M. PETTIGREW - ALLOCUTION À UN DÉJEUNER ORGANISÉ PAR LA LONDON ECONOMIC DEVELOPMENT CORPORATION - LONDON (ONTARIO)
2001/6 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À UN DÉJEUNER ORGANISÉ PAR
LA LONDON ECONOMIC DEVELOPMENT CORPORATION
LONDON (Ontario)
Le 6 mars 2001
(12 h 30 HNE)
Permettez-moi de remercier d'abord la London Economic Development Corporation d'avoir organisé cette
journée et de me donner l'occasion de vous dire quelques mots sur le commerce international avec les
Amériques. J'aimerais également remercier mon secrétaire parlementaire, Pat O'Brien, qui a insisté pour que je
prenne le temps de venir à London et qui a tellement contribué à l'organisation de cette visite, ainsi que les
membres de l'équipe du Centre de Commerce international à Toronto, qui ont participé à l'organisation en
collaboration avec la London Economic Development Corporation.
L'an dernier, j'ai promis de saisir toutes les occasions qui me sont offertes pour me rendre dans les diverses
régions du pays pour promouvoir les avantages du commerce international et pour parler de ma mission en
tant que ministre. Depuis, je suis allé dans des villes d'un océan à l'autre pour encourager les entreprises à
exporter et pour expliquer les avantages des échanges commerciaux, non seulement pour les entreprises,
mais aussi pour les citoyens canadiens. Et c'est aussi pour cela que je suis ici aujourd'hui et que je serai à
Drummondville jeudi. Je suis également ici pour parler des échanges commerciaux avec les Amériques et du
Sommet des Amériques qui aura lieu en avril, à Québec.
Quelle est donc ma mission? En tant que ministre du Commerce, je dois favoriser l'essor du commerce.
Évidemment, les gens d'affaires canadiens comprennent et partagent cette mission et font déjà en sorte
d'accroître leurs ventes à l'étranger. Et la plupart le font avec beaucoup de succès.
À mon avis, un gouvernement peut contribuer à l'expansion du commerce international de deux façons
importantes et constructives. Premièrement, par sa politique commerciale, autrement dit, en travaillant de
concert avec d'autres pays pour établir et préserver un système de commerce international stable et régi par
des règles. Deuxièmement, en faisant la promotion du commerce. Cette promotion peut prendre différentes
formes. Le gouvernement peut apporter beaucoup de visibilité aux capacités canadiennes par l'entremise des
missions d'Équipe Canada ou des missions dirigées par le ministre du Commerce, ou il peut, plus
discrètement, confier cette tâche aux centaines de délégués commerciaux en poste dans le monde entier, ce
qui est tout aussi important.
Je puis vous assurer que moi-même et mes fonctionnaires sommes actifs sur le front de la politique
commerciale et sur celui de la promotion du commerce, car les avantages de notre réussite commerciale sont
indéniables pour le Canada.
Importance du commerce pour le Canada
À l'heure actuelle, les exportations représentent 45 p. 100 de notre PIB, comparé à 25 p. 100 en 1990, ce qui
est un taux de croissance phénoménal. Cela signifie que, selon le pourcentage du PIB, nous exportons quatre
fois plus environ que les États-Unis et trois fois plus que le Japon. En fait, nous sommes de loin le pays du G7
qui exporte le plus.
Le commerce canadien ne se résume évidemment pas à nos exportations. L'an dernier, nos échanges
bilatéraux avec le reste du monde se chiffraient, en moyenne, à 2,5 milliards de dollars de produits et services
par jour.
Autrefois, le Canada exportait surtout des matières premières, des ressources naturelles. Aujourd'hui, plus des
deux tiers de nos exportations de marchandises entrent dans des catégories autres que celles des ressources,
comme les machines et l'équipement et d'autres produits à forte valeur ajoutée. En devenant une économie du
savoir, nous exportons de plus en plus nos services et nos compétences.
Le Canada excelle dans la fourniture de services clés aux entreprises modernes, comme les
télécommunications, les services financiers et les services d'ingénierie. On compte aujourd'hui des entreprises
canadiennes parmi les chefs de file mondiaux des télécommunications, de l'aérospatiale, des logiciels, de la
technologie environnementale et de nombreux autres secteurs de la nouvelle économie.
