FICHE D'INFORMATION
RÉTABLISSEMENT DES ESPÈCES INSCRITES SUR LA LISTE DE LA LOI SUR LES ESPÈCES EN PÉRIL
La Loi sur les espèces en péril (LEP) a pour objectifs d'empêcher les espèces sauvages de disparaître ou d'être en voie de disparition; de permettre le rétablissement des espèces disparues, en voie de disparition ou menacées, et de gérer les espèces préoccupantes de manière à leur éviter de se trouver en voie de disparition ou d'être menacées.
La Loi sur les espèces en péril exige la mise en œuvre de programmes de rétablissement pour toutes les espèces en voie de disparition. Ces programmes ont notamment pour objet de cerner ce qu'il faut faire pour arrêter ou renverser le déclin d'une espèce. Chaque programme ou stratégie définit des objectifs bien précis, identifie l'habitat essentiel dans la mesure du possible et décrit les activités de recherche et de gestion qui s'imposent. Les programmes sont élaborés en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les conseils de gestion de la faune, les organisations autochtones et les intervenants.
Ces programmes sont des stratégies qui peuvent englober plus d'une espèce présente dans un même secteur géographique ou écosystème ou bien, différentes espèces sur lesquelles pèsent des menaces similaires. Plus de 190 programmes de rétablissement sont en cours d'élaboration et visent à soutenir les espèces inscrites.
Plusieurs programmes de rétablissement ont récemment été affichés à des fins de consultation sur le site du registre public de la LEP à l'adresse : http://www.registrelep.gc.ca.
Exemples de programmes de rétablissement :
Parmi les programmes ainsi proposés, certains sont centrés sur la chouette tachetée du Nord en Colombie-Britannique, la tortue luth, le saule des landes à Terre-Neuve et le pluvier siffleur des Prairies. Il s'agit là de bons exemples d'espèces terrestres, d'espèces aquatiques et d'oiseaux migratoires présents au Canada. Ils illustrent également l'aire de distribution géographique des diverses espèces canadiennes.
Chouette tachetée du Nord
Actuellement en voie de disparition, la chouette tachetée du Nord est l'une des espèces de chouettes les plus étudiées dans le monde et son profil compte parmi les plus élevés en raison, d'une part, de son association étroite avec les forêts anciennes et de l'exploitation de ces dernières aux fins d'urbanisation et, d'autre part, de la récolte du bois d'œuvre et de l'extraction minière. En Colombie-Britannique, la population de chouettes tachetées du Nord est limitée par la diminution quantitative et qualitative de son habitat et par son isolement croissant de la population plus importante de cette espèce aux États-Unis. D'autres menaces pèsent sur la chouette tachetée du Nord, notamment la perte et la fragmentation continues de son habitat, le mélange avec la chouette rayée, une espèce concurrente, la prédation que lui font subir le grand-duc d'Amérique et divers autres prédateurs, le changement climatique, les effets négatifs des variables environnementales et génétiques et les maladies, par exemple, le virus du Nil occidental.
La Colombie-Britannique joue un rôle directif dans l'élaboration du programme de rétablissement de la chouette tachetée du Nord. Ce rétablissement a pour but de radier la chouette tachetée du Nord de la liste des espèces en voie de disparition en établissant une population stable ou croissante, auto-suffisante, dont les individus se répartiraient dans toute l'aire de distribution géographique de l'espèce. L'objectif à long terme, en matière de redressement de la population, est d'augmenter à au moins 250 le nombre de chouettes adultes. On estime que le rétablissement de l'espèce est possible, sur les plans technique et biologique, puisque l'habitat actuel permet de soutenir la chouette tachetée et qu'il y a possibilité d'améliorer les conditions futures de cet habitat.
Tortue luth
Il existe deux programmes de rétablissement pour la tortue luth dont les populations atlantique et pacifique sont en voie de disparition. Le peu que l'on sait sur la physiologie et le cycle biologique de la tortue luth suscite le plus vif intérêt. En effet, la tortue luth adulte est non seulement la tortue marine la plus migratoire, mais aussi le plus gros des reptiles et ses migrations sont celles qui ont le plus d'envergure, car ses parcours annuels peuvent dépasser les 15 000 km. En termes d'évolution, la tortue luth est unique parmi les espèces existantes de tortues. Elle est le seul survivant de la famille des Dermochelyidae qui serait apparue, pense-t-on, il y a au moins 100 millions d'années.
