Le 12 octobre 2005
TORONTO (Ontario)
2005/34
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
DEVANT
L'INSTITUT CANADIEN DES AFFAIRES INTERNATIONALES
« COHÉRENCE ET DÉTERMINATION :
MISE EN PRATIQUE DU NOUVEL
ÉNONCÉ DE POLITIQUE INTERNATIONALE DU CANADA »
En décembre 2003, le nouveau gouvernement du premier ministre Paul Martin a mis en
route l'examen de la politique étrangère canadienne le plus élaboré de toute l'histoire
de notre pays. Près de 18 mois plus tard, après d'intenses consultations externes et
beaucoup de débat interne, nous avons déposé l'Énoncé de politique internationale du
Canada [EPI], intitulé Fierté et influence : Notre rôle dans le monde.
L'EPI présente un plan d'action global visant à transformer la diplomatie canadienne
afin de mieux servir le Canada et les Canadiens. Ce document propose une vision de
l'engagement international du Canada résolument ancrée dans notre environnement
nord-américain et outillée de manière à pouvoir s'adapter à un monde en évolution
rapide et de moins en moins prévisible.
En tant que premier véritable cadre intégré englobant tous les aspects de la politique
étrangère du Canada, l'EPI a été conçu de manière à ce que nos politiques extérieure,
commerciale, de défense et de développement forment l'assise d'une stratégie
internationale unifiée, cohérente et efficace.
L'EPI reflète la détermination du gouvernement du Canada à réinvestir dans le rôle du
Canada dans le monde. Le budget de 2005 prévoyait d'importants nouveaux niveaux
de financement de notre rôle international, réservant près de 17 milliards de dollars de
fonds supplémentaires sur cinq ans pour permettre au Canada de mieux s'acquitter de
ses responsabilités sur la scène mondiale et de rehausser l'image qu'il y projette. Ces
fonds serviront à améliorer l'efficacité et la rapidité de notre action diplomatique à
l'étranger, à raffermir notre défense nationale, à doubler notre aide internationale et à
resserrer nos relations économiques internationales.
Cet exercice a représenté une énorme tâche, mais nous avons tout lieu de nous réjouir
de ce que son résultat ait suscité des réactions aussi favorables tant au Canada qu'à
l'étranger. Les éléments centraux de l'EPI ont tous reçu bon accueil. C'est par exemple
le cas en ce qui touche :
• le juste milieu qu'il nous permettra de trouver entre nos relations en Amérique du
Nord et celles que nous entretenons avec le reste du monde;
• l'accent qu'il met sur la nécessité de renforcer la présence internationale du
Canada et sa capacité de jouer le rôle qui lui revient dans un monde de plus en
plus imprévisible.
Même si quelques critiques de salon nous ont reproché d'avoir mis beaucoup de temps
à terminer les consultations, à entreprendre l'examen, à élaborer la nouvelle stratégie
et à en rédiger l'Énoncé, ce qui compte après tout, ce sont les résultats. Sur ce point, je
suis convaincu que nous avons visé juste.
Grâce à tout ce travail, nous voilà maintenant lancés dans la mise en œuvre de
politiques propres à favoriser et à promouvoir les intérêts canadiens pour des années à
venir.
J'aimerais maintenant vous entretenir de quelques-uns des grands principes et
paramètres qui ont été pris en considération dans l'examen de la politique
internationale du Canada.
Il fallait d'abord dresser la liste des régions et des pays les plus influents. Certes, les
États-Unis demeurent la première puissance mondiale, mais cela ne revient pas à
considérer comme allant de soi la façon dont ce pays choisit d'exercer son pouvoir. Par
ailleurs, il est essentiel pour le Canada que les États-Unis continuent d'être nos
meilleurs amis et alliés. Nous devons en outre veiller à mieux gérer nos relations
bilatérales avec ce pays et à collaborer avec lui face aux enjeux internationaux et
régionaux lorsque nos valeurs et nos intérêts convergent, ce qui est d'ailleurs
généralement le cas.
Toutefois, l'EPI prend également acte du fait que les États-Unis subissent des
changements. Leur population et leur influence politique se déplacent vers le Sud et
l'Ouest du pays. Ce sont des régions que le Canada connaît moins bien, et où l'on
connaît moins bien le Canada. On constate d'ailleurs que, de plus en plus, la population
des États-Unis vient d'autres régions du continent. À titre d'exemple, 25 millions
d'Étasuniens sont d'origine mexicaine.
C'est pourquoi l'EPI insiste sur la nécessité pour le Canada d'envisager de nouvelles
approches face à une Amérique du Nord en mutation, y compris des façons de
favoriser une meilleure connaissance de notre pays chez nos partenaires de l'ALENA
[Accord de libre-échange Nord-Américain]. À cela s'ajoute l'importance de nous
pencher sur les relations de l'Amérique du Nord avec les autres régions du monde, y
compris avec l'Union européenne et l'Asie de l'Est.
