M. PETTIGREW - ALLOCUTION DEVANT UN GROUPE DE GENS D'AFFAIRES DES CANTONS DE L'EST - SHERBROOKE (QUÉBEC)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE S. PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT
UN GROUPE DE GENS D'AFFAIRES DES CANTONS DE L'EST
SHERBROOKE (Québec)
Le 26 avril 2000
C'est toujours un plaisir pour moi de revenir à Sherbrooke. Je suis heureux de m'adresser aujourd'hui aux gens
d'affaires de Sherbrooke, de Drummondville et de Granby grâce à Estrie International, le Club export des
Cantons de l'Est et la Corporation de développement international Centre-du-Québec.
Je ne suis pas le seul, comme vous le savez. Chaque saison, des dizaines de milliers de visiteurs de tous les
coins du continent viennent admirer vos paysages, profiter de vos installations de sport et goûter à votre
hospitalité.
Mais -- et c'est là un aspect moins connu -- la ville de Sherbrooke et la région des Cantons de l'Est en général
présentent aussi beaucoup d'attraits pour les investisseurs étrangers et pour les sociétés exportatrices.
C'est précisément la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui. Le 14 avril, j'ai entrepris, à Montréal, une
tournée pancanadienne pour mieux faire connaître l'importance du commerce international de même que les
services que le gouvernement du Canada offre aux exportateurs. Après Montréal, je me suis rendu à Winnipeg,
puis à Calgary et Vancouver. Je serai demain à Mississauga, en Ontario, puis je me rendrai à St. John's, Terre-Neuve, et enfin à Québec.
Les Cantons de l'Est et le commerce international
La région des Cantons de l'Est s'imposait comme l'une des destinations de cette tournée. C'est que la région,
grâce à sa position géographique stratégique et grâce surtout à l'esprit d'initiative et d'innovation de sa
population, contribue grandement au rayonnement international du Canada sur les marchés du monde.
Vous avez de bonnes raisons d'être fiers des entreprises locales qui se distinguent dans des domaines de
pointe de la nouvelle économie. Des compagnies comme
C-Mac, Astroflex, Médiatrix, Informatrix, Agrimage, Studio Explomédia et Hypershell Industries, pour n'en
nommer que quelques-unes.
Votre région est aussi bien servie par des institutions de recherche de renom, comme la Société de
microélectronique industrielle de Sherbrooke, le Centre Microtech, le Centre d'application et de recherche en
télédétection, le Groupe de recherche en informatique fondamentale et appliquée et le Centre de recherche en
information.
Vous avez aussi développé une expertise remarquable dans les domaines de la technologie environnementale
et de la biomédecine.
Le dynamisme des Cantons de l'Est sera d'ailleurs brillamment illustré en juin prochain à l'occasion de
Futurallia, forum de jumelage d'entreprises fondé en France, qui suscitera, ici même à Sherbrooke, 6 000
rencontres d'affaires privées entre des PME de la région et de plus de 25 pays.
Vous avez su tirer profit de l'accord de libre-échange que le Canada a signé avec les États-Unis et vous avez
tissé des liens solides avec plusieurs provinces canadiennes.
Quand nous faisons du commerce international, nous exportons des biens et des services, et de plus en plus
aussi, des connaissances.
La diversité fait la force du Canada
Mais nous exportons également certaines valeurs fondamentales, une façon de voir le monde et les relations
avec les autres. J'ai toujours pensé que l'expérience du respect de la diversité, de la tolérance et de l'entraide
que nous, Canadiens, avons développée au fil de notre histoire nous sert très bien dans l'établissement de
rapports avec des pays, des sociétés et des entreprises d'ailleurs.
Votre région peut être fier de son histoire. Depuis des générations, francophones et anglophones travaillent
ensemble ici pour bâtir un monde meilleur pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour toute leur communauté.
La mondialisation, c'est essentiellement ça : des gens de cultures, d'origines différentes qui collaborent, qui
créent de nouveaux partenariats pour réussir dans une économie mondiale dictée par une concurrence de plus
en plus vive. Et en ce sens, les Cantons de l'Est ont pris le virage de la mondialisation avant bien d'autres
régions et avant bien des pays même.
