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Allocution de l’honorable Josée Verner, ministre de la coopération internationale, à l'occasion des Journées de la coopération internationale

2006-10-31

1. Introduction

Je suis heureuse de vous accueillir aujourd’hui pour marquer le lancement de ces Journées de la coopération internationale.

À titre de ministre de la Coopération internationale, c’est avec plaisir que je préside ces rencontres mises sous le signe du partenariat. Le thème de cette année, Travaillons ensemble pour une aide efficace, reflète la volonté du gouvernement du Canada de resserrer les liens avec ses partenaires. Ce thème traduit aussi la nécessité de travailler tous ensemble vers un même but. Ce but, c’est l’engagement pris par le gouvernement du Canada dans le discours du Trône, de rendre l’aide internationale plus efficace. Et nous avons besoin de vous pour mener à bien ce mandat.

Vos compétences, vos connaissances du terrain, votre ingéniosité et votre dynamisme sont les forces vitales de nos interventions – que ce soit dans le cadre de notre programmation courante ou de crises humanitaires.

Vous jouez aussi un rôle important auprès du public canadien. Grâce à vos efforts de communication, les Canadiens et les Canadiennes comprennent davantage les difficultés propres à chaque région du monde. Ils saisissent de mieux en mieux leur complexité. Vous leur montrez que les fonds publics contribuent concrètement à améliorer le sort d’individus et de collectivités. Par ce travail de sensibilisation, vous renforcez les valeurs canadiennes de compassion et d’aide aux démunis, et vous contribuez à rallier l’appui du public à notre action commune.

2. Plan d’action du nouveau gouvernement – Discours du Trône et Budget 2006

Dans l’énoncé de son premier budget, le nouveau gouvernement du Canada s’est engagé très clairement à rendre compte aux Canadiens et aux Canadiennes de la façon dont il dépense les fonds publics à l’étranger.

Conscient du rôle important que le Canada joue – et doit continuer de jouer – sur la scène internationale, le nouveau gouvernement s’est également engagé à doubler l’aide internationale entre 2001 et 2011.

3. Principes à l’origine de la politique étrangère du Canada

Pour le public canadien, faire preuve de compassion envers les démunis est au coeur de nos valeurs communes.

Les Canadiens chérissent la liberté, la démocratie, la primauté du droit et les droits de la personne. Ce sont-là les piliers de la politique étrangère du Canada. Nos politiques en matière d’affaires étrangères, y compris notre aide internationale, s’inspirent de ces valeurs, tout comme notre action sur la scène mondiale.

Nous devons montrer à la population canadienne que l’aide donne des résultats tangibles. L’aide canadienne contribue à instaurer des sociétés démocratiques où naissent la liberté et la primauté du droit. Des sociétés où l’on respecte les droits de la personne. Des sociétés qui prennent des mesurespour protéger leur environnement. La société canadienne a compris que la prospérité et le bien-être de tous passent par la paix et la sécurité.

4. Efficacité de l’aide : Plan d’action en quatre volets

Dans notre volonté d’accroître l’efficacité de l’aide, le nouveau gouvernement du Canada a élaboré un plan d’action en quatre volets :

I. Une concentration plus stratégique de notre action, là où elle pourra engendrer le plus de retombées.
II. Une meilleure exécution de nos programmes.
III. Une utilisation plus efficace des ressources de l’Agence canadienne de développement international.
IV. Une responsabilisation claire des partenaires du développement et leur engagement à obtenir des résultats.

I. Concentration stratégique

Le premier de ces volets porte sur la nécessité de concentrer l’aide du Canada de façon plus stratégique. J’aimerais aujourd’hui m’attarder sur deux de ces secteurs prioritaires : la gouvernance démocratique et l’égalité entre les femmes et les hommes.

Gouvernance démocratique

La gouvernance démocratique est un enjeu primordial. Pour enregistrer des progrès durables, une société doit offrir un climat de paix et de sécurité. Cela est seulement possible dans une société démocratique, fondée sur la liberté, les droits de la personne, la primauté du droit, la justice et la responsabilisation des institutions publiques.