L'EPI souligne que nous devons évoluer dans un monde de plus en plus compétitif et
de moins en moins prévisible. Outre nos concurrents et amis de toujours, il nous faut
désormais prendre en compte les nouvelles puissances émergentes. Si la Chine et
l'Inde s'imposent d'abord à l'esprit, le Brésil et la Russie jouent également un rôle sans
cesse plus important, tant sur le plan économique que politique. Le Canada doit donc
renforcer ses relations avec ces pays, car il a de plus en plus intérêt à le faire.
L'élargissement de l'Union européenne et les efforts impressionnants que celle-ci a
déployés pour progresser vers une intégration plus poussée de sa politique étrangère
ont en partie pour objectif explicite de préserver l'influence européenne dans le monde,
car les anciennes puissances européennes n'y parviennent plus à elles seules. Certes,
nous ne connaissons pas encore le résultat final de tous ces efforts, mais il est permis
d'affirmer que d'ici 10 ans, les grands regroupements de pays seront très différents de
ce qu'ils sont aujourd'hui.
Il existe un autre grand mouvement de convergence dans le monde. En effet, plusieurs
pays, notamment ceux du Sud, mais aussi un certain nombre de pays européens, ont
atteint des niveaux de prospérité et d'influence qui en font des partenaires idéaux pour
le Canada. C'est ce que ce document entend par « pays éclaireurs », appelés ainsi en
raison de leur capacité à innover, aussi bien au niveau régional qu'international, face à
des questions telles que la réforme des Nations Unies, la non-prolifération, et la
défense des objectifs énoncés dans le Consensus de Monterrey sur le développement.
L'EPI n'est toutefois pas centrée sur les pays.
Dans un univers mondialisé, nombre des forces les plus puissantes ne sont pas du tout
exercées par des pays, mais par des tendances non étatiques qui se manifestent
horizontalement par-delà les frontières nationales et verticalement à l'intérieur des
structures de nos sociétés.
C'est pourquoi la deuxième considération importante de l'EPI, c'est que les enjeux
mondiaux transversaux qui importent de plus en plus pour la vie quotidienne des
Canadiens doivent devenir centraux dans notre politique internationale. Comme l'établit
l'EPI, le défi pour les États, c'est de faire face efficacement à ces questions non
étatiques.
Assurer la sécurité des Canadiens relève du gouvernement et, de ce fait, figure en tête
de ses priorités. Mais cette tâche est devenue plus complexe que lorsqu'elle ne
consistait pour l'essentiel qu'à protéger le Canada contre d'autres pays organisés.
Les menaces actuelles ne viennent en effet pas forcément de pays qui fonctionnent,
mais plutôt de terroristes, de groupes criminels organisés, ou du chaos qui s'installe
dans des pays fragilisés ou en déroute. Et à ce dangereux cocktail, il faut ajouter les
menaces grandissantes que présentent la prolifération des armes de destruction
massive, les conséquences de plus en plus graves des changements climatiques
rapides et les ravages provoqués par les catastrophes naturelles.
Je suis profondément attristé par les terribles dommages et pertes de vie que le séisme
de samedi dernier a causés en Asie du Sud, particulièrement au Pakistan. Je me suis
entretenu dimanche matin avec le ministre des Affaires étrangères pakistanais,
M. [Khurshid] Kasuri, pour lui demander de transmettre à la population de la région
sinistrée les plus sincères condoléances du Canada et lui faire part de notre
engagement à l'aider à se relever.
Avec une approche pangouvernementale, nous sommes en effet déterminés à
intervenir tout au long de cette crise pour venir en aide aux régions touchées, aussi
bien à ce stade immédiat des secours d'urgence qu'à ceux du retour à la normale et de
la reconstruction.
À cette fin, mes collègues — la ministre [Aileen] Carroll et le ministre [Bill] Graham — et
moi-même avons annoncé que le gouvernement allait consacrer 20 millions de dollars
pour aider les populations touchées par ce tragique tremblement de terre. Certains de
ces fonds serviront, à la demande du Pakistan, au déploiement de 21 tonnes de
couvertures d'hiver qui seront transportées sur place par un appareil Hercules. Nous
allons également répondre aux appels de l'ONU [Organisation des Nations Unies], de
la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge et
d'autres organisations non gouvernementales.
Les Canadiens sont par ailleurs de plus en plus préoccupés par les maladies
infectieuses, qui constituent l'une des menaces les plus sérieuses pour leur sécurité en
ce début du XXIe siècle. La maladie ne connaît pas de frontières; le déplacement rapide
des personnes par-delà les frontières et les continents fait de la santé publique une
priorité pour la communauté mondiale en matière de sécurité. Notre expérience passée
du SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère] nous a enseigné que le Canada peut être
très vulnérable à ce genre de menace et qu'il nous faut traiter proactivement des
risques pour la santé publique, comme ceux de la grippe aviaire. Nous ne savons pas
quand ou même si la grippe aviaire sera la prochaine pandémie, mais nous savons qu'il
nous faut nous y préparer.
