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Introduction
On trouve à l'occasion, dans les fondations des édifices, des
contenants remplis il y a de nombreuses années avec des documents et
divers objets. Les objets contenus dans ces capsules mémoriales sont
souvent fragiles et doivent être retirés avec beaucoup de soins.
Les capsules contenant des documents actuels sont le plus souvent mises en
place pendant la construction des nouveaux édifices. Il existe peu de
renseignements sur cette pratique et les documents, s'ils sont mal
préparés et enfouis dans des conditions qui ne leur conviennent
pas, peuvent se détériorer grandement. L'information qui suit
s'adresse aux personnes qui ont trouvé d'anciennes capsules
mémoriales ou qui ont l'intention d'en fabriquer.
Anciennes capsules
Les feuilles de cuivre et le fer blanc étaient les matériaux
les plus utilisés au XIXe siècle pour la fabrication
des capsules. Le plus souvent, elles prenaient la forme de boîtes ou de
tubes scellés à l'aide d'une brasure tendre au plomb et à
l'étain. Les capsules ainsi fabriquées peuvent traverser les
années en demeurant en assez bon état. Toutefois,
l'humidité retenue à l'intérieur, en contact avec le flux
de brasage, peut corroder considérablement le cuivre et le fer se
trouvant sous la couche extérieure d'étain. De cette
réaction résulte un milieu très acide qui tache ou
altère les couleurs, et peut même désintégrer le
contenu de la capsule, en particulier s'il s'agit de matières organiques
(papier, cuir, textiles, etc.). Également, lorsque différents
métaux demeurent en contact pendant de longues périodes, de
petites cellules électriques se forment en présence de
l'humidité et des sels. C'est pourquoi la corrosion des points de
raccord de la capsule peut avoir été particulièrement
rapide. Cette réaction peut aussi se produire entre les feuilles de
métal et les brasures.
À l'occasion, on a utilisé des bouteilles en guise de capsule.
Une bouteille bien scellée fabriquée de verre stable peut
très bien survivre, mais parfois les contenants de verre ont
été brisés à cause des mouvements des fondations,
de la reptation des sols due au gel ou d'un manque de soins au moment de la
récupération.
Le matériau de fabrication du contenant n'est pas le seul facteur
pouvant affecter son contenu. Une fois la capsule scellée, le
micro-climat qui règne à l'intérieur dictera le sort du
contenu. De toute évidence, s'il y a présence de vapeur d'eau et
d'oxygène à l'intérieur, il se produira une interaction
avec tous les matériaux qui y sont sensibles et ces matériaux se
détérioreront. Même si le contenant ne se corrode pas, les
objets de métal à l'intérieur subiront les effets de l'eau
et de l'oxygène. Les sous-produits de la corrosion affecteront d'autres
matériaux avec lesquels ils sont en contact. Comme on l'a
mentionné précédemment, les matières organiques
(cuir, papier, textiles, etc.) peuvent être tachés par les
produits de la corrosion ou se désintégrer complètement.
L'oxygène et l'eau auront aussi un effet direct sur les matières
organiques en causant la décomposition chimique de leur structure.
Certains matériaux, en particulier le papier de fabrication
industrielle, sont de nature acide; les isoler dans un milieu clos et
scellé empêche leurs émanations acides et volatiles de
s'échapper. Les vapeurs acides peuvent ainsi s'accumuler et atteindre
des niveaux bien plus élevés que ceux que l'on rencontre dans un
milieu ouvert. Dans ces conditions, la dégradation est grandement
accélérée.
Bien qu'on ne les trouve pas très souvent dans les capsules du
XIXe siècle, les matériaux relativement modernes, tels
les caoutchoucs et les plastiques, dégagent des vapeurs acides. Les
peintures, vernis et autres revêtements peuvent aussi contenir des
matières synthétiques enclines à la décomposition.
