M. PETTIGREW - ALLOCUTION À UN DÉJEUNER SUR LES EXPORTATIONS VERS LES AMÉRIQUES - DRUMMONDVILLE (QUÉBEC)
2001/8 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À UN DÉJEUNER SUR LES
EXPORTATIONS VERS LES AMÉRIQUES
DRUMMONDVILLE (Québec)
Le 8 mars 2001
(12 h 25 HNE)
Permettez-moi de remercier d'abord la Corporation de développement international Centre du Québec, Fondel
Drummond et le bureau de Drummondville de Développement économique Canada d'avoir organisé cette
journée et de me donner l'occasion de vous dire quelques mots sur le commerce international avec les
Amériques.
L'an dernier, j'ai promis de profiter des jours de relâche à la Chambre des communes pour me rendre dans les
diverses régions du pays afin de promouvoir les avantages du commerce international et de parler de ma
mission en tant que ministre. Depuis, je suis allé dans des villes d'un océan à l'autre pour encourager les
entreprises à exporter et expliquer les avantages des échanges commerciaux, non seulement pour les
entreprises, mais aussi pour les Canadiens. C'est aussi pour cette raison que je suis ici aujourd'hui et que
j'étais à London mardi.
Je suis également ici pour vous parler des échanges commerciaux avec les Amériques et du Sommet des
Amériques qui aura lieu en avril, à Québec.
Vous vous demandez peut-être quelle est ma mission? En tant que ministre du Commerce international, je me
dois de favoriser l'essor du commerce international. Évidemment, des gens d'affaires canadiens comme vous
comprennent et partagent cette mission et font déjà en sorte d'accroître leurs ventes à l'étranger. Et la plupart
d'entre vous le font avec beaucoup de succès.
À mon avis, un gouvernement peut contribuer à l'expansion du commerce international de deux façons
importantes et constructives. Premièrement, par sa politique commerciale, autrement dit en travaillant de
concert avec d'autres pays pour établir et préserver un système de commerce international régi par des règles.
Deuxièmement, en faisant la promotion du commerce. Cette promotion peut prendre différentes formes. Le
gouvernement peut apporter beaucoup de visibilité aux capacités canadiennes par l'entremise des missions
d'Équipe Canada ou des missions dirigées par le ministre du Commerce. Il peut aussi, plus discrètement,
confier cette tâche aux centaines de délégués commerciaux en poste dans le monde entier.
Je puis vous assurer que moi-même et mes fonctionnaires sommes actifs sur le front de la politique
commerciale et sur celui de la promotion du commerce, car les avantages de notre réussite commerciale sont
indéniables pour le Canada.
Importance du commerce pour le Canada
À l'heure actuelle, les exportations représentent 45 p. 100 de notre PIB, comparé à 25 p. 100 en 1990, ce qui
équivaut à un taux de croissance phénoménal. Cela signifie que, selon le pourcentage du PIB, nous exportons
environ quatre fois plus que les États-Unis et trois fois plus que le Japon. En fait, nous sommes de loin le pays
du G7 qui exporte le plus.
Le commerce canadien ne se résume évidemment pas à nos exportations. L'an dernier, nos échanges
bilatéraux avec le reste du monde se chiffraient, en moyenne, à 2,5 milliards de dollars de produits et services
par jour.
Autrefois, le Canada exportait surtout des matières premières et des ressources naturelles. Aujourd'hui, plus
des deux tiers de nos exportations de marchandises entrent dans des catégories autres que celles des
ressources, comme les machines et l'équipement, et d'autres produits à forte valeur ajoutée. En devenant une
économie du savoir, nous exportons de plus en plus nos services et nos compétences.
Le Canada excelle dans la fourniture de services clés aux entreprises modernes, comme les
télécommunications, les services financiers et les services d'ingénierie. On compte aujourd'hui des entreprises
canadiennes parmi les chefs de file mondiaux des télécommunications, de l'aérospatiale, des logiciels, de la
technologie environnementale et de nombreux autres secteurs de la nouvelle économie.
