Le 5 avril 2006, Judy Logan quittait définitivement le laboratoire d’archéologie de l’ICC, après avoir consacré 33 ans de vie professionnelle à la fonction publique du Canada.
Raconter la carrière de Judy uniquement par les faits, c’est raconter seulement une petite partie de l’histoire. En effet, ce qu’elle laisse à la profession ne se résume pas seulement à son œuvre, ni même aux articles qu’elle a rédigés et présentations qu’elle a faites. Les dons les plus remarquables qu’elle nous laisse, en tant que professionnelle et collègue, sont sa passion pour la conservation archéologique et la générosité dont elle a toujours fait preuve en partageant avec nous ses connaissances et ses idées. Quiconque a eu la chance et le plaisir de travailler avec Judy sait de quoi je parle. La conservation archéologique, et le rôle que cette spécialité peut jouer sur un chantier de fouille, sont pour elle une passion. Elle a toujours cru qu’ils devaient se compléter dans la mesure où ils tendent vers la même fin. En fait, cette façon de voir les choses se devine dans toutes les sphères de son travail et de sa vie : elle est d’avis que nous sommes tous dans le même bateau, que nous tendons tous au même résultat et que nous avons avantage à mettre en commun nos interventions et nos connaissances. Elle a toujours été très prête à partager son expérience, autant avec des étudiants qu’avec des stagiaires, des collègues et des particuliers.
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Judy a obtenu un baccalauréat en archéologie de l’Université de Calgary en 1971. Peu après, elle entamait sa carrière comme technicienne en conservation au sein de la Division de la restauration de Parcs Canada, à Ottawa. À cette époque, Parcs Canada commençait tout juste à s’intéresser à la restauration; les laboratoires étaient casés dans un coin de l’édifice Keyes, au centre-ville. Les conditions ambiantes y étaient primitives, selon les normes actuelles : les objets étaient entreposés au sous-sol tandis qu’à l’étage, toutes sortes d’artefacts et de traitements étaient concentrés dans un même laboratoire. Par contre, les employés étaient jeunes, dynamiques et ingénieux, issus de différents pays et milieux pour aider à façonner le métier de restaurateur d’objets archéologiques au Canada. Pendant qu’elle était employée à Parcs Canada, Judy a continué ses études et a obtenu une maîtrise en conservation des œuvres d’art de l’Université Queen’s, à Kingston, en 1978.
En 1981, Judy est entrée au laboratoire d’archéologie de l’ICC. Au fil des années, elle y a exercé diverses fonctions, y compris celle de restauratrice principale et de chef de la Division de l’archéologie et des textiles. Elle a aussi travaillé sur le terrain à différents endroits, au Canada et à l’étranger. L’excavation d’une station basque de chasse à la baleine datant du XVIe siècle à Red Bay (Labrador) compte certainement parmi les projets les plus intéressants auxquels elle a pris part. Les fouilles étaient dirigées par l’Université Memorial de Terre-Neuve à la fin des années 1970 et dans les années 1980 et Judy y a tenu un rôle clé, notamment en mettant au point des techniques de récupération et de traitement de matériaux organiques mouillés ainsi que des méthodes permettant de composer avec le grand nombre d’objets retrouvés à un site historique bien conservé.
Tout au long de sa carrière, Judy a été active au sein de nombreuses associations professionnelles en archéologie et en conservation, y compris l’Association canadienne pour la conservation et la restauration des biens culturels, le Groupe de travail sur les métaux et le Groupe de travail sur les matériaux organiques et archéologiques gorgés d’eau du Comité de l’ICOM pour la conservation, l’Association canadienne d’archéologie, la Society for Historical Archaeology et l’Archaeological Institute of America. Elle a écrit plus d’une trentaine d’articles parus dans des revues spécialisées et des bulletins et a élaboré et dirigé de nombreux ateliers et colloques sur la récupération, le soin et la conservation des collections et des matériaux archéologiques.
Avec le départ de Judy, l’ICC perd un élément de son quotidien, mais les travaux qui reflètent son dévouement à l’archéologie et à la conservation se poursuivront très certainement, une entreprise qui est dans notre intérêt à tous.
Nous souhaitons à Judy (et à ses chats) des aventures baignées de bonheur! |