Pêches et Océans Canada / Fisheries and Oceans Canada - Gouvernement du Canada / Government of Canada
 
Gestion des pêches et de l'aquaculture

Phoques et la chasse au phoque

Foire aux questions sur la chasse au phoque au Canada

1. Quelles sont les populations de phoques actuellement?

Phoques du Groenland

Le Canada atlantique compte trois populations de phoques du Groenland; le troupeau le plus vaste évolue au large des côtes du Canada et de la côte ouest du Groenland. La population de phoques du nord-ouest est abondante et en santé et, depuis 1970, a presque triplé. Selon un relevé effectué en 2004, La population totale est estimée à 5,8 millions d’individus.

Phoques à capuchon 

Les phoques à capuchon constituent la deuxième espèce commerciale la plus importante au Canada atlantique. Les phoques à capuchon ont deux aires de  reproduction dans cette région, une dans le golfe du Saint-Laurent et l’autre au large des côtes de Terre-Neuve‑et‑Labrador. Le troupeau de phoques du Golfe est petit (environ 10 000 animaux) et la chasse y est interdite. Selon le dernier relevé réalisé en 2005, sa population totale se situerait entre 547 000 et 603 000 individus.

Phoques gris

Il existe deux troupeaux de phoques gris dont les principales colonies de reproduction sont situées dans le sud du golfe du Saint-Laurent et sur l'île de Sable (Nouvelle-Écosse). Le troupeau de phoques gris a été l'objet d'un relevé en avril 2004; la population est estimée à environ 250 000 animaux.

2. Quelles espèces de phoque sont chassées?

Six espèces de phoques évoluent au large de la côte atlantique du Canada - le phoque du Groenland, le phoque à capuchon, le phoque gris, le phoque annelé, le phoque barbu et le phoque commun, bien que les phoques annelé et barbu soient des espèces propres à l'Arctique. Des six espèces, le phoque du Groenland et le phoque à capuchon alimentent la quasi-totalité de la chasse commerciale. Un certain nombre de phoques gris est également chassé à des fins commerciales en vertu de permis délivrés à cette fin.

3. Quels sont les totaux autorisés de capture (TAC)?

Quotas commerciaux

Le plan de gestion de 2006-2010 prévoit un total autorisé de captures (TAC) de 270 000 phoques du Groenland en 2007. En 2006, le TAC de cette espèce était de 335 000. 

Le TAC du phoque à capuchon est de 8 200 en 2007. En 2006, il était de 10 000.


En 2007, le TAC du phoque gris était de 2 000 dans le golfe du Saint-Laurent et de 7 000 sur le plateau néo-écossais. En 2006, les niveaux étaient les mêmes. La chasse du phoque gris continuera d’être interdite à l’île de Sable.

Quotas personnels 

Depuis 1995, les habitants des localités situées près des zones de chasse au phoque de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec sont autorisés à capturer jusqu'à six phoques pour leur consommation personnelle. Les Autochtones et non‑Autochtones des régions côtières qui vivent au nord du 53e degré de latitude nord continuent de chasser le phoque sans permis à des fins de subsistance.

4. Combien de phoques sont capturés par année?

Les niveaux de récolte varient fortement en fonction des conditions du milieu et du marché.

 

Phoques du Groenland

L’année 2006 a été la première d’un plan de gestion quinquennal dans lequel les TAC sont fixés chaque année. Un total de 354 344 phoques du Groenland ont été capturés en 2006. 

Phoques à capuchon

Depuis 1999, moins de 400 phoques à capuchon sont capturés par année au Canada.

Phoques gris

En 2006, 777 phoques gris ont été capturés dans un marché en développement.

