M. PETTIGREW - ALLOCUTION DEVANT LE CONSEIL DE COMMERCE INTERNATIONALDU NIAGARA - BUFFALO (NEW YORK)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE S. PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT LE CONSEIL DE COMMERCE INTERNATIONAL
DU NIAGARA
BUFFALO, New York
Le 10 mai 2000
Je remercie le Conseil de commerce international du Niagara de m'avoir donné
cette occasion de vous rencontrer ce soir.
Permettez-moi d'abord de souligner le travail remarquable de préparation qu'a
accompli le comité organisateur du dîner de la Semaine du commerce
international.
Comme vous le savez, le président de ce comité, Carl Turnipseed, vient d'être
promu au poste de vice-président exécutif de la Banque de réserve fédérale de
New York. Il est toujours bon d'avoir des amis en haut lieu, et je sais que vous
ferez apprécier à cette vénérable institution la valeur inestimable du caractère
binational de cette région!
J'aimerais aussi exprimer ma reconnaissance à tous les lauréats présents ce
soir. Chacun d'entre vous a témoigné d'un engagement vigoureux à promouvoir
l'expansion du commerce non seulement entre le Canada et les États-Unis, mais
aussi sur la scène internationale. À titre de ministre du Commerce international,
je ne peux évidemment pas imaginer de travail plus important!
Je vous félicite donc ce soir pour vos réalisations.
J'aimerais en outre féliciter spécialement chacun des étudiants qui reçoivent un
prix ce soir et leur souhaiter très sincèrement de poursuivre dans la voie du
succès.
Il importe aussi, à mon avis, de mentionner que nous célébrons le 30e
anniversaire du consulat du Canada, ici, à Buffalo, et j'aimerais remercier le
consul général, Mark Romoff, ainsi que son personnel pour tout ce qu'ils ont fait
afin de promouvoir le commerce et l'investissement ainsi que l'image du Canada
dans cette ville.
Je suis très heureux d'avoir été invité à prendre part à ce dîner de la Semaine du
commerce international 2000. En reconnaissance de l'intérêt particulier que vous
portez à la question, j'ai intitulé mon allocution de ce soir « Les partenariats entre
le Canada et les États-Unis : la clé du succès sur les marchés internationaux ».
Importance de la région
On m'a rappelé ce soir comment le président Kennedy avait décrit les relations
entre le Canada et les États-Unis lorsqu'il s'était adressé au Parlement canadien
en 1961. Il avait alors déclaré : « La géographie a fait de nous des voisins,
l'histoire a fait de nous des alliés, et l'économie a fait de nous des partenaires ».
Cette proximité, cette amitié ou cette alliance ne s'expriment nulle part plus
concrètement et plus sincèrement qu'ici même, dans l'ouest de l'État de New
York. C'est ici que nous jetons un coup d'oeil par-dessus la clôture de nos jardins
respectifs, où les images des choses qui nous séparent pâlissent auprès de
celles qui nous unissent, et où nous nous considérons non pas comme des
citoyens de pays distincts, mais comme de proches amis vivant dans un plus
grand quartier.
Bien que cette réalité soit bien tangible, il demeure pourtant des choses que nous
ignorons les uns des autres. À titre d'exemple, un récent sondage mené par le
ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a révélé que
beaucoup d'Américains croient que l'économie canadienne est tributaire des
ressources, que les Canadiens demeurent des « bûcherons et des porteurs d'eau
».
Cela était peut-être vrai jadis, mais je suis certain que vous qui vivez dans cette
région connaissez très bien le dynamisme et le caractère diversifié de l'économie
canadienne, et il n'est pas surprenant que tant d'entreprises -- des deux pays --
aient envisagé de choisir cette région pour accéder au marché voisin. Rien
d'étonnant non plus à ce que tant d'artistes canadiens aient ouvert la porte du
marché américain en se produisant d'abord à Buffalo -- Diana Krall et The
Barenaked Ladies ne sont que quelques-uns des artistes canadiens qui ont
acquis une réputation internationale, se sont taillé un succès rapide et ont gagné
la faveur des admirateurs américains à Buffalo d'abord.
Mais cela ne devrait pas s'arrêter là, dans une région renommée pour la richesse
de son patrimoine culturel, qui abrite la galerie d'art Albright-Knox Art, l'institut
Chatauqua, le génie de Frank Lloyd Wright et de Frederick Law Olmsted, ainsi
que des musiciens contemporains du calibre d'Ani DiFranco. Grâce à des
règlements uniques d'immigration à la frontière, les artistes canadiens peuvent
rapidement et facilement se produire dans l'ouest de l'État de New York. Et ces
mêmes règlements, qui donnent à Buffalo et à l'ouest de l'État de New York un
avantage sur les autres régions frontalières, permettraient sans conteste de créer
des débouchés pour les entreprises.
