Description en français des objets exposés
Appuyer sur les numéros pour voir une description de l'objet. ![]() Le chat des cavernes était lun des prédateurs les plus féroces de la Béringie. Vers la fin de lâge glaciaire, ce félin carnivore de la taille dun lion vivait dans presque toutes les régions du Canada et des États-Unis. Il sattaquait aux gros herbivores à peau épaisse, dont les mammouths et les mastodontes. Ses longues incisives servaient à trancher la gorge de sa proie. Le chat des cavernes avait les pattes relativement plates, comparées à celles de ses descendants, comme le lion ou le guépard. Il est donc probable quil narrivait pas à courir aussi vite que les félins modernes et quil préférait sattaquer à sa proie rapidement et par surprise. Le modèle nous donne une idée de lallure de ce félin. La reconstruction est une approximation fondée sur la couleur de la peau des lions et des couguars des temps modernes. Jusquà ce jour, personne na encore découvert de carcasse bien conservée de chat des cavernes, bien que de nombreux ossements nous soient parvenus. 2. Remerciements aux Premières nations et aux mineurs Nous souhaitons exprimer notre gratitude aux mineurs et aux Premières nations qui nous ont aidés à reconquérir le passé. Les fossiles et laide que nous ont fournis gratuitement les personnes désignées ci-dessous ont contribué à la reconstitution des histoires et des artefacts présentés au Centre dinterprétation de la Béringie du Yukon. Bon nombre des fossiles de la Béringie sont conservés dans le pergélisol, cest-à-dire la couche du sol qui est restée gelée depuis la période glaciaire. Les chercheurs dor du Yukon et de lAlaska ont déplacé dénormes portions de pergélisol pour pouvoir atteindre le gravier où se trouvait lor. Cest ainsi quon a exhumé plusieurs fossiles, dont des squelettes de mammouths et de bisons. Parfois, il arrive même que les fossiles retrouvés portent encore la peau, les muscles et la fourrure. Nous sommes reconnaissants envers les mineurs qui ont prélevé des fossiles avec précaution et nous les ont remis pour nos collections. Létude de ces fossiles et leur exposition nous permettent dans une large part de mieux comprendre lhistoire du Yukon.
Pendant plus de 30 ans, les Vuntut Gwitchin dOld Crow ont guidé et aidé les scientifiques à découvrir lhistoire de la période glaciaire de la Béringie dans la région dOld Crow. Dimpressionnants fossiles continuent de remonter à la surface près des falaises longeant les rivières Old Crow et Porcupine dans le nord du Yukon, aux endroits où les eaux de ces rivières traversent le lit danciens lacs glaciaires. On a également retrouvé la trace des premiers humains qui ont peuplé lAmérique du Nord dans le nord du Yukon. Nous souhaitons exprimer ici notre reconnaissance aux habitants dOld Crow qui ont contribué aux recherches dans la région : 3. Centre dinterprétation de la Béringie du Yukon Lhistoire de la Béringie à lépoque glaciaire est une partie essentielle de lhistoire du Yukon. Les légendes autochtones parlent de cette époque, des monstres dantan et de la création du monde à partir de terres englouties. Les fossiles spectaculaires découverts par les mineurs à lépoque de la ruée vers lor du Klondike ont suscité lintérêt dans le monde entier. Les fossiles et les artefacts découverts à Old Crow ont aussi connu la gloire. Ils ont contribué à documenter larrivée des premiers humains en Amérique du Nord. Une visite au Centre dinterprétation de la Béringie du Yukon sert dintroduction à la riche histoire de la Béringie. Partez à la découverte de lépoque glaciaire. 4. Le mammouth laineux (Mammuthus primigenius)![]() ![]() Lours à face courte nest pas le précurseur des ours qui vivent aujourdhui en Amérique du Nord. Son descendant le plus proche serait plutôt lours à lunettes dAmérique du Sud. Vers la fin de lépoque glaciaire, lours à face courte était réparti dans presque toute lAmérique du Nord, à lexception du sud-est des États-Unis. Lours à face courte géant a disparu il y a environ 10 000 ans. Le spécimen du Centre sinspire dun squelette de lIllinois. 6. Présentation de la BéringieCest entre deux continents, aux limites de lArctique, que se trouvait la terre appelée Béringie. Cétait lépoque de la glace, des mammifères géants et des premiers habitants. Cétait une époque semblable à nulle autre. Il peut nous arriver de penser que notre climat actuel est caractéristique, mais en fait le climat de lhémisphère Nord au cours des deux derniers millions dannées a été dominé par dimmenses couches de glace. Au cours de la période glaciaire, dénormes glaciers se sont formés dans lhémisphère Nord, emprisonnant dans la glace une grande partie de leau de la planète. Le niveau des océans a chuté de 100 à 150 mètres, ce qui a eu pour résultat dexposer le fond de la mer de Béring et de créer un pont entre lAlaska et la Sibérie (illustré par la région en vert). Ce pont faisait partie dune région plus grande et non glaciaire appelée Béringie. Il ny a jamais eu de glaciers en Béringie, car le climat y était trop sec. La Béringie, recouverte dherbes et de graminées résistantes, était le berceau des géants de lépoque glaciaire : le mammouth, lours à face courte géant, le bison des steppes et le chat des cavernes. À lapogée de lépoque glaciaire, les plus rusés parmi ces chasseurs, les humains, sont arrivés en Béringie par les steppes de Sibérie. Ils allaient conquérir la dernière frontière encore jamais franchie par lespèce humaine. La Béringie a disparu après la dernière glaciation. Toutefois, on trouve encore aujourdhui des vestiges de cette contrée perdue dans le nord et le centre du Yukon et de lAlaska et en Sibérie. 7. Les époques de la BéringieLépoque glaciaire nest que lun des plus récents chapitres de la longue histoire climatique du monde. À léchelle géologique, il sagit du Pléistocène. Il y a environ deux millions dannées, des glaciers continentaux, ou inlandsis, se sont formés et ont couvert à plusieurs reprises une bonne partie de lhémisphère Nord. Le Pléistocène a été ponctué de périodes plus chaudes, ou interglaciaires, qui ont duré parfois des centaines de milliers dannées. Au cours du Pléistocène, les glaciers recouvraient le nord de lAmérique du Nord et de lEurope et une petite partie de lAsie. Les grandes couches de glace de lAmérique du Nord étaient constituées de lInlandsis de la Cordillère, qui partait des montagnes de lOuest, et de lInlandsis laurentidien, qui partait du centre du nord de lArctique. Des glaciers de montagne sétendaient aussi des Appalaches et dautres montagnes de lEst. La dernière grande période glaciaire dAmérique du Nord, appelée glaciation du Wisconsin (ou glaciation McConnell), remonte à entre 70 000 et 10 000 ans. La glaciation du Wisconsin tire son nom de lÉtat du Wisconsin, où lon a trouvé des traces très bien préservées de cette glaciation. Les régimes climatiques et la végétation modernes se sont établis au cours des 10 000 dernières années (en termes géologiques, il sagit de lHolocène). Bon nombre de scientifiques estiment que la vague de chaleur actuelle ne serait quun autre interglaciaire. 8. Tibia de mammouth Voici le tibia dun mammouth laineux, léléphant de la période glaciaire dans lhémisphère Nord. Au toucher, le fossile ressemble beaucoup à un os tout frais, même sil a en fait plus de 10 000 ans. Cest parce que cet os a été conservé dans le pergélisol, dont laction sapparente à celle dun congélateur. 9. Glaciers et paysage Les montagnes conservent des traces très claires de la glaciation. Leur profil en dents de scie nous montrent les endroits où les glaciers ont arraché le roc de leurs flans. Là où il ny avait pas de glace, la silhouette des montagnes sarrondit par leffet cumulatif de lérosion sur des millions dannées. Bien que la région de Whitehorse ait été largement recouverte de glace, les montagnes des environs sont arrondies, parce que le calcaire dont elles sont composées sérode rapidement. Sur les routes du Yukon, jetez un coup dil aux montagnes qui vous entourent et essayez de deviner si elles ont vu ou non le passage des glaciers. Recherchez les roches qui semblent venir dailleurs et qui sont de toute évidence différentes de celles qui les entourent. Ce sont des «erratiques». Tous les erratiques ont été déplacés de leur lieu dorigine par les glaces de lâge glaciaire. Labsence derratiques indique que le territoire na pas subi le passage des glaciers. 