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ImageNormes et pratiques journalistiques

Annexe A : 1. Sources d'information (guide d'utilisation)
                  2. Lignes directrices concernant les documentaires


1. SOURCES D'INFORMATION (guide d'utilisation)

Dans un régime démocratique, le principe de transparence est important et la plupart des sources d'information de la presse sont publiques et accessibles à tous les citoyens. La règle veut que la presse identifie ses sources, ce qui permet au public d'en évaluer la crédibilité. Il importe donc de faire tous les efforts requis pour que la source d'une information accepte d'être identifiée publiquement. Il arrive toutefois que certaines sources n'acceptent de rendre publique une information que sous le couvert de l'anonymat. Toute entreprise de presse a comme mandat essentiel de rendre compte de tous les faits d'intérêt public, en toute indépendance, avec rigueur et impartialité. Un journaliste n'est pas là pour cacher les faits mais bien les révéler au grand jour.

L'utilisation de sources qui ne peuvent être identifiées en toute transparence soulève plusieurs questions: Comment un journaliste doit-il se comporter envers ces sources? Quand doit-il révéler leur identité ou leur accorder l'anonymat? Quel est le sens et la portée exacts d'expressions courantes dans le métier comme «information sous le sceau de la confidence » (off the record), «information sans attribution» (background), «information sans attribution ni indice de source» (deep background)? Quand peut-on dire «selon des sources anonymes», attribuer des propos lourds de sens à des sources sûres sans plus de précisions ou employer ces appellations classiques dans le métier: «selon un observateur», «de sources autorisées», «de sources proches du gouvernement», «de sources fiables», etc.? Ce texte entend répondre à ces questions.

1.1  L'USAGE DES SOURCES ANONYMES : IDENTIFICATION ET VÉRIFICATION DES SOURCES

La crédibilité de la presse dépend de sa transparence. Le recours à une source anonyme pour révéler une information ne doit donc être utilisé qu'en une situation tout à fait exceptionnelle, lorsqu'il n'est pas possible par aucun autre moyen de diffuser une information jugée fiable et essentielle. Un journaliste qui choisit d'accorder l'anonymat à une source doit s'assurer de sa fiabilité et vérifier l'authenticité de l'information obtenue auprès d'autres sources crédibles et indépendantes. Radio-Canada a comme engagement fondamental envers ceux qui dépendent de ses services pour s'informer non seulement de leur livrer une information sûre et vérifiée, mais dans la plus grande transparence.

On ne saurait accorder l'anonymat à une source sur une base automatique. On ne devrait pas non plus l'offrir comme monnaie d'échange à une information qui ne mérite pas un tel traitement. Un journaliste est, en cette ère d'intoxication, de plus en plus confronté à un barrage d'informations livrées par des experts dont l'intérêt justement dépend du secret. Il faut donc se prémunir contre cette forme de manipulation en discernant avec rigueur les impératifs pour lesquels l'anonymat peut être accordé.

1.2 LA PROTECTION DES SOURCES

Lorsque l'information livrée par une source est jugée d'intérêt public, il arrive que la protection de l'anonymat de la source réponde à un impératif évident. Par exemple, si la source refuse de se confier publiquement pour éviter des menaces réelles ou appréhendées à sa sécurité physique, des menaces de représailles, la menace de poursuites légales ou la menace de perdre son emploi. Dans ces cas, on peut lui accorder l'anonymat.

1.3 LA TRANSPARENCE EN ONDES

Lorsqu'un journaliste accorde l'anonymat à une source, le reportage doit mentionner pourquoi pareil privilège a été consenti et dans quel contexte. Il ne suffit pas d'attribuer une information à «une source anonyme» ; il faut fournir le plus de précisions possible quant à l'origine de cette information.

À titre d'exemple, au lieu de dire qu'une information vient d'un haut responsable au sein du gouvernement, on doit préciser l'origine de cette source et dire par exemple «d'un haut responsable au sein du ministère de la Santé».

1.4 LA CRÉDIBILITÉ D'UNE SOURCE

Avant d'accorder l'anonymat à une source, il convient de s'assurer que la source fournit une information de première main, crédible et fiable. En aucun cas un journaliste peut accorder la confidentialité à une source qui propose comme information du ouï-dire ou des spéculations qui se nourrissent justement du fait qu'ils sont véhiculés en tout anonymat. Ainsi, un politicien qui, pour en attaquer un autre, réclame de ne pas être cité ne saurait voir son identité masquée. Il en est de même pour des déclarations fracassantes qui, si leur auteur était connu, le seraient encore plus. En clair, il importe de s'assurer en toute occasion que l'anonymat réclamé par une source n'est pas un subterfuge pour brouiller les pistes ou manipuler l'opinion publique. La confidentialité d'une source est un privilège et non pas un droit.

1.5 L'ENGAGEMENT DE CONFIDENTIALITÉ

Lorsque l'anonymat est accordé à quelqu'un, le journaliste comme la source doivent être tout à fait conscients que cet engagement englobe aussi Radio-Canada et qu'il ne se limite pas au seul journaliste.

