Site web d'Industrie Canada - Contactez-nous
Industrie Canada | Industry Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Notes d'allocution

l'honorable Jim Prentice, C.P., C.R., député
Ministre de l'Industrie

Discours devant la Chambre de commerce des États-Unis :
Élimination des obstacles à la compétitivité

Washington (D.C.)
Le 30 octobre 2007

La version prononcée fait foi

Je suis très heureux d'être des vôtres aujourd'hui et je tiens à remercier les chambres de commerce du Canada et des États-Unis de m'avoir invité à prendre la parole devant une assemblée aussi impressionnante d'entrepreneurs américains et canadiens.

J'ai l'honneur d'être ici en présence de mon collègue, le secrétaire Gutierrez, avec qui j'ai eu le plaisir de travailler dans le cadre du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité et d'autres dossiers. Depuis ma nomination à titre de ministre de l'Industrie, j'ai eu la chance de rencontrer le secrétaire Gutierrez en août à Montebello. Je suis très heureux de pouvoir dire que nous visons les mêmes objectifs et que nous axons tous deux nos efforts sur les résultats, et non pas sur les processus.

Je tiens par ailleurs à remercier Daniel Christman, de la Chambre de commerce des États-Unis, de nous accueillir aujourd'hui et de son apport au sein de la délégation américaine du Conseil nord-américain de la compétitivité.

Nous vivons à une époque fort passionnante pour un ministre canadien de l'Industrie. Le Canada se porte bien.

Depuis un an et demi, notre gouvernement a réduit aussi bien l'impôt des sociétés que celui des particuliers. Nous affichons un excédent budgétaire. Nous continuons de réduire la dette nationale. Le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis 33 ans. Notre taux d'inflation record est enviable. Selon les analystes, nos solides taux de croissance du produit intérieur brut se maintiendront au cours des années à venir.

À mon avis, tout s'annonce bien, et notre gouvernement est déterminé à créer un climat des affaires qui permettra d'améliorer encore davantage la situation. Nous savons bien que ce ne sont pas les gouvernements qui créent la prospérité. Le gouvernement a pour tâche de mettre en place les conditions propices à l'entrepreneuriat et à l'innovation. Le secteur privé a pour rôle d'innover, de prendre des risques et de travailler à la prospérité afin que la société entière en profite.

Notre gouvernement aborde la question de la compétitivité économique de notre pays avec beaucoup de sérieux. Nous avons formé un groupe de cinq éminents chefs de file des milieux d'affaires canadiens pour examiner nos politiques en matière de concurrence et les politiques canadiennes qui influent sur l'investissement dans notre économie.

Plus tôt aujourd'hui, le groupe d'étude a publié son document de consultation et ses membres recherchent l'apport des parties intéressées sur les mesures à prendre pour créer les conditions qui aideront les entreprises canadiennes à réussir et notre pays à prospérer dans l'économie mondiale. Nous leur avons demandé de nous faire part de leurs recommandations d'ici le mois de juin et nous avons bien hâte de lire leur rapport.

Le gouvernement du Canada s'engage à faire preuve d'un leadership économique efficace en vue d'assurer la prospérité future du pays et de renforcer davantage l'économie canadienne par son plan économique à long terme, Avantage Canada,et sa stratégie des sciences et de la technologie.

Notre vision de la prospérité à long terme du Canada s'inscrit dans le contexte de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

L'ALENA — issu de l'accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis conçu par l'ancien premier ministre canadien Brian Mulroney — a grandement stimulé l'essor des économies du Canada, des États-Unis et du Mexique.

Grâce à l'ALENA, le Canada, les États-Unis et le Mexique ont formé l'une des plus vastes zones de libre-échange dans le monde, contribuant ainsi à doubler la valeur du commerce trilatéral de marchandises par rapport à celle enregistrée avant l'entrée en vigueur de l'ALENA. En effet, les échanges entre les trois partenaires s'élevaient à 958 milliards de dollars en 2006. Évidemment, un tel essor a grandement stimulé la croissance économique et amélioré le niveau de vie de la population de chacun des trois pays.

Nous savons bien que l'ALENA a été un franc succès — non seulement nos économies sont désormais fortement intégrées, mais la qualité de vie de nos concitoyens s'en est trouvée améliorée.

