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Notes pour un discours de
Peter Harder
devant les stagiaires parlementaires
Le 10 mai 2006

Je te remercie, Jean-Pierre, pour ces aimables paroles. Je suis toujours heureux de rencontrer différents groupes et de discuter avec eux des activités du gouvernement du Canada. Toutefois, certaines rencontres sont plus agréables que d'autres et, à cet égard, nul doute que ce groupe, comme cette occasion de vous parler, surclasse tous les autres.

Il y a trente ans, moi aussi, j'étais assis de l'autre côté de la tribune. Jean Pierre était également ici : il en aidait d'autres comme vous à comprendre le fonctionnement réel du Parlement, c'est-à-dire pas seulement comme nous l'enseignent les manuels scolaires et les professeurs d'université. Dans l'intervalle, Jean-Pierre a assumé d'autres responsabilités, avant de reprendre la direction de cet important programme, à la grande satisfaction de tous.

Moi aussi, je suis heureux d'être de retour, ne serait-ce qu'un soir, car, après trente années de carrière à la fonction publique du Canada, je suis maintenant à même de constater que mon séjour comme stagiaire parlementaire a été déterminant pour mon cheminement professionnel.

Bien sûr, de nombreux facteurs contribuent à faire de nous ce que nous sommes, mais je vous dirai ceci : avant de venir à Ottawa comme stagiaire, j'avais toujours voulu être un cowboy une fois grand.

Il n'est pas facile de déterminer avec précision le moment où nous avons changé de cap, celui où nous avons commencé à voir les choses d'un angle différent. Plusieurs années s'écoulent parfois avant qu'on mesure toute l'importance qu'un événement précis peut avoir eue sur notre avenir. Mais il arrive aussi qu'on sache tout de suite que quelque chose de crucial est en train de se produire, et que cela aura de profondes conséquences.

Mon stage au Parlement aura justement été un de ces moments décisifs. J'ai su dès les premières minutes que je venais de découvrir quelque chose qui allait infléchir le cours de ma vie.

Mais il y a une différence entre reconnaître ce moment charnière et en comprendre le « pourquoi », et ce fut aussi mon cas. Je réfléchis encore à ces questions qui m'ont captivé il y a trente ans. À vrai dire, je pense que je n'en verrai jamais la fin, et cela est sans doute une bonne chose, comme on dit aujourd'hui, parce que ce sont des questions qui demandent à être constamment réévaluées.

Ce soir, je voudrais aborder certaines de ces questions, non pas comme des abstractions, mais plutôt comme des éléments réels de notre avenir politique, y compris notre politique étrangère.

Quand j'ai commencé à travailler comme stagiaire parlementaire, tout frais sorti de l'Université Waterloo, j'avais déjà quelques idées bien arrêtées quant à la nécessité de la politique, et aussi aux limites qu'elle doit avoir. C'est Reinhold Niebuhr, ce grand théologien américain, qui a exercé sur moi l'influence intellectuelle la plus profonde. C'est lui qui, à mon sens, a su plus clairement que tout autre auteur des cent dernières années, dégager les leçons à retenir des épouvantables tueries du vingtième siècle. On pourrait résumer ainsi sa thèse fondamentale : les êtres humains ne peuvent se réaliser pleinement dans le domaine politique, et pourtant il n'y a aucun véritable salut en dehors de l'engagement politique

Encore étudiant, j'avais cité la phrase suivante de Niebhur dans un de mes textes : « La capacité de l'homme pour la justice rend la démocratie possible, mais son penchant pour l'injustice la rend nécessaire. » Trente ans plus tard, cette citation trône toujours sur mon bureau.

Mon attirance intellectuelle pour la notion d'engagement politique a eu tôt fait cependant de se heurter aux écueils de la réalité quand j'ai amorcé mon stage parlementaire. Je ne veux pas dire par là que j'ai perdu mes illusions. Ce serait trompeur. En vérité, l'étudiant idéaliste que j'étais s'est adapté aux aléas quotidiens de la politique, et je dois dire, en rétrospective, que ce fut là un extraordinaire coup de chance.