Les programmes de rétablissement précisent les mesures pouvant être prises au Canada pour promouvoir le rétablissement de la tortue luth. Les objectifs de rétablissement énoncés dans les programmes atlantique et pacifique consistent à assurer la viabilité des populations de tortues luth qui fréquentent les eaux canadiennes de l'Atlantique et du Pacifique, respectivement. Un certain nombre d'objectifs et d'approches ont été définis pour y parvenir.
Saule des landes
Actuellement en voie de disparition, le saule des landes est endémique sur les terrains côtiers de calcaire dénudés du détroit de Belle-Isle, dans la partie nord-ouest de la péninsule Great Northern de Terre-Neuve. Il est menacé par la perte et la dégradation de son habitat en raison des activités d'utilisation du sol. L'objectif de rétablissement de cette espèce consiste à assurer la persistance à long terme de la population naturelle du saule des landes dans toute son aire de distribution géographique. La réalisation de cet objectif dépend principalement de la suppression ou de la réduction des menaces d'origine humaine. L'élaboration de cette stratégie a été dirigée par le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador qui a inscrit cette plante sur la liste de sa propre Loi sur les espèces en péril.
Pluvier siffleur
Cet oiseau migrateur est protégé par la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs de 1994 et la Loi sur les espèces en péril. Sa population est petite et son aire de distribution est étendue, allant de l'est de l'Alberta jusqu'à l'Ontario. Il est surtout menacé par la prédation, la perte d'habitat et les perturbations causées par les humains. Le premier programme de rétablissement pour cette espèce a été publié en mars 2002 avant l'adoption de la LEP. Mis à jour dans le cadre de la LEP, il a pour but de rétablir l'espèce principalement en assurant la protection de son habitat et en augmentant la productivité. L'habitat sera protégé grâce à l'application des règlements protecteurs, aux efforts de conservation et aux ententes d'intendance. La productivité sera accrue grâce à la gestion des prédateurs et du bétail et à la réduction des perturbations d'origine humaine sur les sites habités par le pluvier. Il est nécessaire de mieux comprendre les déplacements des oiseaux nicheurs entre le Canada et les États-Unis ainsi que les menaces pesant sur les aires d'hivernage et de reproduction et de l'aire de distribution géographique du pluvier siffleur en hiver, y compris au Mexique, si l'on veut augmenter les chances de survie et de rétablissement de cette sous-espèce. Cela exigera une coopération internationale efficace.
La coopération entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux est essentielle pour réussir la mise en œuvre des programmes de rétablissement :
Le Gouvernement du Canada coopère avec les provinces et les territoires, les conseils de gestion de la faune et les organisations autochtones dans le but d'élaborer des stratégies de rétablissement fondées sur les meilleures connaissances disponibles et appuyées par toutes les parties concernées. On s'attend à ce qu'un certain nombre de programmes de rétablissement supplémentaires soient affichés au registre public de la LEP dans un proche avenir.
Les programmes de rétablissement des espèces en péril font partie de l'approche que les Canadiens et Canadiennes souhaitent voir leurs gouvernements adopter en matière de conservation. La conservation de la biodiversité du Canada est cruciale pour la santé de l'environnement et pour la prospérité économique de notre pays à long terme.
La mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril renforce l'engagement du Gouvernement du Canada à veiller à la protection des espèces en péril et de leurs écosystèmes. En vertu de la loi, l'intendance est la première intervention pour la protection de l'habitat. La protection des espèces en péril est une responsabilité partagée par tous les Canadiens et Canadiennes. Le gouvernement s'est engagé à poursuivre son action conjointe avec les citoyens pour mettre en œuvre la Loi sur les espèces en péril.
Les Canadiens et Canadiennes sont invités à se joindre au Gouvernement du Canada pour appuyer et mettre en œuvre les programmes de rétablissement qui profiteront aux espèces individuelles et à l'ensemble de la société canadienne. Pour les personnes désireuses d'aider les espèces en péril, ces programmes sont une mine d'informations sur les menaces pesant sur telle ou telle espèce et les exigences liées à son rétablissement. Les propriétaires terriens impliqués dans l'identification de l'habitat essentiel sont consultés et ils collaborent à sa protection.
Pour obtenir plus d'information sur la Loi sur les espèces en péril, le plan national de rétablissement, le Programme d'intendance de l'habitat des espèces en péril et la stratégie canadienne pour la protection des espèces en péril, veuillez visiter le site : www.especesenperil.gc.ca/ ou téléphoner à l'Informathèque d'Environnement Canada au : 1-800-668-6767.