10. Létrange et le familierVoici un chameau dautrefois, un lion dAmérique, un castor géant, un caribou de la toundra, un renard roux, un pica à collerette et un loup. Les animaux de la période glaciaire de la Béringie sont à la fois étranges et familiers. À la fin de lépoque glaciaire, certains de ces animaux, comme le buf musqué, ont tout simplement quitté la région. Dautres, comme le loup, le lynx, le renard roux, le caribou, le mouflon de Dall, le carcajou, le pica à collerette et le lièvre arctique habitent toujours parmi nous. Enfin, une grande partie de la faune a disparu. Bon nombre des animaux typiques de lépoque glaciaire nexistent plus. Le mammouth laineux, le chameau dautrefois, le castor géant, le lion dAmérique, lours à face courte géant et le chat des cavernes ont tous disparu il y environ 10 000 ans. Ces animaux nont pas tous vécu en Béringie à la même époque. Ainsi, le mastodonte, le castor géant et le paresseux marcheur dit «de Jefferson» nont vécu dans la région quentre deux glaciations, à une époque où le climat était plus doux, plus humide et où la région était plus boisée. Dautres animaux, comme le saïga, ou antilope des steppes, nexistent plus de nos jours quen Asie. On croit que le saïga na dailleurs vécu en Béringie quà lépoque de lextension des glaciers, lorsque le climat était sec et le terrain ouvert et couvert dherbes. Dans certains cas, les animaux ont réussi à sadapter rapidement au changement, comme ce fut le cas du bison, par exemple. Nous en sommes toutefois encore à létape où nous tentons dexpliquer, à mesure que nous nous employons à résoudre lénigme de la Béringie, comment et quand ont vécu les animaux qui lont peuplée. 11. Le paresseux marcheur dit «de Jefferson» (Megalonyx jeffersoni)![]() Ce spécimen qui fait partie des nombreuses espèces de paresseux qui habitaient les Amériques, a été nommé en lhonneur du président américain Thomas Jefferson, qui fut lun des premiers paléontologues dAmérique du Nord. Le paresseux marcheur géant venait dAmérique du Sud et est arrivé en Amérique du Nord il y a environ 5 millions dannées. Ce paresseux sinspire de fossiles du Yukon et de lAlaska qui remontent à entre 150 000 et 130 000 ans, apparemment dune époque antérieure à la glaciation du Wisconsin. À cette époque, la plus grande partie de la Béringie était recouverte de forêts, contrairement à la steppe représentée dans la plupart des tableaux. Au Yukon, des fossiles de paresseux géants ont été découverts à Old Crow, mais aucun aux alentours de Dawson. Plus au sud, le paresseux marcheur a vécu jusquà environ 9 400 années avant aujourdhui. 12. Scène de la vie quotidienneVoici une représentation de la chasse traditionnelle et des activités rattachées aux ressources naturelles pratiquées par les Premières nations du Yukon. Tout près, un panneau illustre laïeule Sarah Abel, aujourdhui décédée, en train décharner une peau. Lobservation des traditions des peuples autochtones du Yukon nous permet de mieux comprendre la vie quotidienne des humains à lépoque de la Béringie. Depuis plus de 20 000 ans, ces peuples ont vécu au rythme des saisons et suivi la migration des animaux. Depuis lépoque glaciaire, le caribou est lespèce la plus prisée des chasseurs du nord du Yukon. Dans un climat où la pratique de lagriculture même la plus rudimentaire est impossible, les activités qui ont permis aux humains de subsister étaient encore pratiquées au début de notre siècle. 13. Le campement dhiver Ce diorama représente une famille autochtone sous une tente traditionnelle faite de peaux, entourée de glace, de neige et de loups. Bon nombre des traditions du Nord sont restées intactes. Dans la steppe des mammouths de la Béringie ou dans la forêt boréale du Yukon, il fallait pour survivre porter des vêtements chauds, se déplacer fréquemment et connaître intimement la nature et le cycle des saisons chez les animaux. Laménagement des campements dhiver, comme celui du diorama, na sans doute pas beaucoup changé au fil des millénaires. Ces abris étaient conçus pour être transportés et procurer de la chaleur, au détriment du confort (les aînés se rappellent encore à quel point latmosphère devenait enfumée à lintérieur des tentes de peaux!). Pendant les longs mois dhiver, cest dans de tels campements quon se préparait à la prochaine saison de la chasse, quon réparait le matériel et partageait les repas en écoutant des histoires. Cest ainsi que lon transmettait la tradition orale dune génération à lautre et quétait conservée la connaissance essentielle à la survie dans un environnement difficile. 14. Sous la marquise Les quatre photos reproduites ici donnent une idée de la diversité du territoire du Yukon. Du caribou aux mines dor, le Yukon a beaucoup à offrir. 15. Sites de la Béringie Grâce aux vestiges de la Béringie qui parsèment le paysage du Yukon, il nous est possible davoir un aperçu dun passé lointain. Il arrive aussi que certaines caractéristiques du paysage soient associées à lépoque glaciaire par des légendes. Les processus géologiques qui ont marqué lépoque glaciaire peuvent encore être observés dans des régions du Yukon et dans quelques communautés. Des centres dinterprétation et des musées nous renseignent aussi sur lhistoire des Premières nations et sur le Yukon dans son ensemble. Tous les endroits que vous visiterez au Yukon ont une histoire à raconter. Old Crow: Une grande quantité de dépôts remontant à lépoque glaciaire sont exposés sur les falaises longeant les rivières Old Crow et Porcupine. On y trouve certains des animaux les plus complets et les mieux conservés de la période béringienne en Amérique du Nord. Les légendes vuntut gwitchin racontent lhistoire du mammouth qui vivait dans les terres aux alentours dOld Crow. Selon la légende, lorsque les animaux approchaient la fin de leurs jours, ils senfonçaient dans le sol pour aller rejoindre la rivière. Cest pourquoi on trouve encore des ossements de ces animaux qui se détachent des falaises le long des rivières sous leffet de lérosion. Fort Selkirk: Cest ici, dans les falaises en face de Fort Selkirk, quon a retrouvé les plus anciens ossements de caribou au monde, vieux de plus de 1,6 million dannées. Des ossements appartenant à des espèces de lépoque glaciaire ont également été découverts à lembouchure de la rivière Pelly. Beaver Creek: Les Upper Tanana racontent lhistoire de leurs ancêtres qui chassaient les mammouths il y a fort longtemps. Dimportants gisements paléontologiques ont été découverts au moment de la reconstruction de la route de lAlaska à proximité de Beaver Creek. Un os de cheval tiré de lun des sites remonte à 20 000 ans avant nos jours. Au lac Mosse, un peu au sud de Beaver Creek, se trouve lun des plus anciens sites archéologiques connus dans le sud du Yukon, qui remonte à 10 000 ans avant nos jours. Chuu Tsanh Njik (ruisseau Engineer): Cest ici que se jette le ruisseau Red. Cest ici également que lHomme-saule aurait tué le castor géant qui vivait dans les parages, ce qui expliquerait la couleur rouge du ruisseau. Km 168, route Dempster. Chii Doh Deeh: Mont Beaver House («de la hutte du castor»). Il sagit de la deuxième ou de la plus petite hutte du castor géant qui vivait dans les parages. Km 216, route Dempster. Il sagit de la hutte principale du castor géant qui vivait dans les parages. On raconte que le castor a déjà érigé un barrage sur la rivière Ogilvie, comme en témoignent les glissements de roches qui ont presque bloqué le chenal de la rivière Ogilvie à cet endroit. Km 224, route Dempster. Grottes de la Bluefish: On a retrouvé dans ces grottes des traces de présence humaine qui remontent à 24 000 ans. Ces traces sont les plus anciennes quon connaisse dans le Nouveau Monde. Les grottes contenaient