Les sous-produits volatils s'accumulent à l'intérieur de l'espace
clos, provoquant ainsi une accélération de la
détérioration.
Des micro-organismes et des moisissures peuvent aussi se retrouver à
l'intérieur du contenant scellé et, dans des conditions
favorables, peuvent accélérer la décomposition des
matières organiques. Des insectes se nourrissant de matières
organiques (pou de livre, p. ex.) peuvent être dissimulés dans les
replis des papiers ou des textiles. Les spores de moisissures, présentes
sur de nombreuses matières, n'ont besoin que de conditions favorables
pour proliférer. Tous ces agents biologiques resteront viables tant que
durera la réserve d'oxygène.
Ouverture des capsules
L'ouverture d'une capsule fournit de l'information pratique sur les
mérites relatifs des contenants et la durabilité du contenu. On
peut ainsi en apprendre long sur la bonne façon de préserver le
plus longtemps possible les objets qui se trouvent à l'intérieur
de la capsule. Les problèmes qui surgissent lorsque l'on tente d'ouvrir
de vieux contenants montrent que la prévoyance de nos ancêtres
visait principalement le contenu.
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Une capsule soigneusement récupérée d'un site doit
être manipulée avec soin. Son contenu, qui gisait depuis des
décennies, peut être très fragile. Il faut éviter de
secouer le contenant, comme on le voit souvent faire, et garder la capsule dans
la même orientation que lorsqu'elle a été trouvée.
Ainsi, les objets fragiles qui s'y trouvent ne bougeront pas et l'eau qui aura
pu s'infiltrer ne mouillera pas les objets restés secs jusque-là.
Examiner scrupuleusement l'extérieur des capsules de métal pour
vérifier la détérioration des points de raccord ou des
fermetures. Vérifier s'il y a des inscriptions; elles peuvent inclure
des instructions sur la façon d'ouvrir la capsule. Il n'existe aucun
moyen simple de déterminer la nature exacte du contenu de boîtes
de métal sans les ouvrir. Les rayons-x assez puissants pour traverser le
métal ne laisseront pas voir l'ombre d'un objet de densité
inférieure, à l'exception peut-être d'objets de
métal massifs, comme des pièces de monnaie.
Pour ouvrir une boîte de métal scellée, il faut
l'abîmer un peu. Naturellement, le découpage devrait être
fait le plus soigneusement possible car la boîte en soi constitue un
objet historique; il ne faut toutefois pas trop s'en faire si on endommage un
peu le contenant : on l'a conçu afin qu'il soit ouvert. S'il faut ouvrir
une capsule bouteille, il faut tout tenter avant de se résoudre à
couper ou à briser le verre, surtout lorsqu'on connaît la valeur
que peut avoir une bouteille ancienne. On ne gagne rien à se presser,
les objets qui gisaient ensevelis depuis des décennies peuvent bien
attendre encore quelques heures.
Pour avoir une idée de la répartition du contenu, il faut
appuyer le contenant sur un goujon de 1/4 po (6 mm) et trouver le point
d'équilibre (figure 1). Si on suppose que le contenu est réparti
uniformément, on pourra ainsi savoir quelle extrémité est
vide. Évidemment, on peut être trompé par la
présence, à une extrémité, d'objets lourds, comme
des pièces de monnaie, ou peut-être d'eau qui s'est
infiltrée.