Cette confrontation avec la réalité pendant mon stage parlementaire aura au moins eu le mérite de me faire apprécier davantage le travail que nos parlementaires accomplissent pour nous. J'ai appris alors des leçons que je n'ai jamais oubliées depuis.

La première de ces leçons, c'est que la politique est un sport rude certes, mais qui, étonnamment, est pratiqué par des gens bien. Je dis « étonnamment » parce qu'il est si facile d'inclure dans notre cynisme à l'égard de la politique les gens qui en font un métier à plein temps - les députés.

Or, nos députés ne sont pas cyniques. Ils croient en ce qu'ils font, et estiment important de bien le faire. Et pour cela, ils doivent tous les jours accepter les compromis et les marchés qui sont l'essence même de la vie politique. Les cyniques appellent cela « se vendre », mais, comme vous l'aurez constaté pendant votre séjour ici je crois, ces échanges sont à la fois le cœur et l'âme de la démocratie.

La deuxième leçon, c'est que nos parlementaires sont étonnamment représentatifs du Canada. Oubliez le stéréotype hollywoodien du beau parleur riche à craquer qui écrase les soulèvements démocratiques à l'étranger tout en assassinant de belles maîtresses au pays. La réalité est beaucoup moins dramatique - et beaucoup plus rassurante. Nos députés sont comme nous, et ils nous ressemblent de plus en plus chaque jour, puisque les femmes sont plus nombreuses à se lancer en politique, et que les minorités visibles sont de plus en plus présentes dans les enceintes du pouvoir à l'échelle nationale.

Enfin, troisième leçon, nos députés sont durs à la tâche - les heures sont interminables, ponctuées de longs voyages à la maison les fins de semaine, pour courir de l'ouverture d'un centre commercial à une cérémonie de baptême ou à une bar mitsvah, pour rencontrer des tas de gens et, sans doute encore une fois à l'étonnement des cyniques, pour entendre ce qu'ils ont à dire.

Les députés rapportent à cette grande institution qu'est le Parlement les propos qu'ils ont entendus dans leur coin de pays. Écoutez ce qu'ils disent pendant les longues délibérations des comités et vous entendrez les voix -nombreuses et variées - des Canadiens d'un océan à l'autre.

Les députés sont - et je le dis sans une once d'ironie - des modèles. Non pas parce qu'ils sont si différents de nous, mais bien parce qu'ils nous ressemblent tant. Ils sont ce que nous sommes.

J'espère que vous avez été autant impressionnés par cette réalité que je l'ai été moi même il y a trente ans. Pensez y. Toutes nos belles paroles sur la démocratie, la bonne gouvernance, la primauté du droit et le respect des droits ne sont que cela - de belles paroles, de la rhétorique - sans le Parlement. Quel privilège cela a été pour vous - comme ce le fut jadis pour moi - d'avoir contribué à cette machinerie complexe qui rend notre démocratie fonctionnelle.

Nous avons tendance à assimiler démocratie et élections - le droit de voter pour celui ou celle qui nous représentera. Il y a certes du vrai dans cela, mais c'est peut être la partie la plus facile. Quand on regarde ce qui se passe ailleurs dans le monde, on s'aperçoit que la façon dont une personne quitte ses fonctions - dans le calme ou sous la contrainte - est souvent plus importante que celle ayant marqué son entrée en fonction. Sans mentionner ce qui peut se passer entre ces deux moments, les discussions, les débats et les compromis débouchant sur des lois ou des politiques qui nous touchent tous directement, et souvent de manière spectaculaire.

Quand on pense à la démocratie canadienne, il est difficile de ne pas être ému par l'immensité de nos réalisations, non seulement ici au Parlement, mais aussi dans l'ensemble du pays. Mais par delà l'aspect théâtral de la politique, par delà même le dur travail de la démocratie parlementaire auquel vous avez participé au cours de la dernière année, il y a de nombreuses autres qualités - appelons les qualités de second ordre, si vous le voulez, parce qu'on n'en parle pas assez souvent - qui composent la trame de notre démocratie.

