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<html> <head> <meta name="Generator" content="Corel WordPerfect 8"> <title>M. KILGOUR - ALLOCUTION &Agrave; LA S&Eacute;ANCE DE CL&Ocirc;TURE DU VIIE SOMMET MONDIAL DES JEUNES CHEFS D'ENTREPRISES - MANHATTAN, NEW YORK</title> </head> <body text="#000000" link="#0000ff" vlink="#551a8b" alink="#ff0000" bgcolor="#c0c0c0"> <p><font face="Arial Gras" size="+1"></font><font face="Arial Gras" size="+1"><u>SOUS R&Eacute;SERVE DE MODIFICATIONS</u></font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">NOTES POUR UNE ALLOCUTION</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">DE</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">L'HONORABLE DAVID KILGOUR,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">SECR&Eacute;TAIRE D'&Eacute;TAT (AM&Eacute;RIQUE LATINE ET AFRIQUE),</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">&Agrave; LA S&Eacute;ANCE DE CL&Ocirc;TURE DU VII<sup>e</sup>&nbsp;SOMMET MONDIAL</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">DES&nbsp;JEUNES&nbsp;CHEFS D'ENTREPRISES</font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">MANHATTAN, New York</font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">Le 1<sup>er</sup> septembre 2000</font></p> <p><font face="Arial">Lorsque votre secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral, Sujit&nbsp;Chowdury, m'a invit&eacute; &agrave; participer &agrave; cette r&eacute;union rassemblant des jeunes chefs d'entreprises de pr&egrave;s de 100&nbsp;pays, pour la plupart en d&eacute;veloppement, j'ai &eacute;t&eacute; ravi. Je vais &ecirc;tre franc avec vous&nbsp;: je crois pouvoir dire sans me tromper que, comme bien des Canadiens, un grand nombre de vos compatriotes craignent la mondialisation. Pour bien des gens, elle am&egrave;ne une d&eacute;t&eacute;rioration des valeurs sociales, des cultures et de l'environnement. J'aimerais cependant indiquer que l'enjeu principal ne consiste pas &agrave; d&eacute;terminer le bien-fond&eacute; de la mondialisation, mais &agrave; faire en sorte qu'elle se traduise par une vie plus &eacute;panouie pour de nombreuses personnes, y compris les plus d&eacute;savantag&eacute;es. La mondialisation peut &ecirc;tre un agent du bien, une force permettant de cr&eacute;er une croissance et des occasions sans pr&eacute;c&eacute;dent pour tous ceux qui y adh&egrave;rent.</font></p> <p><font face="Arial">Presque partout, la mondialisation constitue une question litigieuse sur le plan politique. Dans un r&eacute;cent article de <em>Foreign Affairs</em>, Sophie Meunier traite des sentiments antimondialisation observ&eacute;s en France. L'une des remarques les plus int&eacute;ressantes de l'auteure est en fait une citation du journal fran&ccedil;ais <em>Le&nbsp;Monde</em>&nbsp;: «&nbsp;La banni&egrave;re rouge et jaune de l'enseigne de McDonald n'est qu'une nouvelle version du drapeau des &Eacute;tats-Unis, dont l'h&eacute;g&eacute;monie commerciale menace l'agriculture et l'h&eacute;g&eacute;monie culturelle mine insidieusement les habitudes alimentaires -- manifestation sacr&eacute;e de l'identit&eacute; fran&ccedil;aise.&nbsp;» On comprend mieux pourquoi Jos&eacute;&nbsp;Bov&eacute;, l'&eacute;leveur de moutons qui a obtenu une couverture m&eacute;diatique internationale pour avoir pos&eacute; une bombe dans un McDonald en France il y a pr&egrave;s d'un an, a fait vibrer une corde sensible chez le Fran&ccedil;ais moyen.