sa culture. C'est
vraiment notre image à nous. C'est ce qu'est le Canada dans l'imagination du reste
du monde.
On a beaucoup discuté dernièrement des moyens les plus efficaces de préserver, de
protéger et de promouvoir la culture canadienne. Comme l'a dit mon collègue Art
Eggleton, ministre du Commerce international, la question n'est pas de savoir s'il
faut soutenir la culture canadienne, mais plutôt comment le faire le mieux. C'est
un débat opportun et nécessaire. À l'ère de la mondialisation économique et des
communications électroniques, qui rendent les frontières de moins en moins
importantes, nous devons trouver de nouvelles façons de réaliser nos objectifs
culturels traditionnels.
L'un des éléments cruciaux de toute nouvelle approche est la façon dont nous
collaborons pour promouvoir et développer les dimensions internationales de la
culture canadienne. C'est important non seulement pour projeter une image du
Canada à l'étranger, mais aussi pour avantager la culture canadienne lorsque nos
artistes se font connaître sur la scène internationale. Étant donné l'auditoire
relativement petit qu'offre le Canada, nos artistes doivent avoir accès au marché
international pour survivre et s'épanouir. Puisque nous sommes de plus en plus
obligés de partager nos marchés culturels intérieurs avec les importations, nous
devons garantir un accès aux produits culturels canadiens sur les marchés
étrangers. C'est, après tout, une partie importante de notre économie. Plus de
Canadiens sont maintenant employés dans le secteur culturel que dans
l'agriculture, par exemple, ou que dans le transport ou la construction.
La diplomatie culturelle
En tant que ministre, je veux que le ministère des Affaires étrangères et du
Commerce international trouve une nouvelle façon de développer cette dimension
internationale de la culture canadienne. Nous accentuons, de diverses façons, le
profil du Canada et des artistes canadiens à l'étranger.
Nous mettons en vedette la culture canadienne dans nos ambassades à l'étranger. Le
mois dernier, le premier ministre a inauguré le Centre culturel canadien rénové à
Paris. Le Centre a été physiquement réaménagé, mais on a aussi repensé ses
fonctions et son but. En plus de maintenir une présence traditionnelle « réelle »
à l'étranger en présentant des spectacles, des expositions d'art et des auteurs
canadiens, le Centre fera la promotion du Canada par le « virtuel », c'est-à-dire
par le biais des médias électroniques.
Nos remarquables installations culturelles de Tokyo et de Washington servent aussi
de cadre pour faire valoir un vaste éventail de produits culturels canadiens. Nous
réaménageons actuellement nos installations culturelles à la Maison du Canada, à
Londres. Nous envisageons aussi des moyens de mettre en valeur la culture
canadienne à notre nouvelle ambassade à Berlin.
Ici au Canada, nous élaborons une stratégie d'information internationale sur le
Canada. Elle amènera le gouvernement et le secteur privé à faire front commun pour
rehausser le profil international du Canada dans un monde de plus en plus câblé.
Le gouvernement doit travailler avec les auteurs, producteurs, cinéastes et autres
intervenants pour trouver de nouvelles manières de diffuser idées et
renseignements à l'étranger. Comme Anne Medina l'a affirmé dans un article récent
: « Il est temps pour nous de construire le troisième pilier de la politique
étrangère; il est temps, parce que la culture et l'information sont nos moyens de
" défense " les plus nouveaux et les plus efficaces. De plus, nous avons accumulé
depuis une décennie un puissant arsenal. Il est temps d'en faire étalage devant le
monde entier. »
Nous continuons à défendre et à promouvoir la culture canadienne dans nos
relations tant bilatérales que multilatérales. Un de nos principaux instruments
est le programme des relations culturelles internationales, qui assure un soutien
par l'entremise de nos ambassades et met une aide financière à la disposition
d'interprètes, d'artistes visuels, d'auteurs et de cinéastes canadiens pour leur
permettre de présenter leurs oeuvres à l'étranger.
