CBC/Radio-Canada
Accueil    Quoi de neuf    Recherche    Emplois    Contactez-nous    English   

À propos de
CBC/Radio-Canada
Accès à l'information Rapports annuels Installations Historique Communiqués Discours Principales présentations institutionnelles et réglementaires Documents et politiques institutionnels Responsabilité journalistique
Accédez les fils de nouvelles RSS de cbc.radio-canada.ca



ImageDiscours et interviews

le 23 avril 1998

Empire Club du Canada, Toronto

Notes d'une allocution de Perrin Beatty

À l'instar de 30 millions d'autres Canadiens, chaque personne dans cette salle est un actionnaire de la Société Radio-Canada. Il revient à tous les Canadiens de juger du rendement du capital investi dans la Société. Il revient à tous les Canadiens d'évaluer l'augmentation de la valeur pour les actionnaires. Et il revient à tous les Canadiens de nous demander des comptes.

C'est au moyen de vérifications intégrées que les administrations des institutions publiques sont souvent évaluées. Ces vérifications comportent trois volets :

  • la vérification comptable;
  • la vérification de la conformité; et
  • la vérification de l'optimisation des ressources

Ce dernier volet, plus particulièrement, vise à déterminer si les ressources sont gérées économiquement et efficacement et si les activités se déroulent de façon efficace.

La Société Radio-Canada peut et devrait être jugée en fonction de tous ces critères — qu'ils relèvent du domaine financier ou non.

Le rapport que je vous présente aujourd'hui en qualité de citoyens et d'actionnaires est relativement simple. Il y a trois ans, la Société Radio-Canada était plongée dans le chaos. Mais le chaos a amené le progrès, le conflit, la voie à suivre et la crise, la discipline; les temps difficiles nous ont amené un financement stable et un objectif clair.

Plusieurs étaient prêts à jeter l'éponge il y a trois ans. Ils pensaient qu'on ne pourrait jamais concilier les réalités financières avec nos aspirations culturelles.

Vous l'avez tous entendu. Il y avait ceux qui déclaraient que la Société allait mourir de bureaucratie gonflée, et ceux qui croyaient que les compressions massives et le manque de vision la tueraient. Ils avaient tous complètement tort. Il n'y a pas de funérailles sans mort, et la Société qui diffuse aujourd'hui un nombre record d'émissions canadiennes est bel et bien vivante.

Il est vrai que depuis mon arrivée à Radio-Canada, il y a 36 mois, la Société n'a pas connu de répit.

Non seulement les compressions au budget de Radio-Canada annoncées par le gouvernement ont-elles été mises en œuvre, mais elles ont été renforcées. Combinées à d'autres augmentations de coûts et répercussions sur les recettes, cela signifiait que le défi financier auquel nous devions faire face allait plus que doubler, et ainsi passer à plus de 400 millions de dollars par année.

Les nouvelles chaînes, l'ouverture des frontières, la réforme du droit d'auteur, la convergence des industries et la fragmentation de l'auditoire ont dramatiquement changé notre perspective et nos défis. Des négociations collectives sans précédent ont menacé de façon inquiétante notre capacité même à demeurer en ondes. La technologie a engendré un univers multichaîne et multimédia.

La Société Radio-Canada s'est attaquée de front aux défis.

Nous avons changé du tout au tout. Nous avons réduit radicalement nos dépenses d'un montant de loin le plus important de notre histoire. Nous avons réduit le personnel administratif et de gestion au point d'égaler sinon de surpasser les références du secteur privé. Nous avons donné carte blanche en matière de créativité aux gens qui réalisent les émissions et imposé une responsabilité comptable à chacun.

Nous avons simplifié et rationalisé la Société Radio-Canada d'un bout à l'autre. C'est maintenant une Société très différente de ce qu'elle était dans le passé.

Trop souvent lorsque les institutions sont confrontées à d'importants défis, les services sont coupés, mais le siège social demeure intact. J'ai senti qu'il était important que nous donnions l'exemple, en commençant par la tête et le centre avant de toucher aux émissions.