Il faut donc faire fond sur la réussite de l'ALENA. Il faut s'assurer que les entreprises canadiennes puissent se servir de cette plateforme nord-américaine pour être concurrentielles ici même. Il faut tirer pleinement parti de la capacité du secteur privé à soutenir la concurrence accrue sur le marché mondial de pays comme la Chine et l'Inde.

Or, bien que nous visions l'expansion des échanges commerciaux, nous devons toujours garder à l'esprit les nouvelles réalités auxquelles nous faisons face.

Depuis le 11 septembre 2001, nous avons pris des mesures pour accroître la sécurité sur le continent. Le gouvernement canadien a en outre injecté près de 10 milliards de dollars pour accroître la sécurité.

Il doit toutefois y avoir un équilibre entre la sécurité et la circulation fluide des marchandises et des personnes de part et d'autre des postes frontaliers canado-américains. La qualité de vie d'un trop grand nombre d'Américains et de Canadiens en dépend.

Sur le marché mondial, le commerce et tout ce qui le compose doivent être fluides pour parvenir juste à temps au bon endroit et au bon moment. Je peux vous assurer qu'il n'était pas question de fluidité il y a quelques semaines, alors que j'étais assis dans la cabine d'un camion de transport dont le moteur tournait au ralenti, attendant en ligne son tour pour traverser le pont Ambassador reliant Windsor et Detroit.

Comme vous le savez, le pont Ambassador est le point de passage où le volume d'échanges commerciaux est le plus élevé au monde. Il relie le Michigan et l'Ontario — les deux plus importants centres de l'industrie nord-américaine de l'automobile. On m'a dit qu'une voiture — ou du moins ses pièces — traverse plusieurs fois de part et d'autre de la frontière lors de sa construction. Cette industrie, comme bien d'autres, compte sur la livraison juste-à-temps.

Selon la Chambre de commerce de l'Ontario, les délais à la frontière coûtent aux économies ontarienne et américaine 13,6 milliards de dollars annuellement — et les entreprises américaines absorbent 62 p. 100 de ces dépenses.

Il ne faut jamais oublier que, si c'est mauvais pour l'Ontario, c'est aussi mauvais pour le Michigan — et la Floride — et la Californie. La valeur de nos relations commerciales s'élève à environ 1,9 milliard de dollars par jour. Et ce sont plus de 300 000 personnes qui traversent quotidiennement notre frontière commune.

La sécurité doit aller de pair avec le commerce, et vice versa.

Je suis d'avis qu'il incombe aux gouvernements du Canada et des États-Unis de continuer de coopérer afin de parvenir à un équilibre pour à la fois assurer la sécurité physique et exploiter les possibilités économiques.

Dans le monde de la fabrication juste-à-temps dans lequel nous vivons, nous ne pouvons nous permettre d'écraser la chaîne d'approvisionnement sous le fardeau de délais superflus, de coûts supplémentaires ou d'autres facteurs qui sapent la productivité. Nous devons nous rappeler que nos relations commerciales ne se résument pas à la vente de biens et de services de part et d'autre de la frontière. De plus en plus, nous fabriquons des biens et offrons des services ensemble.

Et je crois que davantage de personnes qui ont des intérêts dans ce dossier devront concourir à démontrer à quel point il est important de pouvoir compter sur des frontières intelligentes et sécuritaires. Pour paraphraser l'ambassadeur canadien Wilson, dans le cas de nos frontières, il ne faut pas éventrer l'oie aux œufs d'or.

Comme je le disais auparavant, stimuler le commerce est un facteur important pour faire de l'Amérique du Nord une plateforme concurrentielle sur le marché mondial. Aucun de nos pays ne peut se permettre de perdre quelque avantage qu'il possède.

Nous avons accompli d'énormes progrès en vue de bénéficier de frontières plus intelligentes et plus sécuritaires. N'empêche qu'il y a encore beaucoup à faire, et le Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité — ou le PSP — est susceptible d'être un pas dans la bonne direction.

Ce partenariat est un outil important pour encourager les législateurs et les responsables canadiens et américains à parvenir à un équilibre pour à la fois saisir les occasions d'affaires et assurer la sécurité ­— afin de relever les défis physiques et économiques que nous devons surmonter avec prudence et intelligence. Je suis reconnaissant de l'apport du Conseil nord-américain de la compétitivité à cet égard.

