M. PETTIGREW - ALLOCUTION AU CERCLE NATIONAL DES JOURNALISTES DU CANADA - OTTAWA (ONTARIO)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE S. PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
AU CERCLE NATIONAL DES JOURNALISTES DU CANADA
OTTAWA (Ontario)
Le 11 mai 2000
Bon après-midi à tous, et bienvenue! C'est aujourd'hui, en quelque sorte, un jour historique puisque mon
adjoint parlementaire, Bob Speller, a déposé ce matin au Parlement le premier rapport de ce qui devrait
devenir un document annuel sur le commerce international et l'investissement au Canada. Intitulé Le point sur
le commerce en l'an 2000 : premier rapport annuel sur le commerce international au Canada, ce document se
veut un outil de consultation facile.
Il s'agit d'un rapport important, dans la mesure où il démontre les succès que remporte le Canada face à la
concurrence sur la scène internationale. Malheureusement, trop peu de Canadiens se rendent compte à quel
point le Canada est concurrentiel et réussit sur les marchés du monde. C'est là une lacune que j'entends
corriger, parmi d'autres objectifs principaux, dont l'amélioration continue de notre performance déjà
remarquable.
Comme il faut s'y attendre, les rapports comme celui-ci sont, par nature, truffés de chiffres et de statistiques. Ils
parlent d'excédents et de balances, de ratios et de taux. Mais comme le disait récemment mon collègue Paul
Martin, ce sont les gens, et non les indicateurs économiques, qui forment l'étoffe des pays. Nous devons
toujours garder à l'esprit que derrière les chiffres, il y a des Canadiens, qui maintiennent des emplois,
démarrent de nouvelles entreprises et travaillent à bâtir une vie toujours meilleure pour eux-mêmes et pour
leurs enfants, tout cela grâce au commerce que fait le Canada dans le monde entier.
Disons les choses simplement : le commerce est et sera toujours avant tout une affaire de gens -- des gens
qui récoltent les fruits de leurs efforts, qui trouvent des débouchés pour leurs produits et qui ont foi en l'avenir.
La quête de nouveaux marchés et de nouvelles occasions d'affaires à l'étranger renforce la compétitivité des
entreprises qui veulent tirer parti des meilleures possibilités qui s'offrent aux quatre coins du monde.
Le commerce international touche aussi à des aspects moins tangibles de la vie au Canada. Il renforce par
exemple notre confiance devant les succès que remportent nos entreprises sur des marchés difficiles. Il
contribue également à hausser la qualité de vie des Canadiens et à multiplier les choix qui s'offrent aux
consommateurs.
Le commerce élargit par ailleurs nos frontières et nos horizons, et nous permet d'affirmer davantage notre
présence partout dans le monde, puisque nous exportons non seulement nos produits, mais aussi nos valeurs.
En 1999, le volume des exportations, toujours en hausse, est venu démontrer avec force que toutes ces
conditions favorables devraient se maintenir. Nous avons en effet brisé notre record à l'exportation pour une
huitième année consécutive. Une période de succès tout à fait remarquable qui tient d'une part aux techniques
de marketing de nos gens d'affaires et, d'autre part, à la volonté de l'ensemble des Canadiens de produire des
biens de haute qualité et de fournir des services de premier ordre.
Deux réalités sautent aux yeux lorsqu'on regarde les détails du rapport.
La première, c'est que le Canada continue d'afficher, en matière de commerce et d'investissement, des
résultats remarquables. Nos échanges commerciaux avec le reste du monde s'élèvent, chaque jour, à plus de
2,2 milliards de dollars. J'ai bien dit deux virgule deux milliards de dollars par jour! Et ce, sept jours par
semaine, 52 semaines par année.
Les quelque 36 milliards de dollars d'investissements étrangers directs effectués au Canada l'an dernier
témoignent pour leur part de l'attrait qu'exerce le Canada comme endroit pour investir, fonder une entreprise,
vivre et élever une famille.
Ce chiffre porte à 240 milliards de dollars la valeur totale de l'investissement étranger direct dans les
entreprises canadiennes. Ces 240 milliards de dollars fructifient chez nous, créant des emplois, stimulant la
recherche et le développement et apportant des débouchés pour les Canadiens d'un océan à l'autre.
La performance globale du Canada en matière de commerce international est solide et gagne en force.