Malgré les vastes réductions opérées dans les budgets ministériels à la suite de
l'examen des programmes, le financement de base de ce programme n'a pas été
touché. Notre niveau global de soutien financier à l'intention des artistes
canadiens est inchangé. En même temps, nous avons exploré des manières d'optimiser
les fonds disponibles. À l'issue d'un examen approfondi, nous avons renouvelé et
révisé notre politique sur les subventions.
Permettez-moi de vous donner un aperçu des nouvelles lignes directrices en matière
de financement que j'ai annoncées récemment et qui resserront le lien entre les
activités culturelles et les objectifs généraux de notre politique étrangère. Les
nouvelles lignes directrices visent à manifester à l'étranger toute la diversité
régionale et culturelle du Canada. Elles soulignent également la nécessité
d'offrir des possibilités aux artistes autochtones et aux jeunes. Les demandes
d'aide financière seront évaluées en fonction de leur pertinence par rapport aux
objectifs de la politique étrangère du Canada, de leur valeur artistique et de
leur rentabilité.
Nous voulons également encourager le partenariat avec le secteur privé. Voici un
exemple. L'an dernier, à Sao Paulo, au Brésil, nous avons réussi, grâce à un
financement de 25 000 $, à obtenir que le secteur privé fasse des dons de quelque
2 millions de dollars. Ces fonds ont servi à monter une des plus grandes
manifestations culturelles canadiennes jamais organisées à l'étranger.
Un élément important de notre démarche nouvelle consistera à affecter des
ressources à des événements ou thèmes particuliers. Nous aurons plutôt recours à
des projets à grand impact, comportant parfois une série de manifestations, pour
souligner de manière cohérente et intégrée des thèmes ou régions prioritaires. Le
volet culturel de l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique est un excellent exemple
de cette nouvelle sorte de projets spéciaux. En ciblant ainsi nos ressources, nous
ferons en sorte que nos subventions à des activités culturelles internationales
contribuent aux objectifs internationaux du Canada, qui incluent entre autres le
resserrement de nos liens avec la région Asie-Pacifique.
De la même manière, nous axerons nos démarches de façon à ce qu'elles aient le
plus d'impact possible en Europe et dans les Amériques. Le Canada fera par exemple
bien sentir sa présence au festival qui se déroulera toute l'année à
Thessalonique, en Grèce, désignée Capitale culturelle d'Europe pour 1997. Grâce à
l'appui du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, et du
secteur privé, l'ensemble de percussion Nexus de Toronto, l'orchestre baroque
Tafelmusik, le groupe Dancemakers, le Royal Winnipeg Ballet et la troupe LaLaLa
Human Steps de Montréal se produiront tous à Thessalonique. Le gouvernement
prévoit aussi un programme culturel pour les Jeux panaméricains qui auront lieu à
Winnipeg en 1999 afin de mettre en évidence notre présence culturelle dans les
Amériques.
Nouvelle, cette approche représente aussi un projet en cours. Nous continuerons à
donner à toutes nos activités culturelles une forte orientation internationale.
Nous voulons sensibiliser le monde entier au Canada et le lui faire apprécier dans
cet univers sans frontières, aux communications instantanées et au
multiculturalisme mondial qui nous attend au prochain millénaire. Le volet
culturel de l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique n'est-il pas le meilleur
exemple de ce mariage entre la culture et la politique étrangère, entre les
priorités nationales et internationales?
Conclusion
Notre culture est une des plus grandes contributions du Canada au monde. Elle aide
à expliquer les valeurs du Canada et à souligner notre force et nos qualités de
peuple créatif et diversifié à un auditoire international.
Vous constituez un élément important de la richesse et de la diversité qui
permettent au Canada de se démarquer et qui se sont révélées propices à la
manifestation d'une vie culturelle florissante. J'ose espérer que vous
participerez tous au vaste éventail d'activités culturelles prévues pour l'Année
de l'Asie-Pacifique. À l'occasion du Nouvel an lunaire, je vous transmets mes
meilleurs voeux pour cette année du boeuf.
Gong-hey fat-choy!