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Discours et interviews
le 26 janvier 1999
Notre engagement envers les Canadiens : une nouvelle Société Radio-Canada dans un nouvel environnement
Allocution devant la Chambre de commerce de Colombie-Britannique - Perrin Beatty
Lors d'un voyage à Victoria, en septembre dernier, j'ai été accueilli par une
multitude de pancartes. Pour un ancien politicien comme moi, la vue de pancartes
sur les pelouses de Victoria, un après-midi d'automne, signifie généralement que
des élections ne vont pas tarder. Durant les campagnes électorales, il est rare
évidemment que toutes ces pancartes très convoitées soient en faveur d'un seul
candidat ou parti, aussi populaire soit-il. Ce jour-là, cependant, il n'y avait
ni politiciens, ni élections. Mieux encore, les pancartes annonçaient une bonne
nouvelle : l'arrivé de la dernière-née des stations de Radio-Canada, un service
attendu depuis longtemps dans la seule capitale provinciale à n'être pas encore
desservie par sa propre station de radio de Radio-Canada.
Les
citoyens de Victoria étaient ravis de pouvoir enfin disposer d'un outil public
de communication pour s'exprimer et se faire entendre - un service de radio que
Radio-Canada fournit en français et en anglais à 50 communautés réparties dans
tout le Canada. Ces pancartes représentaient bien davantage qu'un accueil chaleureux.
Elles indiquaient clairement que le diffuseur public national du Canada, après
un parcours pénible de quatre ans, avait finalement amorcé un virage.
Relativement
parlant, il est vrai que la Société Radio-Canada connaît un revirement de situation
positif. Nous ne sommes pas riches, et ne disposerons jamais de l'argent nécessaire
pour accomplir tout ce que nous voudrions. Cependant, au sortir d'une période
de compressions budgétaires sans précédent et de réorganisation massive, je suis
heureux de pouvoir vous entretenir des possibilités qui s'offrent à nous, ainsi
que des défis que la Société a su relever - et est prête à relever - à l'approche
d'un siècle nouveau.
Notre
transformation ne s'est pas produite du jour au lendemain. Et elle ne s'est pas
faite facilement non plus. On a tellement insisté sur l'envergure et la nature
de nos compression budgétaires qu'on en a peut-être oublié la longue liste des
changements et des réalisations effectués au cours de ces quatre années de renouveau
financier et structurel. Pour une société comme la nôtre qui, louangée et critiquée
tout à la fois, est parvenue à demeurer une figure emblématique du Canada pendant
plus de 60 ans, tous ces changements revêtent une importance.
Nous avons
survécu à des compressions de 414 millions de dollars qui, de l'avis même de nos
plus ardents défenseurs, auraient pu nous anéantir. Au lieu de fermer des stations,
nous en avons ouvert de nouvelles. Au lieu de réduire nos services, nous les avons
accrus - Radio One, notamment, diffuse désormais 24 heures sur 24, et nous avons
offert des services aux communautés francophones du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve.
Au
cours de sa réorganisation, la Société a rebâti et renouvelé son équipe de direction.
J'ai fait passer le nombre de vice-présidents de 13 à sept, et réduit la taille
de notre siège social de 60%, en vendant notre immeuble d'Ottawa et en regroupant
l'effectif restant dans nos installations de production existantes.
Tout
en absorbant des compressions importantes, nous avons enrichi le contenu canadien
de nos grilles-horaires de télévision en français et en anglais. Avec un effectif
amputé de 3000 personnes, nous diffusons un plus grand nombre d'émissions canadiennes
que jamais auparavant. Et nous avons pris grand soin de maintenir la qualité que
les Canadiens attendent de leur diffuseur public.
D'ailleurs,
l'automne dernier, Radio-Canada a remporté 38 Gemini Awards au total --
le diffuseur privé le plus proche en a gagné sept — et 47 prix Gémeaux, soit
plus que tout autre réseau. Lors des derniers sondages, nous comptions sept émissions
parmi les 10 premières émissions de divertissement canadiennes diffusées à la
télévision française. Dans cette même catégorie à la télévision anglaise, huit
émissions sur 10 étaient des productions de Radio-Canada. L'une de ces émissions
au palmarès des 10 premières avait été lancée avec beaucoup de succès l'automne
dernier seulement — il s'agit de Da Vinci's Inquest, une émission bien
accueillie par la critique, tournée dans des décors que vous ne manquerez pas
de reconnaître.