Le commerce international est le moteur de l'économie canadienne depuis près de 10 ans. Les villes
canadiennes telles que Drummondville le réalisent bien. Les entreprises et les gens de votre ville et de la
région environnante ont beaucoup bénéficié du commerce international, et on sait qu'avec votre infrastructure
de pointe et vos services de soutien, vous êtes reconnus comme un excellent emplacement d'affaires pour les
entreprises et l'industrie.
Drummondville compte des entreprises florissantes dans l'industrie du métal, de la machinerie, des matériaux
composites, des plastiques, des produits forestiers et matériaux de construction, des transports, des produits
alimentaires, et de certains produits de haute technologie, pour ne nommer que quelques-unes de celles qui
connaissent un succès à l'exportation. Des entreprises telles que :
• Aliments Transgras, une entreprise de plus de 100 employés, qui exporte plus de 90 p. 100 de sa production
aux Caraïbes, en Amérique du Sud, aux États-Unis et, depuis peu, en Chine.
• SIGA Informatique 2000, une entreprise de 15 personnes qui produit des logiciels de gestion pour
agriculteurs, qui exporte aux États-Unis, en Europe et au Mexique.
• Breuvages Drummond Ltée, une autre entreprise de 15 personnes, qui a commencé à exporter de l'eau de
source, il y a à peine deux ans. On peut maintenant trouver leurs produits sur les étalages des magasins à New
York et à Chicago.
• Abrafab Inc. est une entreprise familiale dirigée par Suzanne Goupil. Abrafab est un chef de file dans le
domaine des abrasifs spécialisés pour les industries de la transformation des métaux et les industries
aéronautiques. Abrafab exporte présentement 20 p. 100 de sa production aux États-Unis.
Au cours de la mission d'Équipe Canada en Chine le mois dernier, nous avons annoncé un investissement de
la Chine dans une usine de fabrication de textiles qui sera construite à Drummondville, avec l'aide du
gouvernement du Canada, du gouvernement du Québec et de la ville de Drummondville. La valeur totale de
cet investissement est de 45 millions de dollars.
Toutes ces entreprises, et bien d'autres à leur instar, créent des emplois et bâtissent à Drummondville et dans
les autres régions du Québec.
Politique commerciale
Comme je le disais plus tôt, la politique commerciale est un élément clé de ma mission. De fait, notre réussite
économique étant liée au commerce, la prospérité continue du Canada dépend d'une économie mondiale
ouverte.
Si les avantages des efforts que nous déployons dans les négociations commerciales tardent souvent à se
manifester, ils n'en sont pas moins très importants. Quand nos entreprises vont à l'étranger, elles doivent
pouvoir compter sur des règles qui sont justes et équitables, sur des marchés ouverts et sur un accès assuré.
La libéralisation des échanges n'est pas une formule sacrée, c'est notre prospérité à long terme qui en dépend.
Les gens qui travaillent dans les entreprises, particulièrement les PME, de toutes les régions du Canada,
dépendent du bon fonctionnement du commerce international pour maintenir et améliorer leur niveau de vie.
De plus, grâce au commerce, les consommateurs canadiens et les entreprises manufacturières ont accès à un
plus vaste et à un meilleur choix de produits et services. En d'autres mots, le commerce international est
avantageux pour tous!
C'est pour cette raison que le Canada est un fervent partisan de l'OMC [Organisation mondiale du commerce]
et que nous nous efforçons, avec nos partenaires commerciaux étrangers, de lancer des négociations
commerciales élargies qui répondent aux besoins de l'économie mondiale moderne. C'est pourquoi aussi nous
avons signé des accords de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, nos partenaires de l'ALENA
[Accord de libre-échange nord-américain], et avec Israël et le Chili.
C'est pour cette raison également que nous négocions actuellement des accords de libre-échange avec le
Costa Rica et d'autres pays d'Amérique centrale, et que nous étudions des initiatives de libre-échange
similaires avec les pays de la Communauté des Caraïbes et Singapour. C'est pourquoi, enfin, nous examinons,
en consultation avec le secteur privé, des moyens de dynamiser nos relations économiques et commerciales
avec le Japon, qui est notre deuxième partenaire commercial.