aussi dimportants dépôts de lépoque glaciaire, âgés de 24 000 à 11 000 ans. Ne manquez pas le diorama sur les grottes de la Bluefish dans la salle dexposition. Île Herschel: Il arrive quon trouve des ossements despèces de lépoque glaciaire, dégagés par érosion des affleurements de lîle Herschel. Ici, on a retrouvé un os de cheval de 36 000 ans, un os de morse de 45 000 ans et un os de bison sur les plages de lArctique remontant à plus de 47 000 ans. On a récemment découvert un os de saïga sur lîle dont lâge na pas encore été établi. Rivière Rock: Endroit où la rivière Rock (Chii Deetak) croise la route Dempster. La tache rouge quon aperçoit au loin dans les falaises est un dépôt docre. On raconte quil sagirait des restes dun feu de camp de Chitahùukaii, où il se serait reposé après avoir traversé les monts Richardson. Chitahùukaii est un héros mythique des légendes gwitchin, qui avait pour tâche «darranger» tous les animaux géants dautrefois pour quils deviennent les animaux daujourdhui. Terrain de camping du parc Tombstone: On trouve là un centre dinterprétation du gouvernement du Yukon, des paysages béringiens et une concentration de sites archéologiques. Dawson: On trouve un grand nombre de fossiles dans les gisements alluvionnaires des alentours de Dawson. La plupart de ces fossiles proviennent de la base du mort-terrain congelé qui recouvre le gravier aurifère. Au début du siècle, les KoYukon du bas du fleuve Yukon racontaient que les âmes des morts séjournaient en amont de la rivière à lendroit où se trouve aujourdhui Dawson. À cet endroit, ils attendaient de revenir à la vie. Dans lau-delà, ils poursuivaient leur vie comme si de rien nétait, et allaient à la pêche et à la chasse. Les animaux quils pourchassaient sappelaient le «gibier des profondeurs», et ce sont leurs os quon peut apercevoir encore aujourdhui autour de Dawson. Ce sont les restes fossiles des animaux de la période glaciaire de ce pays. Noubliez pas de visiter le musée de Dawson pour y voir son impressionnante collection dobjets géologiques de la région. Carmacks: La légende raconte quun mammouth a été abattu il y a très longtemps au lac Frenchman (Lutthi Män). Les aînés de la Première nation Little Salmon/Carmacks rapportent que dans leur enfance on pouvait encore voir des ossements de mammouth dans le lac. Ne manquez pas de visiter le centre dinterprétation de la Première nation Little Salmon/Carmacks. Mont Freegold: On trouve dimportants dépôts paléontologiques dans les gisements alluvionnaires de la région. Désert de Carcross: À la dernière période glaciaire, alors que le climat était surtout sec et venteux, les dunes faisaient partie du paysage. On trouve aujourdhui un exemple de ces dunes, autrefois plus grandes, dans le désert de Carcross. Ross River: Des restes de prairie font partie du paysage des alentours de Ross River. Autrefois, les prairies étaient plus grandes et jusquà il y a à peine 200 ans accueillaient encore des hordes de bisons. Le nom que les Tlingit donnent à Ross River, Xão Hini, signifie «rivière des bisons», en souvenir de ces géants qui ont été lun des derniers vestiges des espèces de lépoque glaciaire. Watson Lake: Les Kaska de Watson Lake racontent des histoires anciennes de rencontres avec le mammouth aux sources de la rivière Liard et sur la falaise qui longe la rivière Hyland. Lune de ces histoires décrit un mammouth congelé dans les glaces du lac Watson alors quil pourchassait des hommes sur une île. En langue kaska, le mot mammouth se dit «negutih». Teslin: Le musée George-Johnston présente la vie des peuples des Premières nations dans la région de Teslin. On y dépeint, entre autres, lhistoire du chef autochtone George Johnston, représenté avec sa voiture. À ne pas manquer! Whitehorse: Le musée MacBride, le musée de lancienne église en rondins (Old Log Church Museum) et le musée du transport du Yukon sont tous de merveilleux attraits touristiques de Whitehorse qui, ensemble, contribuent à expliquer notre patrimoine. Le musée MacBride propose une petite exposition sur lhistoire de la Béringie; on y trouve notamment un squelette restauré de castor géant. Le musée de lancienne église en rondins possède une belle collection dobjets ethnographiques, tandis que le musée du transport du Yukon protège lhistoire des moyens de transport au Yukon, de lembarcation recouverte de peau jusquà lavion. Champagne: Village autochtone ancestral et Kwäday Dan Kenji, «village des gens dautrefois». Burwash Landing: Le musée dhistoire naturelle de Kluane possède une petite collection et propose une exposition sur la période glaciaire ainsi que de nombreux dioramas sur les animaux qui vivent actuellement au Yukon. Keno: Le musée des mines de Keno expose des collections de fossiles de la localité et explique lhistoire de lexploitation des mines dargent au Yukon. 16. À la découverte des fossilesLes traces de la Béringie sont découvertes de plusieurs façons. Ainsi, il arrive que les ossements danimaux de la période glaciaire soient exposés lorsque leau dune rivière érode les berges ou lorsquon utilise du matériel de terrassement pour enlever des couches de terrain. Pendant des générations, les autochtones du nord du Yukon ont aidé les chercheurs à retrouver des objets de la période glaciaire qui font aujourdhui partie des découvertes les plus importantes. Les chercheurs dor du Klondike ont aussi trouvé de riches dépôts fossilifères à plusieurs mètres de la surface du sol lorsquils ont creusé pour atteindre le gravier aurifère. Depuis la ruée vers lor du Klondike, les chercheurs dor ont trouvé non seulement des ossements, mais aussi des carcasses conservées dans la glace danimaux disparus depuis longtemps. Il arrive même que les ossements du Pléistocène portent des marques danciens outils de pierre, preuve du passage des premiers humains. Les découvertes de fossiles et dartefacts nous fournissent des clés pour résoudre les mystères du passé. Les vestiges déterrés comprennent notamment des outils de pierre, danciens campements et sites de chasse, du pollen, des fossiles dorigine végétale et animale. Bon nombre de mineurs reçoivent tous les ans la visite de paléontologues du Yukon qui examinent la récolte de fossiles de la saison. Sil vous arrive de découvrir un fossile ou un artefact, il faut signaler votre découverte à la Direction du patrimoine du Yukon et, si la découverte a été faite sur un territoire autochtone ancestral, à la Première nation locale. Votre coopération pourrait permettre de résoudre des questions fondamentales sur larrivée des premiers humains au Nouveau Monde. Le personnel du Centre peut vous aider à entrer en communication avec les autorités compétentes. 17. La science au travailComment lécosystème de la Béringie a-t-il pu être si productif à lâge glaciaire? Comment pouvons-nous espérer arriver à comprendre ces temps reculés et ces terres disparues? Une bonne partie de notre savoir sur la Béringie provient du travail de nombreux chercheurs. Les scientifiques trouvent en effet des traces du passé conservées dans le pollen fossile, les os, les restes dinsectes et les outils de pierre. Ces vestiges nous permettent également de reconstituer le climat et lhabitat du monde exceptionnel de lâge glaciaire. Des éléments du paysage nous renseignent sur les glaciers et les lacs glaciaires. Le sol nous renseigne sur les précipitations, la température et les organismes vivants. Les Premières nations du Yukon ont aussi contribué largement à létude de cet univers ancien. Leur connaissance approfondie du territoire et la tradition orale qui remonte à plusieurs générations ont aidé les scientifiques à assembler les pièces du casse-tête de la Béringie. 18. Le saïga (Saiga tatarica)![]() Offrez-vous une bonne tasse de café accompagnée de pain bannock traditionnel ou dautres gâteries. 20. Côté jardin À partir de cet endroit, vous pourrez observer des os exposés par lérosion de la rivière. Cest souvent ainsi, entre autres façons, que les ossements sont découverts. À mesure que la rivière érode la couche de sédiments, danciens ossements de lépoque de la Béringie sont déterrés. En été, diverses plantes poussent à travers les objets. Pour obtenir des renseignements plus détaillés sur les plantes, passez voir la vitrine sur la botanique, dans la salle dexposition. 