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Ouvrir la capsule sur une table ou un établi couvert d'une feuille de
polyéthylène. Ne pas tenter de défaire les brasures en les
chauffant, car il faut bien moins de chaleur pour les faire qu'il n'en faut
pour les ouvrir et le contenu pourrait ainsi être très facilement
endommagé. Placer la capsule sur un coussin de mousse de plastique, de
tissu éponge ou de tout autre matériau résilient doux de
façon qu'il dépasse légèrement le rebord de la
surface de travail. Placer des blocs de bois sur deux côtés pour
empêcher la capsule de bouger pendant qu'on l'ouvrira (figure 2). Avant
de couper, percer un avant-trou dans un coin du contenant. Entourer une
mèche de perceuse de 3/8 po (9,5 mm) de diamètre presque jusqu'au
bout avec un tube métallique ayant un calibre de 3/8 po (9,5 mm) (figure
3a). De cette façon, le tube freinera la mèche, l'empêchant
d'entrer trop profondément dans le contenant. Si l'on dispose de
matériel pour l'affûtage des mèches, on peut ajuster
l'angle de coupe de la mèche de 60° à 30°, limitant
encore davantage la pénétration (figure 3b). Utiliser une
perceuse électrique à vitesse variable. Une fois la perforation
terminée, inspecter l'intérieur de la capsule et
déterminer la ligne de coupe. Si possible, insérer un fibroscope
par le trou afin d'avoir une idée de la répartition du contenu.
Utiliser une petite scie à métaux à dents fines pour
couper la capsule. Il faudra y mettre plus de temps, mais une petite scie se
manie plus facilement qu'une grosse. Faire des pauses fréquentes pendant
la coupe pour évaluer la situation et s'assurer qu'aucun des objets
à l'intérieur n'a été touché par la lame. Il
est souvent possible d'insérer un étroit ruban de plastique par
l'ouverture créée par la mèche afin de protéger les
documents ou autres objets fragiles à proximité de la ligne de
coupe (figure 4). Ne couper les boîtes carrées que sur trois
côtés; replier le couvercle vers l'arrière pour exposer le
contenu. Il faut couper les contenants circulaires sur presque toute leur
circonférence. Avant de retirer le contenu, retourner les bords de la
capsule vers l'extérieur avec des pinces pour éviter d'y
accrocher le contenu au moment de l'extraire.
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Retirer soigneusement le contenu et étendre les objets sur un buvard
propre. Séparer les objets les uns des autres, mais ne pas tenter
d'abord de dérouler, de déballer ou de déplier les
papiers. Les papiers et textiles très vieux peuvent être
très fragiles. Prendre bien soin de ne pas déplier les objets
jusqu'à ce que l'on puisse évaluer leur état de
façon exacte. Il faut laisser plusieurs heures au moins à tous
les objets sortis pour s'adapter à l'humidité relative ambiante.
À moins que l'on ne juge que le contenu est en excellent état,
il est recommandé de communiquer avec un restaurateur pour obtenir des
conseils sur les soins à prendre, sur la manipulation et sur le
traitement de ces objets.
Fabrication d'une capsule
L'acier inoxydable est de loin le matériau moderne le mieux
indiqué pour l'enfouissement. Il est abordable, facile à utiliser
et stable même dans des conditions défavorables. Un contenant muni
d'un couvercle fileté et d'un joint torique
d'étanchéité sera facile à ouvrir (figure 5); la
fabrication d'un tel contenant coûtera toutefois très cher et, sur
une longue période, il se peut que le joint torique se
détériore. Pour qu'il en coûte moins cher, utiliser des
écrous papillon pour tenir le couvercle en place (figure 6). Il y a
risque que les filets du couvercle ou ceux des vis se grippent s'ils restent
longtemps vissés et sous pression, rendant ainsi leur dévissage
difficile. Une autre option moins chère serait de construire la
boîte de métal en feuilles et de la fermer par brasure (figure 7).
Le contenant sera plus difficile à ouvrir mais présente
l'avantage d'être très bien scellé, à condition que
la brasure soit bien faite.
L'idée de fabriquer des capsules avec des contenants de plastique
hermétiques semble séduisante, mais on en sait trop peu sur la
stabilité à long terme de la plupart des plastiques dans des
conditions d'enfouissement pour courir le risque. Le plastique se fendra
très probablement au froid et les joints
d'étanchéité pourraient faiblir avec le temps.
