LE CANADA APPROFONDIT SES LIENS AVEC LE MERCOSUR ET PRÉSIDE LA RÉUNION DE LA ZLEA EN ARGENTINE
Le 17 juin 1998 Nº 160
LE CANADA APPROFONDIT SES LIENS AVEC LE MERCOSUR ET
PRÉSIDE LA RÉUNION DE LA ZLEA EN ARGENTINE
Fidèle à son rôle de chef de file en matière de libéralisation commerciale, le
Canada resserre cette semaine ses liens avec le Mercosur et présidera la première
réunion du Comité de négociation commerciale de la Zone de libre-échange des
Amériques (ZLEA). C'est ce qu'a indiqué aujourd'hui le ministre du Commerce
international, M. Sergio Marchi.
Le 16 juin, des représentants du Canada et du Mercosur, le plus grand bloc
commercial d'Amérique du Sud, ont signé une entente de coopération en matière de
commerce et d'investissement à Buenos Aires en Argentine. Mme Kathryn McCallion,
sous-ministre adjoint et délégué commercial en chef au ministère des Affaires
étrangères et du Commerce international, a signé l'entente de coopération avec le
Mercosur au nom du Canada.
« Non seulement cette entente conclue avec le Mercosur aura-t-elle pour effet
d'accroître le commerce et l'investissement entre le Canada et certaines
économies clés des Amériques, mais elle fera progresser aussi la réalisation de
notre objectif commun, à savoir créer une zone de libre-change qui s'étendrait à
tout l'hémisphère », a déclaré le ministre Marchi.
Ce matin, toujours à Buenos Aires, le Canada a présidé la première rencontre du
Comité de négociation commerciale de la ZLEA, qui mettait en présence des hauts
fonctionnaires des 34 pays de la ZLEA. C'est la première réunion de la ZLEA à
avoir lieu depuis le Sommet des Amériques tenu en avril 1998 à Santiago au Chili,
où les pourparlers ont été lancés et où il a été confirmé que le Canada
présiderait la phase initiale des négociations. La réunion se termine le 19 juin.
« Comme les négociations de la ZLEA commencent à l'automne, il importe avant tout
cette semaine de nous entendre sur des plans de travail précis, a indiqué
M. Marchi. Il est vital aussi d'officialiser sans trop tarder le fonctionnement
du comité sur la société civile, dont la mission consistera à voir à ce que nos
citoyens soient du processus dès le départ. »
Le Canada a joué un rôle déterminant dans la décision de créer pour la ZLEA un
comité de représentants gouvernementaux qui recueillera l'opinion d'un vaste
échantillonnage de la société civile, comme les syndicats, les
environnementalistes, les défenseurs des droits de la personne et les milieux
d'affaires. M. Marchi a bien précisé que le Canada tiendra son propre processus
de consultation pour permettre aux citoyens de se faire entendre sur la ZLEA et
les autres grandes initiatives de commerce et d'investissement.
« Le travail de cette semaine, notre accord marquant avec le Mexique du fait de
l'Accord de libre-échange nord-américain et notre fructueux accord de libre-échange avec le Chili se complètent tous et sont orientés dans la même direction,
a ajouté M. Marchi. Petit à petit, le Canada joue un rôle de plus en plus actif
dans l'intégration économique et commerciale des Amériques. »
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Un document d'information sur la ZLEA et le Mercosur figure en annexe.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de
communiquer avec :
Leslie Swartman
Cabinet du ministre du Commerce international
(613) 992-7332
ou avec le :
Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca
Document d'information
LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE DES AMÉRIQUES
Le Sommet des Amériques qui s'est tenu à Miami en 1994 a abouti à un vaste plan
d'action visant à resserrer la coopération économique, politique et sociale entre
les nations de l'hémisphère occidental. La Zone de libre-échange des Amériques
(ZLEA) fait partie intégrante de ce plan d'action.
En avril 1998, le premier ministre Chrétien et les dirigeants de 33 autres pays
ont entamé des négociations sur la ZLEA au deuxième Sommet des Amériques à
Santiago, au Chili. On a choisi le Canada pour présider les négociations pendant
la période des 18 premiers mois. Les dirigeants ont souscrit à plusieurs
décisions importantes auxquelles étaient parvenus leurs ministres du Commerce au
cours des mois précédant le Sommet :
- Les groupes de négociation devraient commencer leur travail d'ici la fin de
septembre 1998.
- Neuf groupes de négociation ont été établis : accès aux marchés; agriculture;
investissement; services; marchés publics; droits de propriété intellectuelle;
subventions, mesures antidumping et droits compensateurs; politique de
concurrence; règlement des différends.
- Les négociations seraient menées simultanément dans tous les domaines.
- Miami a été choisie comme premier lieu des négociations.
- Un groupe consultatif sur les économies de petite taille serait créé pour
assurer la prise en compte des préoccupations des petites nations dans les
pourparlers sur la ZLEA.