À cette fin, le Canada sera bientôt l'hôte de ministres de la Santé provenant des quatre
coins du monde ainsi que de représentants d'organisations internationales pour
discuter de priorités, de coordination et d'interventions propres à contribuer à la
planification entreprise par l'Organisation mondiale de la santé. Nous avons également
annoncé une contribution de 15 millions de dollars au financement de projets
internationaux visant à améliorer l'état de préparation de la communauté internationale
à des grippes pandémiques ainsi qu'à d'autres nouvelles maladies infectieuses.
L'EPI propose une stratégie détaillée et intégrée pour faire face à ces nouvelles
menaces, particulièrement celles qui nous viennent de pays affaiblis et mal gouvernés.
Cette stratégie englobe une série d'outils souples pour nous permettre de faire face
efficacement aux conflits, qu'il s'agisse de la prévention, par la mise en œuvre de
stratégies de développement, ou de pressions plus fortes pour assurer le respect des
droits de la personne et l'instauration de la démocratie, ou de l'exercice de la diplomatie
pour prévenir les conflits, ou encore de contributions visant à garantir la sécurité
humaine. Elle prévoit également le renforcement de notre capacité de déployer des
troupes lorsque nécessaire. Et elle nous amènera à veiller à ce que les institutions
multilatérales, et le droit international, s'adaptent aux enjeux nouveaux et en constante
évolution.
Un bon exemple de cette nouvelle approche plus holistique et plus sophistiquée est
l'intervention du Canada dans la crise du Darfour, au Soudan. Dans ce cas, l'initiative
diplomatique du premier ministre a contribué à amener la communauté internationale à
déployer toute une panoplie d'instruments multilatéraux — notamment l'Union africaine,
mais également les Nations Unies et le G8 — et d'appliquer de nouvelles façons de
s'en servir afin de protéger les civils et de rétablir la stabilité.
Cette intervention au Soudan a donné l'élan à l'application du concept de responsabilité
de protéger, question sur laquelle je m'attarderai dans un moment. Et elle a ouvert la
voie à une réponse canadienne à plusieurs niveaux qui fait appel à nos outils à la fois
en matière de défense, de développement et de diplomatie.
Le troisième postulat de base ayant présidé à l'examen de notre politique internationale
est la reconnaissance du fait que les questions de politique étrangère concernent
aujourd'hui beaucoup plus de secteurs de l'administration publique que jamais
auparavant. Ce constat vaut pour l'ensemble de nos activités.
Les changements climatiques, par exemple, ne se limitent pas simplement à un enjeu
environnemental international : ils ont une incidence évidente sur les politiques
énergétiques, les politiques budgétaires et la politique industrielle. Mais les
changements climatiques auront une incidence sur bien d'autres aspects de la vie des
Canadiens, entre autres sur leur sécurité si jamais le réchauffement de la planète en
venait à mettre en péril les populations de l'Arctique canadien et d'autres régions du
monde.
Un quatrième postulat important sur lequel a reposé l'examen de la politique
internationale de notre pays, c'est que la distinction entre les sphères nationale et
internationale a perdu de sa pertinence. Ainsi, au moment d'envisager notre politique
internationale, il nous faut également prendre en compte ses incidences sur notre
propre territoire, étant entendu qu'elles se feront sentir de plus en plus directement sur
la vie des Canadiens.
Pour un pays ouvert comme le Canada, l'interdépendance entre les politiques
intérieures et étrangères ne fait aucun doute. Sur ce point, il serait peut être plus juste
de parler de la nécessité d'adopter des politiques nationales qui réussissent à intégrer
les dimensions internationales et intérieures de la réalité canadienne contemporaine.
À titre d'exemple, est il possible de parler de politiques relatives à la santé ou à
l'éducation sans toucher immédiatement à la dimension internationale? Même des
domaines comme ceux de la fiscalité et de l'éducation — où la liberté d'agir à notre
guise peut nous sembler être un droit souverain — sont en train de carrément
s'internationaliser. L'adoption de mauvaises politiques fiscales et d'éducation aurait
pour effet d'affaiblir notre compétitivité internationale et, partant, nos chances de créer
les emplois de qualité dont notre pays a besoin.
Nous voyons cette évolution de la relation entre ce qui est intérieur et ce qui est
international comme une occasion de coopération innovatrice et créatrice en matière de
politique étrangère. La politique étrangère ne concerne plus uniquement le ministère
des Affaires étrangères. De nos jours, pour faire des avancées dans les domaines
d'intérêt pour les Canadiens, il nous faut une stratégie pangouvernementale et
pancanadienne efficace — et qui sera considérée comme telle — pour tous les
Canadiens.
C'est pourquoi la révision de notre politique étrangère a été entreprise, pour la première
fois dans notre histoire, comme un exercice intégré, que j'ai dirigé en étroite
collaboration avec mes collègues du ministère de la Défense, de l'ACDI [Agence
canadienne de développement international], de Commerce international Canada et du
ministère des Finances, mais également avec les ministres d'autres ministères, dont la
plupart ont un important rôle international à jouer.