Néanmoins, on peut utiliser une capsule en plastique si on construit
«une capsule gigogne» et si on prend soin d'enrober d'une
épaisse couche de paraffine la capsule placée à
l'intérieur de la boîte. Déposer la capsule dans un
contenant plus grand dont le fond est recouvert de 1 po (2,5 cm) de cire et
verser ensuite de la cire jusqu'à ce que le dessus de la capsule soit
entièrement recouvert d'une couche de 1 po (2,5 cm) d'épaisseur.
Les contenants de polyéthylène hermétiques peuvent
être utilisés sans cire en guise de capsules si elles sont
conservées à l'intérieur.
Contenu
Un aperçu du contenu des capsules ouvertes par le personnel de l'ICC
au cours des années révèle des objets typiques et banals,
ce qui est, somme toute, peu surprenant. Dans bien des cas, les capsules
contiennent des documents d'intérêt purement local bien que
d'actualité pour l'époque. On y trouve ainsi des quotidiens du
jour, des registres paroissiaux, voire même les registres comptables
annuels d'une fabrique. Il y a de fortes chances que les documents de ce genre
trouvés dans des capsules de moins de 100 ans soient déjà
conservés aux archives locales, souvent en meilleur état que ceux
d'une capsule. Par exemple, dans 90 % des cas, on trouve un journal en date de
la semaine ou de la journée d'ensevelissement et ce, même si
beaucoup d'éditeurs de journaux conservent depuis longtemps des archives
considérables de leurs publications et continuent à le faire. On
trouve aussi souvent des pièces de monnaie en circulation à
l'époque qui présentent peu de valeur du point de vue de la
numismatique. Bien que ces objets nous fassent prendre contact avec le
passé, et c'est, à peu de chose près, leur unique
fonction, ils ne présentent absolument aucune valeur historique
particulière. Même si la majorité des capsules contiennent
des objets de valeur ou d'intérêt purement local, elles renferment
parfois d'étonnantes surprises.
Compte tenu de ce qui précède, la responsabilité
première de ceux qui fabriquent la capsule devrait être de choisir
les objets intelligemment et de s'assurer qu'ils sont appropriés et
représentatifs de leur époque. Par exemple, on peut
déposer dans la capsule des produits manufacturés d'une certaine
complexité, des objets qui, s'ils ne disparaissent pas d'ici cent ans,
n'existeront plus dans leur forme intacte, par exemple, des calculatrices
électroniques, des petits outils électriques, des
montres-bracelets. Les emballages sont un autre aspect de notre
société de consommation et certains d'entre eux sont
conçus de façon très adroite et en disent long sur nos
attitudes. Si la capsule doit contenir des pièces de monnaie, s'assurer
qu'elles n'ont jamais été mises en circulation ni
manipulées. Avec un peu d'imagination, il est possible de trouver des
objets de ce genre qui présentent aussi un intérêt local.
Si possible, éviter les documents sur papier, en particulier les
photographies, à cause de l'instabilité qu'on leur connaît,
à moins qu'elles ne soient de qualité archives. Si on inclut des
documents sur papier, les séparer les uns des autres à l'aide de
pochettes de Mylar scellées. Les microfiches d'archives constituent un
meilleur choix que les documents sur papier et les photographies. Le support
est beaucoup plus stable et, bien sûr, permet d'économiser
l'espace. Éviter les documents sur support magnétique, comme les
bandes audio ou vidéo; si elles ne sont pas rebobinées
périodiquement, leur qualité peut se détériorer
grandement. De toute façon, à moins que ceux qui retrouveront la
capsule n'aient accès à des antiquités qui fonctionnent
encore, qui sait s'ils pourront utiliser de tels enregistrements dans le futur.
Les disques compacts sont un bon choix, à condition qu'un lecteur fasse
aussi partie des objets inclus.
