Le 15 novembre 1999(15 h 40 HNE)
Nº 245
M. PETTIGREW ANNONCE LA POSITION DU CANADA
AUX NÉGOCIATIONS DE L'OMC
Le ministre du Commerce international, M. Pierre Pettigrew, a présenté aujourd'hui au
Parlement un rapport énonçant la position que le Canada entend adopter lors des
négociations qui s'amorceront sous peu à l'Organisation mondiale du commerce
(OMC).
Intitulé Le Canada et l'avenir de l'Organisation mondiale du commerce, le rapport décrit
en détail l'approche que le Canada adoptera à la réunion des ministres du Commerce
de tous les pays du monde, qui débutera à Seattle à la fin de novembre. Il répond
directement aux 45 recommandations formulées par un comité parlementaire composé
de représentants de tous les partis, le Comité permanent des affaires étrangères et du
commerce international.
« Les parlementaires et les citoyens nous ont dit qu'ils appuient le rôle du Canada aux
négociations commerciales internationales, à condition que celles-ci profitent à tous les
citoyens du pays et qu'elles reflètent nos valeurs de démocratie et d'ouverture, et notre
recherche perpétuelle d'une société juste », a déclaré M. Pettigrew.
« La position du Canada est orientée vers l'avenir, et elle est équilibrée. Notre
économie repose sur l'exportation, et nous devons continuer à réclamer un accès élargi
aux marchés pour nos produits et nos services, mais nous allons aussi continuer à
protéger les intérêts sociaux vitaux du Canada. »
Plus tôt cette année, le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce
international a tenu 30 séances publiques et entendu plus de 400 Canadiens et
Canadiennes représentant divers groupements de gens d'affaires, de syndicats,
d'écologistes, d'universitaires et de défenseurs des droits humains. Le ministère des
Affaires étrangères et du Commerce international a de plus consulté directement les
secteurs de l'industrie et les groupes de citoyens tout au long du printemps et de l'été,
et il continuera de le faire durant les négociations.
« Depuis 50 ans, le Canada aide à définir les règles internationales, à promouvoir les
règles plutôt que la puissance brute pour assurer la paix et l'ordre dans les relations
internationales, a ajouté le ministre. Le travail que nous poursuivons à l'OMC est un
volet important de cette action. »
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Un document d'information sur la position du Canada se trouve en annexe.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de
communiquer avec :
Sylvie Bussières
Cabinet du ministre du Commerce international
(613) 992-7332
Le Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
Document d'information
LE CANADA ET L'ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
À la fin de novembre, le Canada se joindra aux quelque 130 pays membres de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle pour amorcer une nouvelle
série de négociations commerciales mondiales.
Aujourd'hui, le gouvernement présente le plan détaillé de l'approche qu'il entend
adopter au cours des négociations, contenu dans sa réponse à un rapport rédigé par le
Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international.
Les objectifs que poursuivra le gouvernement du Canada dans le cadre des prochaines
négociations commerciales sont résumés ci-dessous.
Agriculture
• Améliorer sensiblement l'accès aux marchés pour nos produits agricoles et
agroalimentaires;
• éliminer les subventions à l'exportation dans le secteur agricole;
• réduire de façon substantielle les subventions internes qui ont des effets pervers
sur le commerce;
• maintenir nos propres systèmes ordonnés de commercialisation;
• permettre au Canada de maintenir sa position de chef de file dans le domaine
de la commercialisation des produits biotechnologiques, et de participer à un
groupe de travail de l'OMC chargé d'étudier cette question.
Accès aux marchés
• Améliorer l'accès aux marchés de nos principaux partenaires commerciaux en
accordant une attention particulière au poisson et aux fruits de mer, aux métaux
non ferreux, aux produits du bois et aux produits de haute technologie à valeur
ajoutée;
• continuer d'abaisser les droits de douane et les obstacles non tarifaires qui
empêchent les exportateurs canadiens de prendre de l'expansion et de créer un
plus grand nombre de nouveaux emplois, surtout dans les secteurs de
l'agriculture et des services.
Facilitation du commerce
• Faciliter le commerce international en élaborant de nouvelles règles pour ce qui
a trait aux formalités douanières.
Règles en matière de recours commerciaux
• Renforcer les règles multilatérales s'appliquant aux mesures susceptibles
d'entraver ou de fausser les échanges (les droits antidumping et les subventions,
par exemple).
Marchés publics
• Promouvoir la transparence des politiques d'achat des gouvernements de façon
à accroître la stabilité et la confiance sur les marchés mondiaux;
• continuer de promouvoir l'élimination des dispositions discriminatoires afin que
les entreprises canadiennes bénéficient d'un meilleur accès aux marchés
étrangers.
Services
• Continuer de libéraliser le commerce des services tout en respectant les
objectifs des politiques nationales et le rythme de développement de chacun des
membres.
Propriété intellectuelle
• Prolonger le moratoire visant l'application de la disposition relative à la non-violation que renferme l'accord sur la propriété intellectuelle;
• assurer l'application intégrale et ordonnée de l'Accord sur les aspects des droits
de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC);
• participer aux travaux en cours à l'OMC et à l'Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle (OMPI) visant à améliorer le régime international
s'appliquant à la propriété intellectuelle.
Culture
• Faire reconnaître l'importance de préserver et de promouvoir la diversité
culturelle;
• chercher à faire adopter un nouvel instrument international qui établira des
règles de base claires permettant aux pays de maintenir des politiques destinées
à promouvoir leur culture.
Commerce électronique
• Maintenir le statu quo quant à l'application des droits de douane aux
transmissions électroniques;
• poursuivre un programme de travail sur le commerce électronique en créant un
groupe de travail non partie aux négociations.
Investissement
• Préserver le droit du Canada d'adopter des règlements et de promouvoir les
valeurs canadiennes fondamentales dans des secteurs stratégiques tels que la
santé, l'éducation, la culture et la protection de l'environnement.
Politique de concurrence
• Élaborer un accord-cadre qui, tout en préservant l'indépendance des instances
chargées d'appliquer la politique de concurrence, prévoirait une position
commune relativement aux pratiques anti-concurrentielles dans le secteur privé
qui entravent la libéralisation des échanges et de l'investissement.
Environnement
• Veiller à ce que les groupes de négociation tiennent compte pleinement des
considérations environnementales de façon à harmoniser les politiques
commerciales et environnementales et à assurer qu'elles se complètent l'une
l'autre.
Travail
• Chercher à obtenir que l'Organisation internationale du travail (OIT) se voie
conférer le statut officiel d'observateur à l'OMC;
• demander instamment à tous les pays de respecter les deux principaux
instruments de l'OIT sur le travail des enfants et les droits des travailleurs.
Cohérence
• Veiller à ce que le système commercial multilatéral appuie la poursuite d'autres
objectifs à l'échelle internationale, notamment le développement durable et
d'autres objectifs sociaux.
Pays en développement
• Faire en sorte que les sociétés les moins développées de la planète puissent
bénéficier des retombées positives engendrées par le système commercial
mondial.
Consultation et information des citoyens
• Reconnaître le rôle que jouent les citoyens dans le commerce en veillant à les
informer et à les consulter sur tous les aspects des prochaines négociations,
surtout en ce qui a trait aux secteurs qui revêtent un intérêt immédiat, telles la
santé et l'éducation;
• continuer à exercer des pressions en faveur d'une plus grande ouverture à
l'OMC, en particulier pour élargir et accélérer la diffusion des documents, et
accroître la participation des groupes non gouvernementaux à l'OMC.