Objectif de la ZLEA -- des échanges réglementés dans notre hémisphère
C'est aussi pour cette raison que la Zone de libre-échange des Amériques [ZLEA] est une de nos grandes
priorités. Nous voulons améliorer notre accès aux marchés latino-américains. La ZLEA offre une occasion
unique d'unir notre hémisphère comme jamais il ne l'a été auparavant. La ZLEA est un vote de confiance dans
l'avenir de la région. Il traduit la conviction que les pays qui la composent offrent des débouchés économiques
et qu'ils sont de bons partenaires pour le Canada.
Le Sommet des Amériques, qui aura lieu à Québec en avril, et où la ZLEA sera un sujet de discussion central,
permettra au Canada de renforcer son engagement dans l'hémisphère, de créer un lien entre la croissance
économique et le développement social, et de multiplier les débouchés pour les Canadiens dans la région dans
tous les secteurs. Ensemble, les 34 pays de la ZLEA représentent une région qui compte près de 800 millions
d'habitants et qui affiche un PIB de 12 billions de dollars américains.
Le potentiel pour les exportateurs canadiens est énorme. Une fois les obstacles abattus et l'accès assuré, les
entreprises canadiennes peuvent exporter davantage sur ces nouveaux marchés, ce qui se traduira par de
nouveaux emplois et de nouvelles possibilités pour les Canadiens dans leur propre pays.
Je suis fermement convaincu que les Canadiens saisissent, plus que toute autre nation, que la prospérité et la
qualité de vie auxquelles nous aspirons pour nous et pour nos enfants n'est pas seulement une question de
commerce. Il y a des échanges d'idées et de valeurs lorsque deux cultures différentes se rencontrent pour
acheter ou vendre des produits et des services. Le commerce international nous permet de faire connaître les
valeurs et les principes démocratiques des Canadiens dans le monde entier.
Faire des affaires dans les Amériques
J'ai dit que, l'an dernier, nos échanges avec le reste du monde se chiffraient quotidiennement à 2,5 milliards de
dollars. Sur ce chiffre, près de 2 milliards d'échanges se faisaient avec les États-Unis, soit le double d'avant
l'élargissement au Mexique de notre Accord de libre-échange, en 1994. Le Canada et les États-Unis sont le
premier partenaire commercial l'un de l'autre, et notre succès sur les marchés américain et mexicain nous sert
de tremplin pour le reste du monde. En l'an 2000, nous avons vendu plus aux États-Unis que tout autre pays.
Par exemple, nous avons vendu 57 p. 100 de plus aux États-Unis que le Japon.
Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA, nos échanges bilatéraux avec les États-Unis et le Mexique ont
augmenté de plus de 10 p. 100 par an. Le Mexique est à présent notre quatrième partenaire commercial.
En dehors de l'ALENA, le Canada exporte pour près de 6 milliards de dollars de produits et de services
commerciaux par an vers le reste des Amériques. Les exportations canadiennes vers l'Amérique du Sud ont
augmenté de 13 p. 100 en l'an 2000, dépassant les 3 milliards de dollars. Et nos exportations à destination du
Chili, de la Colombie, du Pérou et du Venezuela ont fait un bond de près de 20 p. 100. Avec un chiffre
supérieur à 1 milliard de dollars, nos exportations vers la principale économie d'Amérique du Sud, le Brésil,
sont demeurées importantes.
Le Canada continue de beaucoup investir en Amérique du Sud, notamment dans le secteur des
télécommunications et dans celui des ressources naturelles. Des accords tels que l'Accord de libre-échange
Canada-Chili, l'Accord de coopération entre le Canada et la Communauté andine sur le commerce et
l'investissement et l'Accord entre le Canada et le Mercosur sur le commerce et l'investissement ouvrent des
possibilités commerciales aux entreprises canadiennes dans toute l'Amérique du Sud.
Le gouvernement du Canada est là pour vous aider
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a notamment pour mandat de promouvoir
les produits et les services canadiens à l'étranger et de faire connaître le Canada comme un pays où il est
intéressant d'investir et de transférer de nouvelles technologies.