RNG, Apaulo, Estrie International
Et ça réussit! Un des meilleurs exemples de réussite dans cette région du Québec, est celui de la compagnie
RNG. En effet, RNG vient de décrocher des contrats d'une valeur de 15,4 millions de dollars aux États-Unis et
au Mexique, contrats qui vont permettre à l'entreprise de rouvrir son usine de Sherbrooke et de créer dans
l'immédiat plus de 150 emplois ici dans la région, et 50 nouveaux emplois au cours des deux prochains mois.
RNG, c'est une société d'énergie canadienne qui possède 8 usines de fabrication au Canada et 34 centres de
service et de distribution au Canada et aux États-Unis.
Ce succès est une conséquence directe de l'efficacité du marché commun qui existe entre les provinces
canadiennes et qui nous permet de réussir sur des marchés étrangers. Avec l'aide du ministère des Affaires
étrangères et du Commerce international, RNG est aussi en lice pour l'obtention de contrats dont la valeur
totale pourrait dépasser les 100 millions de dollars.
Je souhaite de tout coeur que cette réussite fasse réfléchir les hommes et les femmes qui seraient tentés de
suivre ceux-là qui nous proposent d'ériger de nouvelles barrières entre le Québec et les autres membres de
l'union économique canadienne, et entre le Québec et la communauté internationale.
Ces dirigeants d'entreprise et les employés de RNG ont généré des retombées économiques régionales
durables qui sont un autre exemple que le fédéralisme canadien est aussi un puissant instrument de
développement économique.
J'aurai le plaisir de visiter plus tard aujourd'hui Les Pliages Apaulo, société qui exporte des composantes de
meubles aux États-Unis et en Europe. Cette entreprise, ainsi que la compagnie Bois Ouvrés Waterville, sont
des entreprises familiales, dont le rayonnement s'étend bien au-delà des limites de la région et des frontières
du Canada. J'en félicite la présidente de ces deux entreprises, Mme Monique Compagna, qui est avec nous ce
midi.
Mme Compagna dirige aussi Estrie International 2007, qui favorise le développement des entreprises en offrant
un guichet unique à l'exportation, principalement aux PME de moins de 300 employés.
Importance du commerce international
Depuis ma nomination comme ministre du Commercial international, en août dernier, j'ai beaucoup voyagé
pour aider à ouvrir de nouveaux marchés pour les entreprises canadiennes.
Partout où je suis allé, j'ai constaté que nos produits et nos services jouissent d'une excellente réputation. Les
gens d'affaires canadiens sont reconnus comme étant dynamiques, honnêtes et innovateurs. Et au cours des
dernières années, le gouvernement du Canada, grâce notamment aux missions d'Équipe Canada, s'est fait
connaître sur tous les continents comme un partenaire très efficace de notre secteur privé.
On sait ça dans tous les pays. Sauf peut-être au Canada! On pourrait même dire que les Canadiens font du
commerce international sans le savoir.
Peu de Canadiens, par exemple, savent que :
• Il y a sept ans, environ 30 p. 100 de notre produit intérieur brut [PIB] était lié au commerce international -- ce
qui était déjà énorme; aujourd'hui, cette proportion dépasse les 43 p. 100 -- près de la moitié de ce que nous
produisons;
• par comparaison, les États-Unis n'exportent que 11 p. 100 de leur PIB -- quatre fois moins que le Canada,
toutes proportions gardées;
• le Japon, lui, n'exporte que 15 p. 100 de son PIB -- soit proportionnellement un peu plus du tiers de notre
performance.
Près du tiers de tous les emplois au Canada dépendent du commerce international. La moitié des 162 000
emplois créés au Québec au cours des deux dernières années sont le résultat de la croissance de nos
exportations.
L'année dernière, les ventes canadiennes à l'étranger ont augmenté de près de 10 p. 100, ce qui représente
presque la moitié de la croissance de notre économie. Et la Société pour l'expansion des exportations a
annoncé la semaine dernière qu'elle prévoyait pour cette année une augmentation de 9 p. 100 de nos
exportations. Les ventes québécoises à l'étranger devraient augmenter de 8 p. 100.