</font></p> <p><font face="Arial">Les &eacute;conomistes parlent de la mondialisation depuis des d&eacute;cennies, mais le terme lui-m&ecirc;me n'est apparu que r&eacute;cemment. De nombreuses personnes associent la mondialisation &agrave; un monde sans fronti&egrave;res. Or la r&eacute;alit&eacute; actuelle, o&ugrave; les fronti&egrave;res sont encore bien pr&eacute;sentes, est fort diff&eacute;rente. Trop souvent, la mondialisation est consid&eacute;r&eacute;e comme synonyme de capitalisme d&eacute;cha&icirc;n&eacute;, dans le cadre duquel tout entrepreneur peut obtenir des fonds partout sur la plan&egrave;te pour fabriquer n'importe quel produit et le vendre dans le monde entier. Pourtant, la mondialisation est bien plus que le ph&eacute;nom&egrave;ne de libre circulation des biens qui s'est attir&eacute; les foudres de nombreux critiques. La libre circulation des id&eacute;es, les &eacute;changes culturels et de valeurs, l'attention accrue que l'on accorde d&eacute;sormais aux questions internationales, comme les droits de la personne et la protection de l'environnement, et les perc&eacute;es technologiques qui ont rapproch&eacute; les personnes comme jamais auparavant y sont aussi attribuables.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>Avantages mondiaux</strong></font></p> <p><font face="Arial">Presque tous les &eacute;conomistes sont arriv&eacute;s &agrave; la conclusion que la grande majorit&eacute; des habitants de notre petite plan&egrave;te ont consid&eacute;rablement b&eacute;n&eacute;fici&eacute; de la croissance des march&eacute;s mondiaux et des efforts d&eacute;ploy&eacute;s dans le cadre du GATT [Accord g&eacute;n&eacute;ral sur les tarifs douaniers et le commerce] et de l'organisation qui lui a succ&eacute;d&eacute;, l'OMC [Organisation mondiale du commerce], pour maintenir l'ouverture des march&eacute;s.</font></p> <p><font face="Arial">L'expansion constante des technologies a provoqu&eacute; l'&eacute;largissement des march&eacute;s et une demande accrue pour des produits, mais aussi une concurrence plus intense. Il existe d&eacute;sormais plus de gens dont les ordinateurs sont en prise directe sur le monde et qui investissent les dollars qu'ils ont gagn&eacute;s &agrave; la sueur de leur front comme jamais auparavant. Comme l'a observ&eacute; Klaus&nbsp;Schwab, du Forum &eacute;conomique mondial de Davos&nbsp;: «&nbsp;Nous sommes pass&eacute;s d'un monde o&ugrave; le plus gros &eacute;crasait le plus petit, &agrave; un autre o&ugrave; le plus rapide terrasse le plus lent.&nbsp;» &Agrave; l'heure actuelle, plus de 1,5&nbsp;billion&nbsp;de dollars changent chaque jour de main sur les march&eacute;s mondiaux des changes, et pr&egrave;s d'un cinqui&egrave;me des biens et services produits chaque ann&eacute;e font l'objet d'&eacute;changes internationaux.</font></p> <p><font face="Arial">Les consommateurs de biens et de services de tous les pays forment, bien entendu, le premier groupe qui profite du commerce, et ce, pour diverses raisons allant de la concurrence accrue, de l'avantage compar&eacute; et des &eacute;conomies d'&eacute;chelle &agrave; l'acc&egrave;s &agrave; un plus vaste &eacute;ventail de produits et services. Cependant, certaines personnes souffriront probablement de la mondialisation ou, tout au moins, en b&eacute;n&eacute;ficieront moins que les autres. </font></p> <p><font face="Arial">Un faible degr&eacute; d'inflation est mentionn&eacute; comme l'une des cons&eacute;quences positives de la mondialisation. En effet, en raison de la concurrence accrue, les entreprises sont moins dispos&eacute;es &agrave; hausser les prix ou les salaires, &agrave; moins que des augmentations de productivit&eacute; ne le justifient. La croissance rapide de la technologie et de la productivit&eacute; pourrait &ecirc;tre un autre avantage de la mondialisation, si l'on consid&egrave;re que l'intensification de la concurrence internationale a, de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, oblig&eacute; les entreprises &agrave; innover plus rapidement depuis les ann&eacute;es&nbsp;1970.