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Le Canada dans le monde : Politique internationale du Canada
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Entrevue vidéo
James M. Lindsay
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Le Dr. James M. Lindsay discute du Canada, des États-Unis et de la sécurité.

Le Dr. Lindsay est le Directeur des études et Vice-président de la Chaire Maurice R. Greenberg au 
Council on Foreign Relations
. Il est une autorité première en matière d'influences domestiques sur la politique étrangère américaine et est un ancien directeur des enjeux mondiaux et des affaires multilatérales au National Security Council (États-Unis).

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Entrevues vidéo: (en anglais avec transcription en français)

Note: Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

 Enjeux de sécurité au Canada3 minutesQuicktime
 
 Questions pour les Canadiens

1 minute

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 Le siècle américain

2 minutes

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(Les vidéolecteurs sont disponibles ici : QuickTimeWindows Media)



Transcription


Enjeux de sécurité au Canada

Je suis convaincu que les Canadiens connaissent déjà très bien les principales menaces pour leur sécurité. Le terrorisme figure en tête de liste. Les États-Unis, voire l’Occident tout entier, sont engagés dans une lutte contre les terroristes au service d’idéologies. Malgré leur nombre relativement faible, ils sont fermement résolus à commettre des atrocités pour défendre leurs idées. Cela touche directement les Canadiens, parce que, à l’évidence, les Américains sont leur première cible, et que le Canada peut à la fois servir au lancement d’une attaque contre les États-Unis, et subir des dommages collatéraux, si une telle attaque est couronnée de succès. De nombreux Canadiens se souviennent du lendemain du 11 septembre, lorsque la circulation en direction des États-Unis a été ralentie, ou paralysée, aux postes frontaliers. Je pense aussi que les Canadiens espèrent avant tout que, dans l’intérêt de l’économie canadienne, aucune attaque importante ne sera perpétrée contre le réseau de transport américain – porte-conteneurs, destruction des ponts reliant nos deux pays -, parce que cela aurait des conséquences économiques pour le moins néfastes. Comme les États-Unis sont le premier partenaire commercial du Canada, il existe une grande interdépendance entre les économies américaine et canadienne. En conséquence, ne serait-ce que d’un point de vue strictement canadien, le terrorisme pose problème.

Le Canada doit également s’attaquer à une série de questions d’ordre plus général, notamment en ce qui concerne la prolifération des armes de destruction massive, l’une des grandes problématiques du XXIe siècle. Et à ce titre, je trouve absolument remarquable que le premier ministre du Canada, M. Martin, se soit attaché, avec le concours de nombreux autres, et alors qu’il était encore ministre des Finances, à donner forme à un groupe de 20 pays, ou G20. C’est-à-dire qu’il ait cherché une façon de rassembler des pays qui ne sont pas des grandes puissances au sens traditionnel du terme, et de les amener à collaborer sur des questions d’intérêt commun. Dans le monde actuel, la mondialisation est la cause de nombreux problèmes transnationaux, comme il est convenu de les appeler, dont la portée dépasse les frontières nationales. Le terrorisme est l’un d’entre eux; le changement climatique en est un autre. Selon moi, c’est à ce genre de problèmes que les Canadiens doivent s’attaquer. À cet égard, il faut se poser les questions suivantes : « Quelle contribution le Canada peut-il apporter?; quelle genre d’institutions pouvons-nous mettre en place? ». D’autant plus que, selon moi, dans le monde contrairement à ce que prétend le gouvernement Bush -, dès qu’un problème se présente, il ne suffit pas de créer, de manière ponctuelle, une coalition des volontaires. Je crois plutôt que nous devons nous doter d’organisations durables et nous poser la question suivante : si Washington ne montre pas le chemin en ce qui concerne la création de telles organisations, que peuvent faire les Canadiens?


Questions pour les Canadiens

Il est absolument essentiel que les Canadiens se livrent à une réflexion sur ce que devrait être l’Amérique du Nord de demain. Il y a dix ans, nous avons conclu l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui réunissait au sein d’un même marché, les États-Unis, le Canada et le Mexique. La mise en œuvre de l’ALENA a permis certaines réalisations, mais aussi donné lieu à des échecs; elle a permis de remplir certaines promesses, alors qu’il a été impossible d’en tenir d’autres. Toutefois, l’interdépendance grandissante entre nos deux économies doit nous amener à nous poser la question suivante : sachant que nos économies sont clairement interdépendantes, que cela nous procure de grands avantages, mais pose également des risques importants, à quoi devrait ressembler l’Amérique du Nord de demain? Voulons-nous suivre l’exemple de l’Union européenne? Voulons-nous redéfinir la sécurité commune de nos trois pays? Faut-il demander à d’autres pays – ceux de l’Amérique centrale et des Antilles – de se joindre à nous? Il existe de solides arguments économiques en faveur d’une telle démarche, y compris de bonnes raisons liées à la sécurité intérieure ou nationale. Ce sont là les enjeux dont devraient discuter les Canadiens.


Le siècle américain

Il y a 60 ans, le fondateur du magazine Time, Henry Luce, soutenait dans un essai maintenant célèbre que la deuxième moitié du XXe siècle se déroulait sous le signe de l’Amérique, que les États-Unis se devaient de répandre leurs valeurs et leurs idéaux. Toutefois, cette croyance imperturbable dans le caractère exceptionnel de la nation américaine a été durement ébranlée par la guerre du Vietnam, puis par le conflit en Iraq. Or, il convient ici de se demander si le siècle américain est révolu. Ma réponse est non. La puissance américaine continuera à jouer un rôle fondamental sur la scène politique internationale au cours des prochaines décennies. Aussi est-il encore trop tôt pour annoncer le déclin de la puissance américaine. Mais pour bien comprendre les affaires internationales dans le monde d’aujourd’hui, il est important de savoir que tout ne se limite pas à la domination américaine, et qu’elles sont le produit d’un double phénomène, induit par la mondialisation. C’est ainsi que cette dernière renforce la puissance des États-Unis et contribue à leur prospérité, mais qu’elle constitue en même temps une grave menace pour la sécurité américaine, comme l’a montré le 11 septembre. Selon moi, à l’heure actuelle, il ne s’agit pas de se demander si les États-Unis sont la première puissance mondiale – voire si les États-Unis se sont fixé un objectif –, mais de savoir s’ils savent comment réaliser cet objectif.


Les articles du Dr. Lindsay (en anglais seulement)
   "An Alliance of Democracies" (May 23, 2004)
 James M. Lindsay and Ivo H. Daalder, The Washington Post, p. B.07.
  "
The Globalization of Politics: American Foreign Policy for a New Century" (Winter 2003) James M. Lindsay and Ivo H. Daalder, Brookings Review, Vol. 21, no. 1, pp. 12-17.
  "Strategic Failure: U.S., Russia are Losing Momentum to Reduce Nuclear Risk
" (November 18, 2001) James M. Lindsay and Ivo H. Daalder, San Jose Mercury News, p. 1F.