Conditionnement
Si l'on veut conserver le contenu d'une capsule scellée en bon
état, il faut autant que possible éliminer l'oxygène et
l'humidité de son intérieur. (Il faut aussi exclure la
lumière, mais elle n'est évidemment pas un problème ici.)
Toutefois, on a constaté que l'absence absolue d'oxygène peut
provoquer la décoloration des pigments d'oxydes minéraux. Si des
matériaux tels le papier et les textiles sont complètements
desséchés, ils deviennent fragiles et peuvent être
sérieusement endommagés s'ils sont mal manipulés au moment
de leur récupération. Si l'intérieur de la capsule est
sec, on devrait y inclure un avis à cet effet et des instructions pour
permettre le rétablissement du niveau d'humidité relative. Au
meilleur, l'atmosphère de la capsule doit être sèche et
sans oxygène. Voici quelques méthodes pour vous aider à
atteindre ces résultats.
Protection passive
Si on scelle la capsule lorsque l'humidité relative est à un
très bas niveau et que l'air est froid, il est possible que le contenu
subisse peu de dommages pendant la période où il sera enfoui.
Tout cela dépend dans une large mesure de ce que la capsule renferme, de
la température moyenne du site choisi, de la quantité
d'humidité que les objets contiennent, des substances corrosives qui les
composent et de leur stabilité prévue à long terme.
Autrement dit, les méthodes passives de protection du contenu (que l'on
retrouve surtout dans les anciennes capsules) sont au mieux peu fiables.
Séchage
Le séchage est le facteur le plus important de la conservation de
documents. L'un des matériau les plus efficaces pour absorber
l'humidité est le gel de silice, que l'on utilise pour conditionner
l'intérieur des caisses d'emballage, des instruments scientifiques, etc.
Pour assécher le plus possible l'intérieur d'une capsule, au
moins un cinquième de son volume devrait être occupé par
des cristaux de gel de silice déshydratés, c'est-à-dire du
gel de silice chauffé dans un four à 150° C pendant une nuit
entière afin d'en éliminer toute trace d'humidité. Le gel
de silice avec indicateur contient une substance colorante qui virera au bleu
vif une fois asséché. Pour le séchage, étendre sur
un plateau de métal une couche d'au plus 3/8 po (1 cm) de gel de silice.
Mettre le gel de silice séché dans un sac de coton ou de lin
(figure 7), puis le placer à l'intérieur de la capsule une fois
les objets placés et juste avant de la fermer. Au lieu du gel de silice,
on peut utiliser plusieurs feuilles superposées de buvard non acide de
bonne qualité. Avant de le mettre dans la capsule, le papier devrait
avoir été asséché au four, de la même
façon que le gel de silice.
Extraction de l'oxygène
Même si on enlève toute l'humidité de l'intérieur
de la capsule, son contenu peut toujours se détériorer sous
l'effet de l'oxygène. On peut enlever l'oxygène par
méthode active ou passive. On peut expulser l'oxygène contenu
dans l'air en faisant entrer de l'azote à l'état gazeux dans la
capsule juste avant de la sceller. Placer le couvercle du contenant et laisser
une petite ouverture par laquelle on peut facilement introduire un tuyau. Le
tuyau doit pouvoir atteindre le fond du contenant (figure 8). Faire
pénétrer de l'azote à l'état gazeux d'une bonbonne
pendant au moins 15 minutes et sceller ensuite le trou rapidement. Ce processus
n'est jamais efficace à 100 %; il reste toujours un peu d'oxygène
résiduel, ce qui peut être avantageux pour les objets à
pigments sensibles.
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L'extraction active de l'oxygène se produit naturellement lorsqu'il y
a dégradation avec oxydation de matières organiques et
respiration de micro-organismes et de champignons. Ainsi, si le contenant est
parfaitement scellé, l'oxygène diminuera jusqu'au point où
les réactions cesseront. L'oxygène constitue 20 % du volume de
l'air; si on le retire d'un contenant scellé, la pression à
l'intérieur sera négative. La moindre fissure attirera à
l'intérieur de la capsule l'air, l'eau et les débris. Il est donc
crucial que le contenant soit solide et parfaitement scellé.