Au cours des 36 derniers mois, Radio-Canada a réduit ses dépenses de plus de 400 millions de dollars et ce, sans fermer une station. En fait, nous sommes retournés en Alberta où nous avions, il y a quelques années, consolidé nos journaux télévisés de début de soirée, et avons rétabli les émissions distinctes de Calgary et d'Edmonton.

Comme nous n'avons pas fermé de stations, voici ce que nous avons fait :

  • D'abord, j'ai réduit le nombre de vice-présidents de près de la moitié et le personnel du siège social d'environ 60%. Dans l'ensemble de la Société, nous avons aboli plus de 3 000 postes.
  • Nous avons vendu l'édifice qui abritait le siège social et relogé son personnel dans nos installations de production existantes à Ottawa, raccordant ainsi le siège social à notre raison d'être.
  • Nous avons adopté de nouvelles conventions collectives qui modernisent nos méthodes de travail.
  • Nous avons réduit les coûts de nos services intégrés de gestion au point qu'ils ne représentent maintenant qu'un peu plus d'un cent par dollar.

Et quel en est aujourd'hui le portrait financier? Lorsque nous avons effectué nos réductions, le gouvernement nous a accordé des fonds pour faire face à certains coûts ponctuels relatifs aux compressions d'effectifs et nous a prêté 50 millions de dollars supplémentaires pour couvrir le reste. Nous avons négocié un calendrier de remboursement de 14 ans.

Je suis aujourd'hui en mesure de vous annoncer que la Société Radio-Canada a remboursé ce prêt de 50 millions de dollars 12 ans avant l'échéance. De plus, nous avons cette dernière année délibérément géré nos finances d'une façon qui nous permettra de réinvestir dans des émissions et des services pour nos auditoires.

J'ai également d'autres bonnes nouvelles. Le premier de ce mois, nous sommes entrés dans une période quinquennale pour laquelle le gouvernement nous assure un financement stable. Considérés conjointement, ces faits signifient que nous avons maintenant atteint le bout du tunnel qui, il y a quelques temps encore, nous semblait sans issue.

L'atteinte de ces résultats ne fut pas qu'un simple exercice académique. Cela s'est avéré une expérience de vie réellement pénible. Je suis particulièrement reconnaissant aux gestionnaires et au personnel de Radio-Canada qui n'ont pas seulement atteint chaque cible financière qui leur avait été fixée, mais qui l'ont fait en améliorant sensiblement ce que les Canadiens obtenaient pour leur argent. Grâce au dévouement de nos employés et à l'engagement de nos syndicats à maintenir en vie la Société, nous avons pu négocier de nouvelles conventions collectives avec nos syndicats artistiques et sept de nos huit syndicats traditionnels sans devoir subir une grève qui aurait pu nous faire quitter les ondes. Nous avons négocié avec le huitième syndicat des conditions comparables à celles que les sept autres ont acceptées.

Nos employés ont surpris les critiques et se sont peut-être surpris eux-mêmes. Ils ont lancé de nouvelles émissions, de nouveaux services et de nouvelles technologies visant à mieux servir les Canadiens, tout en faisant face à une énorme restructuration financière.

De nouvelles émissions?

Nous avons canadianisé le créneau de grande écoute de la Télévision anglaise. Ce qui signifie que nous avons remplacé 200 heures d'émissions américaines par année.

Les francophones de Terre-Neuve reçoivent maintenant un journal télévisé de début de soirée couvrant la région de l'Atlantique plutôt qu'un journal télévisé provenant de Montréal.

Radio One offre maintenant aux auditeurs ce qui se fait de mieux au monde 24 h sur 24.

De nouveaux services?

Nous ouvrons une station de radio à Victoria et des minibureaux à London, Trois-Rivières et Sherbrooke. Ils s'ajoutent aux services supplémentaires à Kapuskasing, Hawkesbury et dans le cercle polaire arctique à Cambridge Bay.

Nous sollicitons, seul ou en partenariat, six nouvelles chaînes spécialisées qui nous permettront de servir les auditoires télé d'autres façons.

