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Exposé général sur l'intervention pour l'ETCAF


À cette fin, le terme « intervention » fait référence aux activités visant à prévenir ou à réduire les méfaits associés aux déficiences primaires et secondaires chez les personnes touchées par l'exposition prénatale à l'alcool et aux autres drogues. Les interventions visent également à promouvoir le développement de ces personnes pendant les diverses étapes de leur vie, de même qu'à soutenir les gens qui en prennent soin. L'exposition prénatale aux substances, lorsqu'elle est combinée à un milieu postnatal difficile, peut faire en sorte qu'un enfant soit susceptible d'être atteint d'une variété d'effets négatifs. Des interventions pourraient être nécessaires pour traiter un large éventail de difficultés possibles, notamment, les questions relatives aux soins de santé, aux parents, à l'aide aux familles, à l'école, à la formation professionnelle, aux jeunes contrevenants et à la justice pénale.


Petite enfance (de 0 à 6 ans)

Une grande partie du développement neurologique se fait après la naissance. Si les soins lors de la petite enfance, la nutrition et l'environnement sont adéquats, un enfant qui vit avec les effets de l'exposition prénatale à l'alcool peut faire de grands progrès, en particulier si ces effets ne sont pas graves. Bon nombre de difficultés associées à l'ETCAF émanent d'un manque de diagnostic précoce et de soins inadéquats pendant la petite enfance. C'est pour cette raison que les spécialistes recommandent un diagnostic précoce et des interventions immédiates avec les familles d'enfants exposés aux effets de l'alcool afin de promouvoir le développement de ces enfants et de minimiser les déficiences secondaires.

Les nourrissons exposés à l'alcool avant la naissance ont des besoins médicaux, psychologiques et sociaux complexes. Les besoins médicaux sont mieux comblés grâce à une méthode qui rassemble les professionnels d'une variété de disciplines. Des résultats promettants ont été obtenus lorsque des stratégies particulières propres à l'ETCAF sont fondées sur des programmes de développement de soins à l'enfance actuels. Selon les données probantes, un milieu de vie stable est particulièrement important pour ces enfants, et les façons de promouvoir la stabilité, notamment, les services de formation et de soutien aux parents biologiques, de familles d'accueil et adoptifs, doivent être encouragées et étudiées au chapitre de l'efficacité.

Les enfants affectés et leur famille (qu'elle soit biologique, adoptive ou d'accueil) peuvent bien tirer profit de programmes d'intervention précoce complets propres aux substances ou à l'ETCAF offrant un traitement pour les mères et des soins spécialisés à l'intention des enfants. Il existe de bonnes données probantes sur l'efficacité de programmes intensifs de gestion des cas ou d'intervention associés à des professionnels ou à des pairs qui travaillent ensemble et étroitement à la promotion de la santé de la mère et de l'enfant.

Il n'existe pas de tendances constantes ou reconnaissables que l'on puisse utiliser afin de déterminer si un enfant a été exposé à des drogues et à des substances autres que l'alcool avant la naissance. Ce ne sont pas tous ces enfants qui montrent des signes d'incapacité, et lorsque de tels signes sont constatés, ils varient considérablement sur le plan du type et de la sévérité des effets. Certaines indications suggèrent que les dommages au système nerveux central (SNC) causés par l'exposition aux substances autres que l'alcool pourraient devenir plus évidents au fur et à mesure que le nourrisson avance dans le stade de la petite enfance. Cela signifie qu'il y a encore beaucoup de doutes associés à l'incidence à long terme de l'exposition prénatale à d'autres substances.


Enfants plus âgés (de 7 à 12 ans)

Même si la santé physique des enfants qui ont été exposés à l'alcool avant la naissance peut s'améliorer lorsque ces enfants deviennent plus âgés, leurs problèmes de comportement deviennent souvent plus prononcés à l'école et dans la collectivité dans l'ensemble. L'utilisation de médicaments stimulants chez les enfants qui sont atteints de l'ETCAF et du trouble de l'attention/d'hyperactivité avec déficit de l'attention (THADA) a donné divers résultats. D'autres interventions devraient, de façon générale, être pratiquées avant l'utilisation de médicaments. Même si des stratégies d'éducation particulières n'ont pas été étudiées sur le plan scientifique, la plupart des spécialistes et des groupes de parents appuient la valeur des classes à effectif réduit, de l'accès à des services d'enseignement particuliers et au financement, de même que des milieux d'apprentissage structurés.

Même si le fait de s'occuper d'un enfant affecté est gratifiant, cela comporte de nombreux défis. Tous les parents qui s'occupent d'un enfant affecté peuvent bénéficier d'un soutien continu et de conseils relativement à diverses questions médicales, éducatives et psychosociales liées aux enfants affectés par l'alcool.