Le
Canada dispose d'une grande réserve de talents et nous voulons les retenir chez
nous. Parmi ceux-ci figurent des groupes comme celui des Theatresports, une troupe
d'improvisation de Vancouver, ainsi que des sociétés de production privées comme
Forefront Productions, de Vancouver. Mettez ces deux groupes ensemble et vous
avez un candiat de plus pour le palmarès des 10 premières émissions. C'est justement
ce que va faire Radio-Canada, en lançant 11th Hour, le 6 mars prochain.
Il s'agit d'une série de sketchs humoristiques qui jette un regard amusé sur la
vie sur la côte Ouest. La nouvelle émission de Radio-Canada Vancouver, Scoop
& Doozie, réalisée dans le cadre de la série CBC Playground
par Queen Bee Productions et lancée au début du mois, est un autre exemple.
Les Canadiens
apprécient généralement ce que nous faisons et nous demandent d'en faire davantage.
Dans une récente enquête du CRTC, plus de 75% des personnes interrogées ont affirmé
que Radio-Canada s'acquittait bien ou très bien de son mandat, qui consiste à
fournir des services sur lesquels les Canadiens peuvent compter pour entendre
et voir des sujets de grande qualité qui concernent.
Mais surtout, nous avons refusé
de devenir le diffuseur de dernier recours, qui se contenterait de faire ce que
personne d'autre ne veut faire. Nous refusons d'abandonner nos assises régionales
pour ne donner qu'une image du Canada vue de la Tour du CN, à Toronto, ou du Mont-Royal,
à Montréal. Si nous voulons demeurer pertinents, nous devons faire partie intégrante
de la vie quotidienne des Canadiens, refléter leurs intérêts et être présents
dans leurs communautés.
Pour y arriver, Radio-Canada doit être prête à évoluer
au même rythme que ses auditoires. Nous devons nous efforcer, en toute liberté,
de devenir plus modernes. C'est pour cela que les progrès que nous avons réalisés
en nous aventurant audacieusement sur le terrain des nouveaux médias issus de
la révolution technologique actuelle représentent probablement l'une des réalisations
les plus importantes — et les plus satisfaisantes personnellement — des quatre
dernières années.
Lorsque j'étais ministre fédéral des Communications, il
y a quelques années à peine, les ordinateurs portatifs étaient un luxe et le réseau
mondial du Web était encore à l'état embryonnaire. Aujourd'hui, nous vivons dans
un monde dominé par la technologie numérique, où il suffit de cliquer pour transporter
n'importe où dans le monde, ou la magie de la fibre optique nous permet de télécharger
un film de trois heures en l'espace d'un cinquième de seconde, et où les satellites
nous arrosent d'une multitude de chaînes. Pour réussir dans ce monde nouveau,
Radio-Canada doit offrir une constellation de services qui garantiront sa place
de chef de file du contenu canadien.
En qualité de chefs de file du milieu
des affaires, vous savez très bien qu'il n'est pas question de rester immobile:
ou bien on avance ou bien on se fait dépasser par les événements. La Société Radio-Canada
ne vise rien de moins que le premier site canadien dans le domaine informationnel
et culturel canadien sur le Web. Mais pour atteindre cet objectif nous devons
réévaluer tous les aspects de nos activités. Cela signifie que nous devrons considérer
ce nouveau domaine dans lequel nous sommes entrés comme une activité fondamentale
-- une addition intégrale et complémentaire aux services regroupés sous le nom
de Radio-Canada, reconnu pour sa qualité, sa crédibilité et sa promotion des valeurs
canadiennes.
Au début du mois, notre conseil d'administration a approuvé
une série d'orientations stratégiques qui nous guideront au cours des cinq prochaines
années. Nous soumettrons ces orientations au CRTC lorsque nous nous présenterons
devant lui pour passer en revue l'ensemble des activités de Radio-Canada, au cours
des audiences de renouvellement de nos licences au printemps.
Mais s'agit-il
d'un projet rentable? Pourquoi est-il important que Radio-Canada, un diffuseur
public financé à même les impôts des contribuables, s'attaque résolument à un
marché turbulent déjà dominé par des géants multinationaux comme Microsoft ou
America On Line? La réponse se trouve en partie dans la question elle-même. Tout
d'abord, les nouveaux médias ne sont pas simplement une stratégie de marketing
appelée à disparaître dès que l'attrait de la nouveauté sera retombé. Même au
début, les nouveaux médias représentaient la voie de l'avenir et la voie des méga-affaires.