Et dimanche dernier, alors que nous déplacions le service Radio One de Toronto au réseau FM, 20 000 personnes ont pris part à notre journée Portes ouvertes. La Radio anglaise est maintenant facilement accessible à 50% des auditeurs radio de Toronto qui ne captaient jamais le réseau AM. Plus tôt cette année, nous avons fait de même avec la Radio française et la Radio anglaise à Montréal.

De nouvelles technologies?

La Société Radio-Canada fait figure de proue dans la préparation de la radio et de la télévision numériques. Nous avons le contenu et l'expertise pour tirer le maximum de ces nouvelles technologies.

La Radio de Radio-Canada est devenue le premier diffuseur public au monde à offrir des émissions en direct sur Internet.

Pour sa part, Newsworld a lancé le premier service canadien de nouvelles avec images animées plein écran sur Internet. RDI offre un service semblable en français ici et ailleurs dans le monde.

Nous sommes le seul diffuseur canadien ayant une présence importante sur le World Wide Web. Nous faisons déjà plus que simplement distribuer sur le web les retombées de nos services de diffusion. Nous élaborons une programmation spécialement conçue pour notre site. Par exemple, au cours des derniers mois, nos services français ont alimenté un site Infoculture qui fait appel à cette nouvelle technologie pour faire part en français de nouvelles et d'activités culturelles d'un bout à l'autre du pays.

Je peux vous dire aujourd'hui que nous lancerons un tel site en anglais dès juin, qui nous permettra d'accroître notre partenariat avec la communauté culturelle du Canada. Il s'agira du magazine culturel en ligne le plus complet au pays, ainsi que de la ressource à consulter pour obtenir des nouvelles et de l'information artistiques et culturelles à jour du pays et du monde. Voilà un exemple formidable de la volonté de la Société de faire appel aux nouvelles technologies pour servir les Canadiens par des moyens innovateurs.

Toutes ces améliorations en matière de programmation, de service et de technologie sont étayées par des vérifications subjectives et objectives de l'optimisation des ressources.

Le mois dernier, la Télévision anglaise a remporté trois fois plus de prix Gemini que ses principales concurrentes. La Télévision française a remporté elle aussi de nombreux prix Gémeaux. Nous avons remporté un Emmy international à New York. Et je pars ce soir pour Montreux, où la Société recevra une Rose d'or honorifique en reconnaissance de la qualité toujours croissante de sa programmation, à titre d'organisation ayant gagné le plus de premiers prix parmi tous les diffuseurs du monde entier.

La saison dernière, malgré les compressions et la compétition croissante, les cotes d'écoute ont augmenté tant pour la Radio que pour la Télévision anglaise et française. Nous prévoyons étendre la portée et la part de nos services.

Et quel meilleur exemple d'optimisation des ressources que l'ouverture d'une nouvelle station de radio durant la crise du verglas de cette année pour répondre aux besoins des gens prisonniers de la noirceur sur la Rive-Sud du Saint-Laurent, au Québec? Durant toute la crise, la Radio française a utilisé notre nouvelle fréquence FM à Montréal pour instaurer un service temporaire dans le Triangle noir.

Je ne prétends pas que la Société Radio-Canada revivifiée est parfaite, mais je prétends qu'elle offre de solides exemples de réelles valeurs lorsqu'on la compare aux grands diffuseurs de New York et de Los Angeles.

En février, nous avons diffusé plus de 600 heures de reportages des Jeux olympiques de Nagano, comparativement à 135 heures pour CBS — et nous y sommes parvenus avec moins du tiers des effectifs. Nos cotes d'écoute étaient en hausse de 20 %. Les leurs ont diminué considérablement. Et, contrairement aux prévisions, cela n'a pas coûté un sou aux contribuables. Nous avons couvert tous nos frais directs et généré plusieurs millions de dollars qui seront réinvestis dans l'exploitation.

Les principaux quotidiens de Détroit, Buffalo, Seattle, Houston, Sacramento et New York ont tous écrit que la couverture de Radio-Canada remportait la médaille d'or.