5. Pour quelles raisons chasse-t-on le phoque?

Depuis des centaines d’années, on chasse le phoque pour sa fourrure, pour se nourrir, pour se procurer du combustible, un abri et d’autres produits. Pêches et Océans Canada (MPO) ne participe plus aux activités de financement et de promotion des produits, mais il encourage l’utilisation maximale des produits du phoque, particulièrement la peau, l’huile, les articles d’artisanat, la chair à des fins de consommation humaine et animale, ainsi que les capsules à base d’huile de phoque, riche en oméga 3.

6. Quelles sortes d'armes utilise-t-on pour tuer le phoque?

Les chasseurs des Îles‑de‑la‑Madeleine (golfe du Saint-Laurent) et de la Basse‑Côte‑Nord du Québec, où environ 25 % de la chasse a lieu, utilisent des fusils et des hakapiks, alors que ceux des îlots de glace situés sur le Front (dans les eaux à l’est de Terre-Neuve), où 75 % de la chasse a lieu, utilisent principalement des fusils. Le hakapik est un outil efficace, conçu pour tuer l’animal rapidement et sans cruauté. Selon le Règlement sur les mammifères marins, les chasseurs de phoque doivent frapper le crâne du phoque jusqu’à ce qu’il soit écrasé, et soumettre l’animal au test de réflexe de clignement ou vérifier manuellement le crâne.

7. Comment le gouvernement canadien a-t-il montré sa détermination d'assurer la chasse sans cruauté des phoques?

Le Règlement sur les mammifères marins stipule qu'on peut tuer les mammifères marins uniquement d'une façon qui entraîne une mort rapide. En vertu de ce Règlement, on ne peut tuer le phoque qu'à l'aide d'une carabine de gros calibre, d'un fusil de chasse avec des balles rayées, d'un gourdin ou d'un hakapik.

La politique de délivrance des permis oblige les chasseurs de phoque à des fins commerciales à travailler pendant deux ans sous la gouverne de chasseurs de phoques expérimentés avant d'obtenir un permis de chasse professionnelle. De plus, les chasseurs de phoques sont incités à suivre un cours sur les techniques de chasse appropriées de même que sur la préparation et la manutention des produits. Les chasseurs de phoque à des fins personnelles doivent détenir un certificat de compétence de chasseur ou un permis de chasse pour gros gibier et participer à des séances de formation obligatoires avant de pouvoir obtenir un permis.

En avril 2003, le Règlement sur les mammifères marins a été modifié afin d'imposer la pratique du test de réflexe de clignement permettant de confirmer avec une plus grande certitude la mort de l'animal. Les chasseurs de phoque doivent également débarquer la carcasse ou la fourrure entière afin d'assurer l'utilisation commerciale maximale de l'animal et d'empêcher la chasse des phoques uniquement pour leurs organes. 

8. Quel âge doit avoir le phoque du Groenland et le phoque à capuchon avant qu'on puisse les chasser?

La chasse légale au phoque du Groenland est permise lorsque les phoques ont perdu leur pelage blanc, ce qui a lieu entre le douzième et le quatorzième jour environ. Cependant, ils ne sont pas chassés habituellement avant d'avoir atteint le stade de brasseur, vers le 25e jour. Les phoques à dos bleu (à capuchon) changent de pelage dès l'âge de 15 à 16 mois, et c'est alors qu'on peut les chasser. Les phoques que l'on chasse sont des animaux autonomes et indépendants.

9. Pourquoi les chasseurs ciblent-il les jeunes phoques?

Les jeunes phoques du Groenland qui ont entre 3 ou 4 semaines et un an sont appelés brasseurs - ils sont ainsi nommés parce qu'ils battent l'eau en nageant. La peau de ces phoques est celle qui a la plus grande valeur et les conditions du marché sont meilleures pour ce type de peau.

10. Où chasse-t-on les phoques?

Dans l'Arctique canadien et le Groenland, la chasse au phoque en est une de subsistance. Cependant, la plupart des chasses au phoque commerciales ont lieu sur le Front. Près du tiers de la population migratrice se trouve dans le golfe du Saint-Laurent, où un petit nombre d'animaux sont capturés près des Îles‑de‑la‑Madeleine.