Nous sommes tous résolus à faire en sorte que cette approche plus cohérente de la
politique internationale fonctionne en pratique.
En voici un exemple : pour combattre le terrorisme, au pays comme à l'étranger, nous
adoptons une approche pangouvernementale des facteurs qui contribuent à
l'extrémisme. Nous pouvons voir cette approche à l'œuvre à Kandahar, en Afghanistan,
où les soldats de la brigade d'infanterie légère Princesse Patricia travaillent en
collaboration avec des diplomates d'Affaires étrangères, des constables de la GRC et
des experts de l’ACDI au sein d'une Équipe provinciale de reconstruction qui aide les
gens de cette région à rebâtir leur vie dans des conditions difficiles et souvent
dangereuses.
Un autre exemple : ce mois-ci, sous la direction du ministère des Affaires étrangères,
huit ministères ont dépêché des hauts fonctionnaires au Moyen-Orient pour y définir la
meilleure façon dont le gouvernement du Canada pourrait donner suite à l'engagement
du premier ministre de soutenir le processus de paix au Moyen-Orient.
Pour être bien franc, je dois vous dire que faire en sorte que cette nouvelle approche
intégrée de la politique étrangère et de sa mise en œuvre fonctionne représente un
énorme défi. Nous sommes à l'avant-garde à cet égard, et je ne connais aucun autre
pays qui ait poussé aussi loin que nous la coopération des 3D + C : diplomatie,
défense, développement et commerce. D'ailleurs, les progrès que nous avons réalisés
jusqu'à maintenant dans ce domaine représentent une des choses dont les
gouvernements étrangers sont les plus curieux quand nous discutons avec eux des
implications de notre EPI.
Il est essentiel que nous assurions véritablement la cohérence de ce que nous
accomplissons sur la scène internationale. Cela exige non seulement que quelqu'un
fasse parvenir les invitations et dresse le couvert, mais également que quelqu'un mène
les discussions dans une direction bien définie et assure ensuite le suivi pour veiller à
ce que ce qui a été décidé se matérialise. J'entends faire en sorte que ce soit le
ministère des Affaires étrangères qui joue ce rôle essentiel.
Avec, au sein de l'appareil gouvernemental, davantage d'acteurs qui jouent un rôle utile
sur la scène internationale, il est plus important que jamais que le ministère des
Affaires étrangères demeure le coordonnateur de l'effort international global du
Canada, faisant office d'organisme central chargé d'assurer la cohérence et la
canalisation de nos efforts. À cette fin, nous avons lancé une opération de
transformation au sein du Ministère, afin de lui permettre de continuer à jouer ce rôle
prépondérant.
Si important soit-il d'avoir une approche pangouvernementale, il est encore plus crucial
que nous ayons une stratégie internationale pancanadienne. Une politique
internationale canadienne qui ne serait pas appuyée par les Canadiens et qui ne
refléterait pas les aspirations de ceux-ci n'aurait aucun sens. Et une politique
internationale canadienne qui omettrait de tenir compte de la façon dont les Canadiens
en subiraient les effets et dont le Canada serait représenté à l'étranger serait vaine.
Mon prédécesseur, le ministre Graham, a tenu compte de cette réalité lorsqu'il a dirigé
le dialogue sur la politique étrangère en 2003, un forum public pancanadien qui a
sollicité les opinions de milliers de Canadiens concernant la forme à donner à notre
nouvel énoncé de politique internationale.
On ne s'étonnera donc pas que l'EPI reconnaisse que notre politique internationale doit
permettre aux Canadiens, qui sont déjà parmi les gens les plus « mondialisés » du
globe, d'être encore plus engagés sur la scène internationale. Cela vaut pour les
particuliers, les organisations non gouvernementales, les entreprises et les institutions
publiques de notre pays — les villes et le Parlement, les provinces et les territoires.
L'EPI fait remarquer que la distinction entre autorité provinciale, territoriale et fédérale
devient de moins en moins importante étant donné que nos intérêts et priorités se
confondent de plus en plus.
Par exemple, si je parle d'éducation ou de forêt, ou encore d'agriculture, il s'agit de
domaines où les provinces exercent une compétence soit exclusive soit partagée avec
le gouvernement fédéral. Chacune de ces responsabilités provinciales comporte une
dimension internationale très importante, mais quand le Canada parle d’une seule voix
sur la scène internationale, tous les Canadiens en bénéficient. C’est la seule façon qu’a
le Canada de transmettre son message d’une voix cohérente, claire et forte.