21. La création du monde par le Corbeau et le Voyageur ![]() Le corridor de glace reproduit les sons et limpression visuelle que dégageaient les glaciers qui formaient les limites de la Béringie. La Béringie était en effet bordée de glaciers au Yukon, en Alaska et dans une bonne partie de lAsie. Les champs de glace modernes des monts St-Élie sont des vestiges des glaciers qui recouvraient la presque totalité de lAmérique du Nord il y a plus de 10 000 ans. La glace des glaciers est habituellement mêlée de cailloux et de poussière. Les glaciers sont dun bleu vert particulier causé par lair qui se comprime à mesure que la neige se transforme en glace. 23. Le bison des steppes (Bison priscus)![]() Nous savons que le bison se nourrissait surtout de graminées grâce aux fossiles végétaux et au pollen conservés dans leurs carcasses. La carcasse de bison la plus renommée est celle du «Blue Babe», un gros spécimen mâle de bison des steppes. Exposé au musée de lUniversité de lAlaska à Fairbanks, le bison Blue Babe a environ 31 000 ans et représente un exemple typique de conservation de carcasses congelées issues de la période glaciaire en Béringie. Lanimal avait été tué par un lion dAmérique et rapidement refroidi à mesure quil était dévoré par ses prédateurs. Les restes ont gelé en peu de temps et ont été conservés par enfouissement dans la boue, qui a fini par se transformer en pergélisol. Comme bon nombre de fossiles remarquables de la Béringie, Blue Babe a été découvert par des chercheurs dor. 24. Paysage non glaciaireLa photo-murale au-dessus du bison illustre les monts Richardson sans glace, vus de la route Dempster, un peu au nord du cercle polaire. 25. Le harfang des neiges (Nyctea scandia) Loin au-dessus de votre tête plane le harfang des neiges. Cet oiseau préfère les régions ouvertes et non protégées, où le vent et le froid sont rigoureux. De nos jours, laire de nidification du harfang des neiges est dans lArctique, et son aire dhivernage au sud du cercle polaire. 26. Carte interactive de la Béringie Cette carte en relief illustre comment les glaciers se sont déployés à plusieurs reprises au cours des deux derniers millions dannées, abaissant ainsi le niveau de la mer et donnant naissance à la Béringie. Le spectacle son et lumière sactive automatiquement et explique lavancée et le recul des glaciers et la montée et labaissement du niveau de la mer. Vous pourrez également découvrir des lieux importants de la Béringie en appuyant sur les boutons du garde. Les glaciers se sont déployés plusieurs fois au cours des trois derniers millions dannées et ont eu pour effet dabaisser le niveau de la mer et de faire de la Béringie un sous-continent permanent. 27. Paysage glaciaire La grande photo-murale illustre les monts St-Élie recouverts de glace, dans le sud-ouest du Yukon, près du mont Logan, le plus haut sommet du Canada. 28. Le climat de la Béringie La plus grande partie de la Béringie, du centre du Yukon vers louest jusquen Alaska et en Sibérie, était recouverte de prairies arides. Cette «steppe à mammouth» sétendait encore plus loin vers louest et traversait le sud de lEurope jusquà locéan Atlantique. Au cours de la dernière période glaciaire, la Béringie na pas été recouverte de glace étant donné que le climat y était trop aride pour favoriser la formation des glaciers. Plusieurs facteurs ont joué un rôle déterminant dans le maintien de cet environnement hors du commun. Des champs de glace formaient les abords de la Béringie au Yukon et en Alaska. La pluie et la neige tombaient contre la cime des glaciers, laissant leurs flancs du côté opposé à locéan au sec. De nos jours, le même effet se produit dans les champs de glace des monts St-Élie et rend le climat du sud-ouest du Yukon extrêmement sec. Même là où il ny avait pas de glacier, les hautes montagnes qui allaient du Yukon jusquau centre de lAsie provoquaient ce même effet de protection contre la pluie. La forêt qui existe aujourdhui naurait pu survivre dans des conditions aussi arides. Lherbe poussait en abondance, mais le sol était nu par endroit. La terre brune et chaude était réchauffée par les rayons du soleil, et la très mince couverture de neige en hiver permettait aux animaux de brouter toute lannée. 29. Diorama sur lours à face courte (Arctodus simus)Cet ours à face courte géant vient tout juste déloigner deux loups de leur proie, un veau de bison des steppes. Tandis que lours mange, les loups attendent et espèrent reprendre leur proie. Avez-vous vu le lagopède à larrière? Lours à face courte géant était peut-être le plus gros et le plus féroce des carnivores de lâge glaciaire en Amérique du Nord. Il semble quil était le spécialiste du pillage et quil se nourrissait principalement des proies fraîches des autres prédateurs. 30. La flore de la Béringie Les plantes de la Béringie comprennent notamment les herbes, les graminées et les arbres nains de la steppe à mammouth, mais le peuplement végétal variait en fonction de lhumidité ambiante et de laltitude. Les plantes modernes qui se rapprochent le plus des végétaux de la Béringie se trouvent aujourdhui dans le sud et le centre du Yukon, sur des pentes dépourvues darbres qui ressemblent à la steppe. Bien que dominée surtout par les herbes et les graminées, la végétation de la Béringie à lâge glaciaire était constituée dune mosaïque de plantes. Cest en étudiant le pollen conservé et les restes de plantes mêmes que nous arrivons à nous renseigner sur la végétation de la Béringie. Ce pollen et ces restes de plantes se retrouvent souvent dans les boues glaciaires et les fonds de lacs, et même dans lestomac des animaux momifiés de la période glaciaire, comme le mammouth et le bison. Dans certains cas, ils nous sont parvenus dans un état remarquable. Ainsi, des scientifiques ont été en mesure de faire germer et de cultiver des plantes saines provenant de graines de lupins âgées de plus de 10 000 ans qui ont été récupérées dans un nid de lemming préhistorique trouvé dans les environs de la rivière Sixty Mile, dans le Klondike. Lanalyse du contenu de lestomac de mammouths et dautres recherches indiquent par ailleurs que les plantes suivantes existaient déjà à lépoque béringienne : La végétation de la steppe à mammouth, composée de graminées et dune variété dherbes, recouvrait de grandes parties de la Béringie, dont la presque totalité du pont terrestre. Le terrarium contient des graines et des plants des espèces mentionnées ci-dessus. Vous les reconnaîtrez sûrement lors de vos déplacements au Yukon. 31. Spermophile arctique (Spermophilus parryi)Les rongeurs semblables au spermophile arctique étaient tout aussi nombreux quils le sont aujourdhui. On aperçoit ici un spermophile recroquevillé et momifié, âgé denviron 47 000 ans. Il est probablement mort gelé dans son terrier et a ensuite été conservé dans le pergélisol depuis la période glaciaire, près de la rivière Sixty Mile, dans la région de Dawson. La conservation des carcasses par le gel est un phénomène propre à la Béringie. Ailleurs, les tissus mous ne se sont pas conservés, soit parce que dautres animaux les ont mangés, soit parce quils se sont décomposés avant davoir été enterrés et protégés. Le spécimen du Centre est un prêt du Musée canadien de la nature, dOttawa. Les spermophiles arctiques étaient un élément essentiel de la chaîne alimentaire de la Béringie. Ils se nourrissaient de graines et de racines et servaient eux-mêmes de nourriture aux grands mammifères, aux humains et aux oiseaux. 