Le 6 janvier 2005
JAKARTA, Indonésie
2005/1


SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS






NOTES POUR UNE ALLOCUTION


DE


L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,


MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,


À L’OCCASION DE LA


RÉUNION SPÉCIALE DES DIRIGEANTS DE L’ASSOCIATION DES


NATIONS DE L’ASIE DU SUD-EST (ANASE)


SUR LES RÉPERCUSSIONS DU SÉISME ET DES TSUNAMIS









Permettez-moi, au nom du premier ministre, M. Paul Martin, et de la population du Canada, ainsi que de ma collègue la ministre de la Coopération internationale, Mme Aileen Carroll, d’exprimer nos plus profondes condoléances à toutes les nations, les collectivités, les familles et les personnes touchées par le séisme et les tsunamis qui ont suivi.


Je tiens également à remercier, au nom du Canada, le gouvernement de l’Indonésie d’accueillir cette réunion — compte tenu en particulier du lourd fardeau qu’il assume déjà en réagissant à la catastrophe sur son territoire.


Il est devenu banal de dire que nous vivons dans un monde de plus en plus interconnecté. Mais rarement avons-nous été témoins d’un événement ayant démontré cette réalité de façon plus frappante que celui qui s’est produit le 26 décembre 2004.


Les pertes de vies humaines et la destruction qui ont touché un si grand nombre sont d’une telle envergure qu’elles dépassent l’entendement. Les Canadiens pleurent ceux qui ont péri et ceux qui manquent toujours à l’appel, et sont de tout coeur avec les dizaines de milliers de personnes touchées par cette catastrophe. Elles sont unies à nous tous par des liens familiaux et communautaires.


Tandis que le choc initial s’estompe, il nous incombe à tous d’assurer face à cette tragédie mondiale une intervention globale opportune, souple, concertée et efficace. Le Canada se tient prêt à faire sa part pour répondre à cette attente.


Les besoins humanitaires immédiats sont immenses; les répercussions et les besoins de reconstruction à long terme restent encore à déterminer, mais il est évident que la situation nécessitera pendant un certain temps un effort soutenu et un engagement indéfectible de la communauté internationale.


Les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les forces armées ont tous collaboré pour répondre aux besoins urgents des personnes touchées par cette crise. Tandis que nous allons de l’avant, nous devons continuer de veiller à ce que nos interventions restent dictées par les besoins des personnes affectées et non par les offres des donateurs — aussi bonnes soient leurs intentions.


À cet égard, le Canada appuie sans réserve les Nations Unies en tant que principale organisation coordonnant l’intervention internationale face à cette crise, et travaille avec d’autres pays pour soutenir ce rôle de l’ONU. Nous appuierons son appel de fonds d’urgence et l’appel global qui suivra à Genève.


L’ONU, en partenariat avec le mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que des organisations non gouvernementales bien établies, est investie du mandat et possède les compétences nécessaires pour assurer, face à cette crise dramatique, une intervention efficace et fondée sur les besoins.


Notre intervention doit aussi être axée sur le renforcement des capacités nationales, afin de nous préparer à de telles crises et d’en atténuer les conséquences.


Les partenariats avec les pays touchés sont aussi essentiels. Nous nous félicitons de l’esprit de collaboration qui a présidé aux efforts de secours jusqu’à présent. Nous estimons en outre que cette crise a été pour diverses communautés une importante occasion de nouer des relations et des liens de solidarité qu’il convient d’appuyer.


Nous devons relever le défi qui consiste à répondre aux besoins essentiels des populations touchées, et agir assez rapidement pour avoir un impact réel sur leur quotidien.


Permettez-moi de vous présenter les points saillants de ce que le gouvernement du Canada a entrepris à cet égard :

 

         Tout d’abord, le premier ministre Martin a annoncé le 2 janvier que le Canada portait à 80 millions de dollars (67 millions de dollars américains) sa contribution aux efforts immédiats de secours et de relèvement.

 

         Les citoyens canadiens contribuent eux aussi très généreusement aux travaux des organismes de secours. Afin d’appuyer encore cette expression de solidarité, notre gouvernement égalera les dons privés consentis par les Canadiens.

 

         En guise de moyen additionnel de mettre des fonds à disposition pour faire face à la crise dans la région, le Canada mettra en place, un moratoire immédiat sur la dette de tout pays touché par la crise qui en fait la demande.

 

         Pour contribuer aux secours humanitaires, nous déployons au Sri Lanka une Équipe d’intervention en cas de catastrophe (DART) des Forces canadiennes, équipe qui fournira des services de purification d’eau et une aide médicale sur le terrain, à l’appui des capacités existantes.

 

         Les Forces canadiennes, en coopération avec l’Agence canadienne de développement international [ACDI], fournissent en outre des services de transport aérien pour faciliter l’acheminement des articles et du matériel essentiels dans la région, et le gouvernement canadien a aussi mis à disposition une part importante de sa réserve nationale d’urgence pour distribution par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et l’Organisation mondiale de la Santé.

 

         En outre, nous travaillons afin d’apporter un soutien technique dont ont cruellement besoin les pays touchés. À cet égard, nous avons déployé une équipe d’experts en médecine légale et en santé publique pour participer aux efforts de récupération et d’identification en Thaïlande.


D’autres contributions humanitaires sont envisagées actuellement par une équipe d’évaluation canadienne. Celle-ci se trouve actuellement en Indonésie pour effectuer une tournée des zones sinistrées.


Comme bon nombre des pays représentés ici, le Canada a cherché dans un premier temps à répondre aux besoins humanitaires immédiats. Mais je puis vous assurer que nous sommes pleinement conscients que la communauté internationale devra rester engagée dans la région à long terme, et vous dire que nous nous tenons prêts à en faire davantage lorsque les besoins à long terme se préciseront. La Conférence des Nations Unies pour les donateurs qui se tiendra le 11 janvier à Genève sera pour nous une occasion importante d’examiner plus avant la façon de gérer le plus efficacement possible l’intervention mondiale face à cette crise.


Dans les mois à venir, il sera essentiel en outre de gérer efficacement la transition entre les efforts de secours et les activités de relèvement et de reconstruction. Cela implique de coordonner les efforts de reconstruction non seulement entre nous et avec les principaux organismes de secours et de développement, mais aussi avec les groupes d’intérêt nationaux qui pourraient avoir une valeur exceptionnelle à ajouter pendant la phase de reconstruction.


Au cours des semaines à venir, il sera essentiel aussi de réfléchir aux enseignements à tirer de ce désastre, notamment l’importance qu’il y a de renforcer les mécanismes de prévention des catastrophes et d’alerte rapide. La Conférence mondiale sur la réduction des catastrophes qui se tiendra prochainement à Kobe, au Japon, sera une occasion idéale de poursuivre ces délibérations.


Aujourd’hui plus que jamais, la communauté internationale doit serrer les rangs et apporter son aide là où c’est nécessaire.


Nous savons qu’il faudra plusieurs mois, voire plusieurs années, pour mener cet effort à bien, et que le chemin à parcourir sera difficile. Le message que notre premier ministre m’a chargé de vous transmettre aujourd’hui est le suivant : le Canada sera là — en tant que partenaire à part entière — aussi longtemps qu’il le faudra.


Je vous remercie.