Governement du CanadaGouvernement du Canada
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international

L'APPROCHE DU CANADA

Le Canada et le Pacte de l'Afghanistan
L'équipe provinciale de reconstruction de Kandahar
Relations entre le Canada et l'Afghanistan

PROGRÈS AFGHAN

Sécurité
Gouvernance
Développement

CENTRE DES MÉDIAS

Communiqués
Discours

CENTRE DE RESSOURCES

Galerie de photos
Vidéothèque
Liens
Afghanistan : Chroniques d'une guerre
Les canadiens contribuent a un monde meilleur : Afghanistan

 

Le 31 janvier 2006
LONDRES, Angleterre

 

SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

 

Notes pour une allocution de Peter Harder, sous-ministre des Affaires étrangères, à l'occasion de la conférence de Londres

sur l'Afghanistan

 

Le Canada, comme la communauté internationale, attache une importance prioritaire à l'émergence d'un Afghanistan stable, démocratique et prospère. Comme beaucoup d'entre vous le savent, des élections générales ont eu lieu récemment au Canada. Le premier ministre désigné Stephen Harper a déjà exprimé son appui en faveur de l'engagement du Canada en Afghanistan. J'ai discuté avec lui de la question et il m'a demandé de communiquer son intention de maintenir le cap. On ne peut risquer que des terroristes trouvent refuge en Afghanistan. On ne peut passer sous silence le désir qu'ont les Afghans de rebâtir leur pays.

 

Depuis les attaques du 11 septembre, 6 000 membres des Forces canadiennes, au bas mot, ont été déployés dans ce pays. Le dernier contingent canadien en date, formé de 2 200 militaires, a déjà
commencé à se déployer à Kandahar, de sorte que des Canadiens prendront bientôt le commandement de l'état-major de brigade multinational. En 2003, le Canada a ouvert une ambassade à Kaboul,
dont les effectifs ont doublé depuis. Nous nous sommes également engagés à verser 600 millions de dollars d'ici à 2009 au profit de l'Afghanistan, premier bénéficiaire de l'aide au développement du Canada à l'heure actuelle. Cet engagement pluriannuel et multidimensionnel témoigne de notre volonté résolue de poursuivre sur la lancée des efforts déjà consentis. Le Canada demeure entièrement engagé à jouer un rôle significatif en Afghanistan.

 

Cette contribution a certes un prix. Neuf Canadiens ont déjà perdu la vie au cours des efforts de paix déployés en Afghanistan, y compris huit soldats et, tout dernièrement, le directeur politique de l'Équipe de reconstruction provinciale (ERP) du Canada à Kandahar, M. Glyn Berry, mort dans un attentat-suicide le 15 janvier 2006. Trois soldats canadiens ont été blessés au cours de cette même attaque et sont toujours hospitalisés. Toutefois, le Canada n'est pas qu'un ami des beaux jours. Selon les propres mots de M. Berry, " notre présence à Kandahar demeure essentielle ".

 

Il ne faut pas fléchir face à la menace durable que constitue le terrorisme. L'un des éléments clés d'une solution globale réside dans la promotion de gouvernements responsables et démocratiques, respectueux des droits humains, qui s'attachent à répondre aux aspirations de leurs populations. Il est essentiel de mener une action civile et militaire qui s'inscrive en complément des efforts déployés par les Afghans. Notre contribution militaire a aidé à la création d'un environnement sûr, grâce auquel le gouvernement afghan a pu se relever, et qui permet la mise en place de nouvelles institutions nationales de gouvernance - un parlement, une commission indépendante des droits de l'homme, une armée et une force de police professionnelles, un ministère des Affaires féminines, une Banque centrale -, et tout cela, conformément aux aspirations des Afghans. Les civils déployés en Afghanistan jouent un rôle déterminant dans la tâche complexe qui consiste à rebâtir les institutions afghanes. Nos diplomates, nos spécialistes du développement, nos policiers civils et les responsables du renforcement des capacités ont en effet aidé ce pays à se reconstruire, à renouveler ses compétences et à redémarrer. Ces hommes et ces femmes anonymes sont à l'avant-garde des efforts visant à assurer l'avenir de l'Afghanistan. Leur dévouement est digne du plus grand respect.

 

Les Afghans ont, eux aussi, beaucoup investi dans leur avenir. Lors de deux élections historiques, ils ont fait preuve d'une détermination remarquable en se rendant aux urnes, souvent sous la menace de la violence. Ce faisant, ils ont clairement exprimé la volonté que leur pays s'engage sur une nouvelle voie. Sur ce point, force est de reconnaître que les résultats obtenus en trois ans à peine par l'Afghanistan et la communauté internationale sont pour le moins impressionnants : la mise en œuvre de l'Accord de Bonn; une nouvelle constitution qui garantit la protection des droits humains, y compris l'égalité des sexes; le désarmement et la démobilisation de 63 000 anciens combattants; le cantonnement de 11 000 armes lourdes; le retour et le rapatriement de 3,5 millions de réfugiés; l'inscription de 4,8 millions d'enfants à l'école primaire; l'accès, par des milliers de femmes afghanes, au crédit et au financement, de sorte qu'elles disposent désormais des moyens nécessaires à leur autonomie et à leur subsistance; l'inscription de 12 millions d'Afghans sur les listes électorales lors de deux élections successives couronnées de succès. Ce sont là des réalisations remarquables pour les Afghans, dont le Canada et la communauté internationale peuvent également être fiers.