32. Mini-diorama sur la Béringie ![]() Cette scène typique de la période glaciaire illustre plusieurs animaux qui existaient au Yukon et en Alaska à cette époque. Sont ici représentés : le spermophile arctique (Spermophilus parryi), le lièvre arctique (Lepus arcticus), le bison des steppes (Bison priscus), le chameau dautrefois (Camelops hesternus), le cheval sauvage du Yukon (Equus lambei), le paresseux marcheur de Jefferson (Megalonyx jeffersoni), lhumain (Homo sapiens), le lynx (Lynx canadensis), le mammouth laineux (Mammuthus primigenius), le saïga (Saiga tatarica), le chat des cavernes (Homotherium serum), lours à face courte (Arctodus simus) et le mouflon de Dall (Ovis dalli). La Béringie était vraiment le berceau des monstres de lâge glaciaire. Les herbivores et leurs prédateurs les plus féroces étaient beaucoup plus gros que tout mammifère moderne. Il existait autrefois une surprenante variété danimaux, bien quils naient pas tous vécu en Béringie à la même époque. Lenvironnement de la Béringie était très productif, malgré sa situation nordique et son climat rigoureux. Les mammouths, les bisons et les chevaux ont vécu dans le Nord tout au long de lâge glaciaire. Le caribou a réussi à évoluer en Béringie et continué dexister en Amérique du Nord et en Asie pendant près de deux millions dannées. On a retrouvé au Yukon et en Alaska des fossiles de paresseux marcheurs qui datent de 150 000 à 130 000 ans et remonteraient à létape interglaciaire qui sest produite entre les glaciations de lIllinois et du Wisconsin. Les ours à face courte géants ont vécu au Yukon et en Alaska il y a environ de 44 000 à 20 000 ans, un peu avant et pendant la dernière avancée glaciaire. 33. Les premiers humainsOn croit que la Béringie a été le point dentrée dans le Nouveau Monde, dernière masse continentale colonisée par les humains. Lexpansion de populations humaines en Béringie de lEst sest produite à lépoque que les archéologues appellent le Paléolithique supérieur (ou la fin de lâge de pierre). Cette période de lhistoire de lhumanité, qui remonte à entre 40 000 et 10 000 ans, correspond à lapparition des premiers êtres humains modernes (Homo sapiens sapiens). La capacité dadaptation des humains à la steppe à mammouth sest appuyée en partie sur un ensemble dinnovations culturelles et technologiques de la période du Paléolithique supérieur. Dimportance capitale, linstauration dune organisation sociale évoluée a permis la transmission des idées et des connaissances parmi de petits groupes dispersés sur une grande échelle. Les formes complexe dart du Paléolithique sont, essentiellement, une forme de communication par symboles. Cest aussi lépoque du développement de la tradition orale, qui servira de moyen de codification de linformation vitale. Les mythes et les légendes de bon nombre de cultures autochtones modernes sont riches de connaissances essentielles sur le paysage, les ressources animales, les techniques de survie et les règles de vie en société. Les technologies qui sont la marque du Paléolithique supérieur de lEurasie-Béringie comprennent notamment des vêtements taillés, des techniques de traitement, de conservation et dentreposage des aliments, des habitats, la maîtrise du feu, des techniques de chasse, y compris les techniques dencerclement du gibier et les battues, et la pêche. La boîte à outils de lépoque contenait plusieurs types de pierres et dinstruments fabriqués à partir dos, qui montrent des tendances à linnovation, comme la miniaturisation et luniformisation. Ces traits culturels et technologiques que recèlent les objets archéologiques nous permettent de mesurer les réalisations des Béringiens du Paléolithique supérieur, qui étaient aussi les premiers Américains. a) Confectionnées il y a plus de 20 000 ans, ces petites sculptures, quon appelle figurines de Vénus, ont été trouvées dans de nombreux sites de la période glaciaire en Europe centrale, de lEst et de lOuest et jusquaux limites orientales de la Sibérie centrale. b) Les peintures des grottes de la fin de la période glaciaire reflètent des liens étroits entre les chasseurs et la faune du biome de la steppe à mammouth dEurasie. Les peintures rupestres les plus connues sont en Europe de lOuest; de piètres facteurs de conservation expliquent probablement leur absence de la Béringie et de la Sibérie. c) Découverts sur un site de la rive est de la rivière Yenesei en Sibérie centrale et âgés denviron 18 000 ans, des outils comme ceux qui sont exposés ici sont représentatifs dune complexité technologique toujours croissante, caractéristique du Paléolithique supérieur. Les outils sont des instruments composites faits de bois, dos ou divoire dont le tranchant a été fabriqué par linsertion dans de minces sillons dune série de microlames de silex ou de chailles. d) Autres indices qui témoigneraient de contacts lointains avec lEurasie, de petites sculptures comme celles-ci ont été retrouvées aussi loin à lest que sur les rives du lac Baïkal, en Sibérie. Âgées de 24 000 ans, elles sont composées en bonne partie de représentations dhumains de petite taille (des femmes le plus souvent) et de sculptures miniatures doiseaux et rappellent lart paléo-esquimau, beaucoup plus tardif, de lArctique canadien ainsi quune variété dobjets décoratifs. Fait particulièrement intéressant, certaines de ces figurines humaines nous montrent les détails du type de vêtements que portaient les chasseurs-cueilleurs de lEurasie orientale à la période glaciaire. e) La survie aux limites nordiques du biome à mammouth de lâge glaciaire était largement tributaire de la capacité des humains à construire des abris convenables pour passer lhiver. Des traces de tels abris, parfois soutenus par des os de mammouth (semblable aux structures de fanons de baleine des Esquimaux Thulé), ont été retrouvées principalement dans la partie euro-orientale du biome à mammouth. f) La gravure sur os de mammouth Berelekh remonte à la fin de lâge glaciaire (il y a un peu plus de 10 000 ans) et correspond aux traces les plus au nord-est de la Sibérie de la longue et complexe tradition artistique qui reflète une partie des réalités de la faune du biome à mammouth eurasien. g) Les archéologues ont découvert que les détenteurs de la technologie des microlames et des burins de lâge glaciaire nétaient pas seuls en Béringie orientale et quil existait déjà une assez grande diversité technologique aux confins est du biome à mammouth. Il y avait en fait dautres groupes de premiers Américains, dont les origines sibériennes restent obscures, et dont les aires de distribution connues vont de la région centrale intérieure de lAlaska à lextrémité nord des monts Ogilvie, au Yukon. Désignés sous le nom de Nenana, daprès lemplacement des premiers sites découverts en Alaska, ces groupes sont caractérisés par une technologie fort différente, composée en bonne partie doutils nucléiformes et de grattoirs, de grandes lames, de bifaces et de pointes triangulaires finement travaillées ainsi que dune variété dinstruments en ivoire. h) Voici des dessins représentant une partie des artefacts des grottes de la Bluefish, qui sont parmi les plus anciens de ce genre jamais découverts dans le Nouveau Monde. Désignés sous lappellation de Paléo-arctique américain (Dyuktai en ce qui concerne leurs équivalents sibériens), ils remontent à au moins 13 000 ans et sont caractéristiques de la technologie des microlames et des burins qui, au dernier millénaire de la période glaciaire, sest répandue de la Sibérie centrale et de la Mongolie à la Béringie orientale et au nord du Yukon. Comme dans le cas des outils polyvalents sibériens, les microlames étaient probablement incrustées dans des os ou des bois et les burins servaient à travailler les os, les bois et livoire, et peut-être même à sculpter de petites figurines. 