C’est pour cette raison que le développement démocratique représentera une composante essentielle de tous nos programmes bilatéraux. Le Canada se fait un devoir d’accompagner ses principaux pays partenaires dans leurs efforts en vue d’instaurer ou de consolider la démocratie.

Le soutien à l’égalité des femmes et des hommes : un engagement renouvelé

Dans un très grand nombre de pays en développement, l’expérience démontre que, pour réduire la pauvreté, créer de la richesse et préserver les droits humains, rien ne vaut les gestes concrets qui permettent aux femmes de tirer profit de leur immense potentiel. C’est pourquoi il nous faut des programmes et des fonds qui ciblent spécifiquement le soutien à l’égalité économique et sociale des femmes.

Nous avons besoin d’unir nos forces et de travailler en collaboration avec les pays en développement pour accélérer les progrès pour les femmes et les filles. Nous devons inviter les Canadiens et Canadiennes à nous appuyer dans cette démarche. C’est pourquoi je ferai de cette question le thème central de la Semaine du développement international en février 2007.

Je suis convaincue que je peux compter sur votre appui pour mettre en valeur nos efforts collectifs dans ce domaine.

Haïti et l’Afghanistan

Le gouvernement du Canada a également l’intention de concentrer ses ressources bilatérales sur un plus petit nombre de pays. Nos investissements seront déterminés en fonction de la capacité du Canada à contribuer concrètement au changement. Des ressources importantes sont allouées pour appuyer la stabilisation et la reconstruction de pays comme Haïti et l’Afghanistan, qui sont actuellement les deux plus importants bénéficiaires de l’aide canadienne. Chacun est aux prises avec des difficultés bien distinctes. Mais ces dernières ont des répercussions sur le Canada et sur l’ensemble de la communauté internationale.

Je me suis rendue en Afghanistan récemment. Je peux vous dire que nos efforts pour appuyer la mise en place d’un gouvernement élu démocratiquement portent des fruits. Cette étape était nécessaire, tout comme le sont actuellement nos efforts pour instaurer un climat de sécurité dans le pays, et pour renforcer les institutions de cette démocratie naissante. Il en va de la reconstruction de l’Afghanistan comme de la sécurité de tous les Canadiens.

Grâce au soutien financier du Canada, des centres pour femmes ont vu le jour partout en Afghanistan. Ces centres aident les femmes en leur fournissant des services de base tels que :

  • des cours d’alphabétisation;
  • des services de santé;
  • des services d’aide juridique;
  • un refuge;
  • ou tout simplement, un lieu d’échanges où elles se sentent en sécurité et épaulées.

L’aide apportée par le Canada à l’Afghanistan est fondée sur la liberté, la démocratie, la primauté du droit, les droits de la personne et la compassion envers les démunis, conformément à l’appui que nous offrons partout dans le monde.

Notre gouvernement est convaincu que le Canada doit continuer à jouer un rôle de chef de file en Afghanistan. Nous faisons partie des 36 pays qui, sous l’égide des Nations Unies et de l’OTAN, ont réussi à réaliser des progrès en Afghanistan. Mais nous savons qu’établir les bases de la démocratie et du développement économique requiert beaucoup de temps et un engagement soutenu.

J’ai parlé à des femmes afghanes à Ottawa, de même qu’à Montréal, et je suis allée en Afghanistan. J’ai rencontré la ministre de la Condition féminine à Kaboul. J’ai rencontré la directrice des Affaires féminines à Kandahar.

Toutes ces femmes nous demandent de poursuivre notre engagement en Afghanistan. Ces femmes ont besoin de l’aide internationale et elles ont besoin de l’aide du Canada.

Et cette aide ne saurait les atteindre, particulièrement dans le Sud, sans la sécurité assurée par nos militaires.

Haïti

Haïti est aussi un État qui a besoin de notre aide pour se remettre sur pied. Il s’agit du pays le plus pauvre des Amériques. Le Canada détient une large expérience en Haïti, et a mérité, au fil des ans, la confiance et l’amitié des Haïtiens. D’ailleurs, l’importante diaspora haïtienne qui vit au Canada peut servir de relais pour construire ce pays.