Des qualités comme la modération ou, plus précisément, la maîtrise de soi. Même dans le tumulte des batailles qui se déroulent ici au Parlement, il y a des limites qu'on ne doit pas franchir. Et quand d'aventure quelqu'un les dépasse - habituellement par inadvertance plutôt qu'à dessein - cette institution se lève et le remet à sa place. Promptement.

Pratiquer la démocratie, c'est aussi être curieux, et savoir prendre position et défendre son point de vue, où qu'on soit au Canada, même à l'épicerie du coin! À cette liste, il faut ajouter la patience, la persistance et la passion, sans oublier la tolérance et la ténacité.

Faites le total, et vous verrez que nous parlons en réalité de ce que les philosophes appellent la vertu civique, et ce que le reste d'entre nous appelle simplement civisme. C'est une idée importante, la conviction que la bonne gouvernance démocratique est beaucoup plus qu'une question de technique; une collectivité politique battante et en santé a besoin de la participation active de ses citoyens, et il faut que cette participation soit enracinée dans les vertus civiques qui contribuent au maintien d'une sphère publique productive.

C'est là un thème central en philosophie politique. Michael Sandel, qui enseigne à l'Université Harvard, avance dans son ouvrage Democracy's Discontent que nous devons aller au delà de la participation comme telle; une sphère publique dynamique a besoin d'une riche philosophie publique, laquelle ne saurait exister si le discours politique ne vise pas un objectif moral explicite. Sandel oppose ce qu'il perçoit être l'État « procédural » libéral et l'État « formatif » républicain.

L'État procédural, qui a pris de l'essor après la Deuxième Guerre mondiale, considère essentiellement les citoyens comme des êtres autonomes capables de prendre leurs propres décisions sans orientation active de l'État. En contrepartie, celui ci a pour tâche de leur donner les moyens de prendre de telles décisions. Le sens qu'on donne au mot « moyens » varie cependant beaucoup; Sandel inclut dans sa catégorie procédurale des gens aux vues philosophiques aussi opposées que Barry Goldwater, de la droite, et Michael Dukakis, de la gauche.

Pour Sandel, l'État formatif est celui dont l'objet principal est de forger le caractère moral de ses citoyens. Ici, le discours politique concerne les choix basés sur des jugements moraux explicites. Une fois encore, les tenants de cette philosophie, tels que Sandel les voit, forment un groupe fort varié, au nombre duquel on compte des gens comme Robert Kennedy, à la gauche, et Jerry Falwell, à la droite. Dans ce contexte, George Will est un phare, et Sandel l'approuve lorsqu'il dit que l'art de gouverner doit avoir pour objectif de façonner les âmes.

Je mentionne Sandel parce qu'il soulève, à mon avis, certaines questions lourdes de sens, non seulement pour la façon dont nous nous comportons au pays, mais aussi pour la conduite de notre politique étrangère. Je dois dire ici que, sous certains rapports essentiels, je suis en désaccord avec lui, plus particulièrement lorsqu'il n'accorde pas suffisamment d'attention à l'importance morale du rôle de l'État dans la répartition économique.

La nature de la collectivité politique est le véritable propos de Sandel. Nous galvaudons ce terme à gauche et à droite, mais quel sens faut il vraiment donner à la notion de collectivité? Habituellement, nous entendons par là davantage qu'un simple rassemblement de personnes vivant dans un espace géographique donné. Le mot collectivité implique la mise en commun de plusieurs éléments et, quand on parle de collectivité politique, cela implique une masse critique de valeurs politiques et de croyances partagées.

La question n'est pas nouvelle. Il a presque 2 500 ans, Aristote classait ses différents types de régimes selon leurs valeurs centrales, et plus particulièrement leurs visions de la justice. Pour lui, l'étude de la politique primait celle de l'éthique, parce que « …rechercher le bien d'une personne est mieux que rien, mais rechercher celui d'une nation ou d'un État est un accomplissement plus noble et plus divin. » Aristote disait aussi que la science politique s'efforce surtout de forger le caractère des citoyens, c'est à dire en faire des êtres bons et capables d'actes nobles.