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>Tensions sociales</strong></font></p> <p><font face="Arial">Selon Dani Rodrik, de l'Universit&eacute; Harvard, il existe trois sources de tension entre les march&eacute;s mondiaux et la stabilit&eacute; sociale.</font></p> <p><font face="Arial">1. En raison de la mondialisation, il est plus facile de substituer les services rendus par de grands segments de la population active d'un pays par ceux d'un autre.</font></p> <p><font face="Arial">2. Les forces lib&eacute;r&eacute;es par le commerce peuvent &eacute;branler les normes qui r&eacute;gissent les pratiques des pays, par exemple lorsque des enfants honduriens effectuent le travail de travailleurs de la Caroline du Sud ou que l'on diminue les prestations de retraite des Fran&ccedil;ais pour satisfaire aux exigences du Trait&eacute; de Maastricht.</font></p> <p><font face="Arial">3. En raison de la mondialisation et de la pression qu'elle exerce sur la concurrence, il est plus difficile pour les gouvernements de s'acquitter de leurs fonctions&nbsp;essentielles, notamment la prestation de programmes sociaux. Depuis la Deuxi&egrave;me Guerre mondiale, ces programmes ont contribu&eacute; &agrave; maintenir la coh&eacute;sion sociale et l'appui national en faveur de la lib&eacute;ralisation. En ce qui concerne le Canada, je peux affirmer que la mondialisation n'a pas compromis notre volont&eacute; de perp&eacute;tuer des programmes sociaux solides.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>Tirer profit de la mondialisation</strong></font></p> <p><font face="Arial">Par suite de ses observations &agrave; la fois en Europe et en Asie, M.&nbsp;Rodrik a en outre conclu que les pays qui ont r&eacute;ussi &agrave; tirer profit de la mondialisation «&nbsp;[poss&egrave;dent des] gouvernements proactifs, mais dont les politiques sont en harmonie avec les march&eacute;s, ainsi qu'une couverture sociale appropri&eacute;e et ne se sont int&eacute;gr&eacute;s &agrave; l'&eacute;conomie mondiale qu'&agrave; leurs propres conditions. Cette constatation contredit en grande partie l'id&eacute;e g&eacute;n&eacute;ralement admise actuellement que la mondialisation entra&icirc;ne une r&eacute;duction de la fonction gouvernementale et le rappel &agrave; l'ordre des &Eacute;tats providence et qu'il n'existe qu'un seul mod&egrave;le (anglo-am&eacute;ricain) vers lequel il est probable que les pays vont converger&nbsp;». Il soutient &eacute;galement que ce ne sont pas les imp&ocirc;ts ou le co&ucirc;t de la main-d'œuvre qui d&eacute;terminent le lieu o&ugrave; se feront les investissements, mais la qualit&eacute; globale des institutions nationales d'une soci&eacute;t&eacute;, c'est-&agrave;-dire le respect de la primaut&eacute; du droit et des droits de la personne, la saine gestion publique, la stabilit&eacute; sociale et politique, la conformit&eacute; de l'infrastructure et la comp&eacute;tence de la main-d'œuvre.</font></p> <p><font face="Arial">La plupart des gens admettent que, &agrave; la suite de la lib&eacute;ralisation sans pr&eacute;c&eacute;dent de nombreux march&eacute;s, certaines &eacute;conomies ont connu une croissance spectaculaire. Selon l'OMC, le commerce international a doubl&eacute; depuis&nbsp;1988, atteignant 7&nbsp;billions&nbsp;de dollars am&eacute;ricains. Dans le monde entier, un nombre assez important de pays enregistrent une croissance g&eacute;n&eacute;rale rapide et, en certains cas, des taux de ch&ocirc;mage plus bas que jamais. En ce qui a trait au Canada, qui d&eacute;pend uniquement de ses exportations, puisqu'il leur destine environ 43&nbsp;p.