34. Grottes de la Bluefish![]() Cette vitrine reproduit le site archéologique le plus important non seulement du nord du Yukon, mais dAmérique du Nord. Les restes trouvés à cet endroit dans les années 1970 et 1980 indiquent quil a été visité par intermittence au cours des 15 000 à 25 000 dernières années. La vitrine représente des chasseurs autochtones en train de dépecer un caribou. Les trois petites grottes de la Bluefish sont situées dans le nord du Yukon, à 50 kilomètres au sud-ouest dOld Crow. Elles sont à la base dune crête de calcaire à mi-parcours de la rivière Bluefish, à environ 200 mètres au-dessus du plancher de la vallée. La scène représentée dans le diorama est inspirée de six saisons de fouilles aux grottes de la Bluefish. Le pollen, les ossements danimaux, les dépôts dans le sol, la datation au radiocarbone et les vestiges culturels ont tous servi à créer la scène sous vos yeux. Les preuves recueillies à ce jour indiquent que sur une période denviron 15 000 ans, les grottes de la Bluefish ont été visitées à répétition pendant de courtes périodes par de petits groupes de chasseurs. Le paysage à larrière-plan illustre la végétation dautomne caractéristique de lépoque. Les forêts-galeries de peupliers rabougris et de saules longent la rivière tandis que les graminées et les herbes de la steppe à mammouth se retrouvent sur les pentes plus sèches et plus en altitude. Un petit troupeau de caribous se tient près de la grotte. Suspendu dans lair, un fin voile de poussières soufflées par le vent ou de lss provient des bassins Old Crow et Bluefish. À lépoque, tout comme aujourdhui, le caribou était lun des animaux qui assuraient la survie des humains. Dans la scène, lun des chasseurs procède au dépeçage du caribou à laide dun couteau de pierre. Lhomme à genou près de louverture de la grotte est en train de détacher des éclats dun os de mammouth. Des tels éclats, provenant des ossements épais de mammouth, devenaient des outils improvisés servant à dépecer les animaux et à écharner les peaux. Les vêtements que portent les personnages sont inspirés des vêtements gwitchin du milieu du dix-neuvième siècle. Ces habits bien conçus qui procurent chaleur et liberté de mouvement nont pas beaucoup changé depuis la période glaciaire. Les fragments dos éparpillés à louverture de la grotte sont peut-être des traces de visites antérieures par dautres chasseurs ou encore de la présence danimaux prédateurs et charognards, qui sabritaient aussi dans les grottes et disputaient la nourriture aux chasseurs humains. 35. Le cheval sauvage du Yukon (Equus lambei)Les chercheurs dor Lee Olynyk et Ron Toews ont découvert, en septembre 1993, la carcasse partielle dun cheval sauvage du Yukon au ruisseau Last Chance près de Dawson. Il sagit de la carcasse la mieux conservée jamais découverte au Canada de lun des plus gros animaux de lâge glaciaire. La plus grande partie de la patte avant droite, recouverte de chair desséchée, de peau et de poils sur sa partie inférieure, et une grande partie de la peau et de la crinière tirant sur le blond étaient intacts. Les examens réalisés à ce jour indiquent quil sagissait dun spécimen adulte de grande taille pour lespèce et que son pelage était dun brun noir près des sabots et passait au marron puis au blond vers la crinière. La peau a été confiée à lInstitut canadien de conservation dOttawa qui soccupe de la stabiliser. De récentes analyses des os au radiocarbone indiquent que le cheval est mort il y a environ 26 000 ans au cours dune période relativement chaude avant que la dernière glaciation natteigne son point culminant. LADN qui a été prélevé de la carcasse démontre que le cheval sauvage du Yukon est un proche parent du cheval moderne. De grands troupeaux de chevaux sauvages parcouraient les prairies de lAmérique du Nord, semblables à la steppe, durant la dernière moitié de la période glaciaire. Les espèces se sont éteintes il y a 10 000 ans environ. La découverte de la carcasse de cheval sauvage a largement contribué à nous faire connaître cette espèce et à assembler une autre pièce du casse-tête de la Béringie. 36. Fouilles aux grottes de la Bluefish Cette vitrine illustre les recherches effectuées par larchéologue Jacques Cinq-Mars de la Commission archéologique du Canada, du Musée canadien des civilisations, à Hull (Québec). Bien que le sol dans les grottes de la Bluefish ne fasse quun mètre dépaisseur, il renferme des traces dévénements et de milieux environnants qui remontent à environ 24 000 ans. Les couches sédimentaires ou stratigraphiques exposées lors des fouilles ont fourni des renseignements qui ont permis aux scientifiques de reconstituer lhistoire de ces grottes avec étonnamment de détails. Les sédiments mêmes sont révélateurs de lenvironnement dautrefois. Les couches basales, qui reposent sur la roche-mère, sont composées de limon et de lss soufflés par les vents forts et persistants du maximum glaciaire et provenant de la plaine dinondation légèrement végétalisée de la vallée de la rivière Bluefish, à 600 mètres plus bas. Les couches sédimentaires au-dessus du lss témoignent dun régime de déposition et dun climat nettement différents. Les sédiments sont dune nature plus organique et on y retrouve de plus en plus de gravats calcaires détachés des parois de la grotte, qui sont le reflet du climat plus doux et plus humide de la période post-glaciaire. Des vestiges de végétation du passé et dossements danimaux de la période glaciaire qui peuplaient ce paysage sont conservés dans les sédiments. Le pollen et les restes de plantes contenus dans les couches de lss des grottes montrent que la couverture végétale était composée principalement de graminées et dherbes, plantes types du maximum glaciaire. Les couches de gravats organiques du dessus contiennent dans lordre une plus grande proportion de bouleau nain, suivi de pruche, qui atteste du retour de la forêt dans le nord du Yukon à lépoque où les températures et les précipitations se sont accrues, à la fin de la période glaciaire. Les ossements danimaux renfermés dans les couches de lss proviennent principalement despèces de la période glaciaire : cheval, bison, mammouth, wapiti, saïga et caribou. La datation dun fémur de cheval, dune omoplate de mammouth et dun membre de mammouth indiquent des dates de 13 000, 15 500 et 24 000 ans avant aujourdhui et démontrent que lutilisation des grottes, à la fois par les animaux et par les humains, a duré plusieurs millénaires au cours de la période glaciaire. Lexamen méticuleux au microscope des ossements découverts dans les grottes de la Bluefish a révélé des marques de couteau et de dépeçoir, notamment sur des os de mammouth, de caribou et de cheval. Les grottes ne portent aucune trace de passage des humains après la fin de la glaciation. Les grottes de la Bluefish sont situées au pied dune crête calcaire isolée, surplombant la rivière Bluefish qui coule vers le nord, à quelques kilomètres à lest de la frontière avec lAlaska. De nombreux efforts de recherche sont consacrés à la reconstitution des environnements et des modes de vie de la Béringie. Voici quelques exemples détudes des grottes de la Bluefish qui ont lieu sur place et en laboratoire. Grotte de la Bluefish IIPhotographie de la grotte de la Bluefish II, exposée au sud, prise dun hélicoptère au cours des fouilles de 1983. La grotte I, exposée au nord, est à gauche, près de la crête de roche-mère. Le point de vue correspond à celui reproduit dans la maquette. Dépôt de la grotte de la Bluefish II La stratigraphie, ou couches de sédiments, découverte dans les grottes de la Bluefish témoigne dévénements environnementaux qui se sont déroulés au cours des 25 000 dernières années. Reposant sur la roche-mère, la couche inférieure (unité 1) est composée de limon ou de lss qui sest lentement accumulé il y a entre 25 000 et 10 000 ans. Cest à ce niveau quon a retrouvé les vestiges danimaux de la période glaciaire et les traces de la présence des humains. Par-dessus lunité 1, se trouvent les sédiments qui remontent aux 10 000 dernières années (unité 2), composés en majeure partie dhumus et de gravats de calcaire, qui témoignent du climat plus doux et plus humide de la fin de la période glaciaire. Environnements anciens La palynologie, qui est létude des spores et des grains de pollens, peut servir à reconstituer la végétation et le climat de la Béringie. Établi à partir déchantillons provenant de la grotte de la Bluefish II, le diagramme nous renseigne sur les changements qui se sont produits il y a de 25 000 à 10 000 ans. La zone inférieure (I-jaune) date de 25 000 à 13 000 ans. La végétation représentée est celle de la toundra dénuée darbres et recouverte dherbes, dont