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« La contribution du Canada au développement et à la reconstruction en Afghanistan »

2006-11-15

Monsieur le Président,

Chers homologues parlementaires et membres de la Commission,

C'est pour moi un honneur, en tant que ministre canadienne de la Coopération internationale, ministre de la Francophonie et ministre des Langues Officielles, de vous parler aujourd'hui des enjeux importants auxquels nous faisons face en tant que pays membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

Depuis plusieurs années, nous menons des actions communes, par exemple dans les Balkans. Il faut continuer à rassembler nos forces, poursuivre inlassablement nos objectifs de paix et de sécurité, et continuer d'expliquer à nos populations le sens de notre action.

Nous nous sommes engagés collectivement à promouvoir la paix et la sécurité et à sauvegarder les principes de la démocratie, des libertés individuelles, et de la primauté du droit.

Aujourd'hui, je ne vois pas plus grand défi que celui que nous relevons en Afghanistan.

J'ai rencontré le président Karzaï lors de sa visite au Canada en septembre dernier. Il m'a parlé de son combat contre la terreur, l'intimidation, la violence et l'oppression. Il dirige un gouvernement démocratiquement élu, et a demandé l'aide des États membres des Nations Unies et de l'OTAN pour assurer l'avenir du peuple afghan.

Le Canada a répondu à cet appel. Nous sommes en Afghanistan. Nos soldats, nos coopérants canadiens et nos diplomates accompagnent les Afghans dans la poursuite de leurs aspirations légitimes de paix et de sécurité et dans les efforts qu'ils déploient pour assurer un avenir meilleur à leurs enfants.

Les actions civiles en Afghanistan sont essentielles à la sécurité, tout comme les actions militaires sont nécessaires pour faire place au développement.

Les actions que nous menons en Afghanistan sont conformes au mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous sommes l'une des 59 nations qui se sont unies pour appuyer l'objectif de développement et de reconstruction de l'Afghanistan. Au plan bilatéral, le Canada est le 5e bailleur de fonds en Afghanistan.

Nous avons augmenté au printemps dernier notre aide au développement, portant la contribution totale du Canada à près d'un milliard de dollars sur dix ans, afin d'aider le peuple d'Afghanistan.

Aujourd'hui, je fais appel à vous tous, les parlementaires des pays membres de l'OTAN. Je vous demande de redoubler d'ardeur au nom des femmes, des hommes et des enfants d'Afghanistan. Il est essentiel de rallier le plus grand nombre possible de pays et d'organisations non gouvernementales à cette cause. Les Afghans ont grand besoin que l'on poursuive les efforts de reconstruction, de développement et de sécurité pour ce pays.

Comme par le passé, les pays membres de l'OTAN doivent faire tout leur possible pour travailler ensemble afin d'aider l'Afghanistan sur le plan du développement et de la sécurité.

En tant que ministre de la Coopération internationale, j'ai la responsabilité de gérer les fonds publics que le Canada consacre au développement. J'ai aussi le grand privilège de traduire en actions la compassion des Canadiens et Canadiennes, Québécois et Québécoises, pour les moins bien nantis.

La promotion de la liberté, de la démocratie, de la primauté du droit, des droits de la personne et des droits des enfants et la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes sont les principes qui guident tout le travail du gouvernement du Canada en matière de développement. Ces principes sont le reflet des valeurs de la société canadienne.

Pour mettre ces principes au service des sociétés opprimées ou vulnérables, le gouvernement du Canada a adopté une approche qui met à profit trois secteurs qui se renforcent mutuellement, soit la défense, la diplomatie et le développement.

En améliorant la sécurité, les 2300 militaires canadiens dans la province de Kandahar créent un climat propice au développement. Et à peine a quelques minutes d'ici, d'autres soldats, ceux de la base de Valcartier, iront appuyer notre mission en Afghanistan. Permettez-moi de souligner leur courage et de les en remercier. Je veux leur exprimer, ainsi quà leurs proches, toute notre gratitude ainsi que celle du peuple afghan.