La société civile canadienne joue un rôle capital pour appuyer le renforcement des capacités institutionnelles des organisations haïtiennes notamment en ce qui a trait à la gouvernance, à la définition et à la mise en oeuvre de projets de développement ainsi qu’à l’établissement d’un dialogue avec l’ État. Depuis des décennies, des ONG, des universités et des institutions canadiennes, en commençant par les communautés religieuses du Québec, ont oeuvré en Haïti où des liens étroits se sont tissés entre les deux populations. Ce lien, bâti au fil des ans, constitue aujourd’hui une des principales forces de la coopération canadienne en Haïti.

II. Amélioration dans l’exécution des programmes

Le second volet du nouveau programme de travail a pour objectif d’améliorer l’exécution de nos programmes d’aide. Cela veut dire examiner et renouveler nos programmes de partenariat. Évaluer ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré, et ce, tant avec nos partenaires canadiens qu’avec des institutions multilatérales ou avec des organisations non gouvernementales de pays en développement.

L’approche innovatrice du partenariat canadien

En juin dernier, j’ai rencontré plus de 200 participants canadiens pour leur présenter une approche innovatrice du partenariat canadien : le Fonds du secteur volontaire. Créé par l’ACDI et doté d’un budget annuel de 20 millions de dollars, ce fonds est un mécanisme de partenariat clair, transparent, équitable et qui répond aux exigences de l’efficacité de l’aide.

La réponse que vous avez réservée à cette nouvelle initiative à été enthousiaste, et ce, partout au Canada. Le personnel de l’ACDI a tenu des réunions d’information dans 13 villes canadiennes. Nous avons rejoint plus de 500 partenaires. Nous avons conclu des ententes de collaboration avec les sept Conseils provinciaux de coopération internationale afin de vous donner accès à de la formation sur des questions comme la gestion axée sur les résultats, la reddition de comptes et l’égalité entre les femmes et les hommes.

Vous avez répondu à notre appel : conjointement avec les conseils provinciaux, nous avons donné de la formation dans trois provinces : l’Ontario, le Québec et l’Île-du-Prince-Édouard. D’ici décembre, nous aurons donné de la formation à 200 organismes. Au cours des ateliers de formation vous avez dit, et je cite : « Les ateliers démontrent l’engagement de l’ACDI envers le partenariat. L’ACDI a démontré son rôle en tant que chef de file pour s’assurer que ses partenaires ont les outils nécessaires pour améliorer l’efficacité de l’aide canadienne au développement », fin de la citation.

Nous avons répondu à votre appel en simplifiant nos processus administratifs, en réduisant nos temps de réponse de dix mois à quatre mois et en publiant clairement nos priorités et les critères de nos programmes de partenariat.

Le 17 octobre dernier, l’ACDI a approuvé les premiers projets du Fonds du secteur volontaire, et ce, seulement 12 semaines (3 mois) après leur réception. Nous livrons la marchandise. De part et d’autre, nous sommes de meilleurs partenaires.

Je rappelle que ce Fonds est ouvert aux organisations non gouvernementales, aux associations professionnelles et aux groupes de diasporas.

C’est sur ces bases que je compte rendre plus efficace nos partenariats avec les organisations canadiennes de la société civile et du secteur privé : c’est-à-dire sur une base d’efficacité administrative, sur une base de responsabilisation de nos partenaires face aux résultats de développement et sur la base du renforcement des partenaires du Sud.

Prochaines étapes dans le renouvellement du partenariat canadien

1) L’ACDI favorisera une approche coordonnée des initiatives de partenariat dans ses cadres de programmation-pays. Il est important d’avoir une meilleure coordination des actions canadiennes sur le terrain. Nos chefs de l’aide auront un rôle clé à cet égard.

2) Nous poursuivrons la réduction des coûts de nos processus d’affaires, autant pour nous que pour vous. Ce que nous avons fait par l’entremise du Fonds du secteur volontaire nous le ferons dans les initiatives-programmes de partenariat. Nous comptons réduire de moitié le temps nécessaire à l’analyse des propositions qui nous sont soumises.