 

Comme le montre la vague récente d'attentats-suicides dans le Sud de l'Afghanistan, nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers. La transition est un processus de longue haleine. Le renforcement effectif des capacités ne peut se faire en quelques années seulement. Al-Qaïda et les Talibans poursuivent leur activité, au détriment des Afghans et de la sécurité internationale. Leur recours aux attentats-suicides, véritable abomination du point de vue des valeurs afghanes et canadiennes, constitue une tendance inquiétante qui requiert une action immédiate, y compris de la part des voisins de l'Afghanistan. Dans le même temps, les stupéfiants portent préjudice aux nouvelles institutions étatiques. De même, la corruption sape la confiance du public. Il reste également à mettre en place les bases d'un système judiciaire efficace, transparent et accessible. Ce sont là des menaces interdépendantes, étant entendu que l'argent de la drogue alimente la corruption et empêche l'établissement d'un État de droit. Aussi faut-il apporter une réponse énergique et multiforme à ce problème. À ce titre, il est temps pour la communauté internationale de montrer sa ferme volonté d'agir.

 

Dans cette optique, l'entente intervenue sur le Pacte pour l'Afghanistan et la Stratégie intérimaire pour le développement national (SIDN) est l'expression claire de la volonté résolue des Afghans et de la communauté internationale d'apporter une réponse efficace à ces problèmes et à d'autres enjeux. Le Pacte témoigne en outre de la détermination commune de la communauté internationale à soutenir
l'Afghanistan, à mesure que ce pays avance sur la voie d'un avenir sûr et prospère. Le Pacte traduit également la détermination de l'Afghanistan à mettre en œuvre des initiatives cruciales, y compris au regard de la justice transitionnelle et des groupes armés illicites, questions face auxquelles les Afghans devront jouer clairement un rôle d'impulsion.

 

Pour sa part, le Canada continuera d'apporter sa contribution à la réalisation des objectifs de l'Afghanistan, désormais énoncés dans le Pacte et dans la SIDN. Nous apporterons notre soutien à l'armée et à la police nationales afghanes, et cela, à mesure que progresseront les efforts pour mettre en place, équiper et former leurs effectifs. Nous continuerons de militer en faveur d'une démilitarisation globale, y compris par l'action contre les mines, la destruction des munitions, le cantonnement des armes lourdes, et le démantèlement des groupes armés illicites. Nous aiderons à renforcer la capacité des Afghans à assurer une gouvernance de qualité, tant au niveau des pouvoirs centraux que locaux. À cet effet, notre équipe consultative stratégique, avec le concours du gouvernement afghan à Kaboul, aide à l'acquisition des capacités humaines essentielles à la réalisation des objectifs énoncés dans le Pacte. Parallèlement, notre ERP aide à renforcer la confiance des populations locales à l'égard du gouvernement, y compris en établissant des liens entre le Conseil provincial de Kandahar et les régions périphériques éloignées. Nous œuvrerons aussi en faveur de modes de subsistance durables pour les familles afghanes en milieu rural, de façon à contrer les conséquences généralisées de la culture illicite du pavot. Nous aiderons en outre à renforcer les capacités des forces afghanes de lutte contre le narcotrafic. Nous amènerons le secteur privé qui voit le jour en Afghanistan à stimuler le développement économique. Enfin, nous contribuerons au développement de la prochaine génération de dirigeants afghans : des hommes, des femmes, des garçons et des fillettes qui continueront à oeuvrer au progrès de leur pays. Dans la foulée, notre pays continuera à respecter intégralement les principes inclus dans la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement, y compris le rôle d'impulsion incontesté du gouvernement afghan dans l'établissement de ses priorités. Nous apporterons enfin notre plein soutien au Conseil de coordination et de surveillance conjoint institué par le Pacte.

 

La poursuite de ces efforts ne sera certes pas facile, mais cela, le Canada le prévoyait. Aussi le Pacte pour l'Afghanistan et la SIDN nous aideront-ils à déployer des efforts ciblés, cohérents et concertés. Nous nous engageons ensemble sur cette voie, en ayant pleinement conscience des difficultés à surmonter, sans jamais oublier le prix des efforts consentis jusqu'ici. Les pertes tragiques subies par les Afghans, les Canadiens et nos partenaires internationaux ne suffiront pas à nous dissuader. La lutte pour la stabilité n'est pas un choix. Avec le plein concours du gouvernement afghan et de la communauté internationale, le Canada apportera sa contribution à la poursuite des engagements contenus
dans le Pacte.