Voilà un bel exemple de « façonnement des âmes ».

Je trouve remarquable que nous puissions suivre sur une période de 2 500 ans un courant de pensée portant sur l'objet de la politique, l'idée de justice, la nature de la collectivité politique, un courant de pensée qui s'étend d'Aristote jusqu'à Sandel et à nous tous réunis ici dans cette salle. Et ce n'est là que la tradition européenne. On retrouve aussi le même phénomène dans les traditions indiennes, chinoises et islamiques.

Il y a dans cette réflexion plusieurs caractéristiques modernes qui valent la peine d'être mentionnées : d'abord, comme le note Sandel, il y a souvent plus qu'une simple allusion à la nostalgie. Les gens de ma génération aiment à se rappeler les années 1960 - ça, c'était un vrai mouvement politique -tandis que nos parents se rappellent les années de l'après guerre et que nos grands parents évoquent la Dépression et la Nouvelle Donne.

Deuxièmement, malgré l'air souvent raréfié des discussions théoriques, il est frappant de voir à quel point ces idées filtrent jusqu'au grand public. Tous les jours, nous sommes témoins de ce phénomène, dans la façon qu'ont les gens de parler politique, ou encore dans la passion morale qui module nos débats sur les responsabilités et les droits politiques.

Ce qui me ramène à mon point de départ, le Parlement du Canada, la plus importante de nos institutions politiques, la tribune où se déroulent nos débats, où les voies disparates des Canadiens sont rassemblées à la recherche de politiques qui répondent aux besoins du pays.

Nous sommes tous convaincus de l'utilité de ce travail, mais je pense que cette utilité s'accroît d'année en année. Laissez moi vous expliquer.

Une collectivité, n'importe laquelle, doit détenir certaines choses en commun. En général, on pourrait dire que plus la trame d'une collectivité est resserrée, plus il lui sera facile de s'entendre sur les questions qui touchent tous ses membres.

Jusqu'à quel point peut on diluer ce sens communautaire avant que l'idée même de collectivité ne commence à s'étioler? Et qu'arrive t il aux groupes qui ont très peu en commun? S'agit il d'une véritable collectivité ou d'une vague association?

Cela est devenu une des questions les plus pertinentes dans le monde. En Europe, le débat se déroule en public, et il est souvent ponctué de coups bas. Nous sommes habitués à voir les extrémistes détester les immigrants, mais nous voyons aujourd'hui de nombreux gauchistes européens réclamer la fin du « multiculturalisme » et des autres efforts analogues visant à adapter les pratiques européennes à ce qu'ils considèrent comme des idées étrangères et régressives, sur le rôle des femmes par exemple, ou sur la relation qui devrait exister entre l'État et la religion. Tant la gauche que la droite, chacune selon des critères très opposés, s'interrogent sur la collectivité politique, et sur les limites de l'adaptation avant que la possibilité même d'une collectivité ne soit complètement minée.

Cette question domine un large pan de notre politique étrangère aujourd'hui. Quant nous parlons d'États en déroute ou défaillants, nous parlons en réalité de ces endroits où la collectivité politique s'est effondrée, ou n'a jamais vraiment existée. Quand nous parlons de renforcement de la paix, nous parlons à vrai dire de mettre en place des collectivités politiques qui fonctionnent, qui partagent certaines valeurs fondamentales et qui peuvent assurer la prestation de services essentiels à leurs membres.

Dans certains pays, les fractures se produisent selon un axe racial, ethnique, religieux ou économique. Dans d'autres, elles résultent d'une collision fatale entre les forces de la modernité et celles de la tradition. Dans tous les cas cependant, les habitants de ces pays n'ont pas suffisamment en commun pour surmonter leurs divisions, ce qui mène au chaos et à la catastrophe.