Nos exportations ont augmenté de plus de 11 p. 100 en 1999, pour atteindre 410 milliards de dollars. Pour
vous situer, cela équivaut à 43 p. 100 de l'ensemble de notre PIB. Cette croissance s'opère depuis quelque
temps déjà. Ainsi, il y a 10 ans, les exportations représentaient 25 p. 100 de notre PIB. C'est dire que la part du
PIB générée par les exportations est passée de 25 p. 100 à 43 p. 100 en une décennie. À titre de
comparaison, les États-Unis exportent environ 11 p. 100 de leur PIB et le Japon, 15 p. 100.
Les retombées de cette performance pour le Canada -- où un emploi sur trois dépend des exportations -- sont
éloquentes. Les 427 000 nouveaux emplois nets créés l'an dernier par les Canadiens, soit le total d'emplois
créés le plus élevé depuis 1979, sont directement attribuables à notre succès sur les marchés mondiaux. En
fait, la majorité des 2 millions d'emplois créés depuis 1993 tiennent à l'expansion de notre commerce
international.
D'où l'importance vitale du commerce pour l'économie canadienne. Non pas parce qu'il nous permet d'aligner
des chiffres impressionnants, mais parce qu'il permet de créer des milliers d'emplois pour les Canadiens, ici
même au pays.
L'ampleur et l'importance du commerce international pour l'ensemble des Canadiens, voilà le premier point sur
lequel je mettrais l'accent.
En deuxième lieu, je retiendrais la transition radicale vers la « nouvelle économie » qui commence à se
dégager des statistiques. Cette tendance, amorcée il y a quelques années déjà, a vraiment gagné de l'ampleur
en 1999.
On peut observer cette transformation dans les différents secteurs industriels et dans l'éventail de nos
exportations. Dans le secteur des télécommunications par exemple, nos ventes d'équipements à l'étranger se
sont accrues de 11 p. 100 en 1999.
Le mouvement vers la nouvelle économie se manifeste également dans le secteur hautement sophistiqué et
concurrentiel des produits de l'automobile, où, toujours en 1999, les exportations ont fait un bond d'environ
24 p. 100.
Les exportations de services de recherche et de développement ont augmenté de 15 p. 100 par année en
moyenne entre 1993 et 1999. L'an dernier seulement, les exportations de services générant des redevances et
des droits de licences ont grimpé de 31 p. 100.
En fait, c'est dans les secteurs à forte valeur ajoutée que se concentrent maintenant les deux-tiers de nos
ventes à l'étranger.
Les entreprises canadiennes affichent résolument leur présence sur les marchés internationaux dans les
industries du savoir, et ils montrent que nous pouvons tenir tête à n'importe qui, n'importe où. Voilà un signe
annonciateur d'autres succès pour le Canada en tant que nation commerçante au sein d'une économie
moderne.
En réalité, toutes ces statistiques sont porteuses de bonnes nouvelles -- pour les Canadiens qui sont sur le
marché du travail comme pour ceux qui cherchent de l'emploi, pour les consommateurs, pour les entreprises et
pour l'avenir de notre économie.
Mais si nous avons raison d'être fiers de notre bilan commercial pour l'année 1999, nous n'avons pas pour
autant le loisir de nous reposer sur nos lauriers.
Il reste encore un potentiel énorme à exploiter, et les défis qui nous attendent sont de taille. Si nous ne
continuons pas à aller de l'avant, à imaginer de nouveaux produits, de nouveaux services et de nouvelles
façons d'aborder les marchés, nous nous ferons à coup sûr devancer par d'autres.
Outre la qualité manifeste de nos produits et services, ainsi que les compétences et la réputation de nos gens
d'affaires, l'une des clés du succès du Canada sur les marchés d'exportation réside dans la multitude
d'accords commerciaux internationaux que nous avons négociés.
Ces accords -- l'ALENA par exemple -- fonctionnent bien. Et même si les initiatives visant à étendre la portée
et à accroître le poids de l'Organisation mondiale du commerce [OMC] posent de réels défis, le gouvernement
du Canada reste fermement engagé dans cette voie.
Nous pouvons et nous devons travailler avec ardeur pour atteindre nos objectifs à l'égard de l'OMC. Il s'agit
entre autres d'accroître la transparence de l'Organisation et de nous montrer plus attentifs aux préoccupations
des pays en développement. Le volet de notre programme consacré aux questions de politique veillera en
priorité à ces deux objectifs au cours de l'année qui vient.
En plus des accords commerciaux, le gouvernement a signé des centaines d'ententes destinées à faciliter le
commerce et l'investissement -- initiatives qui vont de l'attribution de visas à l'instauration d'une double
imposition, en passant par la protection des investissements étrangers.
Ces ententes doivent elles aussi être étendues et renforcées pour soutenir, et non ralentir, les entreprises dans
leurs efforts pour faire des affaires à l'étranger et attirer des investissements au Canada.