Le Comité international olympique a reconnu, le mois dernier, la qualité de notre travail à Atlanta et à Nagano lorsqu'il nous a accordé les droits de diffusion des cinq prochains Jeux olympiques.

C'est toute une distance parcourue pour une Société dont on disait qu'elle en était à ses derniers milles il y a deux ans à peine.

La Société Radio-Canada est tout simplement plus saine, plus efficace, plus flexible et mieux perçue du public. Et une garantie de financement stable pour cinq ans signifie que, pour la première fois en une décennie et demie, nous pouvons planifier en fonction de nos opportunités et non de nos contraintes.

Ce sont tous d'importants pas en avant. Ils satisfont aux deux premiers critères de toute vérification intégrée : la responsabilité financière et l'optimisation des ressources. Il reste donc le troisième volet de la responsabilité de la Société : la conformité.

Pour le secteur privé, la conformité signifie le respect des lois et règlements. Pour Radio-Canada, toutefois, la satisfaction aux critères de politique gouvernementale et l'adhésion aux souhaits exprimés par le public ne sont pas que de simples exigences réglementaires. Elles sont sa raison d'être.

Le mandat de la Société Radio-Canada n'est pas de réaliser un profit. Sa mission n'est pas d'accroître le cours des actions. Son rôle consiste à servir les Canadiens.

Lorsque Radio-Canada n'était que l'unique service ou l'un des deux seuls services dans chaque communauté, une partie de notre mission consistait à s'assurer que les Canadiens avaient accès aux émissions américaines. En 1998, ce rôle n'est plus seulement inutile, il est inapproprié et financièrement irresponsable. Les Canadiens ne subventionnent pas la Société Radio-Canada pour qu'elle soit une copie conforme de CTV ou de Global.

Il y aura 70 ans cette année, la Commission Aird chargée d'étudier la situation de la radiodiffusion au Canada déclarait que les commissaires étaient unanimement d'accords sur une question fondamentale — les auditeurs canadiens veulent de la radiodiffusion canadienne.

Ces mots servent de fondement à la Société Radio-Canada à l'heure actuelle et aussi loin dans l'avenir que nous pouvons l'imaginer. Être résolument canadien. Offrir un foyer aux voix canadiennes. Présenter des images canadiennes. Être un lieu de rencontre canadien. Garantir l'épanouissement de l'expression canadienne, de la diversité canadienne, du contenu canadien, de la réalité culturelle canadienne et de l'identité canadienne.

Ce qui rend la Société Radio-Canada unique, ce sont ses émissions canadiennes. N'importe quel diffuseur peut offrir une programmation, mais seule la Société Radio-Canada a comme mission et comme principe directeur de présenter une programmation canadienne.

En qualité de diffuseur public, nous avons des responsabilités particulières. Si les stations de télévision privées devaient laisser tomber leur programmation américaine aux heures de grande écoute, ils feraient faillite. Il peut leur en coûter 10 fois plus cher de produire une dramatique canadienne que d'importer une heure d'émission dramatique américaine. Cette situation n'a rien de bon ou de mauvais en soi. Cela justifie, cependant, en grande partie l'existence de la Société Radio-Canada.

Si les stations de radio d'expression française, dont la rentabilité est précaire, devaient financer un journalisme radio sérieux, elles feraient faillite. Voilà une autre raison qui justifie l'existence de la Société Radio-Canada.

Radio-Canada peut et doit accepter les défis qu'imposent la production et la diffusion d'émissions que les autres ne peuvent mettre en ondes. Nous pouvons et devons offrir une grille conçue au Canada. Nous pouvons et devons présenter des émissions canadiennes saines pour les enfants canadiens. Nous pouvons et devons célébrer les arts au Canada. Nous pouvons et devons mettre les Canadiens en relation les uns avec les autres malgré les barrières géographiques, culturelles et linguistiques.

Ce sont les pierres de touche qui feront que la Société Radio-Canada aura toujours une signification aux yeux des Canadiens. Ce sont les bases sur lesquelles nous travaillerons pour gagner le cœur des Canadiens jour après jour.