&nbsp;100 de sa production nationale brute, j'estime que presque tous les Canadiens ont profit&eacute; de l'ouverture accrue des march&eacute;s de par le monde. </font></p> <p><font face="Arial"><strong>Conclusions des Nations Unies sur le d&eacute;veloppement humain</strong></font></p> <p><font face="Arial">De nombreuses personnes sont, &agrave; juste titre, pr&eacute;occup&eacute;es par l'incidence de la mondialisation sur les pays en d&eacute;veloppement. Prenons quelques instants pour nous pencher sur ces statistiques tir&eacute;es du <em>Rapport mondial sur le d&eacute;veloppement humain&nbsp;1999</em> produit par les Nations Unies.</font></p> <p><font face="Arial">• L'&eacute;cart de revenu entre le cinqui&egrave;me des &ecirc;tres humains vivant dans les pays les plus riches et le cinqui&egrave;me habitant les pays les plus pauvres&nbsp;a atteint 74 contre&nbsp;1 en&nbsp;1997, par rapport &agrave; 60&nbsp;contre&nbsp;1 en&nbsp;1990.</font></p> <p><font face="Arial">• &Agrave; la fin des ann&eacute;es&nbsp;1990, le cinqui&egrave;me de la population mondiale vivant dans les pays les plus riches se partage&nbsp;:&nbsp;86&nbsp;p.&nbsp;100 du PIB mondial -- contre &agrave; peine 1&nbsp;p.&nbsp;100 pour les plus pauvres; 68&nbsp;p.&nbsp;100 des investissements &eacute;trangers directs -- contre &agrave; peine 1&nbsp;p.&nbsp;100 pour les plus pauvres; 74&nbsp;p.&nbsp;100 des lignes t&eacute;l&eacute;phoniques mondiales -- contre &agrave; peine 1,5&nbsp;p.&nbsp;100 pour les plus pauvres.</font></p> <p><font face="Arial">Il est particuli&egrave;rement saisissant de constater que la somme des trois plus imposantes fortunes du monde exc&egrave;de le PIB total du groupe des pays les moins avanc&eacute;s, qui comptent 600&nbsp;millions d'habitants. Des statistiques de cette nature ont contribu&eacute; &agrave; la perception que la mondialisation ne profite qu'aux riches, au d&eacute;triment des pauvres.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>ALENA</strong></font></p> <p><font face="Arial">Le 1<sup>er</sup>&nbsp;janvier&nbsp;1994, &agrave; l'occasion de l'entr&eacute;e en vigueur de l'Accord de libre-&eacute;change nord-am&eacute;ricain [ALENA] au Canada, aux &Eacute;tats-Unis et au Mexique, de nombreuses personnes se sont montr&eacute;es septiques. Maintenant, plus de cinq ans plus tard, les chiffres parlent d'eux-m&ecirc;mes&nbsp;: le commerce de marchandises total en Am&eacute;rique du Nord a exc&eacute;d&eacute; les 752&nbsp;milliards&nbsp;de dollars en&nbsp;1998. Le commerce de marchandises du Canada avec le Mexique a doubl&eacute; pendant la m&ecirc;me p&eacute;riode, atteignant 9&nbsp;milliards&nbsp;de dollars par ann&eacute;e. Ces quatre derni&egrave;res ann&eacute;es, pr&egrave;s de 1,5&nbsp;million de nouveaux emplois ont &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;s au Mexique seulement. Depuis l'entr&eacute;e en vigueur de l'ALENA, 15&nbsp;883&nbsp;nouvelles soci&eacute;t&eacute;s exportatrices ont aussi vu le jour dans ce pays.</font></p> <p><font face="Arial">Les sceptiques craignaient aussi que l'ALENA n'entra&icirc;ne la d&eacute;gradation de l'environnement au Mexique, o&ugrave; l'on aurait pu assouplir la r&eacute;glementation en la mati&egrave;re pour tenter d'attirer les investisseurs. Le pr&eacute;sident mexicain, M.&nbsp;Ernesto&nbsp;Zedillo, a dissip&eacute; ces craintes plus t&ocirc;t cette ann&eacute;e en Suisse. Il a en effet observ&eacute; que, depuis&nbsp;1994, le Mexique a appliqu&eacute; plus strictement les normes environnementales et que, gr&acirc;ce aux nouvelles occasions d'emplois cr&eacute;&eacute;es par le commerce international, on avait pu remplacer des activit&eacute;s hautement polluantes par des activit&eacute;s sans danger pour l'environnement.