Nous devons ainsi continuer à nous assurer que la Société pour l'expansion des exportations [SEE] a la
capacité d'offrir des mécanismes de financement novateurs permettant aux Canadiens de poursuivre leur
quête de nouveaux marchés.
Nous devons aussi continuer à investir dans nos délégués commerciaux et dans le personnel qui les entoure
dans plus de 130 postes aux quatre coins du monde. Je suis très fier de l'excellent travail accompli par nos
délégués commerciaux, qui récoltent d'ailleurs un taux de satisfaction élevé de la part des entreprises
canadiennes dans les sondages que nous menons auprès de notre clientèle.
Et dans cet esprit d'excellence qui anime depuis toujours notre équipe de délégués commerciaux, je suis
heureux d'annoncer aujourd'hui que M. John Gero assumera, dès le début de la semaine prochaine, les
fonctions de sous-ministre adjoint, Affaires internationales, et délégué commercial en chef. Fort de plus de 20
ans d'expérience dans le domaine, John a fait partie notamment de la délégation canadienne en poste à
Genève dans le cadre de l'Uruguay Round. Il a été un conseiller précieux ces derniers mois. Je tiens à le
féliciter pour sa nomination, et je lui souhaite le plus grand succès dans cet important poste, qui marque une
nouvelle étape de sa carrière dans la fonction publique.
Renforcer le système commercial international fondé sur des règles, créer une infrastructure appropriée par
des accords internationaux, appuyer la SEE et nos délégués commerciaux : voilà autant de défis de première
importance. Mais il y en a d'autres encore.
Ici même au Canada, nous devons encourager plus d'entreprises à se lancer sur les marchés étrangers ou à y
accentuer leur présence. S'il est vrai qu'une cinquantaine de grandes entreprises génèrent à elles seules une
part considérable de nos exportations, il est tout aussi vrai que la grande majorité des sociétés exportatrices
canadiennes -- environ 70 p. 100 en fait -- sont des petites entreprises qui ont un chiffre d'affaires inférieur à
1 million de dollars.
Imaginez un peu ce qui se produirait du côté de l'emploi si chacune de ces entreprises parvenait à accroître
ses exportations de 10 p. 100 et engageait ne serait-ce qu'un seul nouvel employé. C'est là un objectif
réalisable, que nous devons viser.
Les petites et moyennes entreprises d'aujourd'hui seront demain les locomotives de l'exportation. D'où la
nécessité de leur apporter dès maintenant tout l'appui possible. Il ne s'agit pas seulement de les encourager en
plus grand nombre à se lancer sur les marchés du monde, mais aussi de les aider à y réussir.
Nous devons en outre accentuer nos efforts sur les marchés émergents, car c'est là que se trouve la véritable
masse de débouchés à l'heure actuelle. Et pour en tirer parti, il faut faire sentir notre présence sans tarder.
Enfin, nous devons mieux vendre le Canada comme destination peu coûteuse pour les investisseurs. Comme
l'indique un rapport produit l'an dernier par la firme KPMG, il en coûte entre 5 et 15 p. 100 moins cher d'investir
au Canada qu'aux États-Unis dans des secteurs de haute technologie comme ceux des logiciels, de
l'électronique et des télécommunications.
Et l'avantage concurrentiel du Canada ne s'arrête pas là. Toujours selon le rapport de KPMG, les coûts de
transport au Canada sont inférieurs de 13 p. 100 à ceux des États-Unis; les coûts d'électricité sont de 24 p.
100 plus avantageux; les coûts de construction, inférieurs de 15 p. 100. Sans compter que les frais de
télécommunications et de communication par Internet sont les plus bas de tous les pays du G-7.
Dans l'ensemble, le coût des affaires au Canada représente à peine 57 p. 100 du même coût aux États-Unis,
et 59 p. 100 de ce qu'il est en Allemagne.
En combinant tous ces avantages à une main-d'oeuvre hautement qualifiée, à un régime de soins de santé
universel et à l'accès au vaste marché nord-américain, on constate que le Canada a de quoi attirer grandement
les investisseurs -- une réalité que nous devons faire valoir avec plus d'ardeur à l'étranger.
En somme, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers.
Nous devons au contraire redoubler d'ardeur pour promouvoir plus avant notre commerce international et pour
prendre appui sur nos assises déjà très solides. Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce
international et moi-même nous réjouissons à l'idée de travailler avec les Canadiens à multiplier les succès
déjà impressionnants que connaît le Canada à l'étranger.
Et c'est exactement ce que nous ferons dans l'année qui vient, j'en suis fermement convaincu.
Je vous remercie.