Permettez-moi de vous donner un exemple de notre aptitude à rapprocher les Canadiens. Nous annonçons aujourd'hui l'émission Remembering Canada at War, une tranche d'émissions spéciales qui rendent hommage aux vétérans canadiens. Entre le 9 mai et le 15 juin, la Télévision anglaise de Radio-Canada diffusera une série de 11 documentaires extraordinaires, des bulletins de nouvelles spéciaux et des dramatiques dont : VE-Day Remembered, D-Day Plus Fifty, Forgotten Warriors, No Price too High et Dieppe. Notre but consiste à aider les téléspectateurs à mieux comprendre les contributions extraordinaires des Canadiens à un moment crucial de l'histoire du monde.

Aucun autre diffuseur ne pourrait ni ne voudrait diffuser une telle série à un auditoire pancanadien. Mais aucun autre diffuseur n'a nos ressources ni nos responsabilités.

La Société Radio-Canada n'a jamais été aussi mauvaise que lorsqu'elle a tenté de copier quelqu'un ou quelque chose d'autre. Elle a toujours été à son meilleur lorsqu'elle est sortie des sentiers battus avec des téléromans ou un doublex en direct tel As It Happens, La Petite Vie ou This Hour Has 22 Minutes. Pour assurer notre avenir, nous devons suivre nos propres règles, et non celles d'Hollywood.

Cette volonté de prôner son caractère canadien en matière d'identification et d'innovation est au cœur même du processus de canadianisation de la Télévision anglaise de Radio-Canada, tout au long de la journée, jour après jour. Cela se traduit par le remplacement d'environ mille heures de programmation par année. Ce ne sera pas facile, mais nous nous y attellerons avec un enthousiasme extraordinaire.

Nous favorisons un contenu canadien parce que c'est ce que nous faisons de mieux. C'est ce que les gens recherchent en nous. C'est ce qui nous rend distincts. Et c'est ce que veulent les Canadiens et ce dont le pays a besoin.

Quelques fois les gens parlent avec nostalgie du passé comme ayant été l'âge d'or de la radiodiffusion canadienne. Je ne crois pas que nos meilleures années soient derrière nous : nous sommes en train de les vivre.

Lors du déménagement de notre ancien siège social à Ottawa, nous avons trouvé un verre à lait que la Société distribuait durant l'année du centenaire du Canada. L'horaire de notre réseau de Télévision anglaise y était imprimé. Les points saillants étaient des émissions telles que The Beverly Hillbillies, Ed Sullivan, Get Smart, Red Skelton, Green Acres, Bob Hope Theatre, The Man from Uncle, Rat Patrol, Hogan's Heroes et Bonanza. Il s'agissait sans aucun doute de très bonnes émissions, mais elles étaient le reflet de la culture et des valeurs de quelqu'un d'autre, et non des nôtres.

Je garde ce verre et je l'utiliserai pour porter un toast lorsque nous aurons entièrement canadianisé notre grille de télévision anglaise. C'est-à-dire lorsque nous aurons finalement fait notre part pour réaliser la vision de la Commission Aird datant de sept décennies.

Le système de radiodiffusion canadien est basé sur deux piliers complémentaires, l'un privé et l'autre public. Si nous en venions à perdre l'un ou l'autre, c'est toute la structure qui serait affaiblie.

Afin de mieux servir les Canadiens, la Société Radio-Canada profitera de chaque occasion pour développer des partenariats avec le secteur privé. Nous avons déjà conclu des ententes de production avec Global, Netstar et WIC. Et nous avons conclu des accords innovateurs avec TVA, Atlantis, Bell, Power Broadcasting, ExpressVu et Rogers Wave@Home, pour n'en nommer que quelques-uns.

Nous diffusons aujourd'hui plus d'émissions réalisées par des producteurs indépendants qu'à n'importe quel autre moment de notre histoire. Il fut peut-être un temps où nous étions suffisamment grands pour nous permettre de faire cavalier seul, mais cette époque est révolue. Selon moi, chaque dollar que nous pouvons économiser en partageant une infrastructure ou en misant sur de nouveaux partenariats, c'est un dollar de plus que nous pouvons investir dans une programmation canadienne. Notre but n'est pas de posséder des émetteurs ou de tomber amoureux de la technologie. Notre mission consiste à faire voir et entendre un contenu canadien aux Canadiens.