11. Quel pourcentage de phoques est chassé dans le golfe du Saint-Laurent par rapport à Terre-Neuve-et-Labrador?

Environ 70 p. 100 de la chasse a lieu sur le Front à Terre-Neuve-et-Labrador par rapport à trente pour cent dans le golfe du Saint-Laurent. Les quotas des régions nordiques, du Labrador et ceux qui sont destinés à une utilisation personnelle représentent près de 5 p. 100 de la chasse.

12. Quelle est la durée de la saison de chasse? Quand commence-t-elle et quand finit-elle?

La saison de chasse commerciale au phoque du Groenland et au phoque à capuchon a lieu du 15 novembre au 15 mai, comme le prévoit le Règlement sur les mammifères marins. Elle se déroule en grande partie à la fin de mars au large des Îles‑de‑la‑Madeleine, et au début d'avril sur le Front.

En vertu du Règlement sur les mammifères marins, la chasse au phoque annelé à des fins de subsistance a lieu du 25 avril au 30 novembre au Labrador.

13. Combien de permis de chasse sont délivrés chaque année?

Chasse commerciale

Au cours des dernières années, environ 11 000 permis de chasse commerciale ont été délivrés chaque année, bien que les permis ne soient pas tous utilisés au cours d'une année donnée.

Un gel sur la délivrance de nouveaux permis de chasse commerciale et à des fins personnelles est en vigueur jusqu’au 31 mai 2007 dans toutes les régions du Canada atlantique et du Québec (à l’exception de la Basse-Côte-Nord du Québec, des chasseurs autochtones et de la chasse au phoque gris). Le Ministère, en collaboration avec l’industrie, élabore en ce moment des critères pour les nouveaux participants à la chasse. 

Chasse à des fins personnelles

Depuis 1995, les permis de chasse au phoque à des fins personnelles ont été délivrés aux personnes résidant à proximité des zones de chasse au phoque de Terre-Neuve‑et‑Labrador (au sud du 53e degré de latitude nord), de la Côte‑Nord du Québec, de la Gaspésie et des Îles‑de‑la‑Madeleine. Il s'agit des régions durement frappées par la fermeture des pêches de poissons de fond. Ce permis autorise son titulaire à capturer jusqu'à six phoques pour sa consommation personnelle.

14. Les vétérinaires ou les organismes non gouvernementaux appuient-ils les méthodes de chasse?

Le gouvernement du Canada (GC) a adopté une réglementation sévère pour assurer une pratique de la chasse sans cruauté. La Commission royale sur les phoques du Canada a conclu que les méthodes de chasse au phoque employées actuellement se comparent avantageusement aux techniques d'abattage de tout autre animal sauvage ou domestique.

En outre, les organismes non gouvernementaux, tels que l'Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV), ont trouvé que la plupart des phoques capturés durant la chasse (98 p. 100) sont abattus d'une manière jugée acceptable (voir le rapport de septembre 2002 - Le traitement approprié des animaux et la chasse aux phoques du Groenland dans l'est du Canada - http://www.pubmedcentral.gov/articlerender.fcgi?
tool=pmcentrez&artid=339547
) Toutes les infractions à la réglementation canadienne sont prises très au sérieux - le gouvernement du Canada a porté près de 200 accusations contre des chasseurs de phoques depuis 1996.

15. Quelles mesures le MPO prend-t-il pour surveiller la chasse?

La chasse au phoque est étroitement surveillée et strictement réglementée afin de veiller à ce que les animaux soient abattus rapidement et sans cruauté. Les agents des pêches surveillent la chasse au phoque sur la glace, veillent à ce que des pratiques de capture sans cruauté soient appliquées et à ce que la réglementation et les conditions de permis soient respectées.

Les agents des pêches assurent la surveillance de la chasse au phoque par des patrouilles aériennes, des patrouilles en mer et des inspections des navires à quai au lieu de débarquement, ainsi qu’aux points d’achat et aux installations de transformation. Des observateurs indépendants sont également envoyés sur les phoquiers afin de veiller au respect de la réglementation.