C'est donc dire que nous nous devons de travailler en étroite collaboration avec les
provinces, les territoires et les villes. Cela signifie également qu'il nous faut discuter
avec les Canadiens des meilleures façons d'assurer la réalisation du programme
international du gouvernement du Canada et de prendre acte de leur vision du rôle que
doit jouer le Canada dans le monde. Cela signifie également nous efforcer ensemble
de projeter les valeurs et les intérêts canadiens dans le monde, comme nous avons pu
le constater de par la façon dont tous les niveaux de gouvernement se sont mobilisés
de concert avec l'ensemble des Canadiens pour réagir à la crise asiatique du tsunami
l'an dernier.
Nous ne saurions toutefois réussir dans la confusion. Le consensus et l'unité sont des
conditions fondamentales, spécialement en face d'interlocuteurs internationaux durs et
qui ne font pas de sentiment. Le point de départ non ambigu pour tout ce qui suit est
que, pour cheminer avec succès dans le monde, le Canada doit parler d'une seule voix.
C'est au gouvernement fédéral, et au ministère des Affaires étrangères en particulier,
qu'il incombe d'amener les Canadiens à adopter une approche internationale commune
et nationale, une approche qui aille dans le sens des intérêts de tous les Canadiens.
Nous nous employons maintenant à opérer des changements stratégiques et à mettre
en œuvre des mesures allant expressément dans le sens des orientations annoncées
dans l'EPI. J'aimerais ici vous donner quelques exemples de ce que le Ministère a
entrepris de faire pour donner suite à l'EPI, y compris en ce qui touche le lancement de
nouveaux programmes.
Comme je l'ai précédemment mentionné, l'EPI reconnaît que la capacité du Canada à
promouvoir nos intérêts et nos valeurs à l'échelle de la planète repose sur la solidité de
nos relations en Amérique du Nord, y compris avec le Mexique. C'est pourquoi nous
avons presque terminé l'élargissement de notre réseau de missions aux États-Unis,
dont le nombre a été porté à 22.
Par ailleurs, nous poursuivons les discussions concernant le renouvellement et la
modernisation du NORAD [Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique
du Nord] de même que le renforcement des liens entre notre Centre d'évaluation
intégrée des menaces et le Centre national de lutte contre le terrorisme des États-Unis.
Nous avons également entrepris de resserrer notre dialogue avec le Mexique sur des
questions d'ordre politique ou touchant la sécurité, maintenant que ce pays joue un rôle
plus actif sur la scène internationale.
Devant la menace grandissante que font peser sur nous les États en déroute ou
fragilisés, l'EPI prévoit la création du Groupe de travail sur la stabilisation et la
reconstruction, le GTSR, qui sera chargé de faire en sorte que l'expertise canadienne
acquise dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental puisse être au besoin
rapidement mise à contribution, et ce, pour que nous soyons prêts à intervenir d'une
façon intégrée en cas de crise internationale.
Le GTSR, tout comme notre programme de la sécurité humaine et d'autres efforts
relatifs à la sécurité, sera financé par le nouveau Fonds de 500 millions de dollars pour
la paix et la sécurité internationales. Ce Fonds a déjà servi à appuyer la réalisation de
programmes de stabilisation et de reconstruction en Haïti, au Soudan, au Moyen-Orient
et en Afghanistan.
Outre l'intérêt qu'il porte à l'Amérique du Nord, l'EPI insiste sur l'importance de cultiver
nos relations existantes, par exemple avec nos partenaires du G8, et de resserrer nos
liens avec des acteurs internationaux émergents, comme la Chine, l'Inde et le Brésil.
S'agissant de ces nouveaux géants, nous élaborons des stratégies
pangouvernementales propres à nous permettre de nouer avec eux des relations
« tous azimuts » à long terme, comme celles que nous entretenons avec nos
partenaires du G8.
Par ailleurs, pour permettre au Canada de se faire entendre et de promouvoir
pleinement et énergiquement les intérêts et les valeurs canadiennes, il est essentiel de
disposer d'un solide réseau de missions à l'étranger. C'est pourquoi nous nous
sommes engagés à ce que, d'ici 2010, la moitié (plutôt que le quart, comme c'est le cas
actuellement) des effectifs du Service extérieur soit affectée dans les missions. Cette
année, un premier groupe formé d'une douzaine d'agents du service extérieur sera
affecté dans des régions d'une importance cruciale.
Nous sommes toutefois conscients que la diplomatie traditionnelle, qui se limitait
auparavant aux relations entre gouvernements, ne suffit plus. Nous nous devons d'aller
à la rencontre d'auditoires étrangers, et des Canadiens. En conséquence, il a été
décidé de mettre en œuvre une nouvelle stratégie de diplomatie publique, pour
accroître le plus possible la visibilité et l'influence de l'engagement international du
Canada dans des pays et des régions prioritaires, notamment en amenant les
Canadiens à participer davantage à ces efforts.
Enfin, il a également été décidé d'envisager dans une nouvelle perspective le
multilatéralisme pour que celui-ci favorise la recherche de solutions pragmatiques aux
problèmes mondiaux. Ainsi, la réforme des Nations Unies est une pierre d'assise des
efforts que nous déployons en vue de promouvoir cette nouvelle approche du
multilatéralisme. Il est dans l'intérêt de tous de renforcer et d'améliorer cette institution
politique, le seul forum qui soit en mesure de dégager des consensus mondiaux en
matière de normes, de politiques et de valeurs.