Alors réfléchissez à ceci : on ne s'attend pas, et personne ne l'exigera, que
Microsoft et America On Line, qui sont des conglomérats américains, répondent
aux besoins des Canadiens, sauf sur le plan commercial.
Il est normal que
le Canada veuille maintenir une forte présence, à la fois dans les médias traditionnels
et dans les nouveaux médias. Cela va de soi du point de vue commercial et culturel.
Quelle que soit la façon dont nous livrons notre produit, la nouvelle Société
Radio-Canada devra offrir des chaînes spécialisées et des services radiophoniques
novateurs, et assurer une présence importante sur le Web. Elle doit être une entité
intégrée, une constellation de services qui permettent de satisfaire nos auditoires
établis et d'atteindre les générations qui suivent. Nous devons être prêts à offrir
un contenu et des services dont les Canadiens veulent, au moment où ils les veulent
et aux endroits où ils veulent les trouver.
Lorsqu'on y pense, c'est ainsi
que toute bonne entreprise planifie ses activités pour satisfaire sa clientèle
et accroître ses marchés. Nous devons encourager la créativité si nous voulons
rentabiliser pleinement les investissements que les contribuables canadiens ont
déjà réalisés dans le contenu de notre programmation.
Il y quatre ans, nous
faisions nos débuts sur le Web — radio-canada.ca et cbc.ca
-- nous étions le premier diffuseur à occuper un espace important sur le réseau.
En 1996, Radio-Canada était le premier diffuseur public national au monde à offrir
un service audio sur le Web, avec des émissions de nos radios anglaises Radio
One et Radio Two diffusées en mode continu. Outre les quelque 50 000 pages de
contenu que nous offrons sur le Web, nous fournissons désormais davantage de transmissions
audio et vidéo en continu que tout autre site canadien — environ 7 000 heures
sont téléchargées quotidiennement. En jalonnant notre territoire sur le Web dès
le début, nous avons ouvert la voie qui nous mènera dans le prochain millénaire.
Une
partie du contenu présenté sur les nouveaux médias, bien sûr, est prélevée à peu
de frais dans la programmationde nos services de diffusion traditionnels.
Mais une grande partie de ce contenu est conçue spécialement pour être difusée
sur le Web ou par satellite, et constitue un contenu que les Canadiens ne pourraient
se procurer nulle part ailleurs. Galaxie, qui met en valeur des talents canadiens
24 heures sur 24, est un service de musique audionumérique de 30 chaînes, sans
annonces publicitaires ni commentaires. CBC4Kids, notre site d'information,
de jeux et de questionnaires destiné aux jeunes de 8 à 13 ans, unique en son genre,
a gagné récemment le prix d'excellence Yahoo pour des éléments comme ses liens
avec des séries canadiennes populaires, dont Theodore Tugboat.
Des
partenariats stratégiques conclus à l'extérieur de la Société nous ont permis
d'élargir encore davantage l'envergure de notre présence. En nous associant à
des partenaires qui pensent comme nous, Radio-Canada a réussi à améliorer encore
la retransmission instantanée, circonscription par circonscription, des résultats
des élections fédérales de 1997, ou encore des Jeux olympiques d'Atlanta et de
Nagano. Ces expériences ont conféré à nos retransmissions une profondeur et une
envergure que nous n'aurions pu obtenir autrement. Infoculture, le seul
magazine artistique électronique national du Canada, par exemple, contient plus
de 500 rubriques audiovisuelles et offre chaque jour des commentaires, des critiques,
des horaires et des informations du monde des arts en provenance de plus de 200
journalistes spécialisés et d'au moins 300 organismes artistiques qui collaborent
avec nous dans tout le pays. Un partenariat conclu avec CultureNet, la vitrine
du Web sur la culture canadienne, renforce le site de Radio-Canada grâce à des
liaisons conjointes et des échanges de contenu accrus dans les deux langues officielles.
Pour
nombre de Canadiens, Radio-Canada est synonyme, à juste titre d'ailleurs, d'information.