Les spécialistes sont d'avis que les enfants atteints de l'ETCAF peuvent bénéficier d'un plan d'éducation personnalisé (PEP) conçu pour répondre à leurs besoins cognitifs, scolaires et psychosociaux et structuré de façon à inclure divers professionnels collaborateurs. Ils sont également d'avis que le milieu d'apprentissage et le style d'enseignement devraient être ajustés pour les enfants atteints de l'ETCAF, c'est à dire :

  • établir un milieu calme et tranquille ayant une structure et une routine, de même que peu de distractions;
  • utiliser des salles de classe à effectif réduit, des salles de ressources ou des classes autonomes;
  • définir des aires de travail et de jeu particulières;
  • mettre au point des routines qui varient très peu d'une journée à l'autre;
  • avoir recours à des instructions explicites et à des aides visuelles destinées à renforcer les règles et les activités en classe;
  • utiliser la répétition, l'apprentissage pratique, la modélisation des comportements souhaités et avoir un enseignant désireux d'aider.

    Le contenu scolaire devrait généralement comporter un programme individualisé axé sur :

  • les compétences fonctionnelles menant à l'autonomie (notamment, la résolution de problèmes, l'arithmétique, l'interaction sociale et la prise de décisions);
  • l'établissement d'attentes réalistes de la part de l'enfant;
  • les stratégies de gestion du comportement qui favorisent l'indépendance;
  • l'adaptation et les aptitudes à la vie en société et à la communication;
  • des jeux de rôle visant à enseigner des conséquences logiques et un comportement approprié.


    Adolescents (de 13 à 18 ans)

    Les personnes atteintes de l'ETCAF sont habituellement touchées par des difficultés psychologiques et sociales croissantes à l'adolescence. C'est à cette période que les problèmes liés à la toxicomanie, à l'expression sexuelle et au comportement criminel peuvent être remarqués pour la première fois. Une stabilité dans le milieu de vie continue d'être important pour ces jeunes personnes, et les parents, qu'ils soient parents naturels, adoptifs ou d'accueil, ont besoin de soutien continu. Même si les résultats d'interventions éducatives auprès des adolescents n'ont pas fait l'objet d'études, il semble que ces jeunes personnes ont plus que jamais besoin de programmes éducatifs personnalisés. Cela comprend les compétences de base utilisées dans les rapports sociaux et les communications, le counseling professionnel et la supervision en cours d'emploi, une formation sur la gestion de l'argent et une éducation sur la sexualité et sur le contrôle des naissances, de même que sur les drogues.

    Les thérapies cognitivo-comportementales et familiales-comportementales ont été décrites comme étant favorables dans les écrits psychologiques/sociologiques généraux, mais leur utilité pour les jeunes personnes atteintes de l'ETCAF (en particulier, celles qui n'ont pas de déficience intellectuelle) n'a pas été confirmée. Il est évident qu'un nombre disproportionné de jeunes contrevenants peuvent être atteints de l'ETCAF, mais jusqu'à présent, il ne semble pas y avoir d'interventions efficaces pour cette population. Les adolescents atteints de l'ETCAF qui reçoivent des services de traitement en toxicomanie, en santé mentale et en milieu correctionnel ont de meilleures chances de réussites avec des programmes personnalisés.

    Adultes (19 ans et plus)

    Il existe peu d'information scientifique sur cette population, et le peu qui existe est basé sur de petits échantillons de clients sans groupes témoins. Ainsi, une grande partie de ce que nous connaissons des interventions efficaces auprès de cette population vient de l'expérience des parents et d'autres soignants ainsi que des adultes atteints de l'ETCAF. Les adultes atteints de l'ETCAF continuent d'être confrontés à des obstacles dans un certain nombre de domaines qui font qu'il est difficile de vivre en toute autonomie. Le soutien familial continu, les conseils et/ou la gestion des cas, de même qu'une attention particulière aux situations de vie spéciales et à une formation en cours d'emploi anticipée, semblent être des éléments très importants pour aider la personne affectée à relever ces défis. Un traitement contre les toxicomanies et en santé mentale est souvent nécessaire. En raison des difficultés continues associées à la mémoire, à l'attention et au comportement impulsif, les personnes qui travaillent auprès de cette population suggèrent que ces services, de même que les services correctionnels, soient modifiés. Parmi les changements suggérés, on compte un contact plus individualisé avec les conseillers, la simplification et la répétition des instructions et la prestation d'une aide plus active dans l'accomplissement des tâches, de même que la personnalisation de programmes, notamment, la maîtrise de la colère et la prévention de la rechute.


    Référence
    Meilleures pratiques : Syndrome d'alcoolisme foetal/effets d'alcool sur le foetus et les effets des autres drogues pendant la grossesse
    Roberts, Gary et Nanson, Jo
    Ottawa, ON : Santé Canada, 2001.
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