Comme le stipule aussi l'article 4.1 du guide des pratiques journalistiques (chapitre IV, A), «avant de diffuser ces informations, le journaliste doit faire connaître l'identité de sa source à au moins un responsable de l'émission, à la satisfaction du directeur général des programmes (Information), et fournir des garanties du sérieux de cette personne. Le dévoilement des sources au sein de la hiérarchie éditoriale ne s'assimile pas à la divulgation publique de ces sources».

1.6 L'INFORMATION SOUS LE SCEAU DE LA CONFIDENCE (off the record)
Il ne faut pas confondre l'information livrée sous le sceau de la confidence (off the record) avec l'information sous l'anonymat (sans attribution). Lorsqu'une information est livrée sous le sceau de la confidence (off the record), non seulement la source ne peut être révélée, mais l'information elle-même ne peut être rendue publique: cette information ne peut faire l'objet d'un reportage présent ou à venir. Lorsqu'une source invoque le principe de l'information sous le sceau de la confidence, elle s'attend à ce que le journaliste respecte le secret le plus absolu.

Il arrive au contraire que la source souhaite que l'information divulguée soit rendue publique, mais pas l'identité de son auteur; il s'agit d'information sous le couvert de l'anonymat. Cette information peut être utilisée mais de telle manière qu'on ne puisse identifier sa source.

Il faut rester particulièrement vigilant lorsque quelqu'un invoque le recours à l'information sous le sceau de la confidence (off the record) alors qu'en fait, c'est tout simplement le couvert de l'anonymat (l'absence d'attribution) qu'il réclame.

On peut aussi accepter de préserver l'anonymat d'une source d'information lorsque cette information ne servira qu'à en corroborer d'autres obtenues ailleurs. C'est ici qu'interviennent les notions d'«information sans attribution» (background) et d'«information sans attribution ni indice de source» (deep background). Mais attention, on doit utiliser cette approche avec extrême prudence car des informations fournies sous le couvert du plus strict anonymat ne permettent même pas de fournir au public ne serait-ce que le contexte général dans lequel ces informations ont été obtenues.

1.7 LES CONDITIONS DE L'ANONYMAT

Un journaliste qui obtient des informations d'une source qui ne requiert pas l'anonymat ne peut être forcé de revenir sur cette décision au seul gré de la source en cause. Lorsqu'une information a été confiée officiellement par une source, elle demeure officielle.

Il ne saurait non plus être question d'accorder à une source un droit de regard sur la version finale d'un reportage de sorte qu'elle pourrait revenir sur ce qu'elle a déclaré lors d'un enregistrement. Cela ne veut certes pas dire qu'un journaliste ne peut pas, par exemple, demander des précisions supplémentaires à une source de sorte à s'assurer de la véracité des faits rapportés ou de leur contexte.

1.8 CONCLUSION

Un journaliste de Radio-Canada doit toujours s'efforcer d'identifier ses sources comme il a le devoir de s'identifier comme journaliste auprès d'elles (voir IV, Normes de production, A, article 10.1, Fausse identité ).

Accorder l'anonymat à une source doit être une décision réfléchie qui tient compte de l'ensemble des enjeux que soulève un reportage. Il faut toujours se poser la question centrale suivante: L'octroi de l'anonymat à quelqu'un va-t-il à l'encontre de la crédibilité essentielle d'une information, du journaliste qui l'utilise dans son reportage, de Radio-Canada qui la diffuse?

Voici les questions qu'il faut se poser avant d'accorder l'anonymat à une source qui la réclame :

  • Est-ce qu'il s'agit d'une information d'intérêt public importante? Est-ce qu'il y a une autre façon d'obtenir cette information?
  • Quelles sont les motivations de la source pour rendre cette information publique? Suis-je certain de ne pas être manipulé?
  • Pourquoi accepterais-je de garantir l'anonymat de ma source ? Est-ce la solution la plus facile ou la meilleure?
  • Ai-je étudié toutes les autres solutions avant de consentir à la confidentialité?
  • Ai-je une deuxième source? Puis-je confirmer cette information d'une autre manière?
  • Qu'est-ce qui me dérange dans l'information que ma source me fournit?
  • Ai-je clarifié les modalités de ma relation avec ma source? Ai-je précisé la différence entre les expressions « information livrée sous le couvert de l'anonymat » (sans attribution), « information livrée sous le sceau de la confidence » (off record)?
  • Suis-je convaincu que la révélation de l'identité constituera un danger pour la source, sur le plan professionnel ou personnel?
  • La source connaît-elle directement ou personnellement le sujet? Suis-je certain que ce ne sont pas des rumeurs?
  • Ai-je trouvé un moyen de mettre en contexte l'information fournie par la source?
  • Ma source attend-elle de moi plus de protection que je ne puis lui en offrir?
  • Ai-je consulté suffisamment de personnes avant d'accorder la confidentialité à ma source?

Voir IV - A - 4. Protection des sources d'information

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