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Numéro 77
Le 9 novembre 2007


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Une question d'équilibre : Technologies de traitement de l'eau de ballast pour résoudre le problème des espèces envahissantes

Navire porte-conteneurs. Photo: © COREL Corporation, 1994.
Navire porte-conteneurs. Photo: © COREL Corporation, 1994. -- Cliquez pour agrandir

Ce sont plus de 90 p. 100 des biens1 de la planète qui sont expédiés par voie maritime, ce qui engendre le transfert d'environ trois à cinq milliards de tonnes d'eau de ballast à l'échelle planétaire chaque année2. Bien qu'elle soit nécessaire pour équilibrer convenablement les navires, cette eau constitue néanmoins une source importante d'espèces envahissantes et un problème environnemental majeur, de l'océan Indien aux Grands Lacs. Environnement Canada., de concert avec Transports Canada et le ministère des Pêches et des Océans, tente de contrer la menace des espèces envahissantes présentes dans l'eau de ballast en évaluant de nouvelles technologies de traitement.

Bienvenue à bord : comment les espèces envahissantes parcourent le monde

Pour assurer leur stabilité en mer, les navires, avant de quitter les ports, remplissent d'eau leurs citernes de ballast, dans des quantités qui dépendent de leur type ou de leur cargaison. Cette eau contient bien sûr diverses espèces aquatiques indigènes de l'endroit. Une fois les navires rendus à destination, leur cargaison est chargée et l'eau de ballast déversée dans le port, avec les nombreux passagers clandestins qui s'étaient embarqués au début du périple. Ainsi, un seul vraquier dans les Grands Lacs peut transporter jusqu'à 20 000 tonnes d'eau de ballast (environ 10 piscines olympiques) pouvant contenir plusieurs centaines d'espèces aquatiques différentes.

Dreissenas polymorphes (moules zébrées). Photo © Jim Moyes, 2004.
Dreissenas polymorphes (moules zébrées). Photo © Jim Moyes, 2004. -- Cliquez pour agrandir

Les espèces exotiques ne sont pas toutes envahissantes. Par contre, celles qui le sont, notamment la moule zébrée et le Crabe chinois à mitaine, se sont révélées nocives pour les écosystèmes et les économies des endroits où l'eau est rejetée. En fait, l'introduction d'espèces marines envahissantes dans de nouveaux environnements par l'entremise de l'eau de ballast constitue, selon les Nations Unies, une des quatre grandes menaces pour les océans de la planète.

Approche canadienne de gestion de l'eau de ballast

Dès le début des années 1990, le Canada s'est doté de lignes directrices volontaires pour prévenir la propagation des espèces exotiques envahissantes dans ses eaux, ce qui a fait de lui un des premiers pays à mettre en place un quelconque plan de gestion de l'eau de ballast. En 2006, un règlement a été pris en vertu de la Loi sur la marine marchande du Canada pour que tous les navires qui entrent en eaux canadiennes gèrent leur eau de ballast. En effet, selon le Règlement sur le contrôle et la gestion de l'eau de ballast, les navires qui pénètrent en eaux canadiennes doivent :

  • renouveler leur eau de ballast en pleine mer;
  • traiter leur eau de ballast;
  • rejeter leur eau de ballast dans une installation de réception;
  • conserver leur eau de ballast à bord du navire.

La méthode la plus utilisée pour empêcher l'introduction d'espèces envahissantes est le renouvellement de l'eau de ballast en pleine mer. Ainsi, lorsqu'ils atteignent les eaux libres, les navires déchargent l'eau de ballast puisée dans les ports pour la remplacer par de l'eau de mer dont la concentration saline est plus élevée et où la densité d'organismes vivants est très faible. Le but est d'utiliser la plus grande teneur en sel des eaux libres pour tuer les organismes d'eau douce présents dans les citernes de ballast. Ainsi, lorsque la nouvelle eau est déchargée dans le port d'arrivée, le nombre infime d'organismes prélevés en haute mer n'arriverait pas à survivre au nouvel endroit.

Comme le renouvellement de l'eau de ballast s'appuie sur la salinité différente de l'eau de mer et de l'eau des ports, il offre une certaine protection lorsque l'écart est grand, par exemple dans le cas des navires qui entrent dans des ports d'eau douce avec à leur bord de l'eau de ballast salée puisée en haute mer. Toutefois, il est de plus en plus prouvé que cette méthode n'est pas pleinement efficace, notamment dans les ports de mer où l'eau est salée également.