se nourrissait la faune de la période glaciaire. La zone médiane (II-orange) marque un changement vers un climat plus humide et un autre type de végétation, attesté par laugmentation du pollen de bouleau. La zone supérieure (III-verte) correspond à la fin de la période glaciaire et montre létablissement, il y a environ 10 000 ans, des forêts de pruche qui existent encore aujourdhui aux alentours des grottes de la Bluefish. Animaux de lâge glaciaire Les grottes de la Bluefish ont permis de récupérer un riche assemblage de vestiges danimaux de la période glaciaire. En plus de ceux qui sont illustrés ici, quelques carnivores de plus petite taille, des rongeurs, des oiseaux et des poissons ont aussi été découverts. Létude de tels vestiges peut nous renseigner sur lenvironnement du passé. Dépôt dossements Les dépôts des grottes de la Bluefish contenaient de grandes quantités danimaux de la période glaciaire. Bien que certains de ces ossements se soient accumulés de façon naturelle, dautres ont été abandonnés par des chasseurs humains il y a de 25 000 à 10 000 ans. Os portant des marques doutils Létude minutieuse des ossements des grottes de la Bluefish peut aussi révéler des traces dactivité humaine. Des marques dentailles, comme celle quon aperçoit sur los dune patte de caribou, prouvent que lanimal a été dépecé au moyen doutils de pierre. La datation au radiocarbone de los de caribou indique quil est âgé de 12 000 ans. Enregistrement des données La conservation denregistrements photographiques détaillés, de cartes et de notes prises sur le terrain est essentielle à toute fouille archéologique. Voici une photographie dun os de mammouth à sa découverte dans les dépôts de la grotte de la Bluefish II. Os et éclats dos de mammouth Los et les éclats dos de mammouth récupérés dans la grotte de la Bluefish II ont 24 000 ans. Ces artefacts sont les plus anciens vestiges dactivité humaine «in situ» jamais retrouvés en Béringie. Les éclats dos ont été arrachés dun morceau dos de patte de mammouth pour servir doutils à couper ou à racler. On aperçoit ici un éclat remis en place, à la surface de los doù il a été arraché. Lutilisation doutils fabriqués à partir dossements pourrait sexpliquer par la rareté des roches pouvant servir à cette fin dans le terrain calcaire qui entoure la Bluefish. Ces ossements contribuent à faire des grottes de la Bluefish lune des découvertes archéologiques les plus importantes des Amériques. Outils de pierre Les chasseurs qui ont occupé les grottes de la Bluefish il y a plusieurs milliers dannées devaient apporter avec eux les chailles et dautres silex à grains fins qui servaient à fabriquer des outils et des instruments. Les échantillons illustrés ici comprennent notamment des microlames, des nucleus à microlames et des burins. Les microlames sont de petites lames de pierre minces qui sont incrustées dans des os et des bois. Assemblées en série dans un sillon, les microlames forment le tranchant des couteaux ou la pointe des lances. Les burins servaient à travailler les os, les bois et livoire. 37. La fin de la Béringie La fin de la période glaciaire commence il y a environ 14 000 ans, alors que le climat se réchauffe. Le niveau de la mer augmente avec la fonte des glaciers et les régions plus basses que le niveau de la mer, dont la Béringie centrale, sont inondées. À mesure que les précipitations augmentent, la tourbe et les petits arbres se mettent à pousser. Ce rétablissement de la forêt provoque le déclin de la productivité de la Béringie. Les prairies nourricières de la steppe à mammouth disparaissent et, avec elles, les hordes danimaux brouteurs, tels que le mammouth, le cheval et le bison des steppes, ainsi que les prédateurs qui se nourrissent de ces animaux comme lours à face courte géant, le lion, le chat des cavernes et le loup menaçant. Avec la fin de la période glaciaire, la Béringie et les géants qui lont habitée ne survivent que dans les légendes et enfouis dans le sol, congelé. La fin de la période glaciaire est marquée par des changements catastrophiques. 38. Légendes de la Béringie : murale de lhistoire du Voyageur Les histoires de la création des Premières nations sont lécho des événements qui ont eu lieu à la fin de la période glaciaire. Les légendes, telles celles de la création du monde par le Corbeau, décrivent les changements environnementaux et les grandes inondations. De lointains souvenirs des animaux de lâge glaciaire nous sont parvenus sous la forme de contes sur le Voyageur, (Chitahùukaii), héros mythique gwitchin, et sur lHomme-castor (Soh Jhee ou Asuya ), héros mythique tutchone. Ces histoires racontent que le Voyageur et lHomme-castor ont parcouru la terre et transformé les animaux géants et mangeurs dhomme dautrefois en ceux que nous connaissons aujourdhui au Yukon. 39. La création du monde par le Corbeau ![]()
Les artistes qui ont illustré la
Béringie Avant de parler de lapport des artistes du Yukon, nous présenterons les objets qui ont été entièrement confiés à des entreprises de lextérieur. Les premiers objets que les visiteurs peuvent apercevoir sont de gros mammouths laineux qui les poussent à freiner brusquement sur la route de lAlaska. Ces bêtes, faites de résine de polyester renforcée de fibre de verre ont été produites et installées par Peter May et son entreprise, Research Casting International, de lOntario. Le mammouth à la défense cassée est une réplique dun animal découvert au Yukon, qui avait bel et bien une défense cassée. Lobjet suivant, sur le chemin qui mène au bâtiment, a été acheté dans sa forme actuelle au Musée canadien de la nature. Les plus gros squelettes qui vous accueillent à votre entrée au Centre ont été produits et montés par une entreprise appelée PAST (Prehistoric Animal Structures), de lAlberta. La réplique du gros mammouth laineux a été moulée en collaboration avec le Musée du Wisconsin, doù provenait le squelette à lorigine. Dans la salle dexposition, on compte les articles qui nont pas été produits par des artistes du Yukon. À ce nombre figurent le spermophile arctique et le mini-diorama, conçus et créés par Gord Prokopetz, et larrière-plan, conçu par Wei Lee de la Saskatchewan. Paul Geraghty a peint le fond et les roches du diorama sur les grottes de la Bluefish. Doug Taylor a préparé la scène du campement dhiver (y compris larrière-plan). Jan et Deborah Vriesen ont créé le paresseux marcheur géant et peint larrière-plan de la vitrine sur les chevaux. Ron Klein a fourni les photographies panoramiques des champs de glace et des montagnes, et les photographies de Jacques Cinq-Mars nous parviennent du Musée canadien des civilisations. Les uvres des artistes et artisans du Yukon sont tout aussi spectaculaires. Par exemple, le diorama sur lours à face courte géant est le résultat du travail déquipe de quatre personnes. Lillian Loponen a peint larrière-plan, Dale Rudd a fabriqué lours et fait le travail de taxidermie pour le veau de bison, Tony Grabowski a fait le travail de naturalisation des loups et du lagopède et Wayne Mitchell (de la Saskatchewan) a créé et installé lavant-plan. Lours à face courte géant a été créé à partir de squelettes pour la forme et danimaux modernes pour la musculature. La fabrication de ce modèle a nécessité plusieurs peaux de grizzli. Les loups sont en fait de véritables animaux modernes étant donné que ces animaux nont pas beaucoup changé depuis lépoque de la Béringie. Les personnes qui ont travaillé à la réalisation des grottes de la Bluefish composaient une autre équipe dont les efforts ont produit des résultats impressionnants. Frank Jurak et son équipe ont passé de nombreuses heures à construire la réplique de la grotte, y compris à créer la roche à partir de plâtre dur renforcé de fibre de verre. Janet Moore et David Ashley ont créé les personnages humains quon voit à luvre devant la grotte, et Tony Grabowski a préparé le caribou que les personnages sont en train de dépecer. Florence Springgay et Dorothy Profeit ont cousu les parkas, et Johanne Maisonneuve, Violet Johnny, Eva Billy, May Roberts et Grace Wheeler