Nous sommes fiers de cette réputation — et nous avons l'intention de la conserver
dans notre transition vers les nouveaux médias. Notre site intégré sur le Web
-- CBC News Online — constitut le point de départ pour naviguer dans tous nos
services d'information, et il offre un contenu supplémentaire préparé par une
équipe de huit journalistes qui travaillent exclusivement pour CBC News Online.
Le site très populaire de Newsworld fournit des analyses en profondeur de l'actualité,
une section de mise en contexte et un bulletin électronique qui offre des nouvelles
nationales et internationales trois fois par jour. Les francophones partout au
pays et à l'étranger peuvent puiser dans le riche réservoir de nouvelles, d'informations
et de variétés de notre site en français. Et Radio-Canada International, la voix
du Canada à l'étranger et le reflet de notre identité dans le monde, maintient
un service Internet dans ses sept langues de diffusion.
Ces services sur
les nouveaux médias, comme les nouvelles elles-mêmes, sont en perpétuelle évolution.
Dans les prochaines semaines, la télévision de Radio-Canada de Colombie-Britannique
participera à titre de partenaire à un projet de familiarisation avec les nouveaux
médias lancé ici à Vancouver, à l'intention des étudiants canadiens. Et sous peu,
les gens de Colombie-Britannique auront accès aux dernières informations locales
grâce à BC News, un site sur le Web créé conjointement par la radio et la télévision
de Radio-Canada Vancouver. Ces réalisations ne sont pas de simples à-côtés --
elles sont représentatives de la nouvelle Société Radio-Canada.
Radio-Canada
met son nom et sa réputation "en ligne" car nous pensons que c'est ce
que les Canadiens attendent de nous. Ils veulent davantage de services et de choix.
En fait, pour la première fois, c'est le consommateur qui commande dans cette
nouvelle donne. Les diffuseurs et décideurs ne peuvent plus tout simplement présumer
que des auditoires captifs accepteront tout ce que les programmateurs voudront
bien leur offrir. Les auditoires exigent des choix de contenus qui les intéressent,
à des heures qui leurconviennent. Concrètement, cela veut dire qu'on doit
pouvoir avoir accès aux dernières nouvelles de Colombie-Britanique au moment où
les choses surviennent, où que l'on soit. Cela veut dire également que l'on doit
pouvoir suivre The World at Six à trois heures de l'après-midi à Vancouver.
Nous
pouvons accueillir l'avenir à bras ouverts, ou attendre dans les coulisses que
les événements nous dépassent. Mais il n'est pas question d'arrêter cette évolution
-- elle est déjà en cours. On estime qu'au milieu de 1998, 40% des foyers canadiens
possédaient des ordinateurs personnels. Plus récemment, le Service de recherche
de Radio-Canada et Nielsen Media Research ont interrogé 3 000 Canadiens dans le
cadre d'un des sondages électroniques les plus poussés jamais réalisés au Canada.
Les résultats, qui ont été publiés dans l'étude sur les cotes de qualité des
médias canadiens, mettent en lumière le potentiel extraordinaire des nouveaux
médias. Vingt-trois pourcent des adultes canadiens étaient reliés à un fournisseur
de services Internet au milieu de 1998, soit une augmentation spectaculaire de
77% par rapport à 1997. Au milieu de 1998, 39% des adultes s'étaient personnellement
servis d'Internet à un moment donné — une proportion qui, selon notre étude,
devrait atteindre 50% en 1999.
Sous peu, les Canadiens pourront télécharger
les données d'Internet sur des appareils portatifs sans fil. Lorsque cela arrivera,
le réseau Internet deviendra aussi omniprésent et puissant — et aussi facile
d'accès — que la radio.
Et, fait plus éloquent encore, dans certains groupes
démographiques, l'utilisation d'Internet est pratiquement généralisée. La proportion
des étudiants canadians qui ont accès à Internet pour les besoins de leurs études
et pour leur usage personnel, par exemple, atteint 80%. En tant que leaders du
millieu des affaires, vous savez combien Internet et le Web ont pris d'importance,
tant pour les consommateurs que pour les entreprises. L'étude conjointe de Radio-Canada
et Nielsen révèle que 75% des cadres et professionnels se servent d'Internet pour
développer et commercialiser leurs produits et services. La proportion des foyers
abonnés à des serveurs Internet est passée de 13% en 1997 à 23% au même moment
en 1998. Or la télévision par câble, soit un service de télécommunication comparable,
n'avait jamais réussi à augmenter son taux de pénétration du marché de plus de
5% par an au début de son expansion.