3) La Direction générale du partenariat canadien, l’interlocuteur privilégié des part e n a i res canadiens, est chargée de poursuivre le dialogue avec la société civile et le secteur privé avec qui nous travaillons, pour renforcer les partenariats canadiens. Ce dialogue donne déjà des résultats concrets.

4) Le rôle de la société civile dans le développement international est crucial. L’expérience de l’ACDI depuis 40 ans le démontre. Le partenariat entre l’ACDI et les intervenants non étatiques a été un facteur important de la contribution canadienne au développement international. Je veux faire en sorte que le Canada soit le chef de file de la reconnaissance de la société civile dans la Déclaration de Paris. Nous travaillerons ensemble à ce chantier.

III. Utilisation plus rentable des ressources

Le troisième volet vise à mieux rentabiliser nos ressources.

C’est ce que l’ACDI s’emploie à faire. Nous explorons actuellement diverses voies pour aller dans ce sens :

  • Nous continuerons de progresser dans le déliement de l’aide.
  • Nous travaillons à réduire la proportion de nos dépenses en frais d’administration.
  • Je tiens également à renforcer la présence de l’ACDI sur le terrain.

IV. Responsabilisation quant à l’obtention de résultats

Finalement, mon quatrième objectif. L’aide donne des résultats lorsque tous les partenaires sont tenus responsables de l’utilisation des fonds publics et lorsque tous suivent un plan pour atteindre les résultats visés.

Nous savons qu’une aide adéquate donne les résultats escomptés. En travaillant avec nos partenaires canadiens, internationaux et des pays en développement, nous avons été témoins de l’excellent rendement de nos investissements en matière d’aide. Par exemple, depuis la chute du régime taliban en Afghanistan, plus de 4 millions d’enfants ont pris le chemin de l’école; par ailleurs, en Afrique, depuis 1999, la vie de plus d’un million d’enfants a été sauvée grâce aux programmes de vaccination contre la rougeole.

Afin d’accroître la responsabilité envers les résultats, je présenterai au Parlement au début de 2007 le premier rapport annuel axé sur les résultats de ses investissements dans l’aide.

5. Conclusion

Je viens de passer en revue comment je compte améliorer l’efficacité de l’aide. J’ai nommé quatre volets : la concentration stratégique; l’amélioration de l’exécution des programmes d’aide; l’utilisation efficace des ressources et, enfin, la responsabilisation de tous les partenaires quant à l’utilisation des fonds publics et leur engagement à obtenir des résultats.

Notre action est importante, car :

  • Quelque 800 millions de personnes vivent avec moins de 1 $ par jour;
  • Les femmes et les enfants sont les plus touchés : 11 millions d’enfants meurent chaque année de maladies évitables;
  • On compte 37 millions de personnes réfugiées ou délogées;
  • Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays qui ne sont pas « libres ».

En terminant, permettez-moi d’ajouter quelques commentaires en tant que ministre de la Coopération internationale et ministre de la Francophonie.

Le Canada se prépare à accueillir en 2008 le Sommet de la francophonie sous l’égide de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Ce sommet aura lieu à Québec, dans ma ville, et nous ferons également place aux Fêtes du 400e anniversaire de la fondation de Québec. Ce rendez- vous sera important pour toute la Francophonie canadienne et pour tous les Canadiens et Canadiennes, car la Francophonie a façonné notre histoire. Elle a aussi façonné notre engagement envers ce bilinguisme qui caractérise notre pays.

La Francophonie est animée par une langue et des valeurs communes de coopération. La majorité des pays membres de la Francophonie sont des pays en développement qui font face à des défis importants. Par exemple, dans nombre de ces pays, deux enfants sur cinq, surtout des filles, ne vont pas à l’école.

Ce sommet, à Québec en 2008, sera un rendez-vous de solidarité et de modernité, animé par les liens de coopération que vous avez tissés avec vos partenaires du Sud. Pour cela aussi, je veux vous remercier et vous inviter à poursuivre votre engagement.

Je vous remercie pour votre sens de l’innovation, votre savoir - faire et votre foi en un monde meilleur.
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  Dernière mise à jour : 2007-06-08 Haut de la page Avis importants