ont cousu les vêtements. Les artistes du Yukon ont également produit dautres modèles, petits et grands. À partir dune description des tailles qui permettraient dobtenir la bonne perspective dans le paysage au complet, Mike Camp a préparé des modèles danimaux à léchelle destinés au mini-diorama. Chuck Buchanan a créé le modèle de chat des cavernes grandeur réelle qui accueille les visiteurs à lentrée. Ce chat des cavernes a été créé à partir de lobservation dun moulage et à laide dune peau de lion qui lui donne son aspect réel. George Teichmann sest vu confier le contrat de peindre le panorama de la Béringie et des animaux préhistoriques, tandis quun tableau de Halin de Repentigny illustre un exemple de famille en déplacement. Plusieurs objets dexposition comportent aussi de très belles photographies, notamment celles de Normand Barichello et de Richard Hartmier, deux photographes du Yukon. Le visiteur peut aussi admirer un peu partout dans le Centre des dessins à la plume et à lencre. Sabine Adams, Catherine Deer, Lorant Karnis et Jennie Lamont ont réalisé ces images. La bande sonore que les visiteurs peuvent écouter tout au long de leurs déplacements dans le Centre a été produite par Matthew Lien de Whispering Willows Records. Le film présenté toutes les 45 minutes est une production du studio Logan Video. Daniel Janke, qui a enregistré la musique, et Steve Shepherd, qui a fourni les dessins à lencre, faisaient partie de léquipe. Nous avons obtenu les droits de présentation de la musique de Jerry Alfred et de son groupe Medicine Beat. Chacun des contrats qui ont permis la réalisation du Centre dinterprétation de la Béringie était un contrat commercial accordé au terme dun appel doffres public. Lappel doffres est différent du concours public qui a mené à lacquisition de trois uvres dart. Un concours dart public est un processus beaucoup plus subjectif. Un groupe de personnes étudie les propositions dinterprétation, dans le cas qui nous intéresse, de légendes particulières, et le groupe choisit la proposition qui lui semble être la meilleure uvre dart. Le comité, composé dexperts du gouvernement et de lextérieur du gouvernement, passe en revue toutes les soumissions et choisit des uvres qui ne proposent pas nécessairement la meilleure interprétation de la légende, mais qui sont toutefois les meilleures uvres dart. Dans le cadre dun appel doffres, seuls des experts du gouvernement sont appelés à se prononcer. En ce qui concerne le Centre dinterprétation de la Béringie, la meilleure interprétation artistique faisait partie des critères et lappel doffres était ouvert à toutes les entreprises. Ce sont deux processus très différents, mais lun comme lautre ont à terme permis à des artistes de travailler et de pouvoir contribuer au Centre de façon sensible. Biographie des artistesNous sommes fiers des artistes de la région qui nous ont aidé à raconter lhistoire de la Béringie. Halin de Repentigny est né à Montréal et a vécu en Gaspésie; il est dorigine canadienne-française et mohawk. Il a toujours manifesté un amour profond de larrière-pays et commencé une carrière de piégeur à lâge de 14 ans. Lorsquil nest pas occupé à piéger, à chasser, à pêcher ou à faire courir ses chiens, il traduit son mode de vie dans ses tableaux. Halin a peint la fresque «Scène de la vie quotidienne» et la murale qui raconte lhistoire de Chitahùukaii quon peut admirer respectivement dans le grand hall et dans la salle dexposition. Keith Wolfe Smarch a conçu et créé le tableau représentant la création du monde par le Corbeau. Il est aussi lun des trois membres de léquipe qui a sculpté la création du monde par le Corbeau et le Voyageur. Keith, qui est de parents allemands et autochtones, est né au sein du clan du Loup de la Première nation Tlingit, à Whitehorse, en 1961. Son nom autochtone, Shuk-kaa-koon, signifie Oiseau des montagnes. Smarch a commencé à pratiquer lart de la sculpture en 1981, alors quil étudiait avec Dempsey Bob, un sculpteur respecté de la côte nord-ouest du Pacifique. Par ses sculptures, Smarch met en valeur son identité tlingit. Mark Porter: Lincendie de sa résidence, le 12 avril 1999, a mis fin de façon tragique à la vie de Mark Porter, un artiste tlingit à qui on prêtait une brillante carrière. Mark était le seul petit-fils du regretté George Johnston, ancien chef autochtone et photographe dont les uvres sont exposées au musée qui porte son nom à Teslin. Il avait entrepris sa carrière de sculpteur comme apprenti de Keith Wolfe Smarch, mais sétait rapidement distingué comme artiste à part entière. Son style était fortement inspiré des légendes anciennes de son peuple, quil travaillait en saidant des méthodes traditionnelles de sculpture, de peinture et de conception artistique caractéristiques des Tlingit. Ses uvres sur tableaux et ses masques témoignent de façon éloquente du talent que lui reconnaissaient ses contemporains, qui sétonnaient de trouver une telle qualité dexpression chez quelquun de si jeune. Cest nul doute ce qui explique que nombre de collectionneurs se soient fait un point dhonneur dajouter ses pièces à leur collection privée. La collection permanente du gouvernement du Yukon compte également certaines de ses uvres. Au moment de la tragédie, il venait de terminer sa dernière commande, un dessin intitulé «Le Saumon apporte les ufs au monde» pour laffiche annonçant le Potlatch de la Commissaire. Sa carrière était sur le point de prendre un essor considérable et les galeries les plus prestigieuses sintéressaient de près à son travail. On décèle la marque distinctive de son talent dans la pièce «Au carrefour des légendes» à laquelle il avait contribué pour le Centre dinterprétation, en montre sur le parterre arrière. Brian Walker: Parmi les artistes de renommée avec lesquels M. Walker a collaboré mentionnons Philip Lanzé, Mark Porter, Bill Reid et Keith Wolfe Smarch. En plus des canots traditionnels qui sont sa passion première, Brian a produit un certain nombre de pièces coulées dans le bronze et le cuivre ou taillées dans le bois. Arrivé au Yukon en 1969, M. Walker vit actuellement avec sa conjointe, la tisserande professionnelle Ann Smith, à leur résidence studio sur les bords du fleuve Yukon, à Whitehorse. George Teichmann: Cest à M. Teichmann que lon doit la majorité des illustrations de la faune de la Pléistocène qui ornent les fresques mises en montre par le Centre. Le mammouth laineux et le castor géant que lon voit à lextérieur sont aussi ses créations, de même que larrière-plan, le chameau dautrefois, le lion dAmérique et le castor géant qui contribuent à la magie de la murale «Létrange et le familier» qui se trouve à lintérieur. M. Teichmann est aussi lauteur des scènes qui illustrent les deux affiches produites par le Centre. Durant ses études à la Peoples School of Art et à la Bohemia Glass Cutting Art School, quil a fréquentées respectivement de 1964 à 1973 et de 1973 à 1976, George a participé à diverses expositions et sest distingué à deux expositions concours, soit celle de Budapest, en Hongrie, et de Sofia, en Bulgarie, pour la qualité de ses portraits et de ses dessins animaliers. Durant les dix années qui ont suivi, il sest consacré au travail du verre taillé, ne poursuivant son travail comme artiste animalier quà temps perdu. Arrivé au Canada en 1984, il sest mis à langlais et a financé plusieurs expéditions en canot dans le nord de lOntario avec largent tiré de la vente de ses toiles mettant la faune en valeur. En 1990, il a fait le trajet en canot de Whitehorse, au Yukon, jusquà Delta, en Alaska, le long du fleuve Yukon. Il a été à ce point enchanté par la nature yukonnaise quil a décidé de sétablir dans le territoire. Plus connu sous son pseudonyme Rinaldino, M. Teichmann signe des tableaux dorénavant consacrés exclusivement à lart paléontologique. Il a récemment exposé à Tacoma, dans lÉtat de Washington, et à Whitehorse, au Yukon. Nous vous remercions de vous être joint à nous pour ce merveilleux voyage. Nhésitez pas à nous adresser vos questions. Nous vous souhaitons une agréable fin de visite. |