Le commerce international est donc un des principaux moteurs de notre économie, et quand des entreprises
canadiennes décrochent de nouveaux contrats à l'étranger, il se crée des emplois chez nous.
Ces résultats impressionnants ne découlent pas seulement de grosses multinationales. En fait, 70 p. 100 des
sociétés exportatrices canadiennes ont un chiffre d'affaires de moins de 1 million de dollars.
Et contrairement à ce qu'on croit toujours dans certains milieux, le Canada n'exporte pas surtout des matières
premières, des richesses naturelles. En réalité, les produits de base ne représentent que 35 p. 100 de nos
ventes à l'étranger. À mesure que nous devenons une économie du savoir, nous exportons de plus en plus des
services et des compétences.
Les entreprises canadiennes sont des chefs de file mondiaux dans les secteurs des télécommunications, de
l'aérospatiale, des logiciels, des technologies environnementales, et dans bien d'autres secteurs de la nouvelle
économie. Les entreprises québécoises, en particulier, démontrent un dynamisme remarquable dans
l'exploration et le développement de nouveaux marchés étrangers.
Nous pouvons être fiers de ce que nous accomplissons dans le monde. Mais ce n'est surtout pas le moment de
nous reposer sur nos lauriers. En effet, si la mondialisation de l'économie ouvre de nouvelles possibilités, elle
apporte aussi un niveau de concurrence très élevé.
Et dans la nouvelle économie, caractérisée par le regroupement des pays et des entreprises, il devient crucial
de former de nouvelles alliances, de nouveaux partenariats.
Services offerts
Le gouvernement du Canada peut être un partenaire précieux pour les entreprises qui cherchent à s'affirmer
sur la scène mondiale. Nous ne pouvons pas prendre les décisions d'affaires ou exécuter les stratégies
commerciales qui pourraient assurer votre succès, mais nous pouvons vous ouvrir des portes partout dans le
monde.
Je sais que beaucoup d'entre vous s'intéressent par exemple aux nouveaux marchés qui s'ouvrent en Europe
de l'Ouest. Avec raison :
• après les États-Unis, l'Europe est le deuxième marché en importance pour les entreprises canadiennes. Le
continent européen accueille en effet plus de 40 p. 100 des exportations qui ne sont pas destinées aux États-Unis;
• l'Union européenne, qui compte présentement 15 pays et qui pourrait en regrouper 30 en 2010, donne accès
à une population de 370 millions de personnes et génère un produit national brut de 8,5 billions de dollars
américains;
• en 1998, les échanges entre le Canada et l'Europe représentaient 52,8 milliards de dollars -- une
augmentation de 62 p. 100 par rapport à 1993;
• entre 1993 et 1998, nos exportations vers l'Europe sont passées de 14 à 19 milliards de dollars -- une
progression de 36 p. 100;
• six des dix marchés d'exportation les plus importants pour le Canada se trouvent en Europe.
Parmi les services que nous offrons aux exportateurs et aux investisseurs, notre Service des délégués
commerciaux, qui regroupe présentement 530 employés hautement qualifiés répartis dans 130 missions à
l'étranger, est une ressource inestimable pour les entreprises canadiennes qui veulent exporter. Leur
contribution est reconnue tant par les plus grandes entreprises que par les PME.
Voici un aperçu des services qui vous sont offerts :
• évaluation du potentiel de votre marché-cible;
• liste de contacts clés;
• renseignements sur les entreprises locales;
• conseils pratiques pour vous aider à organiser un voyage dans votre marché-cible;
• description des récents développements pertinents;
• suggestions pour vous aider à résoudre des difficultés de nature commerciale.
Je vous invite fortement à vous prévaloir de ces services lorsque vous faites la prospection de marchés
étrangers.
En 1999, le Ministère a sondé plus de 2000 clients (en majorité des PME) du Service des délégués
commerciaux afin de mesurer leur degré de satisfaction et de s'assurer que nos services répondaient aux
besoins des entreprises et de leurs partenaires. La grande majorité des clients -- plus de 80 p. 100 -- se sont
dits satisfaits des services reçus de nos bureaux à l'étranger, et 89 p. 100 d'entre eux ont mentionné qu'ils
recommanderaient notre Service à un associé.