Le Canada tient à ce que les réformes qu'on opérera concernant la gestion de l'ONU
rendent cette organisation plus transparente, plus efficiente et plus efficace, y compris
en conférant davantage d'autorité au secrétaire général pour qu'il puisse donner suite
aux priorités des États membres et affecter les ressources en conséquence. Il est
essentiel que l'ONU soit forte pour pouvoir s'acquitter de tâches aussi importantes que
la lutte contre le terrorisme et la promotion d'initiatives de consolidation de la paix et
d'instauration de la démocratie.
Au Sommet de l'ONU le mois dernier, nous avons réussi à amener les pays à appuyer
le concept de la responsabilité de protéger, dont nous faisons depuis longtemps la
promotion. Ce concept repose sur le principe de souveraineté en tant que
responsabilité, sur l'idée que l'obligation de protéger les civils est un devoir inhérent à la
souveraineté des États. Ce principe veut que, dans certaines circonstances extrêmes,
lorsqu'un État n'est pas en mesure de protéger sa population ou n'est pas disposé à le
faire, cette responsabilité puisse être assumée par l'ensemble de la communauté des
États.
En reconnaissant le principe de la responsabilité de protéger, l'ONU a franchi un pas
qui va plus loin que les simples « jamais plus » — un pas qui nous amène plus près de
faire en sorte que des atrocités comme le génocide, les crimes de guerre et les crimes
contre l'humanité deviennent choses du passé. Naturellement, les États doivent
demeurer les principaux acteurs sur la scène internationale, mais, en adhérant au
principe de la responsabilité de protéger, nous disons que l'autorité des États découle
non pas du simple fait de détenir le pouvoir, mais de la façon dont ils exercent leurs
responsabilités envers leurs citoyens, et, bien sûr, envers la communauté
internationale.
Mais, même avec cette importante réalisation à notre crédit, nous ne pouvons pas en
rester là. Il nous faut maintenant nous employer à faire appliquer ce principe de la
responsabilité de protéger. C'est une idée d'une grande portée, qui rompt avec des
siècles d'une perception des droits des États qui n’a plus sa raison d’être. On observe
encore beaucoup de réticence chez de nombreux États, grands ou petits, à l'égard de
cette idée.
Par le passé, si le Canada a mené avec succès des campagnes visant à interdire les
mines antipersonnel ou encore à mettre sur pied la Cour pénale internationale, c'est
parce que les objectifs en question ont été poursuivis de concert avec la société civile,
canadienne comme mondiale. Notre rôle dans ces efforts a consisté à contribuer à ce
que ces campagnes fassent connaître leurs objectifs, afin de susciter, et de permettre
que s'amplifie, un mouvement international impossible à arrêter en faveur de la
réalisation de ce qu'il fallait faire.
Maintenant que le concept de responsabilité de protéger a été accepté, nous nous
devons d'envisager des moyens de nous inspirer de l'exemple de ces campagnes pour
entreprendre de réunir un large consensus public international qui nous permettra de
passer du concept à l'acte pour sauver des vies.
Au Sommet de l'ONU, nous sommes également parvenus à nous entendre sur la
création d'une Commission de consolidation de la paix et d'un nouveau Conseil des
droits de l’homme. La création de cette Commission viendra compléter le concept de
responsabilité de protéger, car elle contribuera à ce que les civils soient protégés en
dotant la communauté internationale, par l'entremise de l'ONU, d'un nouvel outil lui
permettant d'aider les pays en crise à retrouver la stabilité.
Le Conseil des droits de l’homme, de la façon dont nous le concevons, remplacera
l'ancienne et discréditée Commission des droits de l'homme et donnera des dents aux
mesures visant à faire respecter les obligations auxquelles tous les États sont tenus de
se soumettre en matière de droits de la personne. Mais, comme dans le cas de la
responsabilité de protéger, il faudra encore beaucoup de travail pour que ces projets
deviennent réalité. Ce sera un des objectifs prioritaires que nous poursuivrons à l'ONU
dans les mois à venir.
Il nous faudra également faire porter notre action sur d'autres questions pressantes,
comme celle des changements climatiques. Comme vous le savez peut-être, le Canada
a offert d'accueillir la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques
[CoP11/MoP1] en novembre prochain à Montréal. Dans le cas de CoP11, il s'agira de
la 11e réunion de la Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques. Quant à MoP1, ce sera la première Réunion des
Parties au Protocole de Kyoto depuis l'entrée en vigueur de celui-ci en février dernier.