Notre travail auprès des communautés locales ne serait pas possible sans sécurité. Mais nous savons bien que la réussite ne peut venir que des seules mesures militaires. La réussite exige aussi une contribution civile forte et inébranlable. Des éducateurs, des ingénieurs, des conseillers en élections, une aide directe et une assistance technique.

Voilà pourquoi le Canada prend part à des travaux tels que la reconstruction des écoles pour les filles.

Le peuple afghan, et son président Hamid Karzaï, ont fait un choix en faveur de la démocratie. Nous sommes fiers d'appuyer ce gouvernement démocratiquement élu afin que ce choix ait des retombées concrètes pour les Afghans, et surtout pour ces femmes et ces enfants qui ont tant souffert. Les Afghans ont besoin de notre aide, il ne faut pas les abandonner.

Dans les pays en développement qui font l'apprentissage de la démocratie, nous avons fait les constats suivants : les gens vivent en moyenne une dizaine d'années de plus; les enfants courent deux fois moins de risques de mourir avant l'âge de cinq ans; et presque deux fois plus d'enfants fréquentent l'école secondaire.

C'est pourquoi la démarche vers la démocratie nous interpelle.

Nous sommes tout à fait conscients du fait que notre mission en Afghanistan n'est pas terminée. Nous ne nous faisons aucune illusion sur les difficultés qui nous attendent.

Il s'agit d'une mission importante. Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer. Nous réussirons.

La Constitution afghane prévoit garantir l'égalité entre les femmes et les hommes. C'est un pas dans la bonne direction, mais il en reste encore beaucoup à faire.

J'ai rencontré la ministre afghane de la Condition féminine, Mme Bano Ghanzanfar, lors de sa visite au Canada, ainsi qu'à Kaboul le mois dernier. J'ai aussi rencontré la directrice du Bureau des femmes à Kandahar, Mme Rona Terin. J'ai discuté avec elles des projets que nous avons entrepris pour appuyer les Afghanes qui cherchent à s'affranchir, à s'instruire, et à se donner les outils pour assurer leur avenir. Elles m'ont fait part de leurs besoins. Elles ont toutes deux insisté sur l'importance de l'accès aux emplois pour les femmes et sur l'importance de vivre en sécurité.

La semaine dernière, j'ai rencontré Louise Arbour, haute-commissaire aux Droits de l'homme, à l'ONU. Nous avons échangé sur les façons d'aider les femmes. La participation des femmes au développement est essentielle à la reconstruction de l'Afghanistan.

Qu'avons-nous fait pour les femmes afghanes ?

  • Le Canada a aidé près de 200 000 Afghans, dont 75 % de femmes, à subvenir aux besoins de leur famille grâce à des petits prêts qui leur permettent de démarrer des micro-entreprises, d'acheter des outils ou des animaux de ferme.
  • Grâce à un projet que j'ai annoncé le mois dernier, jusqu'à 4 000 écoles communautaires seront réaménagées, des programmes d'apprentissage parascolaires seront créés et 4 000 enseignantes seront formées. Ce projet, qui vise essentiellement à éduquer les filles, est assorti d'un budget de 14,5 millions de dollars.
  • De plus, j'ai annoncé un autre projet, d'une valeur de 5 millions de dollars, qui vise l'intégration des femmes au marché du travail par la culture de fruits et légumes. Ce projet permettra à environ 1 500 Afghanes de mieux alimenter leur famille, tout en mettant sur pied leur propre petite entreprise et en s'assurant d'un revenu régulier.


L'équipe provinciale de reconstruction travaille à stabiliser la situation dans la province de Kandahar, ce qui a pour effet de stimuler les efforts de développement du gouvernement afghan et des organisations non gouvernementales. Les Forces canadiennes et les travailleurs de l'aide au développement travaillent en complémentarité dans Kandahar pour soutenir les efforts qui visent les districts locaux.