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>Pays en d&eacute;veloppement</strong></font></p> <p><font face="Arial">Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, les pays de l'Afrique subsaharienne ont commenc&eacute; &agrave; sentir les avantages de la mondialisation. Quelques-uns ont m&ecirc;me enregistr&eacute; une croissance &eacute;conomique qui les a plac&eacute;s en t&ecirc;te des autres pays du monde. L'Angola, l'Ouganda et le Botswana font d&eacute;j&agrave; partie des 10 &eacute;conomies dont la croissance est la plus rapide au monde. Le FMI [Fonds mon&eacute;taire international] pr&eacute;voit que le PIB global de l'Afrique devrait progresser de 5&nbsp;p.&nbsp;100 en&nbsp;2000, ce qui constitue une am&eacute;lioration par rapport &agrave; la croissance de 3,1&nbsp;p.&nbsp;100 observ&eacute;e en&nbsp;1999.</font></p> <p><font face="Arial">Le Botswana et la R&eacute;publique de Maurice sont des exemples frappants des effets positifs de la mondialisation. Ces deux &eacute;conomies ont enregistr&eacute; une croissance exponentielle, accueillant, &agrave; leurs propres conditions, les investissements &eacute;trangers et alliant succ&egrave;s &eacute;conomique, bonne gestion publique et allocations budg&eacute;taires g&eacute;n&eacute;reuses dans les secteurs de l'&eacute;ducation et de la sant&eacute;. Le Botswana est souvent cit&eacute; comme l'une des plus grandes r&eacute;ussites du continent africain. En effet, alors qu'il faisait partie des pays les plus pauvres au monde au moment de son ind&eacute;pendance, il est, depuis&nbsp;1965, l'&eacute;conomie qui conna&icirc;t la croissance la plus rapide au monde, avec un PIB progressant au taux annuel de 13&nbsp;p.&nbsp;100. M&ecirc;me si une r&eacute;ussite de cette nature demeure l'exception et non la r&egrave;gle en Afrique, il n'existe aucune raison pour laquelle les autres &eacute;conomies ne pourraient suivre la m&ecirc;me voie et devenir de nouveaux centres d'activit&eacute; commerciale. </font></p> <p><font face="Arial"></font><font face="Arial">&Agrave; l'heure actuelle, c'est en majeure partie le foss&eacute; du savoir qui s&eacute;pare les pays d&eacute;velopp&eacute;s de ceux en d&eacute;veloppement. Dans de nombreux pays en d&eacute;veloppement, les ressources et les personnes sont abondantes, mais il existe un manque relatif d'&eacute;ducation et d'exp&eacute;rience dans les structures &eacute;conomiques, sociales et politiques qui les emp&ecirc;che de se montrer concurrentiels. En&nbsp;1998, on comptait plus de 140&nbsp;millions d'internautes, et ce nombre devrait passer &agrave; 700&nbsp;millions d'ici&nbsp;2001. Toutefois, en Asie du Sud, o&ugrave; est rassembl&eacute;e 23&nbsp;p.&nbsp;100 de la population mondiale, moins de 1&nbsp;p.&nbsp;100 des habitants utilisent Internet. En outre, seul 0,1&nbsp;p.&nbsp;100 de la population de l'Afrique subsaharienne est branch&eacute; sur Internet. </font></p> <p><font face="Arial">Gr&acirc;ce &agrave; la diffusion des id&eacute;es sur l'environnement, la d&eacute;mocratie, les droits de la personne et, m&ecirc;me, la cr&eacute;ation de richesses par l'interm&eacute;diaire de l'autoroute de l'information, de la t&eacute;l&eacute;vision ou des satellites, davantage de personnes peuvent &ecirc;tre amen&eacute;es &agrave; la table de n&eacute;gociation. D'apr&egrave;s moi, un des meilleurs effets de la mondialisation est la technologie de l'information, qui a mis l'accent sur le besoin d'&eacute;tendre la d&eacute;mocratie et de prot&eacute;ger les droits de la personne dans le monde entier. Les t&eacute;l&eacute;diffuseurs, comme la BBC World Service, TV-5 et CNN, sont les principaux v&eacute;hicules de la communication instantan&eacute;e, qui a r&eacute;volutionn&eacute; notre compr&eacute;hension du monde. Par contre, l'exportation croissante des films, de la musique et des programmes t&eacute;l&eacute;vis&eacute;s am&eacute;ricains pr&eacute;occupe de nombreuses personnes.