Nos clients québécois se sont d'ailleurs montrés légèrement plus satisfaits de nos services que ceux des
autres provinces canadiennes et sont un peu plus nombreux à les recommander.
Plusieurs répondants ont dit souhaiter que nous ayons davantage de délégués commerciaux sur le terrain.
Nous avons donc affecté 21 nouveaux délégués à l'étranger au cours des trois dernières années et nous allons
en embaucher au moins une dizaine d'autres d'ici l'an prochain.
Mais vous nous avez aussi indiqué les aspects que nous pourrions améliorer. Entre autres, nous devons
approfondir notre connaissance des marchés locaux afin de vous fournir des renseignements encore plus
pertinents qui vous aideront à prendre de meilleures décisions.
Vous nous avez aussi indiqué que nos agents à l'étranger doivent avoir une meilleure connaissance de vos
secteurs d'activité au Canada. Nous prenons les mesures nécessaires afin de mieux répondre à vos attentes.
Je suis d'ailleurs accompagné, aujourd'hui, de Alan Minz, qui est habituellement en poste à Londres, John
McNab, qui nous représente à Paris, Norbert Kalisch, à Berlin, Louis Poisson, à Madrid et Khawar Nasim, à
Rome.
J'ai aussi à mes côtés Sylvain Fabi, originaire de Sherbrooke, qui a déjà été en poste à Moscou et qui est
maintenant directeur adjoint de notre Service des délégués commerciaux, à Ottawa. Je vous invite à rencontrer
ces experts et à les consulter.
Le premier ministre Chrétien a aussi développé le concept d'Équipe Canada, dont les missions commerciales à
l'étranger ont permis à des compagnies canadiennes de signer des ententes et des contrats valant des
centaines de millions de dollars. Les compagnies québécoises forment en moyenne le quart de ces
délégations et j'espère que beaucoup d'entre vous en profiteront dans l'avenir.
Ces tournées sont également bénéfiques pour les institutions, comme par exemple l'Université de Sherbrooke,
qui a conclu neuf ententes lors de la mission d'Équipe Canada de 1998 en Amérique latine, lui permettant ainsi
d'offrir ses programmes de maîtrise et de doctorat dans des universités du Mexique, du Chili, de l'Argentine et
du Brésil.
J'ai également annoncé que je dirigerai ces deux prochaines années plusieurs missions commerciales à
l'étranger auxquelles je vous invite à participer. La première mission nous amènera à Melbourne et Sydney, en
Australie, entre le 30 mai et le 2 juin prochain. La deuxième vise la Russie et la troisième, l'Europe centrale, à
savoir la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Slovénie. Je compte aussi me rendre en Algérie,
au Maroc et en Espagne, puis dans la région des Andes et enfin au Moyen-Orient.
Plusieurs autres institutions gouvernementales se consacrent spécifiquement au développement de nos
exportations.
Parmi elles, la Société pour l'expansion des exportations accorde du financement aux entreprises étrangères
pour qu'elles puissent acheter des produits et des services canadiens. Nous assumons ainsi une partie du
risque que nos entreprises courent en faisant des affaires à l'étranger.
La Corporation commerciale canadienne est un autre organisme efficace qui peut aider votre entreprise à
décrocher des contrats en garantissant l'exécution de la transaction au nom du gouvernement du Canada. Ces
ententes sont conclues au profit d'un acheteur étranger qui ne connaît pas bien votre entreprise ou qui en
ignore les capacités.
Vous pouvez aussi faire appel au Centre des occasions d'affaires internationales, qui associe des perspectives
commerciales à des entreprises canadiennes.
Nous offrons une multitude de services aux exportateurs, y compris des études de marché ainsi que de
l'information sur les mécanismes de crédit, les foires commerciales et les règlements d'exportation.
Vous pouvez obtenir des détails sur les futures missions commerciales, de même que sur les nombreux
services que le gouvernement du Canada met à la disposition des exportateurs en visitant notre site Web à :
www.infoexport.gc.ca
Votre région a toutes les raisons du monde d'envisager l'avenir avec confiance. Je suis ici aujourd'hui pour
vous dire tout simplement ceci : vous pouvez compter sur moi, et vous pouvez compter sur le gouvernement du
Canada pour vous aider.
Je vous remercie.