Le commerce international est le moteur de l'économie canadienne depuis près de 10 ans. Les villes
canadiennes telles que London le réalisent bien. Les entreprises et les gens de votre ville et de la région
environnante ont beaucoup bénéficié du commerce international, et on sait qu'avec votre infrastructure de
pointe et vos services de soutien, vous êtes reconnus comme un excellent emplacement d'affaires pour les
entreprises et pour l'industrie.
London compte des chefs de file incontestés dans la haute technologie, les transports, le traitement de l'eau, la
recherche médicale (en particulier, la recherche sur le diabète et les transplantations d'organes), pour ne
nommer que quelques domaines où les entreprises et les institutions de votre région connaissent un grand
succès international.
Par exemple :
- General Motors Canada, Division de la défense, dont le directeur exécutif, M. Bill Pettipas, se trouve parmi
nous aujourd'hui;
- Trojan Technologies Inc., qui emploie quelque 300 personnes et fabrique, pour la désinfection de l'eau, des
dispositifs d'éclairage ultraviolet respectueux de l'environnement. Trojan exporte plus de 90 p. 100 de sa
production;
- Le London Technology Group, qui regroupe huit jeunes entreprises et qui exporte plus de la moitié de ses
produits et services logiciels vers les États-Unis, l'Amérique latine, l'Europe et l'Asie;
- Cardinal Kitchens Limited, qui a commencé à exporter il y a cinq ans seulement et qui vend maintenant
35 p. 100 de ses armoires de cuisine dans la région de Détroit.
Les entreprises ontariennes continuent de jouer un rôle clé dans les missions commerciales d'Équipe Canada.
Ainsi, deux entreprises de la région de London, Aquamed Canada et Cyberteks Design, ont participé le mois
dernier à la mission commerciale qui s'est rendue en Chine. Aquamed a signé à Beijing un accord pour la
fabrication et la distribution de ses produits de santé uniques en Chine. Et vous avez probablement entendu
parler de Keith Peiris, le jeune président, chef de la direction et créateur principal de Cyberteks Design,
entreprise spécialisée dans la conception de sites Web, qui est à ce jour le plus jeune chef d'entreprise
participant à une mission commerciale d'Équipe Canada.
L'Université Western Ontario, une des institutions les plus anciennes et les plus prestigieuses du Canada, a
participé deux fois à des missions d'Équipe Canada. Pendant la mission commerciale de 1998, elle a signé un
accord de coopération afin de protéger et de préserver les marécages menacés de la côte ouest du Mexique.
Par ailleurs, elle a conclu des accords d'échanges avec plus de 100 établissements prestigieux dans le monde.
Toutes ces entreprises et ces institutions, et bien d'autres à leur instar, créent des emplois, bâtissent et
importent de nouvelles techniques ici, à London, et dans d'autres régions de l'Ontario.
Politique commerciale
Comme je le disais plus tôt, la politique commerciale est un élément clé de ma mission. De fait, notre réussite
économique étant liée au commerce, la prospérité continue du Canada dépend d'une économie mondiale
ouverte.
Si les avantages des efforts que nous déployons dans les négociations commerciales tardent souvent à se
manifester, ils n'en sont pas moins très importants. Quand nos entreprises vont à l'étranger, elles doivent
pouvoir compter sur des règles qui sont justes et équitables, sur des marchés ouverts et sur un accès assuré.
La libéralisation des échanges n'est pas une formule sacrée, c'est notre bien-être économique qui en dépend.
Les gens qui travaillent dans les entreprises, particulièrement les PME, de toutes les régions du Canada,
dépendent du commerce pour maintenir et améliorer leur niveau de vie. De plus, grâce au commerce, les
consommateurs canadiens et les entreprises manufacturières ont accès à un plus vaste choix de produits et
services à un meilleur prix. En d'autres mots, le commerce international est avantageux pour tous!
C'est pour cette raison que le Canada est un si fervent partisan de l'OMC [Organisation mondiale du
commerce] et c'est pourquoi nous nous efforçons, avec nos partenaires commerciaux étrangers, de lancer des
négociations commerciales élargies qui répondent aux besoins de l'économie mondiale moderne. C'est
pourquoi aussi nous avons signé des accords de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, nos
partenaires de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain], et avec Israël et le Chili.