Préparation du contenu
Chacun des objets que l'on aura choisi d'inclure dans la capsule doit
être emballé dans un sac de polyéthylène ou de Mylar
ou dans une boîte, de manière à séparer les
matériaux différents les uns des autres. Dans le cas de la
plupart des matériaux stables, il vaut mieux ne pas sceller les sacs ou
les boîtes car ces objets doivent simplement être isolés les
uns des autres, et non pas de l'environnement de la capsule. (Le papier et les
autres objets qui pourraient être instables font l'exception.) Les
contenants de plastique hermétiques sont très utiles pour isoler
les matériaux les uns des autres.
Si la capsule comprend des documents sur papier, ne pas faire de plis
prononcés dans le papier, car celui-ci étant alors soumis
à une tension, il pourrait se casser au creux des plis. Pour
éviter que les plis ne soient trop prononcés, glisser à
l'intérieur du document une mousse de polyéthylène stable
ou du papier de soie non acide. Les documents doivent être propres et
libres de toute forme de contamination. Avant d'être mis dans la capsule,
les imprimés volumineux doivent subir un pré-séchage de
quelques jours dans un contenant fermé comprenant du gel de silice
déshydraté. (Comme on l'a mentionné auparavant, la
microfiche constitue un bon choix de remplacement.)
Les objets de métal devraient être en bon état et ne pas
porter de signes visibles de corrosion. Éviter de les polir juste avant
de les déposer dans la capsule à moins d'avoir la certitude de
pouvoir enlever tout résidu du produit utilisé. Résister
à la tentation d'appliquer des revêtements protecteurs, on ne
connaît pas vraiment l'efficacité d'un tel traitement à
long terme, en particulier dans un milieu clos. Enlever les marques de doigts
sur le métal avec de l'acétone car celles-ci peuvent s'attaquer
au métal ou le corroder. S'assurer ensuite de porter des gants de coton
propres pour manipuler les objets.
Si on décide d'ajouter un instrument électronique au contenant
de la capsule, lui retirer ses piles. Insérer à leur place une
note donnant des indications sur la tension et le courant électrique
exigés de l'appareil. Les instruments fonctionnant à
l'énergie solaire sont un choix intéressant. On peut emballer les
composantes individuelles dans du papier de soie non acide avant de les mettre
dans des sacs de polyéthylène. Également, il faut emballer
les boîtes et les manuels d'instruction séparément.
Scellage
Si l'on a suivi les méthodes de fabrication montrées aux
figures 5 et 6, on n'a qu'à visser le couvercle fermement sur le
contenant, ce qui fera pression sur le joint torique et le rendra
complètement étanche. En guise de précaution
supplémentaire, on peut enduire le joint et ses points d'appui d'une
graisse de silicone (p. ex. la Dow Corning High Vacuum Grease), ou recouvrir
tout le contenant de cire fondue.
Il faut plus de temps et de soins pour sceller complètement la
boîte métallique décrite à la figure 7, mais son
étanchéité est bien supérieure. Comme on peut le
voir dans le diagramme, le point de fermeture doit être aussi
éloigné que possible du contenu et isolé par une couche
d'isolant de fibre de verre. Pour éviter de surchauffer le métal,
utiliser un arc électrique plutôt qu'une torche au gaz pour
effectuer la brasure. S'assurer que la brasure est intacte sur toute la
circonférence de la fermeture.
Si l'on utilise une boîte assemblée par brasure, il est
important d'indiquer à quelle extrémité on devra l'ouvrir.
Pour ce faire, on peut produire une marque indélébile en
poinçonnant l'extérieur de la capsule de métal avant d'y
placer les objets. Aussi, on peut y inscrire un avertissement au sujet de la
fragilité du contenu.