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>O&ugrave; va la mondialisation?</strong></font></p> <p><font face="Arial">Les gens ont bien entendu subi de grands bouleversements &agrave; la suite des probl&egrave;mes financiers en Europe au d&eacute;but des ann&eacute;es&nbsp;1990, de la crise en Am&eacute;rique latine ayant d&eacute;but&eacute; au Mexique au milieu des ann&eacute;es&nbsp;1990 ainsi que de la perturbation en Asie de l'Est, dont l'onde de choc s'est propag&eacute;e en Russie et au Br&eacute;sil en 1998&nbsp;et&nbsp;en 1999. Cette instabilit&eacute; financi&egrave;re d&eacute;coule peut-&ecirc;tre du retrait soudain des capitaux de ces pays, mais il convient de pr&eacute;ciser que c'est gr&acirc;ce aux investissements mondiaux que ces pays ont connu la prosp&eacute;rit&eacute; plus t&ocirc;t et se sont remis, pour la plupart, plus rapidement que pr&eacute;vu de ces crises. D'ailleurs, celles-ci n'auraient-elles pas pu &ecirc;tre &eacute;vit&eacute;es si les organisations internationales et les gouvernements nationaux avaient mieux r&eacute;glement&eacute; les march&eacute;s financiers? </font></p> <p><font face="Arial">Les critiques de l'OMC devraient noter que le m&eacute;canisme de r&egrave;glement des diff&eacute;rends de cette organisation est bien meilleur que celui pr&eacute;vu par le GATT, qui exigeait l'accord unanime de tous ses membres, y compris le pays membre contrevenant lui-m&ecirc;me. L'OMC ne demande l'unanimit&eacute; que lorsqu'il est n&eacute;cessaire de bloquer un rapport du groupe sp&eacute;cial charg&eacute; du r&egrave;glement du diff&eacute;rend. M&ecirc;me les grands pays comme les &Eacute;tats-Unis ont cess&eacute; de r&eacute;gler les plaintes d'ordre commercial importantes &agrave; l'ext&eacute;rieur du GATT ou de l'OMC, ce qui devrait g&eacute;n&eacute;ralement b&eacute;n&eacute;ficier aux petites &eacute;conomies.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>Normes du travail et environnement</strong></font></p> <p><font face="Arial">L'OMC a &eacute;galement promis d'&eacute;liminer progressivement d'ici 10 ans l'Arrangement multifibres, qui limitait les exportations de textiles et de v&ecirc;tements des pays en d&eacute;veloppement vers les pays d&eacute;velopp&eacute;s. On a commenc&eacute; &agrave; prendre certaines mesures pour inclure l'agriculture dans le GATT, en convertissant, tout d'abord, les obstacles au march&eacute; en obstacles tarifaires, dans le but ultime de n&eacute;gocier la diminution de ceux-ci. Un accord parall&egrave;le au GATT, l'Accord g&eacute;n&eacute;ral sur le commerce des services [AGCS], vise &agrave; r&eacute;aliser dans le secteur des services ce que le GATT a fait dans celui des biens. </font></p> <p><font face="Arial">Il reste n&eacute;anmoins trois domaines sur lesquels l'OMC n'a pas &eacute;tendu son autorit&eacute; de mani&egrave;re sensible, soit les normes du travail, les droits de la personne et l'environnement. En fait, je crois savoir que l'OMC permet que l'on utilise certaines politiques commerciales, notamment les sanctions &eacute;conomiques, pour lutter contre les violations des droits de la personne. La question est toutefois plus complexe en ce qui a trait aux normes du travail. Il est &eacute;vident qu'il faut interdire l'esclavage