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le 28 octobre 2003

Notes d'allocution pour le discours de Robert Rabinovitch au Comité permanent du Patrimoine canadien

Notes d'allocution pour le discours de Robert Rabinovitch, Président-directeur général, CBC/Radio-Canada au Comité permanent du patrimoine canadien, Ottawa, Ontario.

Je vous remercie, M. le président, de nous avoir invités à nous exprimer aujourd'hui sur les répercussions qu'auront les récentes réaffectations des crédits parlementaires de CBC/Radio-Canada d'un montant de 10 millions de dollars, réaffectations réalisées dans le cadre de l'effort d'un milliard de dollars déployé par le gouvernement.

Je suis accompagné de Daniel Gourd, vice-président principal de la Télévision française, que vous avez également invité,

de Harold Redekopp, vice-président principal de la Télévision anglaise, qui doit relever les même défis que son homologue de la Télévision française,

et de Johanne Charbonneau, vice-présidente et chef de la direction financière de CBC/Radio-Canada.

Ils sont tous les trois prêts à répondre à vos questions, particulièrement en ce qui a trait aux répercussions des coupures dans leurs domaines d'activités respectifs.

Étant pour la première fois devant vous depuis que vous avez commencé votre important examen du système canadien de radiodiffusion, je voudrais profiter de l'occasion qui m'est donnée pour féliciter le Comité de son rapport Notre souveraineté culturelle.

Nous adhérons entièrement à bon nombre de vos recommandations.

Nous sommes encouragés de constater que ce rapport témoigne d'une excellente compréhension de la radiodiffusion publique et de la reconnaissance de l'importance du rôle que joue CBC/Radio-Canada dans la radiodiffusion et dans le développement de la culture au Canada.

À la lecture de votre rapport, il est clair que vous comprenez que CBC/Radio-Canada doit recevoir un financement adéquat et stable pour pouvoir remplir son mandat et s'acquitter de ses responsabilités. Vous recommandez également une augmentation de notre financement à cet effet.

Vous reconnaissez également que dans le contexte particulier de la production télévisée, en particulier lorsque l'on envisage le temps qu'il faut pour convertir une idée en émission, le financement pluriannuel est une condition sine qua non.

Nous sommes ici aujourd'hui, car vous nous avez demandé de venir vous parler des répercussions qu'auront des réductions additionnelles sur notre financement.

D'emblée, je commencerai ma présentation en affirmant tout simplement que ces réductions se répercuteront inévitablement sur la programmation.

Je parle ici de la programmation dans tous nos services, que ce soit la Télévision, la Radio, les Services spécialisés ou les Nouveaux Médias.

Cette réduction de 10 millions de dollars a été répartie de la façon suivante :

  • Télévision anglaise : 3,5 millions
  • Télévision française : 3,0 millions
  • Radio française : 0,5 million
  • Radio anglaise : 0,5 million
  • Composantes institutionnelles de la Société : 2,5 millions.

Mes collègues et moi-même sommes prêts à vous fournir des renseignements au sujet de la façon dont nous procédons actuellement à la répartition de ces réductions. J'aimerais ajouter que pour le moment, nous avons réussi à limiter les répercussions que ces réductions vont avoir sur les régions.

Bien que ces réductions se répercutent sur la programmation, leurs effets ne se feront pas sentir immédiatement car, ayant été alertés à l'avance, nous avons pu nous préparer. Nous avons également pu limiter les effets inévitables sur notre effectif.

Mais ces réductions ne peuvent être considérées hors de leur contexte et les conséquences sont plus importantes lorsque l'on analyse la situation dans son ensemble.

Vous n'êtes pas sans savoir que le budget du Fonds canadien de télévision de 2003 a été amputé de 50 millions de dollars sur deux ans.

Les fonds attribués aux producteurs indépendants ayant été réduits, les radiodiffuseurs, y compris CBC/Radio-Canada, ont dû augmenter leur participation dans les productions en rehaussant les redevances et leur participation au capital, ou se résigner à mettre fin à de nombreux projets.

Pour CBC/Radio-Canada, cela signifie qu'une centaine d'heures d'émissions, des émissions canadiennes originales, ne seront pas réalisées et, partant, ne seront pas vues.

