M. KILGOUR - ALLOCUTION À LA CÉRÉMONIE DE CLÔTURE DE L'ASSEMBLÉE DEL'ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS MODÈLE - EDMONTON (ALBERTA)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE DAVID KILGOUR,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (AMÉRIQUE LATINE ET AFRIQUE),
À LA CÉRÉMONIE DE CLÔTURE
DE L'ASSEMBLÉE DE
L'ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS MODÈLE
EDMONTON (Alberta)
Le 31 mars 2000
C'est pour moi un grand honneur d'être parmi vous en cette occasion très spéciale.
Très spéciale, car c'est Edmonton qui a accueilli la 20e assemblée ordinaire de l'Organisation des États
américains modèle. Nous avons créé un précédent pour que de telles réunions se tiennent dans différents
pays de notre hémisphère.
Esta es la primera sesion del siglo 21.
L'Université de l'Alberta et les commanditaires ont fait un excellent travail et, sans le soutien du président Rod
Fraser, nous ne serions tout simplement pas ici. Les professeurs et les étudiants ont apporté une incroyable
contribution à la logistique de l'Organisation des États américains modèle. Permettez-moi de mentionner deux
personnes spéciales : le professeur Juris Lejnieks, de la faculté de science politique, et Marcie Brulotte, du
Bureau du président, auxquels je demanderais de bien vouloir transmettre nos vifs remerciements au reste de
leur équipe.
Nos remerciements vont également à l'OEA [Organisation des États américains] à Washington, qui nous a fait
partager sa vaste expérience de l'organisation de l'OEA modèle. J'espère qu'elle envisagera de répéter cette
expérience hors de Washington. La contribution de Mme Nancy Irigoyen a été particulièrement appréciée.
Je tiens aussi à remercier, enfin et surtout, certains hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et
du Commerce international qui, sous la direction d'Abbie Dann, ont soutenu le projet, non seulement en
trouvant des fonds en vue de compléter les efforts des commanditaires, mais encore en s'assurant que les
médias, tant ici, au Canada, que dans l'hémisphère, étaient au courant de la bonne nouvelle que représentent
vos réunions ici.
Merci à tous pour un aussi bon travail!
Au dire de tous, vous avez pris part à une OEA modèle passionnante. Les participants me disent que «
quelque chose de tout à fait unique s'est produit à Edmonton ».
Je sais que l'Université de l'Alberta est très enthousiaste à l'égard des perspectives et des attentes qui se sont
dégagées de vos débats sur diverses questions relatives aux Amériques.
L'un des points saillants de cette semaine a été le discours très édifiant du ministre des Affaires étrangères du
Salvador sur le développement de la démocratie dans ce pays.
Parmi de nombreuses résolutions, s'en trouve une voulant que les jeunes dirigeants des Amériques créent un
forum où étudier les principales questions auxquelles se trouvent confrontées les Amériques. Je crois
comprendre qu'elle sera votée après la cérémonie de clôture. L'idée de canaliser l'énergie et la créativité des
jeunes dans les Amériques est excellente.
À votre retour dans vos universités respectives, vous partagerez les expériences acquises ici, à Edmonton.
Vous pourrez, à titre individuel, contribuer au développement de la démocratie autour de vous.
Comme l'a dit le philosophe politique Edmond Burke, il y a 250 ans : « Il n'y a pas de plus grande erreur que de
rester passif sous prétexte que notre capacité d'action est limitée. » Mais, peut-être vous sentirez-vous plus
proche de cette autre citation : « Si vous pensez être trop petit pour être efficace, c'est que vous ne vous êtes
jamais trouvé au lit avec un moustique. »
Vous avez étudié ici diverses questions, qui sont également importantes pour le gouvernement du Canada et
pour son programme de sécurité humaine. Nous espérons les aborder lors de l'Assemblée générale de l'OEA,
à Windsor, en Ontario, au mois de juin.
