C'est avec une grande fierté et un profond sentiment d'humilité que je relève le défi de diriger les premiers pas de l'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies (INSMT). Le Canada a la chance d'être un chef de file mondial dans ces trois secteurs. Notre mission collective est de promouvoir une collaboration plus étroite entre tous les scientifiques canadiens qui s'intéressent au système nerveux et à l'esprit, ainsi qu'à l'incidence de la vie moderne sur les fonctions cérébrales normales, et à l'évolution des toxicomanies. Je crois fermement que le moment ne pourrait pas être mieux choisi pour intégrer les divers domaines (de la génétique à l'anthropologie en passant par la recherche sur la prestation de services cliniques de première classe, et le traitement des patients) dont les membres désirent comprendre les fonctions cérébrales supérieures et l'importance de celles-ci pour le bien-être de notre société. À titre de scientifiques, nous ne devons jamais oublier qu'au moins un Canadien sur quatre sera atteint d'une maladie (trop souvent chronique) faisant partie de l'éventail des maladies dont notre Institut se préoccupe; cette situation entraîne des coûts énormes pour le Canada sur les plans humain, économique et social.
Grâce aux progrès réalisés récemment dans le domaine de la génétique, en particulier dans le cadre du projet du génome humain, ainsi qu'aux captivants développements survenus au chapitre de l'imagerie cérébrale et à l'explosion des connaissances survenue dans les domaines des neurosciences et de l'épidémiologie, nous pouvons désormais adopter avec succès une approche biopsychosociale multidisciplinaire pour découvrir les causes des troubles neurologiques et psychiatriques, et des toxicomanies. Cette approche intégrée devrait nous permettre d'élaborer des traitements vraiment efficaces et d'améliorer les soins relatifs à diverses affections telles que la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson, les traumatismes médullaires, la douleur, les troubles déficitaires de l'attention, les troubles menant au suicide, la schizophrénie, les troubles dépressifs, l'épilepsie, l'abus des médicaments et d'autres encore.
Je suis très enthousiaste à l'idée de relever ce nouveau défi et de tirer parti des possibilités qui l'accompagnent. Toutefois, je ne serai pas en mesure d'accomplir quoi que ce soit sans le soutien direct de tous les scientifiques oeuvrant dans les domaines des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies, et sans celui de tous les bénévoles des organismes profanes qui traitent sur les maladies connexes. Nous devons tous adopter la même vision afin d'améliorer la qualité de vie des Canadiens atteints de troubles cérébraux, de maladies mentales et de toxicomanies, et tirer parti des possibilités et des défis qu'offre notre Institut unique. Comme le recommande fermement le professeur Eric Kandel, l'un des trois neuroscientifiques-psychiatres qui se sont vu attribuer le Prix Nobel de médecine de l'an 2000, le temps est venu d'éliminer les barrières qui séparent les divers domaines et d'avoir recours aux nouvelles connaissances, aux nouvelles technologies, et à nos scientifiques les plus compétents pour élucider les mystères du cerveau et de l'esprit humains. Faisons de notre Institut un chef de file mondial et un modèle unique en matière d'intégration des compétences. Le voyage commence à peine et avec votre aide et votre soutien, il s'annonce fascinant.