Le Service des délégués commerciaux compte plus de 530 spécialistes des questions commerciales dans plus
de 130 ambassades et consulats dans le monde, et ils sont là pour vous aider à profiter des débouchés
commerciaux qui s'offrent sur les marchés étrangers.
En l'an 2000, le Ministère a fait une enquête auprès d'environ 2 000 clients du service des délégués
commerciaux (surtout des PME) pour déterminer leur niveau de satisfaction et pour s'assurer que les services
rendus étaient à la hauteur des attentes. La grande majorité des répondants -- 78 p. 100 -- dit être soit assez
ou très satisfaits des services et près de la moitié d'entre eux ont trouvé que les services dépassaient leurs
attentes.
Cinq délégués commerciaux sont ici aujourd'hui. Ils sont venus vous parler de Boston, de New York, de
Seattle, du Mexique et du Chili. Vous les avez entendus ce matin pendant le colloque et vous avez aussi
entendu parler des six services de base qu'ils peuvent vous offrir, gratuitement.
Le site Web du Service des délégués commerciaux [http://www.infoexport.gc.ca] donne accès, par pays ou par
secteur, à 600 études de marché et au réseau complet des délégués commerciaux à l'étranger.
Le gouvernement du Canada offre beaucoup d'autres services aux exportateurs, y compris des
renseignements sur les mécanismes de financement, les foires et expositions, et les règles et règlements à
l'exportation. La plupart d'entre vous connaissent la Société pour l'expansion des exportations [SEE].
Certains d'entre vous ont sans doute entendu parler de la Corporation commerciale canadienne [CCC], qui
aide les entreprises à conclure des marchés en apportant, au nom d'exportateurs canadiens, des garanties de
l'État quant à l'exécution des marchés.
Prix d'excellence à l'exportation -- Clôture des candidatures le 31 mars 2001
J'aimerais terminer en rappelant que la période de mise en candidature aux Prix d'excellence à l'exportation
canadienne pour 2001 bat son plein. Les entreprises canadiennes de tous les secteurs de l'économie qui
exportent depuis trois ans au moins sont invitées à s'inscrire à ce prestigieux programme. Les lauréats des
années passées nous ont fait savoir que le Prix les a aidés dans leurs campagnes à l'exportation.
Les lauréats de cette année recevront leur prix à l'occasion d'une cérémonie qui se déroulera parallèlement au
congrès annuel des Exportateurs et des Manufacturiers du Canada, qui aura lieu à Montréal, le 24 septembre.
La période de mise en candidature se termine le 31 mars 2001. Vous trouverez des renseignements sur le site
Web d'InfoExport dont j'ai déjà parlé. Vous pouvez aussi communiquer avec le Centre de commerce
international à Montréal.
Conclusion
En conclusion, j'aimerais rappeler que des programmes d'expansion du commerce et des politiques
commerciales modernes et tournées vers l'avenir sont indispensables au maintien et à la poursuite de notre
prospérité actuelle. Nous gagnons tous à avoir des règles commerciales internationales qui soient claires et qui
aient force exécutoire.
Je continuerai de veiller à ce que, lorsque vous cherchez à exporter, vous trouviez des portes ouvertes, des
politiques justes et des règles du jeu équitables. Et je continuerai de résister aux voix qui s'élèvent pour limiter
nos horizons en limitant la poursuite du libre-échange.
Il nous incombe à tous de faire en sorte que le Canada demeure compétitif sur un marché international en
constante évolution. Le succès nous apportera de grands avantages : la stabilité financière, une économie
diversifiée et vigoureuse et le progrès technologique.
Ensemble, nous pouvons créer un avenir qui soit attrayant pour les entreprises et pour les particuliers. Un
avenir où la société et l'économie se développent de concert. Un avenir où notre marché sera le monde, et où
le Canada continuera d'être le meilleur endroit où vivre.
Je n'ai qu'un souhait : travailler avec vous à bâtir cet avenir.
Je vous remercie.