Encastrer ou enfouir
On trouve souvent de vieilles capsules sous le niveau du sol, dans des
fondations d'édifices. Si la capsule est complètement
scellée et a été préparée de la façon
suggérée plus haut, son contenu reste généralement
intact. En fait, le contenant pourrait être mieux isolé sous le
niveau du sol qu'au-dessus de celui-ci. Cependant, dans des conditions
d'enfouissement moins qu'idéales, les fluctuations de température
et du niveau de la nappe phréatique sur l'extérieur du contenant
pourraient avoir des répercussions sur le contenu, surtout s'il reste
à l'intérieur de la capsule une quantité d'humidité
considérable. Dans ces conditions, l'humidité peut se condenser
à l'intérieur. Aussi, si la capsule n'a pas été
fabriquée en acier inoxydable, elle se corrodera. Il est donc
préférable d'encastrer la capsule dans un mur, au-dessus du
niveau de la nappe phréatique et du gel.
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Pour minimiser les fluctuations de température et pour éviter
que l'eau ne s'infiltre, construire une cavité de béton ou de
briques isolée avec de la fibre de verre et munie d'un drain (figure 9).
Si le contenant n'est pas en acier inoxydable, le sceller herméti-
quement dans un sac de polyéthylène ou l'enrober d'une
épaisse couche de cire avant de le mettre dans la cavité. Une
fois la capsule bien en place et recouverte de béton ou de briques,
éviter toute superposition de poids car, à la longue, les
brasures de la boîte pourraient s'abîmer et commencer à
fuir. L'endroit où est enfouie une capsule est souvent indiqué
sur le mur extérieur par une plaque ou une inscription sculptée
en relief.
Conclusion
Par le passé, le personnel de l'ICC a répondu à de
nombreuses demandes de renseignements relativement à la fabrication et
à la préparation de capsules. Un problème constant semble
être que le temps alloué pour enfouir les capsules est
excessivement court. Les planificateurs du projet prévoient rarement
suffisamment de temps pour bien accomplir le travail. Pourtant, si on veut
faire un bon travail, il faut disposer de suffisamment de temps, utiliser les
bons matériaux, choisir et préparer avec soins les objets et
s'assurer que le contenant est fabriqué de manière à
résister au passage des ans. Une capsule préparée à
la hâte est une perte de temps. Rien n'est plus désolant que de
trouver une capsule dont le contenu est si détérioré qu'il
en est devenu inutile.
Rien ne nous permet de supposer que, d'ici 100 ans, les gens auront le
moindre intérêt pour les capsules mémoriales. En fait, si
l'on pense à tout ce qui s'empile dans les musées, à
l'augmentation du nombre d'études et d'ouvrages historiques, voire
même à la prolifération des commerces d'antiquités,
de vieilleries et d'articles de collection, il est plus à prévoir
que les générations à venir seront tellement
submergées par du matériel historique qu'une capsule les
intéressera moins que nous croyons. Par conséquent, il faut
essayer de faire en sorte que le contenu vaille la peine et soit
représentatif de l'époque à laquelle nous vivons.
Enfin, si l'on ne suit aucun des conseils susmentionnés, au moins
s'assurer que la capsule comprenne une copie de la présente publication
sur microfiche de sorte que l'on puisse bien interpréter nos bonnes
intentions.
Bibliographie
Australian Institute for the Conservation of Cultural Material (Inc.).
«Preservation of Paper in Time Capsules», Information Sheet No. 3,
Canberra, AICCM, 1992.
Durrans, B. «Posterity and Paradox: Some Uses of Time Capsules»,
dans Contemporary Futures: Perspectives from Social Anthropology, sous
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Fraser, Helen. The Time Capsule: Repository of the Past or Romantic
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Logan, J.A. et G.S. Young. «'A Message in a Bottle': The Conservation
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28-36.