La valeur du Régime de retraite de CBC/Radio-Canada, comme c'est le cas des régimes de retraite d'autres employeurs, est sujette aux fluctuations des taux d'intérêt et du marché boursier. Par conséquent, le congé de cotisations dont bénéficiaient à la fois la Société et ses employés depuis janvier 2000 devra prendre fin en janvier 2004.

La Société devra donc faire face à des dépenses supplémentaires de 43 millions de dollars par an. Or, nous avions consacré exactement la même somme à l'amélioration de notre programmation et de nos services au cours des dernières années.

Que ce soit clair, nous ne sommes pas ici pour nous plaindre ou nous dérober à nos responsabilités, mais étant donné le contexte, une réduction supplémentaire de 10 millions de dollars dans nos crédits budgétaires a manifestement des effets cumulatifs.

Par ailleurs, nous devons souvent faire face à l'inconnu et à des situations imprévisibles. Cette année, nous n'avions pas prévu que nos services seraient mis à plus rude épreuve que d'habitude par la guerre en Irak, les nombreuses élections provinciales et les catastrophes naturelles comme les incendies de forêt dans l'Ouest, la panne d'électricité dans l'Est de l'Amérique du Nord et l'ouragan Juan. Mais il s'agit là d'événements qui ne peuvent être ignorés ou mis de côté, et à titre de radiodiffuseur public national, notre rôle qui consiste à informer prend encore plus d'importance dans ces circonstances.

Comme l'a fait remarquer la présidente de notre Conseil, Mme Taylor, nos crédits d'exploitation en dollars constants de 2003 ont diminué de 319 millions de dollars par rapport à 1990. Et pourtant, comme vous le savez, nous offrons davantage de services sur un plus grand nombre de plateformes.

Les coûts d'exploitation sont également constamment à la hausse. Par exemple, selon le FCT, en 2001, il en coûtait en moyenne 990 000 $ pour réaliser une heure de dramatique canadienne de grande qualité. En 2003, les coûts moyens de production ont augmenté considérablement, pour atteindre 1,1 million de dollars.

Néanmoins, nous avons réussi à soutenir nos services dans ce contexte. Jusqu'à présent, nous avons été en mesure de limiter certaines de ces répercussions en réalisant des économies à l'interne, notamment aux chapitres de l'immobilier et de la technologie.

Par exemple, au cours des trois dernières années, nous avons dégagé des revenus de 15,3 millions de dollars en vendant des actifs immobiliers, et des revenus annuels d'environ 5 millions de dollars, provenant de locations diverses.

Nous avons restructuré nos budgets d'entretien et renégocié les contrats s'y rattachant sans réduire le service, et nous avons donné le coup d'envoi à un programme d'économie d'énergie, ce qui nous a permis d'économiser 4,2 millions de dollars par an.

Nous prévoyons faire d'autres économies au fur et à mesure que nous progresserons. Par exemple, un certain nombre de projets technologiques nous permettront, une fois qu'ils seront pleinement en place d'ici à deux ans, d'économiser plus de 7 millions par an.

Tout bien considéré, ces économies réalisées à l'interne vont permettre de compenser une partie des coûts liés à la hausse des frais d'exploitation. Nous estimons qu'en sus du financement qu'elle reçoit du gouvernement, la Société doit prendre à sa charge 12 millions de dollars par an en engagements salariaux et en tensions inflationnistes, comme les augmentations des droits de redevance, etc. Il s'agit de nouveaux fonds qu'il nous faut trouver chaque année.

C'est pourquoi, dans ce contexte de réduction des crédits réels, de coûts d'exploitation à la hausse et d'augmentation des engagements en matière de cotisation à la Caisse de retraite, nous estimons qu'une coupure additionnelle de 10 millions de dollars est une pilule dure à avaler.

Cette absence de stabilité et de prévisibilité dans notre financement réduit notre capacité de créer des émissions et d'améliorer constamment nos services et la valeur que ces services représentent aux yeux des Canadiens.

Mais je crois que le Comité a déjà élucidé le problème, puisque, dans le chapitre 6 du rapport Notre souveraineté culturelle, vous formulez la recommandation 6.1 qui se lit comme suit :

« Le Comité recommande que le Parlement accorde à CBC/Radio-Canada un financement pluriannuel stable (3 à 5 ans) afin de lui permettre de remplir son mandat tel qu'il est énoncé dans la Loi sur la radiodiffusion.»

M. le Président, je n'aurais certainement pas pu trouver mieux pour exprimer mon opinion.

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