et l'exploitation de la main-d'œuvre enfantine, mais que faut-il faire dans le cas du salaire minimum, par exemple? Si ce sont surtout les employ&eacute;s mieux pay&eacute;s des pays de l'OCDE [Organisation de coop&eacute;ration et de d&eacute;veloppement &eacute;conomiques] qui sortent perdants de l'exclusion actuelle des normes du travail de la politique commerciale de l'OMC, n'est-il pas compr&eacute;hensible que, pour les pays en d&eacute;veloppement, cette question ne semble concerner que la protection des travailleurs des pays d&eacute;velopp&eacute;s?</font></p> <p><font face="Arial">Alors, que s'est-il vraiment pass&eacute; en d&eacute;cembre dernier, lors de la R&eacute;union minist&eacute;rielle de l'OMC &agrave; Seattle? &Agrave; ma connaissance, avant le discours du pr&eacute;sident am&eacute;ricain, les &Eacute;tats-Unis et l'UE [Union europ&eacute;enne] esp&eacute;raient introduire les droits des travailleurs dans les n&eacute;gociations, mais au second plan seulement. Or, lorsque dans son discours le pr&eacute;sident&nbsp;Clinton s'est montr&eacute; ouvertement en faveur de l'utilisation de sanctions commerciales pour assurer l'application des normes du travail, les n&eacute;gociations ont d&eacute;raill&eacute; compl&egrave;tement, les dirigeants des pays en d&eacute;veloppement ayant ensuite cat&eacute;goriquement refus&eacute; de discuter de normes du travail. Je retire de ces &eacute;v&eacute;nements l'impression que les repr&eacute;sentants des pays en d&eacute;veloppement qui se trouvaient &agrave; Seattle &eacute;taient aussi m&eacute;contents que les milliers de manifestants qui se trouvaient &agrave; l'ext&eacute;rieur.</font></p> <p><font face="Arial">L'avenir demeure incertain, si l'on s'en tient aux manifestations assez r&eacute;centes qui ont eu lieu &agrave; l'occasion de la r&eacute;union du FMI et de la Banque mondiale, qui se d&eacute;roulait &agrave; Washington, D.C. Le prochain pr&eacute;sident am&eacute;ricain devra probablement obtenir du Congr&egrave;s une loi en vertu de la proc&eacute;dure acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e avant que toute nouvelle n&eacute;gociation commerciale puisse faire des progr&egrave;s notables. La participation accrue des ONG [organisations non gouvernementales] aux n&eacute;gociations commerciales pourrait aider &agrave; obtenir l'appui du public en vue de n&eacute;gociations futures. Les pays en d&eacute;veloppement devraient prendre part officiellement &agrave; la prise de d&eacute;cision au sein de l'OMC, par l'entremise, peut-&ecirc;tre, d'un comit&eacute; directeur. Ce dernier pourrait &ecirc;tre compos&eacute; de membres permanents venant des &eacute;conomies d&eacute;velopp&eacute;es et de repr&eacute;sentants permutants des petits pays ou des pays en d&eacute;veloppement.</font></p> <p><font face="Arial">Si l'on songe &agrave; l'issue qu'a connue en&nbsp;1914 la victoire de courte dur&eacute;e de l'&eacute;conomie de march&eacute; et de la d&eacute;mocratie lib&eacute;rale sur le mercantilisme et le nationalisme, les solutions de rechange &agrave; la mondialisation dirig&eacute;e pourraient s'av&eacute;rer encore plus p&eacute;nibles. Il nous faut renforcer la mondialisation actuelle au moyen de programmes sociaux, de filets de s&eacute;curit&eacute; sociale et d'investissements accrus dans l'&eacute;ducation et la formation. Nous ne pourrons impun&eacute;ment faire fi des efforts que la mondialisation exige de chacun de nous pour lui donner une l&eacute;gitimit&eacute; r&eacute;elle dans chacun de nos pays et promouvoir l'ouverture de toutes les &eacute;conomies.