Il n'est d'exemple plus convaincant que cette entreprise récemment annoncée de la première série télévisée sur l'histoire de notre pays : Une histoire populaire du Canada/A People's History of Canada.

Cette série d'envergure sera produite simultanément en français et en anglais pour les téléspectateurs des deux langues officielles, et sera l'une des premières occasions pour les Canadiens de toutes souches de voir une interprétation commune de leur histoire. Elle sera diffusée sur une période de deux ans à l'aube du nouveau millénaire, et couvrira la totalité de notre épopée nationale, de l'arrivée des premiers colons il y a plus de 12 000 ans jusqu'à la fin du présent siècle.

Voilà le projet du millénaire pour la Société Radio-Canada. Il s'agit d'un projet entièrement canadien. Il fera appel aux meilleurs esprits créateurs de la Société ainsi qu'à de réputés experts de l'extérieur. Nous trouverons les fonds nécessaires sans faire appel à l'aide gouvernementale, mais plutôt en partenariat avec le secteur privé. Nous accepterions volontiers de nous associer à plusieurs d'entre vous ici présents.

Ce projet épique est un superbe exemple des raisons pour lesquelles les Canadiens appuient la Société Radio-Canada. C'est un exemple remarquable du rôle particulier joué par Radio-Canada pour tisser des liens d'identité.

Dans une perspective d'avenir, nous savons que nous faisons face à des questions décisives en ce qui concerne Radio-Canada.

Étant donné que la gamme de choix disponibles pour chacune des heures de visionnement ou d'écoute s'accroît de façon exponentielle, la compétition pour les auditoires s'intensifie. Nous devons envisager les meilleurs moyens pour nous assurer que la Société Radio-Canada est en mesure de toucher les Canadiens.

Les changements technologiques présentent une centaines de nouvelles façons de servir les auditoires, mais elles peuvent s'avérer coûteuses et risquées. Nous devons décider si nous lançons de nouvelles technologies telle la télévision à haute définition et, le cas échéant, à quel moment.

À l'heure actuelle, la distribution de nos signaux par voie hertzienne demeure rentable. Mais la situation économique peut changer, rendant plus avantageux pour nous de réorienter les ressources de la distribution vers la programmation.

Afin de protéger notre image de marque et d'utiliser notre contenu à la fois sur des médias nouveaux et anciens, nous devons augmenter le nombre de nos propres émissions. Autrement, nous risquons de perdre les actifs dont nous avons besoin pour renforcer notre identité et établir des partenariats.

Nous sommes fiers de nos progrès visant à refléter l'évolution du Canada, mais je crois que nous devons faire davantage pour servir les jeunes et les diverses communautés culturelles du pays.

Ce sont toutes d'importantes questions, mais il y en a encore d'autres auxquelles nous devons songer. Nous sommes actuellement engagés dans un exercice intensif pour déterminer de nouvelles avenues stratégiques pour la Société Radio-Canada. Il n'en demeure pas moins que nous sommes passés d'une Société que plusieurs considéraient comme perdue il y a trois ans à peine, à une Société plus forte et mieux placée que nous ne l'avons été depuis très, très longtemps, pour faire face aux opportunités et aux défis futurs.

Nous mettrons en œuvre les principes d'une saine gestion financière, de l'optimisation des ressources et de la conformité en fonction des besoins du public. Nous maximiserons d'une façon économique, rentable et efficace les bénéfices de votre investissement dans la vie culturelle canadienne, le contenu canadien, la programmation canadienne et la créativité canadienne.

Radio-Canada vous le doit en tant qu'actionnaires. Radio-Canada vous le doit en tant que contribuables. Radio-Canada vous le doit en tant que citoyens.

Haut de la page






Confidentialité    Radio-Canada.ca    CBC.ca