Cette approche s'applique tout d'abord au sein de collectivités éloignées et vulnérables, là où la présence du gouvernement est insuffisante et où la confiance fait défaut. Cette collaboration parvient à renforcer la confiance, on en voit les signes. Par exemple, des écoles du district de Panjwai, dans la province de Kandahar, ont réouvert leurs portes aux élèves au début de ce mois. De telles réussites sont possibles grâce à l'opération menée par les troupes de l'OTAN, sous la gouverne des Canadiens.

Lorsque la sécurité est consolidée de cette façon, il devient possible de mettre en place des programmes qui donnent des résultats, comme c'est le cas ailleurs en Afghanistan. En effet :
  • Plus de 10 000 Conseils de développement communautaire ont été créés dans le pays. Ces conseils ont réalisé, avec l'appui du Canada, environ 5 000 projets communautaires visant à améliorer la santé et l'hygiène, des puits d'eau, et des écoles, entre autres.
  • L'Afghanistan a adopté une nouvelle constitution et a tenu des élections présidentielles et parlementaires. Plusieurs femmes ont été élues au Parlement, elles représentent 25 % des députés, ce qui est très encourageant.
  • Au-delà de 5 millions d'enfants vont à l'école. Un tiers de ces écoliers sont des filles.
  • Plus de 65 000 mines terrestres ont été détruites en quatre ans.


Notre plan d'action pour les prochains mois, nous fait entrevoir d'autres progrès :
  • Nous avons entrepris la vaccination de 7 millions d'enfants contre la polio;
  • Nous avons investi dans la formation professionnelle de milliers de femmes, principalement des veuves et des chefs de familles, afin de leur offrir de meilleures occasions d'emploi;
  • Nous travaillons à renforcer les institutions du gouvernement afghan afin qu'il puisse fournir des services de santé et d'éducation à sa population.


Voici maintenant ce que le gouvernement du Canada entend réaliser dans la province de Kandahar.
  • Nous fournirons des rations alimentaires pour 12 000 familles
  • Nous vaccinerons plus de 360 000 enfants contre la polio
  • Nous développerons des services médicaux dans les villages
  • Nous débuterons un programme d'alphabétisation destiné à 3 500 femmes
  • Nous supporterons la mise en œuvre de projets retenus par 12 Conseils de développement communautaire nouvellement élus dans la ville de Kandahar


Enfin, et je suis heureuse d'annoncer aujourd'hui que le Canada versera 500 000 $ pour étendre les programmes de sel iodé, pour en faire profiter 60 % de la population afghane, soit 10 millions de personnes additionelles. On estime que grâce à cette initiative, nous éviterons les déficiences mentales dues aux carences en iode à environ 100 000 enfants afghans.

Nous verserons également 250 000 dollars pour fournir de la farine enrichie de fer et rendre le pain plus nutritif. Ce programme profitera à environ 2,5 millions d'Afghans. Ceci permettra de réduire les cas d'anémie, problème de santé dont souffrent 65 % des enfants afghans de moins de cinq ans et 61 % des Afghanes âgées de 15 à 49 ans. L'anémie nuit au développement cognitif et physique des enfants et cause chaque année 2 600 décès maternels en Afghanistan.

L'Afghanistan est le plus important bénéficiaire de l'aide canadienne. Notre présence en sol afghan illustre bien la détermination du gouvernement du Canada à promouvoir la stabilité et à appuyer la reconstruction des pays en crise.

Les États vulnérables comme l'Afghanistan méritent une attention particulière et des interventions concertées entre nos pays.

En terminant, et à titre de ministre responsable de la région de Québec, je ne peux passer sous silence les Célébrations du 400e anniversaire de la Ville de Québec. Ainsi, en 2008, Québec sera le théatre de festivités, du début de l'année jusqu'à la clôture en octobre avec le Sommet de la Francophonie. C'est une collaboration de tous les niveaux, tant municipal, provincial et fédéral qui en fera un succès mémorable. Le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, a d'ailleurs dit au dernier Sommet de la Francophonie à Bucarest que "chaque personne devrait avoir deux villes dans son coeur : la sienne et... Québec." Je vous invite tous et toutes à y participer.

Je vous remercie.
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  Dernière mise à jour : 2007-06-08 Haut de la page Avis importants