Il n'est donc pas étonnant que le programme des Nouveaux exportateurs aux
États frontaliers (NEEF), qui aide des entreprises canadiennes à faire leur
première percée sur le marché américain, ait été lancé ici même, à Buffalo, il y a
16 ans. Et je me réjouis de voir parmi nous ce soir une délégation de quelque
18 entreprises canadiennes qui envisagent de former des partenariats dans
l'ouest de l'État de New York.
Au fil des ans, le programme NEEF a aidé plus de 12 000 sociétés à commencer à
exporter vers le marché américain. Et plus d'un tiers de ces entreprises -- en
majeure partie de nouveaux exportateurs -- ont choisi Buffalo comme point
d'entrée.
Cette région est donc véritablement le coeur et la patrie du commerce entre le
Canada et les États-Unis.
Les forces de la région
Pour l'investissement, la région de Buffalo-Niagara est parmi les plus attrayantes
de toute l'Amérique du Nord.
Cette région compte un grand nombre d'entreprises dynamiques, qui peuvent
pour la plupart compter sur des employés très instruits et dont la majeure partie
ont été formés dans les nombreuses universités de la région qui offrent un
enseignement de haute qualité.
Permettez-moi de dire simplement que les étudiants américains à la recherche
d'une formation interculturelle enrichissante ne devraient pas regarder plus loin
que le Canada. De fait, chaque année, plusieurs milliers d'étudiants américains
mettent le cap sur le Nord afin de poursuivre des études postsecondaires
abordables et de bonne qualité.
Je suis très heureux que nous disposions d'« accords charnières » qui
permettent aux étudiants étrangers d'étudier deux ans au Canada, puis deux
années aux États-Unis, et d'obtenir un diplôme de l'établissement américain.
Cette solution offre, si l'on peut dire, le meilleur des deux mondes!
La collaboration transfrontalière au sein des milieux universitaires offre
énormément de débouchés aux étudiants, aux professeurs et aux communautés.
J'invite chacun d'entre vous à s'arrêter un moment avant de partir ce soir pour
examiner le nouveau projet passionnant de portail transfrontalier élaboré par
l'Université de Toronto et l'Université de Buffalo, qui est exposé à l'entrée.
Cette région est également fière de posséder le troisième conglomérat médical en
importance de l'Amérique du Nord, qui regroupe plus de 700 entreprises dont
l'activité couvre tous les aspects du domaine médical et des sciences de la vie.
Elle offre à profusion aux Canadiens et aux Américains des possibilités de former
des alliances, de procéder à des transferts de technologies et d'effectuer des
essais cliniques. J'applaudis à l'initiative des associations médicales de l'Ontario
et de l'État de New York qui font alterner le lieu de leur rencontre annuelle de
partenariat entre Buffalo et Toronto.
En outre, je me réjouis du resserrement des liens entre Roswell Park, dont les
programmes de traitement du cancer ont acquis une renommée internationale, et
la province de l'Ontario, qui s'efforce de prodiguer aux patients atteints de cancer
des soins à l'avant-garde du progrès. Le renforcement de cette association offre
aux Canadiens et aux Américains des possibilités incroyables de former des
alliances, de procéder à des transferts de technologies et d'effectuer des essais
cliniques.
Nous disposons d'un secteur florissant de haute technologie qui bénéficie d'un
partage d'idées des deux côtés de la frontière. Il est certes encourageant
d'entendre des expressions comme la « ceinture d'octets de Buffalo », qui
témoignent de la compétence et des capacités inhérentes au secteur des
technologies de l'information dans la région. Les investissements effectués
récemment par des entreprises canadiennes de ce secteur reflètent également de
façon éloquente l'éclosion de talents dans la région de Buffalo.
Nous savons que la nature a doté cette région de l'une des merveilles du monde
-- les chutes du Niagara -- et sans débattre la question de savoir quel est le plus
beau côté (...le canadien!), il n'en demeure pas moins que le tourisme offre des
débouchés incomparables. Nous avons donc un produit fantastique à vendre. Et
en unissant nos énergies et nos efforts, nous pouvons non seulement inviter ici
des gens des quatre coins du monde, mais aussi leur offrir nos produits et
services.