À titre de chef de la délégation canadienne à cette réunion, j'aurai l'honneur de
représenter notre pays à cet événement majeur. L'importance que revêt cette
conférence tient au fait que plusieurs décisions fondamentales doivent y être prises
pour matérialiser la mise en œuvre du Protocole de Kyoto. Par exemple, on est censé y
ratifier les Accords de Marrakech — les règles internationales détaillées qui sont au
cœur du Protocole — et mettre sur pied les mécanismes voulus pour en assurer
l'application, comme le Conseil de surveillance de l'Application conjointe.
Si seulement nous parvenons à prendre ces décisions, nous aurons déjà réalisé des
progrès dans la bonne direction.
Cela dit, compte tenu de la gravité des conséquences des changements climatiques
planétaires, il est essentiel que nous nous fixions des objectifs beaucoup plus
exigeants pour Montréal. En novembre, nous nous devrons également de jeter les
bases sur lesquelles les pays du monde entier pourront commencer à s'engager dans
la voie de l'établissement d'une coopération internationale à long terme, efficace et
inclusive concernant les changements climatiques.
Au cours des sept derniers mois, le Canada a convié la communauté mondiale à plus
de 140 réunions bilatérales en vue d'examiner des options pour une action efficace à
long terme concernant les changements climatiques. Les réunions en question nous
ont permis de recueillir de précieux renseignements sur ce à quoi les pays s'attendent
et, surtout, sur ce qu'ils sont prêts à accepter.
Avec les idées que nous avons glanées à l'occasion de ces réunions, je crois que le
Canada sera en mesure de proposer à Montréal une déclaration tournée vers l'avenir
qui porterait sur six éléments essentiels, à savoir l'efficacité environnementale,
l'élargissement de la participation, la promotion des objectifs de développement, le
renforcement des mécanismes du marché, la réalisation du potentiel des technologies
de pointe, et la nécessité de prendre des mesures en vue de faciliter l'adaptation.
À l'approche de CoP11, le Canada entend continuer à prendre à cœur son rôle d'hôte
et de président de la Conférence pour faire en sorte qu'on y parvienne à un consensus
sur les mesures à mettre en œuvre concernant les changements climatiques.
Un autre important exemple de la nouvelle approche multilatérale, axée bien davantage
sur les résultats que sur le processus, est la réunion inaugurale du Forum régional des
ministres de la Justice du Moyen-Orient, ou Moyen-Orient 4, mis sur pied par le
ministre de la Justice du Canada Irwin Cotler. Cette réunion devrait normalement se
tenir à Ottawa en décembre prochain. Le Forum, qui a été créé en vue d'encourager la
poursuite d'un dialogue sur la primauté du droit et sur l'établissement d'un programme
commun en matière de justice, réunit des représentants de l'Autorité palestinienne,
d'Israël, de l'Égypte et de la Jordanie.
Un autre exemple de notre approche multilatérale est le rôle que nous jouons sur notre
propre continent. Notre engagement envers cette région est illustré par notre
participation active aux Sommets des Amériques, et ce, depuis le tout premier de ces
sommets, qui s'est tenu à Miami en 1994. C'était la première fois que les chefs d'État et
de gouvernement élus des 34 pays démocratiques des Amériques se réunissaient pour
enclencher le processus d'élaboration d'une vision continentale commune. Au Sommet
de Québec, le Canada a donné un nouvel élan aux réformes sur le continent,
notamment par l'adoption de la Charte démocratique.
Les 4 et 5 novembre prochains, l'Argentine sera l'hôte du Quatrième Sommet des
Amériques. Le thème de cette année, « Créer des emplois pour lutter contre la
pauvreté et Renforcer la gouvernance démocratique », portera sur certains des
problèmes persistants que connaît la région. Le Canada se réjouit du choix de ce
thème, qui fait ressortir les liens qui existent entre la démocratie et la création d'emplois
ainsi qu'entre la saine gouvernance, la prospérité et l'équité.
En Haïti, le Canada a joué un rôle prépondérant dans le soutien apporté à la population
de ce pays en crise qui chemine vers l'instauration d'une nouvelle démocratie.
Actuellement, c'est le Canada qui assure le commandement des missions policières de
l'ONU, en plus de fournir un effectif de 100 agents de police. Nous apportons
également à ce pays une importante aide bilatérale. Nous sommes conscients qu'une
intervention utile en Haïti exige d'assumer de lourdes responsabilités. C'est d'ailleurs
pourquoi nous sommes déterminés à mener ce processus à bonne fin, même s'il se
peut qu'il nous faille plusieurs années pour y parvenir.
Permettez-moi de vous donner également l'exemple du Nicaragua, qui est aux prises
avec une crise politique aiguë et déstabilisante. La médiation de l'OEA [Organisation
des États américains] semble être le seul moyen d'y éviter un effondrement
constitutionnel et politique. J'ai d'ailleurs eu une longue discussion à ce sujet avec le
secrétaire général de l'OEA il y a quelques semaines, et nous avons convenu de
collaborer de près ensemble en vue de provoquer un dialogue national dans ce pays,
conformément aux principes établis dans la Charte démocratique interaméricaine. (Soit
dit en passant, l'origine de ce document remonte au Sommet des Amériques de
Québec.)
