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Exposé général sur les opioïdes


Les opioïdes sont des dépresseurs (c.-à-d. qu'ils agissent sur le système nerveux central et ralentissent les fonctions de l'organisme) qui entraînent une forte dépendance. Certains opioïdes (p. ex., l'opium, la morphine ou la codéine) sont des substances naturelles provenant de la gousse du pavot asiatique, qu'on appelle Papaver somniferum. D'autres opioïdes sont des produits semi-synthétiques (p. ex., le DilaudidMD, l'héroïne ou le PercodanMD) ou synthétiques (p. ex., le DemerolMD ou la méthadone) fabriqués en laboratoire. L'héroïne (diacétylmorphine ou diamorphine, qu'on appelle H, cheval, héro ou smack dans le milieu) est une fine poudre blanche ou brune. Il est possible de la renifler, de la fumer (chasser le dragon), de l'absorber par voie orale ou de l'injecter sous la peau. Habituellement, l'héroïne est injectée par voie intraveineuse.

Les produits naturels de l'opioïde (aussi connu sous le nom d'opiacés) sont efficaces pour réduire la douleur (par ex., la morphine) ou comme antitussifs (par ex., la codéine). Les opioïdes semi-synthétiques ont aussi des utilisations médicales valables comme analgésiques (p. ex., l'oxycodone) ou comme antitussifs (p. ex., l'hydrocodone). Néanmoins, sauf pour la codéine, que l'on retrouve en vente libre en pharmacie, les opioïdes qu'ils soient naturels, semi-synthétiques ou synthétiques devraient être utilisés seulement sous supervision médicale. Dans de nombreuses régions du Canada, la méthadone, un opioïde synthétique à action prolongée, est disponible sous ordonnance depuis longtemps auprès de médecins ayant reçu une autorisation spéciale pour traiter les personnes qui ont une dépendance à l'égard d'autres opioïdes. Certains pays, dont le Canada, examinent l'utilisation d'héroïne de prescription dans le traitement des héroïnomanes chroniques.

Il n'y a guère de renseignements actuels sur la prévalence de l'utilisation des opioïdes à des fins non médicales dans la population canadienne en général, mais on suppose qu'elle est très faible (p. ex., 0,5 % de la population ont signalé avoir déjà consommé de l'héroïne en 1994). L'usage d'héroïne est plus courant chez les sujets de sexe masculin, chez les jeunes, chez les sans-abri et chez les détenus. Chez les élèves du secondaire, l'usage d'héroïne au cours de l'année précédente est plus courant que dans la population en général. À cet effet, tous les rapports disponibles indiquent que moins de 3 % des élèves de la septième à la douzième année ont utilisé de l'héroïne au cours de l'année précédente.

En général, les effets des opioïdes consommés en faibles doses comprennent la disparition de la douleur et du réflexe tussigène, des étourdissements, une moindre vivacité d'esprit, la somnolence et une légère anxiété ou euphorie. Les opioïdes en plus fortes doses entraînent des effets comme une sédation ou une euphorie plus importantes, des troubles de la concentration, une baisse du rythme respiratoire et de la tension artérielle, la contraction des pupilles, la constipation et, dans certains cas, un pouls rapide et irrégulier. Il y a toujours un risque de surdose d'héroïne (dont témoignent une peau fraîche et bleuâtre, des convulsions, du délire, un ralentissement de la respiration et un coma), car les effets d'une dose varient en fonction de sa pureté et de la tolérance des personnes. Associée avec l'alcool ou avec d'autres dépresseurs, la consommation d'héroïne peut être très dangereuse.

Les personnes qui utilisent des opioïdes à forte dose à longue échéance pourraient présenter des problèmes pulmonaires à cause des effets qu'entraînent les fortes doses d'opioïdes au chapitre du système respiratoire. Les aiguilles, seringues et autres éléments contaminés de l'attirail des toxicomanes peuvent propager l'hépatite, le VIH-SIDA et d'autres infections transmissibles par le sang. Les femmes qui ont une dépendance à l'égard des opioïdes peuvent connaître, pendant la grossesse et l'accouchement, toute une gamme de complications. De plus, il est possible que les nouveau-nés soient dépendants de cette drogue à la naissance.

La tolérance aux opioïdes apparaît assez rapidement. C'est pourquoi il faut augmenter les doses pour obtenir les effets souhaités. La plupart des opioïdes (d'ordonnance ou illicites) entraînent une forte dépendance. La consommation régulière pourrait entraîner une dépendance physique. Les symptômes de sevrage, qui comprennent une anxiété grave, de l'insomnie, une transpiration profuse, des spasmes musculaires, des frissons et des tremblements, peuvent apparaître quatre à cinq heures après la dernière dose. Il est possible que la dépendance aux opioïdes sous forme de comprimés ou de capsules (comme le PercodanMD ou l'OxyContinMD, version à action décalée du PercodanMD) ne soit pas découverte par l'utilisateur pendant un certain temps. Les patients pourraient surmonter les malaises du sevrage en prenant une autre dose, sans se rendre compte qu'ils sont devenus dépendants.

Au Canada, toutes ces drogues sont régies par la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (Annexe I). La possession illégale et l'obtention de multiples ordonnances sans divulgation appropriée sont des infractions criminelles qui peuvent s'accompagner d'une amende d'au plus 1 000 $ ou d'une peine d'emprisonnement comptant jusqu'à six mois, voire des deux sanctions, dans le cas d'une première infraction (déclaration sommaire de culpabilité). Les sanctions augmentent dans les cas d'infraction subséquente ou de possession de quantités plus importantes (p. ex., une condamnation pour trafic peut entraîner une peine d'emprisonnement à perpétuité).

Références


Les drogues : Faits et méfaits
Ottawa (Ontario) : Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 2000.

Enquête canadienne de 1994 sur l'alcool et les autres drogues - analyse des résultats
MacNeil, Patricia; Webster,
Ikuko
Ottawa
(Ontario) : Santé Canada, 1997.

Enquête sur les toxicomanies au Canada (ETC) : Une enquête nationale sur la consommation d'alcool et d'autres drogues par les Canadiens : La prévalence de l'usage et les méfaits : Points saillants
Ottawa (Ontario) : Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT), 25 mai 2005.

 

OxyContinMD (Chlorhydrate d'oxycodone)
Ottawa (Ontario) : Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT), janvier 2004.

Statistiques concernant la consommation d'alcool et de drogues des étudiants/adolescents

 


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