Permettez-moi d'en donner un bref énoncé :
1. La ministre de Avila, du Salvador, a lancé un vigoureux appel en faveur de la poursuite de nos efforts, par le
biais de la Commission interaméricaine des femmes pour promouvoir une plus grande inclusion du sexe
majoritaire dans toutes les entreprises de la société. J'ai pu être témoin du taux d'approbation élevé que son
appel a recueilli de votre part.
2. Vous pouvez aussi envisager l'inclusion croissante des populations autochtones par la protection et la
promotion des droits de la personne; par la participation de ces populations à nos économies. Le Canada
présentera des recommandations pour le renforcement de l'Institut indianiste interaméricain.
3. Le développement durable restera toujours l'une des priorités du Canada. Les gens ont besoin d'emplois.
Ce n'est qu'en gagnant un revenu qu'ils peuvent assurer des services essentiels tels que l'éducation et la
santé.
4. Notre lutte contre les drogues illicites doit se poursuivre. Le Canada a contribué à la création du Mécanisme
multilatéral d'évaluation (MME) afin de mesurer les réalisations des pays membres dans le cadre de la lutte
contre la production, la distribution, la consommation de drogues illicites et le blanchiment d'argent.
5. En ce qui concerne le commerce et l'intégration, le Canada a été choisi, à la Réunion des ministres du
Commerce qui a eu lieu au Costa Rica au mois de mars 1998, pour présider les 18 premiers mois des
négociations sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). Le Canada a dirigé le Comité des
négociations commerciales des négociateurs en chef et a organisé la Conférence ministérielle de la ZLEA à
Toronto, au mois de novembre 1999. Les négociations de la ZLEA, lancées officiellement lors du deuxième
Sommet des Amériques, qui a eu lieu au Chili en 1998, ont dégagé la possibilité de créer la plus vaste zone de
libre-échange du monde, avec 800 millions de personnes.
6. Le Canada est le deuxième donateur en termes d'importance sur le plan du renouveau institutionnel et de la
stabilité financière, fournissant 12,36 p. 100 du Fonds régulier de l'OEA. Outre cette contribution, le Canada
verse également, par le biais de l'Agence canadienne de développement international (ACDI), 2 millions de
dollars par an au Fonds volontaire de l'OEA, qui soutient les activités de développement social, économique et
culturel de l'OEA.
Le Canada s'est exprimé fermement en faveur de la responsabilité financière dans les délibérations sur le
budget de l'OEA. Il a également favorisé le renouvellement institutionnel dans un effort visant à rendre
l'Organisation plus pertinente, plus dynamique et plus apte à répondre aux réalités changeantes de la région.
Le Canada a fait pression sur les États membres pour qu'ils paient leurs quotes-parts, en proposant divers
incitatifs profitant aux États membres qui paient à temps. Bien que ces incitatifs n'aient pas tous été approuvés
par l'Assemblée générale, ils ont démontré notre détermination d'assurer une base financière stable pour
l'Organisation.
L'ensemble de ces efforts va améliorer la sécurité humaine dans notre hémisphère.
Ma génération est très encouragée par l'énergie, la créativité et l'engagement avec lesquels vous vous
préparez à relever les défis du XXIe siècle.
Il y a quelque 200 ans, une autre génération de jeunes gens décidait de construire un nouvel avenir dans les
Amériques. Vous reconnaîtrez certains de leurs noms : Artigas, Bolivar, Hidalgo, Morazan, Morelos, O'Higgins,
Petion et San Martin.
Ces chefs de file étaient inspirés par les générations antérieures de meneurs tels que Lafayette, Miranda et
Washington, dont les contributions ont profité à beaucoup d'entre nous. Ni l'OEA, ni l'OEA modèle ne
pourraient exister aujourd'hui si de tels dirigeants n'avaient pas partagé leurs visions et lancé des défis à nos
aïeux pour construire une société meilleure.