</font></p> <p><font face="Arial">De nombreuses personnes, avec qui j'ai discut&eacute; au Canada et ailleurs, estiment qu'&agrave; l'heure actuelle l'opposition &agrave; la mondialisation prend de l'ampleur. Si Fred&nbsp;Bergsten, de l'Institut d'&eacute;conomie internationale, voit juste en disant qu'en ce qui concerne les questions commerciales, nous pouvons soit avancer, soit tomber (la th&eacute;orie de la bicyclette), il nous reste &agrave; tous beaucoup &agrave; faire. Il est manifeste que la mondialisation est une force de grand changement et non pas un mirage &agrave; l'horizon. Gr&acirc;ce &agrave; la technologie, aux moyens de communications et &agrave; l'&eacute;conomie, la mondialisation et l'intensification de nos rapports sont in&eacute;vitables. Le temps et les distances diminuent&nbsp;: la mondialisation refl&egrave;te cette r&eacute;alit&eacute;. C'est pourquoi je m'interroge au sujet des personnes qui condamnent enti&egrave;rement la mondialisation. Les pays ne peuvent r&eacute;ussir en demeurant isol&eacute;s. Un pays pauvre qui ferme ses fronti&egrave;res &agrave; l'investissement restera probablement pauvre. Tout en &eacute;tant une menace pour le syst&egrave;me m&ecirc;me qui la soutient, la mondialisation peut en m&ecirc;me temps se faire le champion de la stabilit&eacute;, de la d&eacute;mocratie et d'un partage accru dans le monde.</font></p> <p><font face="Arial">M.&nbsp;Bergsten estime en outre que chacun de nous devrait &ecirc;tre actif dans son propre pays dans les quatre domaines suivants&nbsp;:</font></p> <p><font face="Arial">1. Il faut s'occuper avant tout de l'&eacute;ducation du public, qui exigera une meilleure analyse des cons&eacute;quences r&eacute;elles de la mondialisation, notamment de ses avantages.</font></p> <p><font face="Arial">2. Il faut admettre en toute honn&ecirc;tet&eacute; que la mondialisation se fait &agrave; un certain co&ucirc;t et au d&eacute;triment de certaines personnes. Elle entra&icirc;ne aussi la n&eacute;cessit&eacute; de cr&eacute;er, dans de nombreux pays, de meilleurs filets de s&eacute;curit&eacute; sociale ainsi que des programmes d'&eacute;ducation et de formation &agrave; l'intention des personnes qui ont subi les contrecoups de la mondialisation, directement ou indirectement. </font></p> <p><font face="Arial">3. Il faut examiner les efforts d&eacute;ploy&eacute;s pour r&eacute;former les institutions financi&egrave;res internationales en vue de pr&eacute;venir les crises. Il s'agira notamment d'approuver le contr&ocirc;le des mouvements de capitaux dans certains cas, d'am&eacute;liorer l'efficacit&eacute; des syst&egrave;mes d'avertissement rapides, de mieux coordonner les taux de change entre les grandes &eacute;conomies et de faire participer plus syst&eacute;matiquement le secteur priv&eacute; aux op&eacute;rations de sauvetage. </font></p> <p><font face="Arial">4. Il faut relancer la v&eacute;ritable lib&eacute;ralisation multilat&eacute;rale du syst&egrave;me commercial mondial, qui s'attaquera aux principales questions soulev&eacute;es par les critiques, notamment le commerce des produits alimentaires, les accords sur le travail et l'environnement.</font></p> <p><font face="Arial">En votre qualit&eacute; de chefs d'entreprises, le monde compte sur vous pour que la mondialisation profite &agrave; tous. Je vous souhaite de r&eacute;ussir dans tout ce que vous entreprendrez et je me r&eacute;jouis &agrave; l'avance &agrave; la perspective de tous vous rencontrer de nouveau, qui sait peut-&ecirc;tre au Canada?</font></p> <p><font face="Arial">Je vous remercie.</font></p> </body> </html>

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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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