Attirer les investissements dans la région
Permettez-moi d'examiner brièvement les deux variables d'une même
équation : porter le monde vers soi ou se projeter d'ici vers le monde.
Ces dernières années, le partenariat canado-américain pour la création du réseau
BorderNet a déployé beaucoup d'efforts afin de s'assurer que les investisseurs --
du Canada et des États-Unis, mais également d'ailleurs dans le monde --
perçoivent cette région pour ce qu'elle est : un marché unique, diversifié et
dynamique.
De fait, la région formée par Toronto, Hamilton, Niagara, Buffalo et Rochester
représente le quatrième plus important marché en Amérique du Nord, et c'est à ce
titre que nous devons la promouvoir. Nous souhaitons convaincre des
entreprises de s'établir à Hamilton, en leur faisant valoir que Rochester est à
proximité et, simultanément, inciter davantage de sociétés à mener leurs
opérations à Buffalo, en misant sur le fait que Toronto est tout près.
Bref, nous voulons tirer profit des possibilités extraordinaires qui nous sont
offertes, en unissant nos forces et nos efforts et en tirant parti de la vigueur de
toute la région. Les initiatives lancées dans le cadre du programme Buffalo
Niagara Enterprise (BNE) et du BorderNet, ou celles de la Niagara Economic and
Tourism Corporation, témoignent d'une volonté de percevoir la région comme un
tout, et non comme deux collectivités d'affaires en concurrence.
J'attends avec impatience la publication prochaine du plan stratégique du
programme BNE pour en savoir plus à cet égard et, d'autre part, pour voir le rôle
que le Canada est appelé à jouer.
La renaissance économique que vit la région du Niagara gagnera encore plus
d'intensité avec un autre projet emballant, celui que chapeaute le NETCORP afin
de promouvoir les activités de commercialisation et les investissements dans
l'industrie touristique. Pour ma part, je suivrai avec un vif intérêt les progrès
marqués par le BorderNet pour encourager la création d'entreprises binationales.
Les défis
Il va sans dire que, pour connaître le succès que nous espérons, nous devrons
d'abord nous assurer que notre frontière ne devienne pas une barrière. Il faut
veiller à ce qu'elle joue efficacement son rôle et tout mettre en oeuvre pour éviter
les retards et faire en sorte que les longues files d'attente qui se forment parfois
aux douanes canadiennes et américaines n'entravent pas les voies
commerciales. L'harmonisation de nos services de police et de gestion à notre
frontière est essentielle, tout comme l'est la collaboration concernant toute
menace commune surgissant de l'extérieur.
Je sais que vous n'ignorez pas l'importance de ces impératifs. Plusieurs d'entre
vous ont d'ailleurs investi beaucoup d'énergie, au fil des ans, afin de voir se
concrétiser les conditions essentielles au succès. Et je suis ravi de pouvoir
affirmer que nous avons beaucoup progressé.
Cependant, quelques défis restent à surmonter. Le débat du pont Peace en est
un, et, comme la circulation commerciale y est de plus en plus dense, il importe
que nous y trouvions rapidement une solution.
Dans le même ordre d'idées, la modification de l'article 110 de la loi américaine
sur l'immigration et les immigrants illégaux presse. Nous pourrons ensuite
poursuivre nos échanges sans qu'une partie compromette la souveraineté ou la
sécurité de l'autre.
Par ailleurs, nous accordons beaucoup d'importance à la résolution du problème
que pose, en vertu du règlement sur le commerce international des armes (ITAR),
l'accès aux biens et technologies des États-Unis dans les domaines de la défense
et de l'aérospatiale. J'ai bon espoir que nous parviendrons sous peu à une
entente mutuellement satisfaisante. Nous devons veiller au maintien de
l'infrastructure nord-américaine de l'industrie de défense.
Nous devons également porter notre attention sur le type de secteurs d'activité
dans lesquels nous participons à des échanges transfrontaliers. Il faut nous
assurer de profiter des possibilités de modernisation de l'infrastructure des
frontières et des transports que promet la loi américaine TEA-21, sur l'égalité des
industries des transports au XXIe siècle, ainsi que de celles offertes par le
Programme des travaux d'infrastructure du Canada, annoncé dans le récent
budget fédéral. La percée technologique dans le domaine des systèmes
intelligents de transport (SIT) apporte de nouvelles occasions d'échanges
frontaliers sur lesquelles nous devons absolument miser.
Cependant, parallèlement à tous ces défis, nous avons d'excellentes raisons
d'entrevoir l'avenir avec optimisme.