Le MPO travaille en collaboration avec des vétérinaires, des chasseurs de phoque expérimentés et des représentants de l’industrie afin de s’assurer que les animaux sont tués et transformés de la manière la moins cruelle possible.

16. On nous dit que le MPO prend au sérieux les infractions à la réglementation sur la chasse au phoque. Que se passe-t-il si un chasseur de phoque contrevient à la réglementation?    

Les infractions sont prises très au sérieux et les chasseurs qui ne respectent pas les méthodes de chasse sans cruauté, les conditions de permis et les exigences de capture sont pénalisés. Les conséquences de ces actes illégaux sont entre autres l'imposition d'amendes par le tribunal et la confiscation des prises, des engins de pêche, des navires et des permis.

17. Quelle est la valeur marchande des peaux de phoque?

Si les marchés de peaux de phoque subissent des variations considérables d’une année à l’autre, la chasse au phoque de 2006 a été l’une des plus profitables depuis très longtemps. Compte tenu des conditions de marché extrêmement favorables, la valeur au débarquement de la chasse au phoque du Groenland a été de 33 millions de dollars. Le prix moyen payé au chasseur a été de 97 $ la peau, soit une hausse de 77 p. 100 par rapport à la valeur moyenne de 55 $ en 2005. 

18. Combien les chasseurs de phoque gagnent-ils?

Le revenu des chasseurs dépend de la valeur marchande des peaux de phoque. Le MPO ne tient pas de statistiques sur les marchés actuels de l’industrie. Cependant, les chasseurs de phoque ont indiqué que le revenu tiré de la capture de phoques représentait de 25 à 35 p. 100 de leur revenu annuel total.

Cette chasse présente également des avantages économiques pour les collectivités côtières éloignées là où les emplois sont peu nombreux. La chasse de subsistance est aussi étroitement liée au patrimoine culturel canadien.

19. Quelle est la population du Canada qui bénéficie directement de la chasse au phoque?  

Selon les estimations du MPO et de Terre-Neuve-et-Labrador, entre 5 000 et 6 000 personnes tirent un revenu de la chasse au phoque, c’est‑à‑dire environ 1 % de la population totale de cette province, et 2 % de sa population active. Il s’agit d’un nombre considérable dans un contexte de petites localités rurales.

La chasse au phoque peut sembler une industrie mineure dans l'ensemble de l'économie, mais beaucoup d'industries importantes localement partagent cette caractéristique. Par exemple, les cultures agricoles et la foresterie représentent chacune moins de 1 % du produit intérieur brut canadien, mais leur importance économique locale est indiscutable.

20. Le MPO subventionne-t-il la chasse au phoque?

La chasse au phoque est une activité économiquement rentable et elle ne reçoit aucune subvention de Pêches et Océans.

21. Permettez-vous à la chasse au phoque d'aider au rétablissement des stocks de morue?

Le quota de phoques est fondé sur des principes de conservation et il ne vise pas à aider au rétablissement des stocks de poisson de fond. Les phoques mangent de la morue, mais ils mangent aussi d'autres poissons qui, eux, se nourrissent de morue. Plusieurs facteurs contribuent à la faiblesse du rétablissement des stocks de morue de l'Atlantique, dont la pêche, la mauvaise condition physique des poissons, leur faible taux de croissance, les conditions océaniques défavorables et la faible productivité des stocks aux niveaux actuels. 

Les scientifiques s'entendent sur le fait qu'il y a beaucoup d'incertitude dans l'estimation de la quantité de poissons consommés par les phoques. Les phoques et la morue font partie d'un écosystème complexe; il est donc difficile de trouver des solutions simples aux problèmes, comme le faible rétablissement des stocks de morue.

   

   

Dernière mise à jour : 2007-04-16

Avis importants