C'est pour cette raison que nous négocions actuellement des accords de libre-échange avec le Costa Rica, et
d'autres pays d'Amérique centrale, et que nous étudions des initiatives de libre-échange similaires avec les
pays de la Communauté des Caraïbes et Singapour. C'est pourquoi, enfin, nous examinons, en consultation
avec le secteur privé, des moyens de dynamiser nos relations économiques et commerciales avec le Japon,
qui est notre deuxième partenaire commercial.
Objectif de la ZLEA - des échanges réglementés dans notre hémisphère
C'est également pour cette raison que la Zone de libre-échange des Amériques [ZLEA] est une de nos grandes
priorités. Nous voulons améliorer notre accès aux marchés latino-américains. La ZLEA offre une occasion
unique d'unir notre hémisphère comme jamais il ne l'a été auparavant. La ZLEA est un vote de confiance dans
l'avenir de la région. Il traduit la conviction que les pays qui la composent offrent des débouchés économiques
et qu'ils sont de bons partenaires pour le Canada.
Le Sommet des Amériques, qui aura lieu à Québec en avril, et où la ZLEA sera un sujet de discussion central,
permettra au Canada de renforcer son engagement dans l'hémisphère, de créer un lien entre la croissance
économique et le développement social dans l'ensemble des Amériques, et de multiplier les débouchés pour
les Canadiens dans la région dans tous les secteurs. Ensemble, les 34 pays de la ZLEA représentent une
région qui compte près de 800 millions d'habitants et qui affiche un PIB de 12 billions de dollars américains.
Le potentiel pour les exportateurs canadiens est énorme. Une fois les obstacles abattus et l'accès assuré, les
entreprises canadiennes peuvent exporter davantage sur ces nouveaux marchés, ce qui se traduira par de
nouveaux emplois et de nouvelles possibilités pour les Canadiens dans leur propre pays.
Je suis fermement convaincu que les Canadiens saisissent, plus que toute autre nation, que la prospérité et la
qualité de vie auxquelles nous aspirons pour nous et pour nos enfants, n'est pas seulement une question de
commerce. Il y a des échanges d'idées et de valeurs quand deux cultures différentes se rencontrent pour
acheter ou vendre des produits et des services. Le commerce international nous permet de faire connaître les
valeurs et les principes démocratiques des Canadiens dans le monde entier.
Faire des affaires dans les Amériques
J'ai dit que, l'an dernier, nos échanges avec le reste du monde se chiffraient quotidiennement à 2,5 milliards de
dollars. Sur ce chiffre, près de 2 milliards d'échanges se faisaient avec les États-Unis, soit le double d'avant
l'élargissement au Mexique de notre Accord de libre-échange, en 1994. Le Canada et les États-Unis sont le
premier partenaire commercial l'un de l'autre, et notre succès sur les marchés américain et mexicain nous sert
de tremplin pour le reste du monde. En l'an 2000, nous avons vendu plus aux États-Unis que tout autre pays.
Par exemple, nous avons vendu 57 p. 100 de plus aux États-Unis que le Japon.
Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA, nos échanges bilatéraux avec les États-Unis et le Mexique ont
augmenté de plus de 10 p. 100 par an. Le Mexique est à présent notre quatrième partenaire commercial.
En dehors de l'ALENA, le Canada exporte pour près de 6 milliards de dollars de produits et de services
commerciaux par an vers le reste des Amériques. Les exportations canadiennes vers l'Amérique du Sud ont
augmenté de 13 p. 100 en l'an 2000, pour dépasser les 3 milliards de dollars. Et nos exportations à destination
du Chili, de la Colombie, du Pérou et du Venezuela ont fait un bond de près de 20 p. 100. Avec un chiffre
supérieur à 1 milliard de dollars, nos exportations vers la principale économie d'Amérique du Sud, le Brésil,
sont demeurées importantes.
Le Canada continue de beaucoup investir en Amérique du Sud, notamment dans le secteur des
télécommunications et dans celui des ressources naturelles. Des accords tels que l'Accord de libre-échange
entre le Canada et le Chili, l'Accord de coopération entre le Canada et la Communauté andine sur le commerce
et l'investissement et l'Accord entre le Canada et le Mercosur sur le commerce et l'investissement ouvrent des
possibilités commerciales aux entreprises canadiennes dans toute l'Amérique du Sud.