- Un comité de représentants gouvernementaux serait formé pour examiner les
présentations émanant de la société civile.
- Un comité mixte d'experts sur le commerce électronique, tant du gouvernement
que du secteur privé, serait formé.
Entre 1991 et la fin de 1997, les exportations du Canada vers l'Amérique latine
et les Antilles ont plus que doublé, passant de 2,8 milliards de dollars à 6,4
milliards. Le Canada exporte maintenant en Amérique latine et dans les Antilles
plus qu'en Allemagne et en France prises ensemble.
Les économies de l'Amérique latine et des Antilles ont mûri, et les Amériques
représentent maintenant un marché de plus de 700 millions d'habitants.
La ZLEA se traduirait par des règles communes à l'échelle de l'hémisphère, ce
qui faciliterait les échanges, simplifierait les formalités administratives et
découragerait la corruption. Elle permettrait aussi de protéger les importants
investissements canadiens et d'ouvrir de nouveaux marchés pour les marchandises
canadiennes en atténuant ou en éliminant les barrières tarifaires élevées ou
autres barrières se dressant contre elles.
La ZLEA permettrait d'ouvrir davantage les économies en plein essor des
Amériques aux petites et moyennes entreprises du Canada, qui sont la source de la
plus grande partie des nouveaux emplois créés au Canada.
La ZLEA aiderait aussi les pays de la région à tirer parti des avantages
sociaux découlant du libre-échange. Libérer le potentiel de la région générera
plus de prospérité et pourra aider les gouvernements à financer leurs programmes
sociaux éducation, santé et réduction de la pauvreté.
Les négociations sur la ZLEA devraient commencer à l'automne 1998 et durer sept
ans.
Le Canada sera le premier à consulter sa population sur la manière dont la ZLEA
devrait évoluer et il ne signera qu'une bonne entente bénéficiant de l'appui de
l'opinion publique canadienne.
Le Canada préservera ses intérêts vitaux dans des domaines comme la culture,
les soins de santé, l'éducation, les programmes sociaux, l'environnement, les
normes du travail, le régime de gestion de l'offre et la gestion des ressources
naturelles.
La ZLEA existera aux côtés de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA),
de l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Chili et d'autres arrangements
régionaux et bilatéraux.
LE MERCOSUR
Le Marché commun du cône Sud (Mercosur) a été créé au Paraguay en mars 1991,
par le Traité d'Asunción qu'ont signé l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et
l'Uruguay.
Le Mercosur est un marché intégré de quelque 240 millions d'habitants. Son
produit intérieur brut (PIB) avoisine 1,4 billion de dollars, soit environ le
huitième du PIB des pays de l'ALENA; le revenu par habitant est de 30 p. 100
supérieur à celui de l'ensemble de l'Amérique latine.
Le Mercosur a conclu des accords de libre-échange avec le Chili et la Bolivie,
et un accord de coopération avec l'Union européenne. Des pourparlers se
poursuivent avec les pays du Pacte andin et le Mexique.
Le Mercosur est le plus important partenaire commercial du Canada en Amérique
latine. Entre 1994 et la fin de 1996, le commerce bilatéral avec les membres du
Mercosur s'est accru d'un peu plus de 30 p. 100, pour atteindre 3 milliards de
dollars. À la fin de 1997, le commerce bilatéral avait atteint 3,5 milliards de
dollars, soit une nouvelle hausse de 17 p. 100.
Les principales exportations vers les pays du Mercosur sont le papier, le blé,
la potasse, les produits pétroliers, le charbon, les pièces d'aéronef, les
machines, le matériel de télécommunication, les produits chimiques et les
machines lourdes.
Divers secteurs d'activité du Canada profiteraient d'un renforcement des
relations avec le Mercosur pour ce qui est des échanges et de l'investissement,
notamment dans les domaines de l'agriculture/agroalimentaire, des services et des
technologies environnementales.
TICA Canada-Mercosur
L'arrangement sur la coopération en matière de commerce et d'investissement
(TICA) engage le Canada et le Mercosur à cerner les mesures qui altèrent ou
entravent le commerce et l'investissement, et à encourager une plus grande
coopération au sein de l'Organisation mondiale du commerce et dans la ZLEA. Le
Canada et le Mercosur se sont entendus pour créer un groupe consultatif afin de
permettre à des hauts fonctionnaires de se réunir au moins une fois l'an pour
discuter de questions d'intérêt mutuel.
L'entente renferme également un plan d'action qui porte sur diverses questions
et prévoit notamment :
- la négociation d'accords sur la protection des investissements étrangers entre
le Canada et les pays du Mercosur;
- une coopération douanière;
- une coopération accrue dans les domaines du travail et de l'environnement,
favorisant la participation d'un vaste échantillonnage de la société civile aux
relations en matière de commerce et d'investissement.