Bien entendu, à eux seuls, mes efforts et ceux du Ministère, ne sauraient suffire à la
tâche. D'autres ministères ont entrepris de mettre en œuvre, eux aussi, divers
programmes s'inscrivant dans la poursuite des objectifs de l'EPI. Par exemple :
• le ministère de la Défense nationale a créé le « Commandement Canada », le
quartier général de commandement opérationnel national intégré chargé des
opérations menées au Canada. Le ministère entend également augmenter de
5 000 l'effectif régulier des Forces canadiennes et de 3 000 membres l'effectif
des forces de réserve;
• l'Agence canadienne de développement international s'est engagée à verser
2,9 milliards de dollars afin de doubler l'enveloppe de l'aide internationale du
Canada d'ici 2010 et de doubler l'aide à l'Afrique d'ici 2008-2009 par rapport à
son niveau de 2003-2004.
• Commerce international Canada s'emploie à renforcer nos relations
économiques avec nos partenaires établis tels que les États-Unis et le Mexique,
l'Europe et le Japon, et à créer des partenariats avec de nouvelles puissances
économiques, comme la Chine, l'Inde et le Brésil.
En guise de conclusion, je tiens à vous rappeler que l'EPI n'est qu'un début. Il s'agit
d'un plan d'action, et non pas d'un projet abouti.
S'agissant de l'avenir, j'estime que le Canada aura à relever des défis importants. Il
devra notamment intensifier son action stratégique dans différentes enceintes
multilatérales. Comme l'a montré le récent Sommet de l'ONU, il est extrêmement
difficile de réunir un consensus parmi ses 191 États membres. C'est pourquoi nous
nous devons d'envisager des moyens d'accélérer le déroulement du processus de
réforme. Ce qui nous inquiète tout particulièrement, ce sont les menaces qui risquent
d'entraver la réalisation du plan d'action visant la non-prolifération et le désarmement. Il
nous faut faire en sorte que les objectifs énoncés dans le Traité de non-prolifération
nucléaire soient atteints.
Il nous faudra aussi nous attaquer à de nouveaux dossiers, tels ceux de l'action
diplomatique dans le secteur de l'énergie, du rôle international de la Chine, et des
conséquences des tendances démographiques aussi bien en Amérique du Nord que
dans d'autres régions du globe. Heureusement, les obstacles qui se posent ne sont pas
insurmontables. Pourvu que nous les abordions dans une perspective de concertation,
dans une optique pangouvernementale et pancanadienne, nous pourrons faire en sorte
que la voix du Canada soit entendue et que les intérêts de notre pays et des Canadiens
soient protégés dans les années à venir.
Le gouvernement du Canada continuera à jouer un rôle de premier plan sur la scène
internationale. En étant l'hôte de conférences internationales comme celles qui
réuniront des ministres de l'Environnement et de la Santé cet automne et les ministres
de la Justice du Moyen-Orient en décembre prochain, le Canada assoit son rôle
d'acteur apprécié et précieux dans les affaires mondiales.
Nous allons continuer à collaborer avec nos principaux partenaires internationaux pour
arrêter des positions communes sur les défis qui se posent à nous dans le présent
siècle.
Je tiens également à souligner l'importance d'amener les Canadiens à participer à la
mise en œuvre de la politique internationale de notre pays. Le site Web du Ministère
consacré à l’Énoncé de politique internationale du Canada s'est révélé un mécanisme
indispensable pour recueillir les points de vue des Canadiens en cette matière. Depuis
le lancement de l'EPI, le site a accueilli plus d'un million de visiteurs, et nos efforts de
sensibilisation par Internet se sont traduits par la participation de 30 groupes-classes de
relations internationales d'établissements universitaires et collégiaux canadiens à notre
projet de cyberdiscussions.
Par ailleurs, j'attends avec impatience la tenue d'autres rencontres dans les grandes
villes canadiennes avec des membres de l'ICAI pour y promouvoir l'EPI. Grâce à la
série de tables rondes que nous entendons organiser à Halifax, à Montréal, à Toronto,
à Calgary, à Vancouver et à Ottawa, nous espérons faire avancer les intérêts du
Canada à l'étranger en facilitant l'examen des politiques ayant un lien avec l'EPI.
Nous continuerons à solliciter vos points de vue et opinions, tout comme ceux du grand
public, du Parlement, des provinces et des territoires, car cela m'aidera à préparer ma
première mise à jour annuelle de la politique internationale canadienne. Cette mise à
jour annuelle contribuera à faire en sorte que l'EPI ne vieillisse pas et que l'accent
continue d'être mis sur son application à l'échelle du gouvernement et du Canada. De
cette façon, la mise à jour sera plus facilement amenée à jouer un rôle intégrateur et à
servir d'occasion annuelle d'assurer la cohérence de la planification stratégique et
commerciale canadienne. Je suis convaincu que nous sommes sur une bonne piste.
Je vous remercie.