Les succès
Il y a quelques semaines, nos deux collectivités ont accueilli les premières
rencontres tenues dans le cadre du Partenariat Canada--États-Unis (PCEU), mis
en oeuvre par le président Clinton et le premier ministre Chrétien. Comme il se
devait, l'une de ces rencontres s'est déroulée à Niagara-on-the-Lake et l'autre a
eu lieu ici, à Buffalo.
Le PCEU atteste clairement de l'importance accordée aux questions frontalières
dans le contexte plus vaste des relations canado-américaines et témoigne d'un
engagement réciproque à s'assurer que la gestion de notre frontière soit un
modèle de coopération et d'efficacité. Né de l'Accord sur la frontière commune, le
PCEU contribuera à la promotion d'une même vision de notre frontière.
Nous nous réjouissons aussi de la récente ouverture du Centre de traitement des
véhicules commerciaux de Fort Erie, qui connaît déjà un succès formidable.
Comme vous le savez, ce centre veille à ce que toutes les formalités
administratives soient en règle avant que les camions n'empruntent le pont
Peace. Non seulement a-t-on ainsi accéléré le traitement, mais on a aussi réduit
l'encombrement routier.
Toutes ces initiatives ont un dénominateur commun : réduire les retards et
faciliter autant que possible les déplacements d'une région à l'autre de ce vaste
marché dont nous profitons. Je suis convaincu que, grâce à notre bonne volonté
et à notre travail acharné, nous verrons ces objectifs se réaliser.
Le déploiement d'un couloir atlantique est une autre initiative importante qui
mérite d'être soulignée puisqu'elle vise à relier la région à des marchés
internationaux plus vastes. À cet égard, je salue le travail inestimable réalisé par
la Ville de Buffalo et par la Niagara Economic and Tourism Corporation afin que
ce projet voie enfin le jour.
En établissant des liens avec l'Irlande, nous avons la possibilité de présenter les
atouts de cette région au vaste marché européen, de créer de nouvelles
occasions de conclure des alliances stratégiques et des coentreprises, et
d'encourager de nouveaux échanges prometteurs dans les domaines de
l'éducation, de la culture et des arts.
Les initiatives de ce genre ne seront jamais trop nombreuses. Elles ont le mérite
de promouvoir la région entière et d'attirer des investissements des quatre coins
du monde.
Ensemble à la conquête du monde
À mon avis, c'est par rapport à l'autre variable de notre équation, l'offre de nos
biens et services au monde, que nous pouvons tous jouer un rôle de premier
plan.
Vous êtes bien placés pour comprendre la valeur inestimable des relations
commerciales entre le Canada et les États-Unis. Vous savez déjà que chaque
pays est le principal partenaire commercial de l'autre et que le Canada est le
premier partenaire commercial de 40 des 50 États américains ainsi que le
deuxième en importance des 10 autres.
Toutefois, avez-vous une idée de l'importance globale du marché américain pour
le Canada? Saviez-vous que 87 p. 100 de tout ce que nous exportons aboutit ici,
aux États-Unis?
Vous pourriez sans doute vanter mieux que moi les réussites de l'Accord de libre-échange et de l'Accord de libre-échange nord-américain, comme l'augmentation
de 75 p. 100 des échanges entre nos pays durant les premiers cinq ans de même
que la croissance économique et la création d'emplois dont profitent les trois
pays.
Cependant, peut-être ignorez-vous un fait important : malgré tous les progrès
accomplis jusqu'à ce jour, nous nous engageons à peine dans la voie du succès
potentiel qui nous attend. Cela est d'autant plus vrai ici, dans la région de
Niagara-Buffalo, où il y a encore des pas de géant à franchir -- et que nous nous
devons de franchir.
En effet, même si les échanges entre l'État de New York et le Canada sont
vigoureux, cette région binationale devrait être en tête sur le plan des alliances
stratégiques et des accords bilatéraux. Nous devrions donner le ton aux
coentreprises internationales. À cet égard, je salue les efforts de la Niagara
Economic and Tourism Corporation et du programme Buffalo-Niagara Enterprise.
Les deux ont démontré un leadership à toute épreuve afin d'attirer les
investissements dans leurs collectivités respectives.
Cependant, si l'on y regarde de plus près, c'est à chacun de vous, en tant que
chefs d'entreprise dans ces collectivités, que revient le rôle de repousser les
frontières et d'accroître votre fortune, en étendant vos activités au-delà de la
frontière, voire partout dans le monde.