Équipe de recherche au travail. Photo : © Environnement Canada.
Équipe de recherche au travail. Photo : © Environnement Canada. -- Cliquez pour agrandir

La méthode la plus prometteuse afin de minimiser le risque de transfert d'espèces consiste à traiter l'eau durant le voyage. Environnement Canada, de concert avec Transports Canada et le ministère des Pêches et des Océans, joue un rôle critique dans l'étude du potentiel des traitements comme solution de rechange viable au renouvellement de l'eau de ballast. La recherche actuelle vise à garantir que les traitements élaborés au pays et ailleurs dans le monde serviront non seulement à éliminer véritablement les organismes présents dans les citernes, mais aussi à produire des eaux traitées sans danger pour l'environnement canadien où elles seront rejetées.

Faits éclairs

Ce sont plus de 90 p. 100 des biens de la planète qui sont expédiés par voie maritime, ce qui engendre le transfert d'environ trois à cinq milliards de tonnes d'eau de ballast à l'échelle planétaire chaque année.

Un seul vraquier dans les Grands Lacs peut transporter jusqu'à 20 000 tonnes d'eau de ballast (environ 10 piscines olympiques) pouvant contenir plusieurs centaines d'espèces aquatiques différentes.

L'introduction d'espèces marines envahissantes dans de nouveaux environnements par l'entremise de l'eau de ballast constitue, selon les Nations Unies, une des quatre grandes menaces pour les océans de la planète.

Disposant de lignes directrices volontaires pour prévenir la propagation des espèces exotiques envahissantes dans ses eaux depuis 1990, le Canada était l'un des premiers pays à disposer d'une quelconque stratégie de gestion de l'eau de ballast.

Environ 30 systèmes de traitement de l'eau de ballast sont en voie d'être mis au point à l'échelle planétaire, dont quatre au Canada.

Liens connexes

Le programme canadien d'eau de ballast

La gestion des eaux de lest pour réduire le risque d'invasions d'espèces non indigènes

Global Ballast Water Management Programme (anglais seulement)

Article connexe d'EnviroZine

Les Moules zébrées modifient-elles les rives des Grands Lacs?

Les pays membres de l'Organisation maritime internationale des Nations Unies, le Canada y compris, ont négocié en 2004 un traité pour établir des normes de renouvellement de l'eau de ballast et obliger l'industrie du transport maritime à doter ses navires d'équipement de traitement de l'eau de ballast d'ici 2016. À l'époque, aucune technologie du genre n'existait, et même si le traité n'est pas encore en vigueur, environ 30 systèmes de traitement de l'eau de ballast sont en voie d'élaboration à l'échelle planétaire.

Technologies de traitement de l'eau de ballast

Environ 30 systèmes de traitement sont en voie d'être mis au point à l'échelle planétaire, dont quatre au Canada. Notre défi consiste donc à vérifier que les nouveaux systèmes qui équipent les navires dans d'autres pays sont efficaces et conviennent à l'environnement canadien. Environnement Canada s'est penché sur deux traitements prometteurs, le Peraclean® Ocean et le processus de désoxygénation biologique Ballaclean®. Le traitement Peraclean® Ocean fait appel à un biocide dégradable dont les ingrédients actifs sont l'acide peracétique et le peroxyde d'hydrogène (H2O2). En un jour environ, la méthode permet d'éliminer les organismes aquatiques présents dans l'eau de ballast, y compris l'eau douce, ce qui s'applique davantage au Canada. Toutefois, l'eau traitée contient certains résidus toxiques dont l'élimination peut prendre une semaine ou plus. Environnement Canada a récemment effectué des essais du produit en eau douce froide pour évaluer son efficacité ainsi que la toxicité potentielle des eaux traitées.

La technologie de désoxygénation biologique Ballaclean® consiste en un processus bioréactif par lequel le niveau d'oxygène dissous dans l'eau est réduit à zéro, ce qui tue de grandes quantités d'organismes. Malgré tout, certaines formes de vie peuvent survivre dans de telles conditions, notamment des bactéries et des moules. Le principal défi est donc de maintenir l'état d'oxygénation réduit assez longtemps pour garantir l'efficacité de l'opération. De même, le temps requis pour une désoxygénation totale dépend largement de la température de l'eau. Le processus est beaucoup plus rapide en eau chaude qu'en eau froide, et si le voyage n'est pas assez long, l'efficacité du traitement pourrait ne pas être totale. Une fois la désoxygénation complétée, il faut de deux à trois jours supplémentaires pour tuer les organismes. Le processus peut également accroître les concentrations d'ammoniac et d'autres sous produits, rendant les eaux rejetées impropres pour l'environnement. Le processus fait actuellement l'objet d'essais additionnels.

Les technologies de traitement de l'eau de ballast font l'objet de recherches très actives qui intéressent la communauté internationale en général. Elles ont largement progressé depuis 2000, et la prochaine décennie devrait permettre l'élaboration et l'utilisation d'une multitude d'options de traitement.


1 International Maritime Organization (IMO) (disponible en anglais seulement)
2 IMO - The GloBallast Water Management Programme (disponible en anglais seulement)

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