Nous oublions souvent nos origines; nous manquons de reconnaissance à l'égard de ceux qui ont sacrifié leurs
intérêts personnels -- et même leur vie -- pour rendre ce monde meilleur pour nous.
Pour beaucoup, la démocratie est encore un travail en cours de réalisation. Ce n'est pas tant le canon d'un
fusil que l'indifférence et l'apathie qui menacent la démocratie. Vous, la prochaine génération de meneurs,
devez faire preuve de diligence. Lorsqu'on appelle au courage, soyez courageux, et souvenez-vous de la
signification des mots inclusivité, respect mutuel et égalité. Ce sont là les principes qui sous-tendent nos
délibérations ici.
Une dernière suggestion : comme nous l'a rappelé le ministre des Affaires étrangères du Salvador hier, de
retour chez vous, lorsque vous poursuivrez vos carrières, ne vous attendez pas toujours au succès immédiat.
Vous affronterez parfois l'échec. Il pourrait être bon, alors, de vous souvenir de l'expérience acquise lors de
l'OEA modèle, à Edmonton, et d'envoyer un courrier électronique à l'un de vos nouveaux amis pour lui
demander conseil.
Vous pourriez aussi, dans ces moments-là, marquer une pause et penser à Abraham Lincoln et aux multiples
échecs auxquels il a fait face avant de devenir président des États-Unis d'Amérique, ou à Bolivar, qui a dû
chercher réconfort et soutien en Jamaïque et en Haïti, loin de son bien-aimé Venezuela.
Peut-être certains d'entre vous auront-ils leurs noms cités dans les livres d'histoire du XXIe siècle. Il se peut
qu'il y ait parmi nous certains des grands dirigeants de demain -- un autre Mandela, Bolivar, ou un autre chef
de file comme celui qui a pris la parole hier.
Cette génération a été dotée d'un important avantage par rapport aux meneurs du passé. Vous disposez
aujourd'hui d'un outil extraordinaire : Internet, qui vous permet de communiquer et de partager des idées avec
des personnes du monde entier -- en cliquant simplement sur la souris.
Pourtant, malgré tous les progrès technologiques et scientifiques réalisés depuis le XIXe siècle, et en particulier
au cours des 50 dernières années, il est intéressant de noter la similarité de certains des défis auxquels nous
sommes confrontés.
La démocratie, la paix, la justice, la bonne gestion, l'éducation et le bien-être social ne sont pas des objectifs
nouveaux. Obtenir et maintenir ces conditions représente une lutte permanente.
Tous ces défis sont complexes. Le monde d'aujourd'hui connaît une interdépendance croissante, des
frontières de plus en plus poreuses, et fait l'objet de menaces transnationales naissantes -- dont aucune ne
peut être traitée isolément et de manière efficace par un seul pays. Seule la collaboration de pays d'optique
commune, tels que ceux de l'hémisphère, en vue de trouver des réponses, permettra d'aboutir à un
changement important.
J'aimerais, pour conclure, vous féliciter d'avoir décidé de consacrer votre temps, votre énergie et vos
économies pour participer à cet événement important.
Ce fut un honneur pour le Canada d'accueillir cette semaine l'Assemblée de l'Organisation des États
américains modèle. Comme l'a dit notre premier ministre, le Canada est fier d'être un membre de cette « Gran
familia », et il est passionnant pour nous d'avoir la possibilité de nous joindre à nos partenaires pour étudier
des questions d'intérêt commun.
Au mois de juin prochain, le Canada sera l'hôte de l'Assemblée générale de l'OEA, pour laquelle se réuniront,
à Windsor, les dirigeants de l'hémisphère, de vos pays respectifs, pour tenir des discussions semblables aux
vôtres.
Merci de nous avoir permis d'enrichir nos connaissances sur les pays que vous représentez si bien. Grâce à
votre participation, nous sommes mieux à même de relever les défis auxquels nous sommes confrontés en tant
que société.
Je vous remercie.