Le PSP, je vous le rappelle, a été lancé en mars 2005, dans le cadre d'un effort trilatéral visant à accroître la sécurité et à stimuler la prospérité économique dans l'ensemble de l'Amérique du Nord. Au cœur de cette initiative, il y a la conviction que le Canada, les États-Unis et le Mexique doivent coopérer pour que la sécurité et la prospérité économique se renforcent l'une l'autre, plutôt que de se faire entrave.

Ce mécanisme peut contribuer à faire de l'Amérique du Nord l'endroit le plus sûr et le meilleur au monde où vivre et faire des affaires. Il comprend des programmes ambitieux en matière de sécurité et de prospérité pour fermer nos frontières au terrorisme… mais les garder ouvertes aux échanges.

Lors de leur rencontre à Montebello en août, les chefs d'État du Canada, des États-Unis et du Mexique ont cerné cinq secteurs prioritaires :

  • la compétitivité;
  • la sécurité des aliments et des produits;
  • l'énergie durable et l'environnement;
  • des frontières intelligentes et sûres;
  • la gestion des urgences et la protection civile.

Pour accomplir d'importantes percées dans ces domaines, les gouvernements, les milieux d'affaires et les citoyens des trois pays devront faire preuve d'une grande perspicacité et consentir beaucoup d'efforts.

Entre autres, tant les gouvernements que le secteur public devront démystifier le PSP auprès du public. Certaines personnes l'envisagent comme un genre de mécanisme d'intégration continentale, une sorte de plan d'union à l'européenne, ce qui n'est pas du tout le cas.

L'objectif du PSP consiste non seulement à faire progresser la question de la sécurité, mais aussi à supprimer les obstacles qui minent la prospérité nord-américaine — notre prospérité. Il s'agit d'éliminer les embouteillages aux postes frontaliers, d'éviter de briser les chaînes d'approvisionnement et d'empêcher une diminution du tourisme, problèmes qui pourraient entraîner en peu de temps la perte d'emplois.

Ceux-ci touchent de très près le citoyen ordinaire du Canada et des États-Unis. Si nous pouvons aider nos concitoyens à comprendre que le PSP a été créé pour contribuer à relever ces défis très réels, ils saisiront alors l'apport de ce partenariat pour améliorer notre prospérité et notre mieux-être collectifs. À mon avis, le CNAC et le secteur privé ont un grand rôle à jouer pour en convaincre la population.

Si nous ne réussissons pas à expliquer les objectifs et avantages de ce partenariat, alors, il y a peu de chances que nous surmonterons tous ces défis à notre prospérité.

Mon gouvernement collaborera à améliorer les communications et à sensibiliser davantage la population. Nous contribuerons notamment à expliquer pourquoi et comment les délais aux frontières et les différences en matière de réglementation ont des incidences cumulatives sur nos entreprises et, en fin de compte, sur nos concitoyens.

Nous participerons aux explications en ce qui concerne la nécessité de coopérer en matière réglementaire pour régler les problèmes qui ont des incidences négatives sur notre partenariat économique, et de veiller en même temps à protéger la santé, la sécurité et l'environnement.

Or, nous lançons aussi un appel au secteur privé à fournir sa part, en expliquant aux employés, aux syndicats et aux citoyens les mesures à prendre pour éliminer certains des obstacles à la prospérité qui menacent nos trois pays. Nous avons besoin de son aide pour faire comprendre aux gens :

  • le bien-fondé de réduire les temps d'attente à la frontière, pour avoir plus rapidement accès aux produits de consommation;
  • le bien-fondé d'améliorer les droits de propriété intellectuelle, pour assurer davantage la sécurité des consommateurs;
  • le bien-fondé de l'harmonisation de la réglementation, pour bénéficier de meilleures normes de sécurité et environnementales et d'une plus grande efficience en affaires.

Plus l'Américain, le Canadien et le Mexicain ordinaire saisiront ce genre d'enjeux, plus ils réaliseront que le PSP a été mis en place pour améliorer leur qualité de vie.

Personne d'entre nous — ni les gouvernements, ni les entrepreneurs, ni l'Américain, le Canadien ou le Mexicain ordinaire — ne peut se permettre d'hésiter à chercher des solutions aux problèmes qui s'opposent à notre sécurité et à notre prospérité communes.

Ainsi que l'affirmait le premier ministre Harper devant le Council on Foreign Relations à New York le 25 septembre : « C'est la sécurité et la prospérité qui unissent nos deux pays. » L'une ne vient pas sans l'autre.

J'espère que vous êtes tous d'accord.

Merci.