Sait on seulement par où commencer pour remettre les choses en ordre? Comment une démocratie industrielle avancée dialogue t elle avec un pays pauvre et radicalement différent, par exemple l'Afghanistan, Haïti ou encore le Soudan? Et pourtant, ce sont là les demandes les plus urgentes auxquelles notre politique étrangère doit répondre.

Je ne proposerai pas de réponse claire à ces questions. D'ailleurs, elles sont encore toute nouvelles, et nous essayons tous de comprendre. Je vous dirai cependant qu'il y a un endroit où nous pouvons commencer à chercher des réponses, et cet endroit, c'est ici, dans notre propre Parlement.

Plus que tout autre pays au monde, le Canada a emprunté l'avenue du multiculturalisme les yeux grand ouverts. Nous avons surmonté plusieurs écueils, et il est probable que de nombreux autres surgiront avec le temps. Nous avons fait des erreurs. Il y a eu de faux départs et des faux pas.

Mais je pense aussi que nous nous en sommes probablement tirés mieux que tout autre pays, en nous réinventant chaque jour, en élargissant notre notion du bon citoyen, en acceptant l'inclusion, et en refusant l'exclusion. Davantage que tout autre pays, nous avons relevé le défi de façonner notre collectivité politique en fonction des réalités émergentes de l'avenir.

Il n'y a pas un endroit en particulier où tout cela se produit. Nous en voyons la manifestation dans les arénas des ligues de hockey mineur aussi bien que dans les écoles professionnelles des universités. Nous y sommes tellement habitués que nous n'estimons pas nécessaire de le mentionner. Il en va cependant autrement des visiteurs étrangers que nous accueillons - surtout ceux venant de pays qui cherchent encore péniblement à trouver le ton juste à l'égard d'une question aussi complexe - des visiteurs qui sont ébahis par ce que nous sommes parvenus à accomplir.

Moi aussi je suis ébahi quand je marche dans les salles du Parlement et que je vois à quel point la députation s'est diversifiée depuis mes premières armes ici. C'est encore plus impressionnant quand on pense que ces honorables députés, pourtant eux mêmes issus de traditions tellement différentes les unes des autres, souscrivent aux mêmes codes de comportement et pratiques grâce auxquels ce Parlement fonctionne. Regardez ailleurs dans le monde, et voyez comme il est rare que des juifs élisent des sikhs pour représenter leurs intérêts, que des musulmans votent pour des juifs, et des chrétiens pour des bouddhistes. Il y a encore dans le monde développé des endroits où il est pratiquement impensable qu'un protestant vote pour un catholique!

Le plus grand défi politique du 21e siècle sera de créer des collectivités politiques à partir de populations diverses venues de traditions très différentes et animées de croyances tout aussi dissemblables. Ce défi est déjà très présent dans notre politique étrangère, et cette importance ne fera que s'accentuer dans l'avenir.

Il y a de nombreuses raisons d'être pessimistes, mais il serait trop facile de tomber dans ce piège. Les raisons d'être optimistes sont peut être moins nombreuses, mais cela rend chacune d'elles d'autant plus précieuse.

À mon avis, le Canada est justement une de ces raisons qui justifient d'être optimistes. Je pense que nous avons encore le sens de la collectivité politique, même si nous évoluons dans un contexte en perpétuel mouvement. Je pense aussi que le Parlement est une raison particulièrement importante d'être optimistes.

J'ai senti cet optimisme il y a 30 ans. Je le ressens encore davantage aujourd'hui. Nous avons tous eu l'occasion de voir de près comme ce groupe disparate de députés élabore et maintient ses propres règles - officielles et, ce qui est plus important encore, non officielles - pour garder toute cette entreprise démocratique sur les rails et en mouvement.

Il est vital pour le Canada que son Parlement fonctionne. Et il est vital pour le monde que le Canada fonctionne.

Il est également vital pour chacun d'entre nous, je pense, que des jeunes gens talentueux comme vous retiennent les leçons que notre Parlement enseigne, et les transmettent au reste du Canada et au delà de nos frontières.

Merci.


Dernière mise à jour : 2006-08-30 Haut de la page
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