L'émergence d'un nouveau mode de diffusion,
même s'il est aussi puissant et aussi vaste que les nouveaux médias, ne signifie
pas nécessairement la disparition de l'ancien. La mesure dans laquelle le Canada
réussira à fournir des emplois dans une économie mondiale fondée sur l'information,
et peut-être même à demeurer un pays indépendant, dépendra de la façon dont il
saura créer un équilibre entre le nouveau et l'ancien. Mais il n'est pas question
de revenir en arrière. Il peut bien sûr être tentant de rouler vers l'avenir en
regardant dans le rétroviseur, en essayant de recréer un passé douillet, mais
il serait plus sage de nous concentrer sur ce qui nous attend.
Il est tout
simplement logique et rentable, dans le contexte de la bataille culturelle mondiale
en cours, de vouloir assurer une forte présence canadienne à la fois dans les
médias traditionnels et dans les nouveaux médias. À Radio-Canada, nous avons réalisé
qu'au lieu de se détruire l'un l'autre, ces univers en apparence parallèles peuvent
se renforcer mutuellement, grâce à une publicité croisée, une utilisation plus
efficace des ressources et une synergie créative.
En fin de compte, notre
présence sur le Web, et d'ailleurs aussi dans le secteur de la télévision spécialisée,
s'impose si nous voulons conserver notre caractère distinct et être accessible.
Certes nos concurrents en ce moment sont des conglomérats multinationaux. Nous
ne pouvons plus les repousser par la réglementation, surtout dans le milieu totalement
libre des nouveaux médias. Mais ce que nous devons et pouvons faire, c'est bâtir
notre propre constellation de services qui offrent à nos auditoires un contenu
canadien, et des services qu'ils ne trouvent nulle part ailleurs.
Par une
coïncidence forfuite peut-être, le CRTC est en train d'achever un examen en profondeur
de toute la structure du système canadien de télévision. Lors d'audiences cruciales
tenues par le Conseil l'année dernière, Radio-Canada a fait valoir que ce système
devrait fournir une programmation de grande qualité, facilement accessible, bien
mise en valeur et à teneur canadienne. Nous avons insisté sur le fait qu'il ne
faudrait pas nuire aux débuts des nouveaux médias en les soumettant immédiatement
à des lois et règlements étouffants.
Au printemps, le CRTC passera en revue
toute la gamme des services de Radio-Canada au cours d'audiences sans précédent
qui porteront sur la demande de renouvellement de toutes nos licences — les réseaux
de télévision français et anglais, nos 24 stations de télévision de base, Newsworld,
le RDI et nos réseaux de radio français et anglais — toute la boutique de Radio-Canada.
Cet exercice comprendra des consultations publiques dans tout le pays qui auront
lieu à compter du mois de mars pour savoir ce que les Canadiens dans des centres
clés, dont Vancouver, veulent et attendent de Radio-Canada. Il s'agit d'une démarche
tout à fait transparente qui permettra tant au CRTC qu'à Radio-Canada d'entendre
ce que les Canadiens ordinaires ont à dire, au lieu de passer par les intervenants
habituels de l'industrie, au cours d'audiences à Ottawa. J'espère qu'un grand
nombre d'entre vous pourront y participer.
Loin de se laisser intimider
par les défis qui l'attendent, la Société Radio-Canada voit se dessiner une période
qui pourrait bien s'avérer être la plus créatrice, la plus stimulante — et certainement
la plus innovatrice — de l'histoire de la radiodiffusion. Nous savons parfaitement
ce que nous voulons faire. Nous avons réorganisé, repensé et renouvelé notre structure
à tous les niveaux, mais nous n'avons pas oublié notre raison d'être.
Les
Canadiens veulent de la qualité en échange de l'effort fiscal que l'on exige d'eux
chaque année pour soutenir leur radiodiffuseur public national. Ils veulent pouvoir
allumer leur téléviseur, leur poste de radio ou leur ordinateur en ayant l'assurance
d'y trouver des produits divertissants et informatifs de grand calibre, qui non
seulement leur inspireront confiance, mais dont ils seront fiers également. Avant
tout, ils veulent que Radio-Canada évolue avec eux — qu'elle soit le reflet de
leur vie et leur fasse découvrir des idées et des lieux nouveaux et stimulants.
C'est aussi notre objectifs.
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