Le gouvernement du Canada est là pour vous aider
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a notamment pour mandat de promouvoir
les produits et les services canadiens à l'étranger et de faire connaître le Canada comme un pays où il est
intéressant d'investir et de transférer de nouvelles technologies.
Le Service des délégués commerciaux compte plus de 530 spécialistes des questions commerciales dans plus
de 130 ambassades et consulats dans le monde, et ils sont là pour vous aider à profiter des débouchés
commerciaux qui s'offrent sur les marchés étrangers.
En l'an 2000, le Ministère a fait une enquête auprès d'environ 2 000 clients du service des délégués
commerciaux (surtout des PME) pour déterminer leur niveau de satisfaction et pour s'assurer que les services
rendus étaient à la hauteur des attentes. La grande majorité des répondants -- 78 p. 100 -- ont dit être soit
assez ou très satisfaits des services et près de la moitié d'entre eux ont trouvé que les services dépassaient
leurs attentes.
Cinq délégués commerciaux sont ici aujourd'hui. Ils sont venus de Détroit, de New York, de Seattle, de la
Jamaïque et du Mexique. Vous les avez entendus ce matin pendant le séminaire et vous avez aussi entendu
parler des six services de base qu'ils peuvent vous offrir, gratuitement. Je vous encourage à les rencontrer
individuellement cet après-midi.
Le site Web du Service des délégués commerciaux [http://www.infoexport.gc.ca] donne accès, par pays ou par
secteur, à 600 études de marché et au réseau complet des délégués commerciaux à l'étranger.
Le gouvernement du Canada offre beaucoup d'autres services aux exportateurs, y compris des études de
marché et des renseignements sur les mécanismes de financement, les foires et expositions, et les règles et
règlements à l'exportation. La plupart d'entre vous connaissent la Société pour l'expansion des exportations
[SEE]. Certains d'entre vous ont sans doute entendu parler de la Corporation commerciale canadienne [CCC],
qui aide les entreprises à conclure des marchés en apportant, au nom d'exportateurs canadiens, des garanties
de l'État quant à l'exécution des marchés.
Prix d'excellence à l'exportation -- Clôture des candidatures le 31 mars 2001
J'aimerais terminer en rappelant que la période de mise en candidature aux Prix d'excellence à l'exportation
canadienne pour 2001 bat son plein. Les entreprises canadiennes de tous les secteurs de l'économie qui
exportent depuis trois ans au moins sont invitées à s'inscrire à ce prestigieux programme. Les lauréats des
années passées nous ont fait savoir que le Prix les a aidés dans leurs campagnes à l'exportation.
Les lauréats de cette année recevront leur prix à l'occasion d'une cérémonie qui se déroulera parallèlement au
congrès annuel des Exportateurs et des Manufacturiers du Canada, qui aura lieu à Montréal, le 24 septembre.
La période de mise en candidature se termine le 31 mars 2001. Vous trouverez des renseignements sur le site
Web d'InfoExport dont j'ai déjà parlé.
Conclusion
En conclusion, j'aimerais rappeler que des programmes d'expansion du commerce et des politiques
commerciales modernes et tournés vers l'avenir sont indispensables au maintien et à la poursuite de notre
prospérité actuelle. Nous gagnons tous à avoir des règles commerciales internationales qui soient claires et qui
aient force exécutoire.
Je continuerai de veiller à ce que, lorsque vous cherchez à exporter, vous trouviez des portes ouvertes, des
politiques justes et des règles du jeu équitables. Et je continuerai de résister aux voix qui s'élèvent pour limiter
nos horizons en limitant la poursuite du libre-échange.
Il nous incombe à tous de faire en sorte que le Canada demeure compétitif sur un marché international en
constante évolution. Le succès nous apportera de grands avantages : la stabilité financière, une économie
diversifiée et vigoureuse et le progrès technologique.
Ensemble, nous pouvons créer un avenir qui soit attrayant pour les entreprises et pour les particuliers. Un
avenir où la société et l'économie se développent de concert. Un avenir où notre marché sera le monde et où
le Canada continuera d'être le meilleur endroit où vivre.
Je n'ai qu'un souhait : travailler avec vous à bâtir cet avenir.
Je vous remercie.