Seule l'imagination freinera les chances, pour les entreprises canadiennes et
américaines, de pénétrer les marchés de pays tiers. Je crois pour ma part que
nous pouvons venir à bout de presque tout en unissant nos forces.
La libéralisation du commerce
En raison de l'immense potentiel des marchés internationaux, nous devons
poursuivre la libéralisation du commerce aux quatre coins du monde. Il faut nous
assurer que, lorsque nous serons fin prêts à vendre nos biens ou nos services à
l'étranger, nous ne nous buterons pas contre des portes fermées et que nous
bénéficierons de règles équitables et de chances égales.
C'est dans cette optique que nos deux pays mènent la ronde afin de créer une
Zone de libre-échange des Amériques. Nous souhaitons ainsi rendre plus
accessibles les vastes marchés de l'Amérique latine et des Caraïbes.
C'est également dans cette optique que nous travaillons avec autant d'énergie au
sein de l'Organisation mondiale du commerce [OMC]. Comme vous le savez, les
membres de l'OMC n'ont pu arriver à une entente, lors de leur dernière rencontre
en décembre dernier, à Seattle, sur le lancement d'une nouvelle série de
négociations. Mais qu'on ne s'y méprenne pas : si la rencontre de Seattle n'a pas
donné les résultats espérés, elle n'a nullement ébranlé notre confiance, et nous
continuons de croire à la nécessité de conclure des accords commerciaux
multilatéraux fondés sur des règles et d'accroître notre présence sur les marchés
mondiaux.
À titre d'exemple, nos deux pays comptent parmi leurs grandes priorités
l'intégration de la Chine à l'OMC afin que celle-ci ouvre ses frontières aux
produits canadiens et américains. Charlene Barshefsky et moi avons consacré
beaucoup d'efforts à la réalisation de cet objectif.
En somme, nos deux pays doivent maintenir leur engagement en faveur de la
libéralisation du commerce, et ce, partout dans le monde, afin de créer de
nouveaux débouchés pour vos entreprises, de nouveaux marchés pour vos
produits et de vous récompenser de vos efforts.
Conclusion
En somme, si vous me le permettez, j'aimerais insister de nouveau sur les
possibilités inouïes que nous offre cette région. Notre défi consiste à les
concrétiser et à nous assurer que notre frontière servira nos intérêts communs
au lieu de leur nuire.
Il nous faut ouvrir nos portes au monde et l'attirer au seuil des nôtres.
Nous devons continuer de nous considérer non seulement comme des voisins et
des amis, mais aussi comme des partenaires ralliés à une même cause.
Les relations entre le Canada et les États-Unis ont toujours été privilégiées. Nous
poursuivons aujourd'hui une longue tradition, qui s'exprime dans nos projets
commerciaux communs. Je vous convie ce soir à vous joindre à nous et à
façonner l'avenir que nous nous souhaitons, un avenir dont sauront tirer parti
tant les Américains que les Canadiens.
Saisissons les occasions qui nous sont offertes et forgeons ensemble cet avenir
commun.
J'aimerais vous présenter ce soir quelques défis clairs et sans détour :
• Chaque jour, nous échangeons des produits d'une valeur de 1 milliard de
dollars américains. Et si on en doublait la valeur jusqu'à 2 milliards de dollars?
• Dans le même ordre d'idées, nos investissements transfrontaliers s'élèvent
aujourd'hui à 170 milliards de dollars. Visons plutôt des investissements de
quelque 250 milliards de dollars!
• Profitons des forces de la région dans les secteurs des technologies de
l'information et de l'environnement, des produits médicaux, de l'agroalimentaire
et des produits de plastique et de construction. Formons des alliances
transfrontalières stratégiques qui feront de nous les premiers fournisseurs de ces
produits et services en Amérique du Nord, puis dans le monde!
• Mettons nos idées en commun et imaginons une vision de la frontière canado-américaine ainsi qu'un plan pour la concrétiser. N'hésitez pas à communiquer
avec le consul général du Canada et à présenter vos suggestions constructives
sur les moyens d'atteindre l'objectif, fixé par le président américain et le premier
ministre canadien, de faire de la gestion de notre frontière un modèle de
coopération et d'efficacité.
En plus d'être souhaités par tous, ces défis ont ceci de particulier qu'ils sont
réalisables. C'est pourquoi je vous recommande fortement de miser sur les
relations transfrontalières solides et l'amitié profonde qui nous unissent pour
pouvoir ensemble véritablement joindre le geste à la parole!
Je vous remercie.